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 océan pourpre | tim

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MessageSujet: océan pourpre | tim    océan pourpre | tim  EmptyMer 2 Mai - 17:57

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tim & nox


La nébuleuse de l'alcool lui tourne autour, infiltre son esprit, saccage le calme mais renforce la froideur. Nox qui s'éteint doucement au fond d'un canapé déjà dégueulassé par les conneries des autres, peut-être le centième canap dans lequel il s'affale, ça lui pèse comme des années de vieillesses sur le dos, le geste lasse d'un verre qu'on abandonne sur une table basse où y'a les cadavres d'une ligne mal sniffée, les dépouilles de bières vides, même un sachet de capote qu'il jarte d'une pichenette. Tête remplie, estomac plein de liqueurs ayant déjà rejoint ses compagnes au fond du trou. Il est un gouffre dans lequel il se jette et se réfugie pour ne pas affronter cette soirée de merde. Dixième échange de couteaux avec Ro qui lui fait encore serrer les mâchoires dans le vide, le silence odieux de sa baraque, mère à moitié morte sur la table de la grande salle, aussi vide que les sentiments qui animent encore cette putain de famille. La haine lui remonte sous forme d'acide au creux de la gorge, menace de le faire imploser face à des corps sans têtes. Parce qu'il finira par même oublier qu'il est passé par ici ce soir, par même comprendre qu'il a eu envie de se défoncer jusqu'à crever. Un soir comme un autre, photocopie parfaite de toutes les autres soirées qu'il a enchaîné depuis qu'il est en âge d'avoir envie de se flinguer. Il ignore les vrombissements incessants de son portable au fond de sa poche, veut s'enrouler à tout prix dans sa solitude. Il aspire au silence, le beat incessant des basses qui vibres autour de lui menaçant de le briser un peu plus. Nox qui abandonne son cercueil de fortune, envoie pester deux-trois connasses sur son passage, juste pour le plaisir de vomir un peu de son fiel qu'il a en trop dans les veines, le cracher quelque part pour ne plus avoir mal. Il commence à haïr ces fêtes de bourges où tous les parfums s'mélange autant que les langues se côtoient de trop près. Alors il s'barre, sans un mot. Il s'croit invincible, aime penser qu'il a la vie dont il rêve, qu'il est parfaitement à sa place ici alors que tout lui murmure que non. Mais ça reste des voix trop discrètes pour qu'il les écoute. Il écrase le sol de son pas lourd, nonchalant, méprise la foule, l'insulte de ses yeux où l'hiver s'est installé depuis trop de temps.

C'est quand le froid du perron de la baraque dont il connait même pas le proprio l'accueil qu'il respire enfin, semble reprendre vie au bout d'une clope vite flinguée par son zippo. Un souffle exhalé vite ravalé pour tenter de calmer la musique dégueulasse qui pulse au fond de sa poitrine, un vieux morceau de chair qu'il a souvent envie de s'arracher, de le donner à quelqu'un ou de l'enterrer, histoire que le flux de ses pensées cesse enfin de le torturer. Y'a à peine quelques minutes qui s'écoule avant qu'il ait envie de bouger à nouveau. Coup d’œil derrière lui, ça l'ennui déjà d'y retourner, il y a abandonne sûrement les potes avec qui il y est arrivé mais peu importe, il a besoin de sale, de rues délabrées, déchiquetées par la misère et la débauche. Encore du temps écoulé entre Orange Grove et le quartier mal cicatrisé de ses années de galère, Night Falls. Il débarque sans penser à faire gaffe, n'entend que le cuir de sa veste craquer à chaque mouvement, le brouhaha qui règne devant chaque boîte résonner au loin. Ça fait un bail qu'il passe par là, parce qu'il aime le coin, étrangement, qu'ici, il peut se sentir encore plus grand et plus vivant parfois. Comme un coup d'jus qu'il se met exprès pour comprendre qu'il risque d'être touché par n'importe quel poing, un regard et tout vacille. La jungle en béton.

Il y a croisé des jolis regards, écorché des lèvres. Et il avait presque oublié celui qui crèche à l'entrée, qui filtre les corps. Presque. Dur de gommer des traits qu'on a voulu défier, deux opales dans lesquels il a trouvé des échos de lui-même. Ça lui fout la rage à Nox, lui donne envie de prouver quelque chose, d'écraser sa tête pour qu'il baisse enfin les yeux face à lui. Pure affaire d'ego, de malaise mal placé, d'amusements malsain. La nuit se cramponne au ciel alors que lui continue de s'accrocher à sa connerie, dépasse la queue pour se planter directement à l'entrée, un brin de sourire qui craquelle son visage alors qu'il amène avec lui le parfum des emmerdes. « Hey ! Tom … Tomas ? Excuse, j'retiens mal les noms des larbins. » l'arrogance en guise de salut, indifférent aux oreilles qui traînent. Il pose son épaule contre le mur tout près, délavé, comme pour faire mine qu'il va rester là une éternité. Juste pour le faire chier. « Tu m'laisses entrer ce soir, hein ? » ça sonne ni comme une supplique, ni comme une demande, presque un ordre sous-jacent, le regard rempli d'ombres qui va avec. Oui, peut-être qu'il a envie de faire chanter les coups ce soir, encore, de jouer au plus con en sachant pas qui sera le gagnant cette fois.
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MessageSujet: Re: océan pourpre | tim    océan pourpre | tim  EmptyJeu 3 Mai - 4:45

Océan pourpre
Nox & Tim
LE PESSIMISTE

« Non Dane, j’peux pas t’laisser entrer quand t’es perché, tu l’sais. »
Le pauvre gars essaye de se faufiler en même temps que deux jolies nanas. J’l’attrape presque gentiment par le dos de sa veste pour le tirer vers moi. Il arrive tant bien que mal à se maintenir debout et m’fixe d’un regard trouble.
« Arrête j’t’ai dis ! La dernière fois j’ai du te coller deux cocards pour te sortir. Le patron a été clair : tu passes que quand t’es clean. »
Et pas d’bol pour lui j’ai un œil infaillible pour reconnaître les camés. Entre confrères on s’comprend. Ça doit être pour ça que j’lui ai pas encore explosé la lèvre inférieure. Dean est pas méchant. Agent immobilier dans le secteur d’Orange Groove, il vient souvent profiter des charmes du Sinners afin d'évacuer la pression. Faut dire qu’essayer de vendre des baraques de luxe à des milliardaires névrosés qui vous cornent leurs exigences aux oreilles, ça doit pas être sans stress. Chéri, l’exposition au soleil n’est pas du tout Feng shui, va falloir raser des murs et entièrement redécorer l’aile ouest.

