Guru's way _(Jem)

complètement paumé. c’est comme ça qu’il se sent quand il ouvre les paupières pour la première fois ce jour-là, jem. et puis, en clignant des yeux plusieurs fois, il se rend compte que le soleil a pas encore inondé les murs de sa chambre et il se demande alors qu’est-ce qui a bien pu le réveiller alors qu’il semble encore faire nuit noire. encore groggy d’un début de sommeil qui n’a pas semblait réparateur, il roule sur le côté pour tenter de s’endormir à nouveau, une substance pour le moins mouillée l’empêche d’effectuer un mouvement de plus, il se relève soudainement par peur, où par surprise et c’est là que la voix de keylan parvient à ses oreilles. — mais ouvre lui bordel, qu’il la ferme. jem fronce les sourcils parce qu’il ne comprend pas pourquoi son colocataire beugle comme un malade apparemment assez énervé. et puis l’autre voix moins forte lui parvient aux oreilles et le bruit qu’il pensait un simple bruit de fond à cause de la drogue qui embrune encore son esprit et en fait, la sonnette de la porte qui ne cesse de retentir. — JEM ! DESCENDS ET RAMENE TOI, J’AI ENVIE DE BOUGER CE SOIR. ça, ça le surprend moins même avec le réveil qui indique un peu plus de trois heures du matin, tim a le chic pour se pointer quand il faut pas, où il faut pas et foutre son bordel, il met la plupart des gens en rogne, mais pas souvent jem. faut dire que c’est difficile de mettre le gamin en colère, il est plutôt du genre posé quand il n’est pas sous euphorisants. il ouvre la fenêtre pour que tim arrête de hurler comme si y’avait le feu dans l’immeuble, il a dû réveiller tous les voisins déjà cet abruti. — j’arrive. donne moi dix-minutes que je vire la gonzesse. une fois qu’il est sur de s’être bien fait comprendre, jem rentre sa tête à l’intérieur et soupire en voyant la fille allongée dans son lit qui est encore profondément endormie. rien ne pourrait la réveiller, elle s’est piquée. ce qui explique le vomit qui couvre les draps et le bras de jem par la même occasion. il grimace et secoue la gamine sans ménagement finalement elle émerge doucement. elle grogne et ça n’a rien de sexy, il se demande s’il l’a baisé. — faut que tu dégages. il dit simplement avant de se glisser sous la douche pour nettoyer ce bordel, il croit apercevoir du sperme séché quand l’eau se met à couler et il se dit que ouais, il l’a probablement baisé. sinon à quoi bon? quand il sort après quatre minutes seulement, il voit que la fille est déjà plus là et que ses fringues ont disparu aussi, elle est sortie plus vite que son ombre et ça le ravit, même si tim va sûrement la voir quitter l’immeuble précipitamment et se foutre de sa gueule pendant un moment. bien que le sommeil l’appelle encore, jem préfère sortir avec son pote, il hésite donc pas à quitter son chez lui pour faire encore la fête. pour dormir, il a toute la journée, toute la mort même. aujourd’hui, il vit et il le fait à fond. quand il se retrouve face à un tim qui s’impatiente un peu, il lui offre un sourire contrit. — alors ou est-ce qu’on va? et puis taquin, il ajoute. — je te manquais déjà? parce que la dernière fois qu'ils se sont vu remonte à pas si loin que ça.

