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 out of the fire (nikos)

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Gemma de Salm
- mante religieuse -
Gemma de Salm

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MessageSujet: out of the fire (nikos)   out of the fire (nikos) EmptyMer 16 Mai - 4:02

start by pulling him out of the fire and
hoping that he will forget the smell.
he was supposed to be an angel but they took him
from that light and turned him into something hungry,
something that forgets what his hands are for when they
aren’t shaking.


Gemma ouvre la porte avec tant de détermination qu'elle est sincèrement surprise que la poignée ne lui reste pas dans la main. Que les gonds ne s'arrachent pas. Ses yeux scannent le Lion avec l'efficacité de celle qui a déjà accompli cette tâche cent fois, et elle sait qu'elle ne trouvera pas ce qu'elle cherche avant même que la porte se referme paresseusement dans son dos. Il n'est pas là. Ça l'inquiète. Ça ne lui ressemble pas de se désintéresser du destin du pub à ce point, ou du moins c'est ce qu'elle a envie de se dire, mais qu'est-ce qu'elle en sait vraiment ? Leur relation a été marquée par l'urgence et les obstacles depuis la seconde à laquelle elle lui a tendu la main pour officialiser les présentations. Tous les sens en alerte, symphonie discordante de sirènes qui rugissent sous les tempes. Elle ne le connaît pas vraiment, du moins c'est ce que Gemma se répète depuis qu'elle a quitté le commissariat. Elle ignore les pensées qui l'agitent lorsque la houle s'apaise et leur rend leurs places initiales. Elle réécrit leur histoire, imagine des signes qu'elle aurait dû interpréter ou des preuves tangibles que c'est elle qui est en train de céder à la psychose. Gemma est suffisamment lucide envers ses propres défaillances pour savoir que, si elle laisse libre cours à ses inquiétudes, elle embarquera tôt ou tard sa paranoïa dans un avion vers D.C. Elle fait ce qu'il avait prétendu vouloir qu'elle fasse il n'y a pas si longtemps. Elle reste. Elle préfère la confrontation à la fuite, arrête de prendre sa propre vérité comme évangile. Lui donne une chance de s'expliquer, ou plutôt s'apprête à la lui arracher de derrière les dents. A l'évidence, il l'évite. Les yeux de Gemma balaient la pièce, bien qu'elle n'ait pas besoin de contact visuel pour constater l'absence de Nikos. Il y a cette vibration grave dans sa cage thoracique lorsqu'il est dans les environs, cette sensation inconfortable et excitante, perturbante et infaillible. Il n'est pas là, elle le sent, ça se confirme lorsque les griffes du manque ne se referment que sur du vide. Il n'y a qu'une poignée de clients saupoudrée à travers la salle. En début de soirée, le pub baigne dans cette atmosphère de désoeuvrement paisible qu'elle connait mal. Elle est trop dévouée à la nuit noire pour parcourir Night Falls en plein jour, connait mieux l'heure du crime que celle de la sortie de bureau. Son regard se verrouille à celui de Deva, penchée au dessus de son plateau près de l'entrée, déposant des boissons sur une table bancale. Les yeux de Gemma posent une question silencieuse, à laquelle la manager répond par un secouement négatif de la tête et un regard au dessus de son épaule. Entendu. Sans un mot, avec l'aisance de celle dont on ne questionne plus la présence ici, Gemma se glisse derrière le bar et traverse la réserve. Il n'y aura pas de textos pour lui dire qu'elle arrive, ni de pas lourds dans la cage d'escalier. Elle ne frappe pas non plus à la porte. Rien qui ne pourrait alerter Nikos de son arrivée, aucune ouverture qu'il pourra lui claquer au visage. Sa fierté a déjà été bien trop égratignée pour supporter le moindre impact. Ça fait cinq putains de jours qu'il l'évite. Elle accepte, elle comprend, elle est la première à sympathiser avec ce besoin de solitude, le deuil à contretemps. La douleur qu'on croyait contrôlée qui s'approche furtivement et prend à la gorge. Il l'évite et, naturellement, elle s'imagine que l'absence de Cece réclame ses impôts. Gemma encaisse, mais Gemma encaisse mal. Y a un goût amer sur sa langue et une crevasse concave derrière son nombril. Elle connaît le manque spirituel de quelqu'un. Les mots réconfortants distordus par la distance, le besoin de parler à un être indisponible. Elle ignorait encore le manque physique, cette créature creuse au sang froid qui a pris la place de ses intestins et qui siffle furieusement lorsque son hôte avale de trop profondes inspirations. Par ego, Gem l'a laissée grandir. A préféré la nourrir plutôt que venir s'agenouiller aux pieds de Nikos. Il n'a pas besoin d'elle, fair enough. Plutôt mourir que de taper du pied et