Putain, qu’est-ce que j’suis content d’mon boulot parfois.

Bref, Dane a un peu déconné un soir. Il a essayé de forcer une des filles à l’sucer gratuitement. Ce qui pêche étant le gratuitement. Tu peux presque tout faire entre ces murs sales et qui suintent de misère humaine. Mais pour ça faut payer.
« Allez dégage. J’ai aucune envie de te démonter maintenant. »
Le corps a bien voulu passer l’éponge et faire preuve d’une légère clémence, à la seule condition qu’il débarque pas complètement ravagé. Pour ce soir c’est mort.
Dane jette le gant : il disparaît derrière les corps agglutinés qui attendent d'entrer.

J’suis absorbé dans l’boulot – ou plus précisément, à compter fleurette à une jolie rouquine en lui promettant un tour en coulisses – quand une voix désagréable me vrille les tympans. Elle est rauque et appartient à un branleur fini.
J’me retourne, regard truand, pour constater l’arrivée du seigneur Lacroix qui est en train de se foutre ouvertement d’ma gueule.
« C’est bon, t’peux y aller. »
J’soulève le cordon en faisant signe à la nana d’bouger. J’aime pas avoir de spectateurs quand j’tombe sur un os. Elle s’empresse de franchir les portes en gloussant et j’focalise toute mon attention sur le grand brun planté devant moi. Le même fantôme de sourire se dessine sur mes lèvres.
« Tim, espèce de sale con. Apparemment tout l’monde ici est pas encore persuadé qu’tu sois un enculé, alors ouais, circules. » J’vais même jusqu’à entrouvrir le battant. Qu’il se magne à filer avec sa sale tronche et que j’ai surtout pas à l’supporter plus longtemps. Sauf si… « Essaye de foutre assez d’bordel pour que j’puisse encore t’défoncer s’te plait. »
J’rêve que de ça dès que j’ai l’malheur de le croiser. Nox. Ce putain de fils de bourges, qu’a l’air de constamment traîner la misère du monde derrière lui. Il se la joue bandit avec tous ces signes cabalistiques ancrés sous sa peau, sa dégaine de voyou et ses poings usés. Il a toujours pas pigé qu’ici il est plus chez lui et qu’on lui accorde le droit de respirer uniquement pour qu’il puisse dépenser son blé de fils de…
« Pas la peine de t’installer. J’ai du taff. »
J’le vois venir à dix kilomètres. Depuis qu’on en est venu au sang et aux os craqués. Des cascades de pourpre dégoulinant des arcades, des narines, des entailles. Les bleus qui marbrent l’épiderme pendant des semaines. L’obsession de parachever la destruction d’son portrait me bouffe. J’finirai par y arriver quitte à lui faire la peau. Et y laisser la mienne.

Autour de nous la queue se raréfie. Il est tard, et on parvient à cette fameuse heure creuse. Fait chier.
L’autre a pas bougé d’un pouce, appuyé contre le mur de briques salies et son attitude de fauteur de troubles en chef. Pour m’occuper j’sors une blonde améliorée ; à comprendre au tabac saupoudré d’un peu d’weed, que j’m’accorde systématiquement en fin de service. On y est pas, d’accord, mais elle pourrait avoir le mérite de m’détendre un peu pour éviter d’emplafonner c’connard.
Allez MJ, rends-moi ce service.


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MessageSujet: Re: océan pourpre | tim    océan pourpre | tim  EmptyJeu 3 Mai - 17:37

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Son viseur est planté sur le visage de ce connard, impossible de ne pas précéder son prénom d'une insulte, même en simple pensée, là où y'a que lui pour l'entendre. Nox qui s'impose là, comme un putain de roi dans un quartier qu'il côtoie pas tellement souvent pourtant, reste bien sagement de son côté, là où il a le plaisir de voir les êtres se figer juste à son apparition, parce qu'il a su imposer la peur, a fait éclater tellement souvent son pseudo pouvoir que sa place est toute creusée là-bas. Un parfait tombeau pour lui et tous ceux qui l'entourent, qui font semblant que c'est magnifique d'avoir les poches remplies, à en devenir boulimique de richesse, de s'exploser le bide d’écœurement. Nox qui observe un bref instant la nymphe à la chevelure acajou se faire bouffer par l'entrée, écoute le chant jouissif du timbre refroidi de ce fils de personne, comme un gosse lâché directement en pleine rue, né pour faire chier, le cerveau tout aussi démoli que le sien, chose qu'il avouera jamais. La fierté cimente les aveux, la franchise, il préfère la détourner, prendre le raccourci sombre des mots blessants, qui le font tiquer. Tim qui lui renvoie son esquisse de fausse joie, suinte de toutes les insultes du monde. Il cille à peine face à l'insulte, hausse un sourcil, jette un œil à la porte qui sert de bouche donnant vers les enfers. Il bouge pas Nox, reste enraciné au sol, prêt à aller trop loin, l'alcool dilué dans ses veines, assombrissant le reste, lui donnant l'impression de flâner sur le monde, de laisser glisser les mots sans se forcer. Sa haine lui donne de l'inspiration, à lui, qui garde souvent le silence pourtant. Ça part tout seul comme des tirs en rafales qui ont l'air d'atteindre à chaque fois son adversaire, de le planter là où il faut. Et il sait bien, il sait qu'il lui renverra les balles avec deux fois plus de violence. C'est sûrement pour ça qu'il reste là, qu'il attend de foutre le feu à un brasier endormi.

