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 old habits die hard (mad)

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MessageSujet: old habits die hard (mad)   old habits die hard (mad) EmptyMar 1 Mai - 14:09

A travers les vitres, la nuit qui dégouline le long des façades immaculées. Épaisse, comme une moisissure qui s’immisce dans chaque interstice et obstrue les quelques pauvres halos soufflés par les lampadaires jaunâtres. Mais le verre est épais, comme les paroies froides et lisses d’une prison dorée, qui emprisonne les âmes dans une dimension où le temps n’a pas de substance. Il se délite, s’élargit comme un vieux morceau de caoutchouc sans jamais ployer sous la pression. Ici, la nuit n’a pas d’emprise, ni sur la ferveur des coeurs qui ponctionnent une énergie en toc diluée à quelques litres de liqueurs hors de prix, ni sur les esprits déjà anesthésiés par la vapeur délicieuse des paradis artificiels. Leurs contours se dessinent timidement au creux des pupilles dilatées et imbibées d’une noirceur morbide, ils se devinent aussi au bout des lèvres trop débridées qui articulent des enchevêtrements de mots sans trop de signification. La vacuité humaine à son summum qui se matérialise par cette poignée de corps ravagés par des pulsions instinctives, plus sciées par la moindre retenue où un semblant de gêne. C’est presque ironique, d’observer d’un oeil placide les moindres parcelles d’humanité s’évaporer en volutes de fumée au milieu de l’appartement au plâtre modelé par des fioritures luxueuses. Un décor trop prestigieux pour la moisissure de la haute comme ils se couronnent eux-mêmes, coincés dans des costumes au prix mirobolant qui pourtant ne suffit pas à étouffer la saleté qui pullule au fond de leurs entrailles. Une poignée de visages qu’elle connaît trop bien Mila, parvient à placer quelques prénoms sur certains d’entre-eux. D’anciennes connaissances, d’anciennes amitiées de lycée ficelées par l’intérêt d’être bien entouré et une fausseté dans laquelle elle se complaisait bien trop. C’est le bal des apparences qui rejoue ses notes stridentes à nouveau, la chorégraphie est toujours la même et elle n’en a oublié aucuns gestes. Un simple message à moitié désintéressé moitié avide de placarder sa présence entre les murs de son appartement de cette blonde à l’éclat terni par une ébriété embarrassante, énième poupée mutine qui emboîtait sagement son pas dans les couloirs à l’époque. Enième coquille à peine bonne où le vide se devinait jusque dans la stupidité de ses mots, ponctués par une liste de garçons, marques de luxe où autres plaintes contre papa et maman qui n’avaient malheureusement pas voulu lui offrir sa voiture de sport rose cramé. Les chemins s’étaient scindés en deux, quand Mila avait tiré un trait écoeuré sur cette vie et par la même occasion tout les protagonistes qui venaient en supplément. Même Cindy, ou bien Sandy. Qu’importe, qu’elle s’entend penser entre deux gorgées de grey goose diluée à des glaçons à peine fondus. Elle a la gorge particulièrement sèche, avide de s'aseptiser à la langue brûlante de l’alcool. Jambes croisées strictement, étouffée par une de ces robes plus onéreuses que la majorité des loyers de la ville, et magnifiée d’une cascade de bijoux reluisants d’un éclat hurlant un “m’as-tu vu” qu’elle ne s’autorise trop rarement. Perdue juste un instant dans la contemplation plus proche de la sentence que d’une curiosité dénuée d’arrières pensées, elle s’attarde sur la victime parfaite à l’inspection qu’elle adorait placarder sous ses paupières quelques années avant. Est-ce que c’est encore légal ce genre de tenue? Qui l’a laissée rentrer sérieusement? Le venin abject retrouve son habitat naturel au bout de sa langue, motivé par l’ébriété qui délie la bouche et colore l’esprit d’une désinhibition totale. Mila tourne sensiblement le visage, dépose son regard Mad placardée à ses côtés sur le sofa ocre. Recherche silencieuse d’une approbation qui modèlerait ses traits légèrement aphasiques, ou tentative légèrement médiocre de grapiller la moindre conversation qui l’extirperait de la buée qui lui gomme la lucidité un peu plus à chaque nouvelle gorgée d’eden citronné. Elle l’avait presque machinalement entraînée avec elle sans réelle possibilité de refus, jugeant l’opportunité de passer la soirée avec le confort d’une connaissance pas uniquement réelle quand les regards sont vissés sur elles bien plus alléchante que de se mêler au bal des faux semblants.
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