réclamer de l'attention. Ça fonctionnait tant qu'elle était certaine que l'éloignement de Nikos venait du contrecoup du drame, la réplique sismique de leur Cece dans une urne. Cette décision est devenue caduque à la seconde où Gemma a posé le talon hors du commissariat. Ledit talon claque sur le sol du premier étage et elle ouvre la porte d'entrée, heureusement non verrouillée, d'un mouvement sec. Son regard tombe aussitôt sur la silhouette familière, dans le salon, assise contre l'appui de fenêtre. Les yeux de Nikos grimpent jusqu'à Gemma au même moment où les siens s'affaissent sur la bouteille de Jack qu'il tient dans la main droite. That's it. Elle traverse l'espace en un éclair et lui arrache le goulot des doigts avant de le poser sur la table basse dans un claquement sourd. "The cops can't find Fiedler." Sa voix est merveilleusement sous contrôle. Elle a presque envie de s'en féliciter. On ne devine presque pas le putain d'ouragan en sous-titre de ses intonations militaires. "You wouldn't know anything about that, obviously." Le sarcasme est percé d'une pointe d'espoir. Elle ne s'attend pas à un aveu, elle veut juste une réaction. Ses pupilles scrutent frénétiquement le visage de Nikos, à l'affût du moindre tressaillement révélateur. Il a l'air à bout. Les yeux bordés de cernes, la barbe de trois jours, les joues creusées - ça atteint Gemma comme une collision de trains. Ses mains s'élèvent d'elles-mêmes, cherchent instinctivement à apposer les extrémités de ses doigts frais sur les tempes de Nikos qu'elle imagine douloureuses, mais elle s'interrompt à mi-chemin, rature son geste et les ramène contre elle, non, pas maintenant, pas tout de suite, pas avant de savoir exactement ce dont elle doit être blessée.
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MessageSujet: Re: out of the fire (nikos)   out of the fire (nikos) EmptyMer 16 Mai - 6:36

Dans sa tête, il entend le sang qui goutte. Les cris de Mila, le clapotis de la pluie fine sur le couvercle des poubelles, le crachotement du moteur du pick-up. Le bruit d'un corps qu'on traîne sur le sol. Le bruit des os qui craquent. Deux respirations saccadées. Une respiration tue. De la chair qui se vide. Dans sa tête, il se souvient de l'odeur de l'essence, du sang, de la peur, de la colère. Mais par dessus tout, ce qu'il sent, c'est le vide. Et ça par contre, ce n'est pas que dans sa tête. Ange perdu devient âme damnée. 24 ans en devient 80. Dans cette ruelle, ce soir-là, Nikos a livré son âme au diable et corrompu sa mémoire jusqu'à la fin des temps sans l'ombre d'une seule hésitation. Avec la détermination de ceux qui s'apprêtent à commettre le pire. Ce soir-là il a donné le go à une éternité de pensées noires, de nuits blanches. Il a invoqué 1000 esprits démoniaques qui se sont empressés de se glisser par tous les pores de sa peau avec une aisance à faire pâlir Satan et qui ne ressortiront peut-être jamais. Il a cédé à l'appel de la vengeance parce qu'on lui promettait le soulagement, le repos. La fin du manque douloureux et le début d'un ciel bleu. Finalement c'est un coeur devenu noir comme du charbon et une part de lui amputée qu'il a récolté. Injuste. Terriblement injuste. Aucune douche n'a été assez longue ces derniers jours pour faire disparaître le sang de Fiedler sur ses bras et ses mains. Ni cette épaisse couche de culpabilité qui se conjugue au prénom de Mila. Mais le sang... Putain le sang... Il en avait même dans le cou, lorsqu'il est rentré chez lui au petit matin. Transpirant, terreux et égratigné. Pourtant il voit bien que sa peau est blanche désormais. Des habits manquent dans ses placards. Mais ce qui manque surtout, c'est sa sainteté d’esprit. Elle a sûrement brûlé avec le reste au coeur de la forêt. Puis un jour est passé. Deux. Peut-être plus. Il saurait pas dire à vrai dire, parce que la seule chose qu'il a fait était dormir. Les 48 premières heures en tout cas. La vie est une vraie salope ironique, n'est-ce pas. Lui qui avait joué à cache-cache avec Morphée pendant des années, s'était logé dans ses bras pendant deux jours consécutifs. Le sommeil du juste, dirait l'autre. Mais Morphée est instable, n'est-ce pas. La troisième nuit, il ne vient pas. Un vrai faux-plan en bonne et due forme. De ceux qui gâchent une soirée, une nuit, une vie. Il laisse Nikos étendu dans son lit, tantôt tremblant, tantôt transpirant. Il ignore ce qui le dérange, ce qui l'empêche de trouver le sommeil. Il ne regrette pas une seconde son geste. Il a pensé un quart de seconde en voyant la réaction paniquée de Mila que les remords allaient arriver après, une fois que tout serait fini. Mais non. Rien en vue. Est-ce qu'il regrette ? C'est la question