« Ton patron serait pas content d'apprendre qu'tu parles aussi mal aux habitués. A moins que tu m'offres juste un traitement de faveur. C'est comme ça que vous fidélisez les vip ici ? » il l'assomme de mots, matraques l'espace entre eux de conneries qu'il pense à peine, juste toutes faites, façonnées par sa connerie, pour le secouer un peu. Beaucoup. Avec un brin de passion, les effluves d'ivresse rendent tout ça tellement limpide. Il devrait se barrer, rentrer et niquer sa soirée un peu plus, trouver des peaux à martyriser d'un amour artificiel, oublier qu'il a une meuf qui doit phaser dans un lieu inconnu, qu'il a rien à foutre dans ce lieu pourri, que si son père l'apprend, il sera sûrement déshériter, mis au tapis. Un autre électron perdu, décroché de ses semblables. Nox reporte son regard sur l'interstice laissé entrouverte avant de revenir lentement vers lui, son contraire ou un peu son reflet, en moins bien. « Encore ? Tu t'inventes des victoires mec. » il se rappelle encore trop de l'écho de la violence sous la peau, des marques qu'il a pas voulu expliquer, jolis présents empoisonnés d'une énième altercation qui a pourrie dans les coups et le sang, peinture floue de leurs deux âmes mises en rogne. Les souvenirs ne lui disent pas qu'il a perdu, il a estimé qu'il avait pris le dessus, point. Aucune autre fin n'est possible.

Il s'fait congédier mais ne bouge pas, reste planté à la même place, l'ombre d'un sourire serpentant toujours au bord de ses lèvres. Ses yeux suivent le manège d'une clope qui se plante entre des lèvres qu'il a bien envie de redessiner avec son poing mais il s'abstient, se décroche juste de son mur alors que le monde s'est évaporé, la nuit se met en pause alors qu'un fond de musique s’infiltre de derrière les portes closes, deux mondes en suspends le temps qu'il choisisse quoi foutre. Ses deux pieds le tiennent bien en équilibre, peut-être qu'on remarque même pas qu'il a prit un verre en trop, le visage toujours figé dans le même masque, les yeux assombris mais y'a juste le goût amer qui reste sur sa langue pour prouver quoi que ce soit. Il peut faire semblant. Encore quelques minutes. Nox le nargue, fait quelques pas devant lui, alors qu'il est toujours en plein combat avec lui-même. Faire le con ou pas, telle est la fucking question. Finalement, le mal l'emporte alors qu'il jette un œil autour de lui, désinvolte « Ça t'fais quoi, au fait, de jouer les laquais ? T'aspirais pas à un truc plus fait pour toi ? Faut viser grand t'sais. Genre, j'sais pas ... » il fait mine de réfléchir, prends le temps de jeter à son tour une clope au bout de ses lèvres qui crachent encore avant de finir, son regard revenant sur Tim « … pute? T'aurais une raison de tapiner devant une boîte au moins. » c'est peut-être trop violent, cruel, enfantin et facile mais il trouve pas mieux, recrache avec l'insolence d'un gosse l'opaque de l'herbe cramée. Il attend la sentence, poussera encore plus fort pour trouver le faille dans laquelle s'infiltrer et l'empoisonner, une énième fois. Tenir tête face à un égal qu'il supporte pas de voir exister, y'a jamais eu de place pour deux fous ici.
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MessageSujet: Re: océan pourpre | tim    océan pourpre | tim  EmptyDim 6 Mai - 9:00

Océan pourpre
Nox & Tim
BEST FRIENDS

En dépit d’la fumée délassante j’grince des dents quand il m’rappelle l’ignoble match nul qu’a donné notre dernier corps à corps. J’en avais été quitte pour un bon cocard sur l’œil gauche et l’arcade explosée. Cinq points de suture, l’enfoiré. Ike et Sil s’étaient foutus d’moi pendant une semaine entière. J’sais pas exactement quelles séquelles j’lui ai laissé, mais je m’souviens qu’il avait au moins le visage aussi maculé d’sang que moi.
Puis la prochaine fois – j’le jure sur l’honneur Madder - j’me ferais pas surprendre par sa petite gueule de mignon.

D’habitude les mecs du nord de la ville qui descendent ici se font vite refroidir. Ils débarquent en vous regardant de haut, vulgaires insectes que vous pouvez être, et vous parlent comme de la merde. Alors certes, ça marche avec les gens lambdas. Ceux qui s’fondent dans la faune locale en étant piégés parmi les p’tites et grosses frappes. Ceux qu’ont pas l’choix d’vivre au milieu de la violence et du vice. Pour nous ils font partis du paysage : on les laisse tranquille parce qu’ils ont leurs quartiers à Night Falls et évidemment, tant qu’ils nous font pas de coups tordus.
Mais quand un blaireau friqué tente seulement de nous snober au Sinners, dans l’cœur chaud de la bête, il en a pour son blé. Une droite –une gauche, un coup d’boule ou une bonne mandale fonctionnent aussi, notez-le - un dépouillage en règle et un ultime avertissement verbal suffisent généralement à les faire filer droit la prochaine fois. Parce qu’il y a toujours une prochaine fois. C’est inscrit dans leurs cellules pourries : les nobles se sentent jamais plus vivants que lorsqu’ils s’encanaillent avec le bas-peuple.
L’problème c’est qu’avec Nox c’est différent. Il a cette morgue qui lui colle à la peau et un vilain penchant pour la provoc’. J’ai eu beau lui envoyer des pains avec toute la rage qui résonnait dans mes jointures, il revient tout l’temps avec la même étincelle dans les prunelles. J’la connais bien : c’est celle que j’vois tous les matins dans l’miroir.
Y a rien qui vous rassasie mieux que la brutalité.
Vous vous hydratez à l’hémoglobine qui suinte.
Respirez à plein poumons l’agressivité.