apparemment le gamin a pas raté la fille qui est descendue quelques minutes plus tôt, en même temps comment aurait-il pu? il est au milieu du passage à t’attendre. tu savais qu’il allait faire une remarque de ce genre-là, mais tu aurais préféré éluder cette fois, qu’il passe l’éponge comme si de rien était. enfin, tu oublies que c’est tim et que c’est pas le genre à lâcher le morceau avant de l’avoir rogné un maximum d’abord. ça fait de lui quelqu’un d’entier, mais aussi sacrément agaçant par moment. l’horreur mec. il finit par te demander ce que vous avez prit et tu réponds avec un peu plus d’enthousiasme à cette question là, tu fouilles dans la poche de ton jean, le petit sachet transparent manque de te filer entre les doigts, tu l’attrapes de justesse avant qu’il touche le sol, cette merde coûte presque plus cher que ton téléphone pas question qu’elle s’éparpille sur le bitume. comme d’habitude pour moi. et elle…, elle je sais pas, elle avait des aiguilles, des trucs comme ça. tu hausses les épaules, c’est pas ton problème ce que s’injecte les autres dans les veines, c’est juste que toi c’est pas vraiment ton truc, les piqûres ça te branche pas, la gerbe d’après encore moins. t’as l’impression que l’odeur te pique encore le nez.  tu glisses une pastille bleue sous ta langue et tu fais bouger le sachet devant les yeux de ton ami. je partage si tu veux. c’est rare que tu proposes à quelqu’un d’avaler une ou deux pilules avec toi, déjà parce que la plupart des gens avec qui tu traînes généralement ne sont pas des drogués et ensuite parce que tu préfères garder ton butin pour toi, ton salaire entier passe dans ces merdes et tu peux pas balancer ça par la fenêtre alors que tu galères pour les obtenir. finalement, il te propose de marcher jusqu’à trouver un endroit sympa où se poser, à cette heure-ci t’es partant pour n’importe quoi, de toute manière avec tim peu importe où vous êtes et avec qui, les soirées sont mémorables personne ne sait faire la bringue mieux que lui. t’sais pas pourquoi, mais sur la route il parle de keylan comme s’il en avait vraiment quelque chose à foutre de la vie de celui-ci. ces deux-là peuvent pas se blairer, ils sont insupportables une fois dans la même pièce. bof c’est keylan t’sais, il gueule tout le temps. simplement d’habitude c’est dans un micro. ta blague merdique te fait ricaner, mais demain tu riras moins parce que ton meilleur pote se rendra compte que t'as encore découché pour te mettre une race et il peut vraiment se la jouer petite copine relou parfois, tu n'as vraiment pas hâte de voir ça. vous arrivez en ville, quelques boîtes et bars sont encore ouverts et il suffit juste de faire un choix. et toi le boulot c’pas trop casse couille?

ce qui est pas négligeable et plutôt sympathique avec tim, c’est qu’il passe vite à autre chose. il parle de ta nouvelle conquête une demi-seconde avant de complètement l’oublier déjà et très certainement parce qu’il se fiche un maximum de ce que tu fais de ta bite, et ensuite parce que son cerveau tourne trop vite pour le bas commun des mortels, tu jures que tu réponds juste à une de ces questions qu’il connaît déjà les trois prochaines qu’il te posera. c’est revigorant de passer du temps avec quelqu’un qui ne passe pas son temps à essayer de vous remettre sur le droit chemin comme le feraient des foutus psychologues des centres de désintox, ou des parents aimants. bien que ce soit sûrement le fait que ta famille soit flinguée qui t’ait donné envie de te détruire à ce point-là. keylan la plupart du temps, il te fiche la paix, mais lui il oublie jamais, il finira toujours par te ressortir les conneries d’avant et celles d’avant encore, ouais c’est le problème avec les meilleurs amis, ça tient trop à vous pour vous laisser tomber dans les abysses tranquille, ça essaie de vous remonter à la surface comme si vous leur aviez demandé leur avis. le gamin près de toi crache pas sur les pilules que tu tends en souriant, il est même plutôt content comme si la simple idée de se défoncer rendait sa soirée meilleure, tu ne peux pas lui dire le contraire. tu attends qu’il te repasse le sachet pour glisser deux pastilles dans ta bouche et puis de le cacher de nouveau dans la poche de ton jean. sûrement que t’as déjà trop prit de ces trucs-là ce soir, mais bordel ce que t’aimes l’effet que ça te fait. tim pousse un soupir agacé quand tu parles de son job, c’est pas l’activité la plus passionnante du monde, il te demande si tu connais un certain lacroix parce que c’est vrai que tu connais pas mal de monde grâce au groupe et puis tu vis ici depuis genre toujours, mais ce nom te dit rien. « montre toi sympa, peut-être que ça lui fera peur. » le brun est rarement aimable avec quiconque, tu sais pas pourquoi il s’est lié d’amitié avec toi alors qu’il semblerait qu’il n’en soit capable avec personne. son truc c’est pas d’entamer des discussions cordiales, mais d’envenimer les débats pour les finir en combats. vous finissez par jeter votre dévolu sur un bar du nom fire, sûrement que vous y êtes déjà rentrés quelques fois, mais tu t’en souviens plus bien. il faut dire qu’à partir d’une certaine heure, tu te souviens plus de rien. la musique est plutôt minable, les gens s’ambiancent, mais pas trop comme le genre de fête qu’on faisait au lycée. mouais, ça fera l’affaire pour se bourrer la gueule et finir dans les bras d’une fille qui ne te couvrira pas de son vomi. tim se dirige directement vers le bar pour prendre votre commande, tu laisses faire, t’es plus du genre suiveur que meneur. « allez mon pote, on trinque. » vos deux verres s’entrechoquent et tu bois cul sec le liquide ambré, ça te brûle la gorge. déjà que tu tenais pas sur tes jambes en arrivant, dans une heure tu sais que tu seras complètement mort. tu regardes ton ami qui est déjà à deux doigts de sauter sur le barmaid pour lui refaire le portrait, mais il tient à boire encore quelques verres avant de s’attirer des ennuis, alors il se contente de poser du fric sur le comptoir, un sourire hypocrite en pourboire. « putain c’est quoi que tu m’as filé, ça cartonne ! » t'acquiesce parce que tu sens que ça monte chez toi aussi, t’as l’impression que la musique a soudain augmentée et qu’elle est devenue bien meilleure. « de l’excta, je crois. » t’as un large choix de pilule chez toi parfois tu sais même pas dans lesquelles tu pioches, c’est la surprise des sensations. « mec regarde ça ! » tu montres deux nanas du menton, l’une porte un de ces pantalons en vinyle à la mode et l’autre colle son postérieur à celle-ci, elles sont si serrés l’une contre l’autre que t’es presque sûr qu’elles vont finir par se faire jouir. « ça te dirait pas d’être au milieu? » toi, l’idée te déplairait pas.

