like a star, fall so my wishes can come true

- la tête tournée vers les étoiles -

c'est l'envie de changement. c'est l'envie de ne pas faire comme les autres, de te trouver peut-être, qui te pousse à quitter la ville de tes parents et de tes grands-parents avant eux. tu fais ton sac, et le gosse d'à peine 16 ans entre fier comme un coq dans un lycée militaire des rêves plein la tête.

if you look into the distance, there's a house upon the hill

c'est la détermination qui te mène jusque dans les rangs de l'armée de terre. tu voulais être dans l'aviation, mais on te pousse à devenir soldat, un vrai soldat, t'es tellement énergique, tellement passionné, tu ne peux faire que ça. mais t'es pas une machine. c'est la vie réelle qui te frappe au visage, la terreur et la misère en temps de guerre, mais tu t'accroches, persuadé que tu peux faire changer les choses.

guiding like a lighthouse to a place where you'll be safe

tu vis dix ans au son des balles d'entraînement qui se transforment doucement mais sûrement en balles réelles. t'es limite déçu de ne pas faire plus de terrain, encore gamin, fruit d'une propagande bien mené chez les jeunes de ton époque. mais tu grimpes les échelons et te voilà bien vite des armes lourdes entre les mains, et tu sens qu'on te prépare à autre chose, à bien plus gros, bien plus terrible encore, à des sorties bien différentes de celles menées pour protéger et rassurer. t'as répéter bêtement ces deux mots bien trop de fois, tant de fois que t'es même plus capable de savoir si tu pourras offrir protection à quelqu'un d'autre maintenant. elle a prit ton cœur, ton armée, et t'arrives pas à le récupérer.

safe to feel at grace 'cause we've all made mistakes

c'est la mission que tu prépares depuis si longtemps, des hommes sous tes ordres, il est trop tard pour reculer quand tes pensées s'entrechoquent à l'avant du camion. t'es en train de te mener toi et tes frères vers un carnage consenti, mais quel capitaine fait demi tour ? t'as juré de défendre ton nouveau pays quitte à y laisser ta vie, mais t'es plus très sûr de vouloir en ôter à d'autres.

if you've lost your way...

c'est l'effusion de sang de trop qui te ramène les pieds sur terre. c'est tes frères perdus qui te parlent la nuit venue qui te font quitter les rangs. c'est tes yeux rougis par les médicaments qui ne se ferment plus sur ton lit de camp, dix années à t'infliger tout ça et tu ne sais même plus pourquoi. c'est quatre lettres sur un bilan médical qui t'amènent de nouveau à crescent heights, où tu penses passer quelques mois avant de tenter une autre expérience, ailleurs.

i will leave the light on

c'est deux années rythmées par ces quatre lettres, où tu t'es perdu autant que tu t'es retrouvé. un syndrome peut-être, mais t'es pas malade, tu refuses d'admettre que la guerre t'a eu. c'est seulement quand tu t'avoues blessé que la plaie se referme, et que les valises au bout de ton lit prennent place au fond d'une armoire, décidé à rester.

i will leave the light on

le son de la pluie, du vent dans les feuilles des arbres, de la musique douce en fumant une cigarette : tout te semble incroyable, maintenant, et tu prends un plaisir incroyable à redécouvrir les petits plaisirs de la vie.