C’est pour ça qu’ça m’étonne pas de le voir toujours devant l’club. Il rôde comme un chacal, l’œil à l’affût de la faille qu’il pourrait exploiter. Ça manque pas d’ailleurs : il tient cinq minutes en silence avant d’continuer les hostilités.
J’manque de m’étrangler avec ma seconde bouffée de marijuana.
J’voudrais calciner le bâton d’un coup pour m’alanguir.
Ou lui enfoncer dans une de ses orbites jusqu’à sentir l’odeur de la chair grillée.
« Ta gueule. »
Tais-toi. Tais-toi ou j’te bute. J’t’arrache les globes oculaires à mains nues. Te déchire la langue avec les dents et laisse pourrir c’qui reste de toi au milieu de cette ruelle tristement misérable.
La rengaine acide ne s’arrête plus.
« Tu viendrais tous les soirs pour m’demander un coup d’bite, ce serait chiant. » J’baisse le ton sur un air de confidence. « Puis j’suis hors tarot pour toi. »
Jeu d’enfants.
Jeu d’vilains.
Y a un moment où la foudre va frapper pour tout incendier. On sait pas quand, on sait pas qui, mais on l’sait.
J’inspire une nouvelle taffe que j’lui recrache en plein visage. Ses traits deviennent flous sous la brume embaumante et j’me réjouis à l’idée du duel en perspective. L’idée d’une éventuelle sanction si les patrons l’apprennent est vite reléguée en arrière-plan d’mon esprit en ébullition.
« Allez, bouge. J’sais qu’tu comprends pas que certains soient obligés d’travailler pour gagner des thunes m’enfin… » L’idée malsaine rebondit déjà contre mes dents. « Si tu veux m’voir plus souvent t’as qu’à rentrer chez toi : ta mère adore quand j’lui donne des cours particuliers au pieu. »
Puis j’suis très sérieux sur la proposition : j’imagine qu’elle doit être belle sa génitrice. Avec une carrosserie à damner un saint et des yeux d’biche. J’veux bien lui faire découvrir tous les talents d’un mauvais garçon.



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MessageSujet: Re: océan pourpre | tim    océan pourpre | tim  EmptyMer 9 Mai - 10:06

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Faire demi-tour, ce serait facile. Oublier, effacer ce moment, cette bavure de trop d'une soirée qui semble s'appeler éternité, comme si le soleil allait jamais revenir. Pour qu'il profite un peu de cette nuit dans laquelle il respire si bien. Mais non, rester là, à jouer le funambule sur le fil de la haine d'un pauvre type, il préfère Nox. Il s'abîme un peu plus dans la mesquinerie et les pics rouillés, recyclés, dites les fois d'avant sûrement mais il s'en souvient à peine, continue de tirer sur sa clope, cillant face à son invective, fait mine que ça ne l'agace pas alors qu'il a choisi lui-même cette tangente dangereuse, pour faire sortir les crocs bien aiguisés par la colère qui gronde en eux. « Toi, ta gueule. » réplique débile, sans sens, vide, paroles d'alcoolique. Il sait que ça vaut la peine, de le secouer un peu, de vomir de la merde pour en recevoir deux fois plus de sa part. Nox, trop enivré, laisse éclater un rire, l'orgueil l'empêchant de laisser tomber le masque tout de suite « J'sais pas si j'dois gerber de suite ou pas. T'es pd en plus d'être con. Jackpot. » c'est toujours plus facile d'attaquer, de mordre en premier, de jouer la comédie de celui qui tient debout alors qu'il est prêt à chaque coups de vent à mettre un genou à terre. Ses yeux sondent Tim, mépris déplacé coincé au fond des pupilles, comme si il voyait en lui un nouvel être, de ceux qui fantasment sur leurs semblables plus que sur les garces qui tanguent souvent sur leurs longues jambes. D'un pas, il s'éloigne, bloqué dans cet entre-deux qui décidera du reste de sa nuit.

Nox qui s'agace, un peu plus franchement quand il lui recrache son poison à la gueule, qui perd son sourire, s'enfonce un peu plus alors qu'il agite une main pour chasser le brouillard qu'il a mis entre eux. Il fait mine de pas avoir entendu, de pas comprendre qu'il est temps pour lui de s'en aller, d'entrer là-dedans pour jouer au roi des enfers ou de retourner du bon côté de la ville, là où c'est facile de se brûler, de niquer des filles qui se croient toujours mieux que celles qui traînent ici. Elles se parent de mensonges, tout comme lui. Un éclair de mots qui le percutent, tonnerre de colère qui lui gronde au fond de la poitrine mais il retient, ce serait trop facile de partir d'un seul coup, de flancher maintenant et de l'embarquer dans l'arène. Parce qu'il doit bien savoir ce qu'il cherche, doit ressentir que les mots ne sont là pour les hors d’œuvres, le reste sera à base de coups foireux et de violence. Il s'arrête de bouger, fige son regard sur lui alors que d'un mouvement vif, il lui renvoie sa clope encore entrain de se consumer, il espère que ça brûlera ses vieilles fringues, vise mal, pense qu'il aurait dû lui enfoncer à même le visage pour lui laisser un souvenir de son passage.

