kesseketufoulàtoi

( kesseketufoulàtoi )    les jambes lourdes. elle traîne des pieds. ses baskets crament le sol. on peux y voir de la salive pendre à ses lèvres. la dalle. la fatigue. l'envie. la colère. vivi qui trépasse sous une autre lune. le soleil qui dort déjà. elle aussi devrait se retrouver sous ses draps. couettes câlines, corps câlins, baisers carmins, papa pas loin. bah non. vivi elle traîne. elle se traîne par terre. elle cherche un point d'eau. perdu dans le fin fond du désert. désertique rue pour un lampadaire amoché. les étoiles qui brillent. qui s'alignent pour indiquer le chemin propice à un peu de répit. vivi se plaint. elle braille aux démunis qu'elle crève la dalle. j'ai faim ptain, y'a pas un truc d'ouvert là??? elle s'est pas perdue. vivi elle connait cette ville comme sa poche (pas bien grande sa poche) pourtant elle transpire. elle transpire comme une truite parce que vivi elle a tout perdue. sa montre. son portable. ses poussins. son chez-sois. en vrai vivi elle est juste conne. il s'fait tard. elle est claquée. ses poussins elle les a renvoyés chez eux d'puis longtemps. elle s'est juste trompée de bus. elle a pas fait gaffe entre le 13 et l'31. elle a pioncé. en s'réveillant elle s'croyait à new york.

les sacs sur le dos. elle traîne de trop. ballon sur l'épaule droite, chasubles autour de la taille, cônes et plots et l'bordel sur l'épaule gauche. si elle faisait un peu gaffe elle verrait que sa banane est restée coincé autour de sa taille. portefeuille et portable ne l'ont jamais quittés. qu'est-ce qu'elle est con vivi. les lumières reflètent ses pupilles d'eau d'mer. elle s'arrête. elle tangue, vacille, elle joue bien la comédie vivi. mais v'là que l'bon dieu s'appuie sur son épaule. elle pense rêver. illusion cosmique pour délire aggravé. elle fait un pas. l'illusion ne disparaît pas. la chaleur étouffante (menteuse, il fait un froid d'canard entre picard et l'arabe du coin) manque de la faire partie pour une autre contrée. elle s'avance, elle s'avance, elle s'élance et se colle à la vitrine du mcdo. ah mcdo. elle guette les vastes clients. les rescapés, comme elle, d'une guerre sans foi ni loi. la guerre de la faim. famine qui grouille dans son ventre. burger se trémousse sous son nez de mousse. elle a faim vivi, qu'est-ce qu'elle a faim. burger. burger. burger. ses yeux brillent. elle serait prête à pleurer. genre, chialer devant le mcdo ça la dérangerait pas. y'a pas de honte à voir. puis, le ridicule ne tue pas. elle fait tomber ses sacs. elle remarque sa banane. elle check d'un coup de main, son portefeuille est toujours là. elle se retient de gueuler comme une campagnarde. elle est bien là. ptain qu'elle est bien. elle s'apprête à y'aller quand une gamine shoot dans ses sacs. v'là que vivi elle est vénère quand on parle de sa bouffe. retardé d'une dizaine de minutes, vivi elle s'aggrave. ptain, t'peux pas faire gaffe ?? t'es aveugle, myope ou attardé ?? fait gaffe à mes sacs wesh, ils t'ont rien fait. elle les ramasse. elle look sur la fille shooteuse de ballon. t'veux graille un mcdo ? allez c'est moi qui t'invites. vivi qui change du tout au tout. vivi qui brandit un fier sourire. ce putain de sourire qu'on voudrait qu'elle ravale. elle a le smile. elle guette sa réaction. bouffer mcdo c'est bien. accompagné, c'est encore mieux.