les yeux rivés sur les deux gamines qui dansent comme si leurs vies en dépendaient, tu siffles un second verre avant même d’avoir vu la fin du premier. il semblerait que tim soit lui aussi absorbé par les deux corps emboîtés parce qu’il la ferme depuis quelques secondes maintenant et chez lui les silences sont une denrée rare et précieuse. « putain. » une injure finit par filtrer entre ses lèvres closes signe qu’il est passablement excité par le spectacle qui était en train de se dérouler devant ses prunelles embuées. l’effet des pilules qui commence à bien se faire ressentir, le coeur qui bat trop vite dans la poitrine, l’envie d’en découdre avec la vie. avec ces filles. il fait taper son verre vide contre le comptoir sans oublier de mettre son véto sur une des meufs au passage, c’est la plus jolie. une blonde avec des courbes généreuses, un top qui lui recouvre à peine les sens et une jupe qui se relève aux moindres de ses mouvements de bassins, mais tu t’en fiches parce que sa copine est pas mal et que ça peut pas être pire que celle qu’il y avait dans ton lit quelques heures auparavant, quoi que en y réfléchissant bien, tu te souviens même plus des traits de son visage. la couleur de ses cheveux peut-être? rien ne te revient, heureusement pas le temps de t’inquiéter pour ta mémoire qui flanche, ton pote t’ordonne de commander une bouteille, une bonne et tu comptes pas faire le type qui propose de payer. t’façon t’as pas un rond, la consommation de tes petites pilules adorées vide ton compte en banque plus vide que tim finira dans la blonde sulfureuse ce soir après quelques verres. tu montres au barman ce que tu souhaites commander, ton oreille traîne vers les conneries que l’acolyte raconte aux deux filles. ça te fait marrer qu’il utilise son petit accent, il l’accentue franchement et ça serait ridicule si elles le connaissaient bien, mais elles n’en savent rien qu’il sort juste un numéro de charme bien qu’elles se doutent sûrement qu’il ne veut pas les inviter au restaurant, mais plutôt s’inviter dans leurs petites culottes. elles semblent pas s’en soucier, elles rigolent même franchement au petit numéro du copain, elles lui emboîtent le pas jusqu’au tabouret où t’es resté perché parce que tu savais qu’il saurait très bien si prendre sans toi. « alors qu’est-ce que vous faites dans le coin? » tu fais mine de t’intéresser franchement à ce qu’elles racontent, mais faut dire que le fait de savoir que tu reverras jamais ces gamines après ce soir t’inspire pas vraiment l’envie réelle d’écouter leurs petites histoires. « des projets pour plus tard? » mais pas trop tard non plus parce que ta queue est déjà à l’étroit dans ton pantalon, alors que ta petite brune fait glisser sa main le long de sa cuisse. tu fais un clin d’oeil à tim, c’est loin d’être discret, mais qu’est-ce que tu peux t’en branler de ce qu’elles pensent. tes doigts partent à la recherche des pilules dans ta poche, tu sais pas t’arrêter, tu fais tomber une autre des pastilles sous ta langue. les yeux arrondis des filles te font sourire. « vous voulez goûter? » décidément, tu es d’humeur généreuse ce soir. tu regretteras demain quand tu n’en auras plus, quand le manque te glacera le sang.