Il tourne la phrase dans sa tête. Sa mère. Toujours sa putain de mère qui revient sur le tapis. Pourtant, Tim il sait pas, à quel point c'est la plus belle arme qu'on puisse tourner contre lui. Que c'est un talon d’Achille qu'il a souvent envie de s'arracher pour ne plus en supporter le fardeau. Quelques pas pour se retrouver face à lui, bouffer les quelques centimètres qui les séparaient pour cesser de foutre une barrière là où y'en a jamais eu. Il se tait, un instant, cherchant les bons mots. « Essaie pas d'viser trop haut quand tu peux déjà pas te taper des clochardes. » sa main se tend, entre en contact trop brutalement avec lui, sursaute sur une joue en un geste respirant le mépris, fait mine d'épousseter la cendre que sa clope a laissée derrière elle avant de le repousser, geste sec, tout en retenu pour ne pas mettre le feu à la mèche. Il est presque doux même dans les hostilités, jure avec le timbre de sa voix qui traîne « Reste à ta place hein ? Me force pas à te rayer la gueule encore une fois, c'est ta mère qui va avoir du mal à t'reconnaître après. » ou si, sûrement que c'est ce qu'il veut, qu'il lui donne une raison de frapper, peu importe qui sortira gagnant, y'en a jamais vraiment eu au final, de vainqueur. Creuser, toujours pour qu'il explose en premier. Trop vicieux pour être celui qui brisera la glace avant lui. Son cœur s'agite, s'impatiente quand lui reste immobile, déterminé à jouer au plus con.
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MessageSujet: Re: océan pourpre | tim    océan pourpre | tim  EmptyJeu 17 Mai - 9:57

Océan pourpre
Nox & Tim
CIRCUS

Nox s’arrête pas plus que moi. De toute façon à part un duel à mort j’vois pas comment on pourrait se sortir de notre situation. J’imagine avec foule de détails une balle qui lui traverserait le corps pour le coucher en arc délicat sur l’asphalte. Le carmin qui miroiterait sous l’éclairage sale des lampadaires. L’écume rosée aux lèvres, en bulles qui exploseraient alors qu’il me livrerait sa dernière malédiction.
Quel réjouissant tableau.
Dommage qu’il ne tienne pour l’instant qu’à un espoir macabre : Nox bousille tout en m’traitant de pédale. Ça m’fait voir rouge immédiatement parce que si y a bien un truc que j’déteste autant que lui ce sont les PD. Moi j’suis total hétéro, j’en suis convaincu. Ma liste de conquêtes vous l’attestera.
J’serre les poings en me répétant de rester calme comme un mantra. J’suis pas sûr d’m’en tirer aussi bien que la dernière fois si je lui esquinte sa p’tite personne. Le corps a été clair : si fric il y a,  interdit de cogner dessus. Pour l’instant.
Alors j’remballe mon venin et me contente de le fixer sans aménité. Il peut bien s’échiner comme un idiot à rester faire les cents pas là : tout c’qu’il aura c’est mon mépris et le fil aiguisé des mots. J’échafauderai mon plan de vengeance un peu plus tard, avec la minutie d’un horloger pour être certain d’faire un maximum de dégâts. Patience Nox, ta démolition programmée arrive.

J’tire encore longuement sur mon pétard en écoutant vaguement ses insultes dépassées. Apparemment j’ai visé juste avec l’histoire de sa jolie maman. Son calme surnaturel se fendille et laisse apercevoir l’incandescence de sa fureur. Il m’envoie sa clope en travers de la gueule et elle me rebondit mollement sur l’épaule avant de finir sa course par terre dans une gerbe d’étincelles. J’devrais p’t’être creuser davantage sur la famille Lacroix. Avec ces richous on peut s’attendre à n’importe quelle histoire sordide. Ils s’imaginent pouvoir tout rattraper en vous gavant de jolis zéros sur une ligne de chèque.
Il sont cons.
Qu’est-ce qu’ils en savent eux, de la vie réelle depuis leur bulle dorée ? Qu’est-ce qu’ils connaissent des sales galères et de pas savoir si vous allez pouvoir manger aujourd’hui, demain, après-demain ? Qu’il y ait pas d’autre perspective d’avenir que la crasse et les magouilles ?
Il sait pas Nox. Il peut que l’fantasmer, bien au chaud dans son immense villa avec ses chers parents et son armée de domestiques. S’imaginer une vie un peu plus trépidante que la sienne, bien trop peinarde.
‘Puis je les ai observé ces gens friqués, directement dans leur milieu naturel. J’ai constaté comment ils interagissaient, comment ils souillaient ceux qui n’font pas partis de leur espèce. J’préfère clairement être dans l’camp de la racaille plutôt que dans leur buyers club.

Le brun me renvoie la balle de calibre et réduit à un souffle nos distances. Un nouveau sourire tranchant m’ourle la mâchoire. Ma mère. C’est plus qu’un souvenir flou. Un ectoplasme qui s’efface en laissant un arrière-goût d’amour déficient et de dégoût. J’suis fataliste : j’regrette pas qu’elle soit morte. Personne peut dire si ça m’aurait évité le foyer et les années à passer sous silence. J’suis même persuadé du contraire.
Je cherche pas à esquiver le contact même si l’atmosphère semble brusquement se charger d’éclairs. J’pourrais tuer pour moins qu’ça.
« Ça risque pas… Par contre Ro c’est sûr : elle va sérieusement m’faire la gueule quand j’t’exploserai la tienne. »
Ma grimace devient hilare. J’cherche la moindre écorchure où allez verser du sel. J’veux que ça soit douloureux. Qu’ça gangrène. Et le point sensible qu’est Rory est une véritable aubaine.
« En tout cas c’est c’qu’elle m’a dit l’autre fois… »
J’en étale pas plus. Les non-dits font toujours davantage de dégâts ; votre imagination travaille sans répit à s’représenter les moindres détails. Et celle de Nox est à coup sûr sacrément tordue.
J’attends avec impatience qu’il se décide enfin à cogner l’premier. Parce que la règle qui passe avant celle de l’immunité des comptes en banque plein à craquer c’est de s’défendre en cas d’agression.
Allez garçon, envoi.