qu'il se pose à tout bout de champ mais la réponse ne varie jamais : non. Il est absolument ravi à l'idée que Fielder ait rejoint le fleuve des enfers. Et c'est ça qui le dérange profondément. Ce manque d'empathie total pour cet homme. Ce sentiment de toute-puissance jouissive lorsqu'il avait étranglé jusqu'à ce qu'il cesse de respirer. C'est ça qui le hante Nikos. Beaucoup plus que les yeux exorbités de Fielder ou le regard horrifié de Mila. A vrai dire, il avait peur de le penser mais il n'était même pas sûr qu'il s'en serait arrêté là si elle n'avait pas débarqué de nulle part. Il s'était délecté de chaque soubresaut de souffrance, de chaque respiration hâchée jusqu'à ce que la vie le quitte complètement et définitivement. Tuer l'avait renforcé. Tel un vampire qui se nourrit du sang de sa proie, Nikos s'était en réalité révélé. Et c'était sans doute ça qui le foutait par terre et qui l'empêchait de reprendre le cours de sa vie. Nikos avait véritablement apprécier de donner la mort. Et maintenant il devait continuer sa vie comme si de rien n'était dans le monde des vivants. Comme si de rien n'était. Impossible. Gérer le bar, prendre les commandes, manager ses employés. Impossible. Lui écrire, l'appeler, la voir. Impossible. Tant que le rire sardonique de la bête rampante au fond de ses entrailles n'a pas cessé de raisonner il ne pourra rien faire d'autre que de contempler le vide en attendant que ça passe. En attendant que le ciel ou peu importe qui en charge lui distille un peu d'humanité pour lui rendre ses couleurs. La tease par contre il peut, la weed aussi. Les deux, fidèles au poste, loyaux comme des chiens d'aveugles, lui dictent le cadran solaire avec une discipline sans précédent. Le Jack vient vidanger, la Weed vient apaiser. Puisque Dieu refuse de lui faire ressentir quoique ce soit, il arrivera au moins à se rendre malade pour tester la présence de son enveloppe charnelle. Le cinquième jour, il ne distingue plus très bien ce qui est réel de ce qu'il ne l'est pas. Les ombres parlent dans le noir et la Weed n'est plus là pour leur faire baisser ton. Un pochon de weed traine sur la table de la cuisine à côté d'un sandwich au beurre de cacahuète à moitié entamé. Il mâche nonchalemment un chewing-gum à la menthe qu'il noie toutes les cinq à six minutes dans un torrent de whisky-miel.  Il contemple ce qu'est devenu sa vie, le regard perdu sur les toits de Night Falls. Il entend même pas la porte d'entrée s'ouvrir, c'est lorsqu'il sent son ami Jack Daniel's lui fausser compagnie qu'il daigne relever la tête. Oh. Ça. Il la voit comme dans un filtre, loin. Pas tout-à-fait nette. L'alcool le tient dans une bulle vaseuse depuis des jours maintenant et il n'est pas sûr qu'il puisse affronter la tornade rousse. Give me the Jack back. Pas comme ça. Il part avec trop d'handicaps. Il est pas à la hauteur pour cette fois. Mais sa voix elle, à défaut de tous les autres bruits du monde viennent jusqu'à lui. Fielder. Absent. Il la regarde, mollement. Why would I? Il est fiévreux, il le sent. Il sent qu'il irradie à 100 miles à la ronde mais l'orgueil le tient. I guess the guy ran off before... Il sent que les mots ne sortent pas comme d'habitude. Sa voix est rauque, inutilisée trop longtemps. Elle va comprendre que quelque chose cloche. Parce que l'état de son appartement et sa barbe de cinq jours ne sont pas du tout des indices assez parlants. Non, non. Before being sentenced to life. Wouldn't be surprising. Don't you think. Il parvient à soutenir son regard quelques instants. Une demi-seconde à vrai dire. Avant de renouveler. Give the Jack back. Please. Il n'aimait pas la manière dont elle lui avait confisqué comme un enfant à qui on enlèverait son jouet. Elle ne supporterait pas qu'il lui fasse ça alors pourquoi lui faisait-elle ? La pièce tourne un peu, remarque t-il. A moins que ce soit elle qui tourne. Était-ce possible ? Sorry I don't feel really well, I may have caught the flu or something. Il est persuadé que c'est physiquement plausible. Un fin voile de transpiration sur son front, son corps qui irradie de chaleur. Son visage émacié. Il s'est pas vu devant le miroir depuis avant-hier mais il a une petite idée à quoi il ressemble. Et la grippe paraissait être une hypothèse probable d'après son cerveau alcoolisé. You should go before I infect you. Littéralement. Elle n'imaginait même pas à quel point elle devait le prendre au sens littéral du terme. Contrairement à tout ce qu'il avait pu lui dire, elle n'était plus safe avec lui. Pas tant qu'il n'avait pas expié le mal qui était entré en lui le soir où il avait pressé son avant-bras contre la gorge de Fiedler jusqu'à ce qu'il expulse son dernier souffle.