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MessageSujet: Re: océan pourpre | tim    océan pourpre | tim  EmptyLun 28 Mai - 18:56

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Chien galeux, Nox fouille, cherche, ratisse les moindres recoins de calme qu’il pourrait faire exploser chez Tim, qu’on lui donne une raison rien qu’une balle qui fendra la peau et de se laisser absorber par un trou noir de violence immonde. Il aime se perdre, s’étouffer dans sa propre rage, totalement dénudé de sa retenue. C’est qu’une putain de façade, un mur irrigué entre lui et la sauvagerie du monde contre laquelle il s’est heurté trop souvent. Il s’est lassé de saigner pour les gens, de vomir des sanglots pour des êtres insignifiants. Ils ne sont rien, comme il décide que Tim n’est rien de plus qu’un corps sur lequel passer ses colères d’ivrogne, une chose faite de chair d’os qui fera résonner la douleur si il frappe. Reflet humain de tout ce qu’il n’est pas, y’a juste leur folie qui s’attachent, s’emmêlent et s’agacent. Il ressent juste ça, ça lui brûle la peau et c’est peut-être pour ça qu’il revient et tourne autour de lui comme un pyromane gravitant autour des braises, prêt à plonger dedans, les pieds d’abord, à hurler sa peine pourvu que ça lui fasse oublier tout le reste. Les démons s’accrochent si fort à lui, s’enroulent amoureusement à son âme démontée et personne ne le voit. Il se fond bien dans la nuit, porte si bien ce nom que sa mère, corps à moitié mort désormais, lui a collé à la gueule comme si elle savait déjà ce qu’il deviendrait. Une ombre parmi les ombres, un roi sans couronne, juste des misères le suivant à chaque pas. C’est tout ce qu’il a et tout ce qu’il aura jamais.

Peut-être qu’il l’envie d’être de ce monde-là, là où on oblige pas les gosses à s’habiller d’un rôle qui ne leur va pas, à se laisser bouffer par la pression, véritable venin empoisonnant l’existence de gosses au sang bleu. Du sang périmé, qui ne vaut pas grand chose au final. Il le sait bien Nox, ne se l’avoue pas, par peur, par déni. L’aveugle qui refuse de voir, d’observer son monde apocalyptique tel qu’il l’est vraiment. Débordant d’avarice et dégueulassé des erreurs que l’on fout sous le tapis. Aucun univers ne vaut mieux que l’autre, sûrement. Tous deux noircis par la même merde qui les corrompt, qui a tétanisé son âme dans de la glace. Il brise la distance; brutalement Nox, fait mine d’effacer les traces de sa bavure d’un coup de main qui se veut sec, violent, retenu de toute la substance de sa colère, les flèches de ses yeux plantés dans les mêmes eaux glacés qui lui font face. Il cille à peine face à son sourire, trop enivré, l’ombre de sa mère planant encore dans son esprit dézingué à la poudreuse. Puis son cœur descends plusieurs marches quand les deux lettres interdites viennent se souffler entre eux, capte son attention, violemment conscient de la terre ferme tout à coup.

Un ricanement étouffé vient lui secouer le corps alors qu’il prend doucement tout l’impact de ses mots dans la gueule, recule d’un pas, presque sonné par le fait que Rory et ce connard ce soient plus que croisés. Il hésite à la buter ou à le buter, lui, en premier. Son poing décide à sa place, perce l’air avant de percuter trop brutalement le visage d’une Némésis qui est devenue sa cible favorite. Ses os accusent mal le coup mais il fait mine de ne pas entendre la sourde douleur qui s’y répercute “J'sais pas ce que t'as foutu avec cette conne mais si t’as envie de crever, ouvre toi juste les veines, ce sera plus simple.” le ton est saccadé, animé par l’excès qui lui circule dans les veines, son humeur oscillant entre l’hilarité amère et la noirceur de sa frénésie. Une main, nerveuse, encore indemne, passe dans ses cheveux, y reste planter le temps d’un soupir alors qu’il attend les représailles. Parce qu’il lui rendra un quintuple, il fera mine que ça ne fait pas mal, comme d’habitude, s’en ira en pseudo vainqueur alors qu’il y a aura juste deux perdants, noyés dans leurs mauvaises fois. Son myocarde chante la musique de l’Enfer alors que sa voix brusque à nouveau le silence “T’as toujours pas compris que les clebs doivent rester auprès de leur putain de maître.” et il attend, il attend que vienne le rituel du sang qui se perd inutilement, il attend ce pourquoi il a foulé le béton jusqu'ici, en réalité. Rory était l'excuse, Rory était toujours la putain d'excuse à tout et c'est sûrement un peu de ça qui ranime le feu de camp qu'il a dans les tripes.
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MessageSujet: Re: océan pourpre | tim    océan pourpre | tim  EmptyJeu 7 Juin - 9:47

Océan pourpre
Nox & Tim
war

Un rictus me barre le visage comme une cicatrice en le voyant perdre pied. C’est qu’une seconde à peine, mais ça suffit à m’faire flamboyer une petite victoire. Nox glousse et vacille, à cet instant plus homme que diable sous les néons rouge.
Et puis il bouge.
Rapidement.
Trop pour que j’puisse relever une garde efficace.
Ses phalanges me percutent la pommette et l’œil en faisant exploser un kaléidoscope pourpre. Putain, j’vais encore devoir me trimballer avec un cocard. Je recule sous le coup en secouant la tête pour chasser les lanternes qui dansent dans mon champ de vision. Mon regard s’accroche au pétard agonisant dans l’caniveau, encore un truc que j’pourrais pas finir. Et puis j’prends conscience de ce qu’il vient de faire.
J’me mets à rire comme un damné avec des hoquets rauques.
« Putain t’es vraiment trop con… Les patrons ont clairement insisté sur l’fait qu’on puisse se défendre en cas d’attaque ‘spèce de blaireau. »
J’crache par terre un filet de sang qui m’dégouline du nez. C’est pas bien méchant mais ça pisse de façon impressionnante.
« Et c’est pas ta meuf qui va m’empêcher d’t’amocher non plus. Même en m’ayant supplié à genoux. »
J’enjolive la réalité. Bien sûr. Et j’y prends mon pied. Une crampe tout à fait inappropriée se faufile dans mon bas ventre en me remémorant la blonde agenouillée dans sa robe pourpre. Le tissu qui explosait en corolle autour d’elle et la douceur de ses lèvres.
L’adrénaline combinée me fait bondir. J’me jette littéralement sur Nox en l’envoyant bouler au sol. Mes poignets enserrés autour de sa taille accusent le choc et j’me remets à genoux dans un enchevêtrement de membres brouillon. La première golden atteint les côtes. La seconde une des tempes qui doit bourdonner. La troisième – franchement pour le plaisir – emboutie sa lèvre inférieure en faisant jaillir son sang bleu. Incroyablement écarlate par ailleurs.
J’me redresse sur mes pieds en tanguant, le souffle haché et les poumons turbinant.
« Allez relève toi enfoiré. T’as pas eu ton compte encore. »
Ma propre douleur pulse au visage, aux bras, aux jointures. Mais c’est une symphonie qui s’accorde parfaitement à la rage furieuse qui déferle. J’vais l’crever. J’vais l’crever. J’le sens, j’le sais. C’est là, à portée de main juste derrière la ligne verte. J’veux qu’il se mette debout pour l’foutre à genoux moi-même. A coups de poings et d’pieds. Jusqu’à c’qu’il soit incapable de respirer par le nez et que le moindre de ses os le fassent souffrir.
J’ai les yeux qui m’sortent de la tête, les dents serrées par la pression du palpitant. J’exécute un pas, puis un deuxième, tous assurés pour aller l’attraper par le colbac… Mais la porte d’entrée s’ouvre au même moment.
« PUTAIN C’EST QUOI C’BORDEL TIM ? »
J’lâche pas Nox des yeux et reconnais la voix de Peter, un des barmans.
« T’occupe. Il a voulu faire l’malin. »
« Ouais bah… »
J’me retourne vers l’employé qui cale un instant sur mon expression démentielle. « Y a Zian qui t’cherche, tu d’vrais rentrer avant qu’il débarque ici. »
Peter détourne le regard en décidant de s’mêler de ses affaires et retourne à l’intérieur. J’regarde le battant se refermer avant de m’reporter sur Nox. L’instinct de préservation me hurle de filer me nettoyer en vitesse pour aller voir c’que la tête me veut. Il va déjà m’sermonner pour les gnons, alors s’il découvre en plus que j’ai tabassé une de ses poules aux œufs d’or…
D’un autre côté mon opposant est pas encore mort.


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MessageSujet: Re: océan pourpre | tim    océan pourpre | tim  EmptyVen 6 Juil - 16:58

océan pourpre | tim  Ic2610 océan pourpre | tim  Ic610 océan pourpre | tim  Ic1210
✩✩✩
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tim & nox


Il intercepte ses mots dans le brouillard de sa rage. Sa main hurle de douleur, se crispe pourtant sous l’envie de lui en foutre un deuxième, de lui dessiner sa violence sur la face, qu’à force de taper la peau révèle les muscles et l’os, que ça le défigure assez pour qu’il ose même plus sortir pour affronter la nuit. La vue de son sang l’apaise à peine, il est ivre, terminé à l’acide de la rage alors qu’il attend les coups. Tim réplique toujours, avec violence, sort le chien fou et coupe la laisse pour ne s’arrêter que quand son cadavre sera à terre. Tant mieux, c’est ce qu’il veut aussi, le voir raidi par la mort, embelli par ses mains et éternellement hors du chemin de Rory. Son prénom résonne dans sa tête pour animer le feu qui brûle dans sa tête. Il le hait si fort que son souffle s’entrecoupe. Les mots l’atteignent avant de glisser, il se fiche des patrons et de leurs putain de règles. Il a personne pour lui dicter quand frapper en premier ou non, il est libre. Il le croit. Persuadé d’être libéré des chaînes d’esclave qu’il a autour du cou des poignets, le boulet du prisonnier lui servant de cœur. Une belle connerie que de pouvoir ressentir quand on est à moitié mort comme lui.

Les derniers mots qui viennent avant la réplique l'assomme, le cimente au sol, assez pour qu’il ne voit pas le corps venir sur lui, de percuter le sol dans un cri étouffé, ses poumons se vidant d’air sous le choc. L’oxygène repasse brutalement mais il n’a le temps de rien, passe sous la pelleteuse des coups violents, avale ce qu’il lui envoie en parant à moitié, trop enivré pour avoir les bons réflexes. Le coup à la tempe, le rend même quasi aveugle un instant, sa tête retombant violemment contre le sol crasseux. Le poids qui le surplombe s’envole, il entend les mots et la provocation sans avoir la force de répondre plus qu’un “Va t’faire foutre.” avalé par le sang qui lui coule de la bouche, qu’il finit par cracher à son tour pour se libérer du fleuve qui est entrain de se vider, lèvres niquées par le coup de trop, les incisives s’étant bien enfoncées dans la chair. Soupirs animals, sifflant de toute la douleur irriguée dans le corps, les monstres s’échappent de leurs deux corps pour venir s’arracher la peau et laisser plus que le squelette à terre. Il force son corps à se relever, équilibre vacillant, un bateau rempli d’alcool, de vices, de haine qui peine à retrouver ses repères entre les vagues qui lui viennent dans la gueule. Ses opales enragées se fixent sur la bête qu’il vient de secouer en un seul poing, ça le fait doucement sourire dans toute la putain de démence qu’il a dans le crâne, un sourire carmin, souillé par les poings qu’il voit déjà resserrés, prêt à reprendre leur bataille. Il l’attend, lui fait signe de revenir pour lui laisser son tour. Nox qui recule d’un pas comme pour intercepter le coup qui vient. Un fracas les laisse en suspends. Nox prend le temps de dériver vers l’intrus, un connard qui plonge dans une arène en flammes, une poussière dans l’œil, à peine. Les mots de Tim le font à peine réagir, Du blabla coulant comme un vent sifflant, il l’entend à peine, reportant son attention sur celui qu’il a bien envie d’envoyer en cadavre à Rory, un cadeau parfait au parfum de mort et de misère. La porte se referme, le temps est en pause alors que Nox se penche à nouveau pour se débarrasser du sang qui s’enroule autour de sa langue, se délestant de sa fausse grâce de prince en toc. “On dirait que t’as des emmerdes. On a qu’à aller voir ton patron ensemble, il s’ra ravi quand il verra ma gueule.” il sait toute l’importance qu’il a ici, il représente un paquet de frics, est prêt à le gaspiller encore et encore dans des caprices de gosse.

C’est lui qui fait le premier pas vers lui, un autre poing qui percute sa gueule avant d’en envoyer un suivant plus perçant en plein dans le ventre, que ça lui remue les entrailles, lui fasse vomir ses tripes avant que sa main en étau acéré vienne lui saisir le cou le remettant face à lui. Leurs deux visages de chiens affamés se faisant face, il serre les dents, grimace sous le poids de la haine qu’il peine à exprimer “T’as foutu quoi avec elle, hein ? RÉPONDS !” ses doigts serrent trop fort, pulsent, se fichent bien qu’il puisse le refoutre à terre pour de bon, il veut sentir son pouls lui caresser les doigts et s’éteindre lentement pour laisser la place au vide. La prochaine fois, il s'assurera de le mettre à genoux à son tour.
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MessageSujet: Re: océan pourpre | tim    océan pourpre | tim  EmptySam 21 Juil - 15:44

Océan pourpre

J’l’imite sans le vouloir en lâchant un long jet mêlé d’hémoglobine et de salive. J’suis toujours tiraillé par l’idée de tourner les talons et d’rentrer au bercail, ou de finir mon job avec Nox. Nox qui a encore ce putain de sourire aux lèvres et son regard de fou furieux. Sa belle image de nobliau s’est fissurée avant d’éclater complètement. Chez lui y a plus que l’désir d’obtenir une cage, un ring, une scène où m’bousiller.
C’est l’inconscience qui l’emporte alors. Parce que j’suis incapable de réfréner mes pulsions dévastatrices et que j’préfère mille fois un carnage qu’une trêve.

J’me porte à sa rencontre en même temps qu’il avance vers moi. La collision se fait à mi-chemin, presque au ralentis tant nos mouvements sont prévisibles. On se trouve, s’accroche, se décroche. Décoche des phalanges et amortis les chocs comme on peut. On grogne, soupire, avec une sonorité commune à des amants en plein ébat. Là, sous les trouées sales des lampadaires, avec l’enseigne du Sinner en décor et la nuit pour nous dissimuler.
Une bourrade dans le ventre me coupe le souffle et l’enfoiré en profite pour l’attraper la gorge  pleins doigts. C’est brutal. Animal. Il a pas intérêt à m’lâcher parce que sinon j’vais lui faire regretter.
Et ici, à juste un souffle de nos visages grimaçants, méconnaissables sous les estafilades et les hématomes, y a ses yeux m’renvoient l’écho des miens.
Fais-moi mal pour que j’me sente vivre.
C’est pour ça qu’j’accueille la souffrance en amie et ricane quand il me hurle dessus. J’suis dans mon élément : en déséquilibre.
« Moi ? »
J’empoigne à mon tour son poignet en m’rapprochant de lui jusqu’à voir flou sous la pression de sa paume. Le sang circule plus vraiment jusqu’au cerveau, en y laissant qu’un arrière-goût de psychose perverse.
« J’ai fait que r’garder. C’est elle qu’a tout fait et j’peux t’dire que j’comprends c’que tu lui trouves… Une sacrée salope que t’as dégoté ! »
Les mensonges en demie teinte dégueulent de mes lèvres avec des accents de vérité crade. J’comprends que Nox a plusieurs faiblesses s’étiolant sur son âme noircie, et que toutes s’assimilent à des femmes.
T’es bien con mec.
Son haleine ferreuse à comme une odeur de cataclysme. Le genre de truc qui vous reste dans l’nez pendant longtemps et qui vous rappelle des souvenirs bien ancrés.
« Mais hé ! J’serais toi j’lui foutrais un collier un peu plus serré pour éviter d’aller tapiner n’importe où ! »
Y a plus que les mots crus et nos poitrines qui se soulèvent par à-coups. Plus que lui et moi. Nox et Tim.

J’sais pas comment ça aurait pu continuer si Peter avait pas refait son apparition. J’me souviens pas bien de c’qu’il a fait pour nous séparer ; juste de la sensation de retrouver de l’oxygène à foison et les papillons obscurs qui s’effacent de mon champ d’vision.
J’me rappelle des regards meurtriers en-dessous des paupières bouffies et du barman en train de me remorquer par le colbac. Moi trop sonné pour seulement penser à résister.
J’me rappelle de la porte qui se referme et de cligner des yeux en cherchant la silhouette incertaine du cadavre ambulant de Nox. Est-ce qu’on s’est enfin entretué ?
J’me rappelle de la pulsation du sang s’répandant par les vaisseaux éclatés. De l’eau froide balancée à la gueule pour tenter de minimiser les dégâts.
J’me rappelle du rictus de cinglé dans l’miroir au milieu de tout ce rouge.
J’me rappelle m’être dit que l’pire jour de ma vie serait celui où la douleur aura disparu.



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