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Gemma de Salm
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MessageSujet: Re: out of the fire (nikos)   out of the fire (nikos) EmptyJeu 17 Mai - 11:05

Les craintes de Gemma sont modérées, tristement peu créatives. Elle imagine une menace paralysante proférée dans une ruelle sombre, des techniques d'intimidation de gangsters projetées contre les pavés humides pour faire quitter la ville à l'ennemi. Trop de mauvaises séries policières dans les pattes et trop peu d'expériences de la vraie noirceur dans l'organisme. Trop peu de temps, aussi, pour avoir pu formuler une réelle peur. Elle a bénéficié de moins d'une heure pour envisager toutes les causes potentielles de la disparition de Fiedler. Entre le moment où elle s'est pointée, princière, chez les flics qui réclamaient sa présence pour "lui poser quelques questions" et celui où elle pénètre dans l'appartement étouffant, elle n'a pas eu le temps de céder à la vraie panique. Celle qui l'a prise à la nuque lorsqu'elle a vu les portes de l'ambulance se refermer sur la civière qui emportait Nikos loin du pub. Celle qui l'a agitée en torrents violents dans sa chambre quelques jours après la mort de Cece, à cinq pas à peine d'où elle se tient maintenant - si elle tourne la tête, elle verra la porte entrouverte et feu sa sérénité crucifiée au pied du lit. Cette même panique qui a fait hurler son rythme cardiaque dans sa gorge lorsque, sur la berge du lac, il lui a lâché les mots qu'elle avait peur d'entendre. La peur s'est faite habituelle et elle remonte toujours à lui. Moins d'une heure, pas le temps pour digérer toutes les implications. Pourtant, il ne lui a pas fallu plus de dix secondes pour faire le lien entre la date qui a coulé hors des lèvres du flic agressif lui réclamant le récit parfait de ses allées et venues, et le foutu gouffre que Nikos a creusé entre eux. Elle l'a laissé faire sans opposer la moindre résistance. Gemma chérit bien trop sa propre lâcheté - elle préfère le terme 'autonomie' - pour pouvoir un jour exiger qu'il traverse la ville pour venir la soutenir lorsque ses genoux flanchent. La semaine dernière, à l'aéroport, tandis que Gemma faisait de son mieux pour rester stoïque, pour garder ses paupières au sec, pour ne pas penser aux connotations brutales des mots "hall de départ", sa mère lui a replacé une mèche de cheveux derrière l'oreille, a souri, un geste à la fois paisible et dévastateur, et s'est penchée vers elle pour lui souffler "it gets worse before it gets better." Et Gemma, elle y a cru. Brièvement. Cela paraissait typiquement le genre de sagesse populaire qui est forcément infaillible, it's always darkest before the dawn. Elle s'est raccrochée à cet optimisme de fortune cookie parce que c'était sa seule foutue bouée à l'horizon. Parce que cela paraissait vrai, c'était en train de se prouver, le confort de leur escapade régénératrice, la fraicheur du lac et la chaleur de Nikos avant de retrouver sa mère, même pour seulement trois jours. Elle était tellement certaine que leurs bienfaits combinés finiraient par colmater les fissures qui lui perforent les flancs. Les balbutiements d'éclaircie ont volé en éclats. Son optimisme pitoyable a été troqué par les aboiements des flics, passés en un clignement d’œil de pénitents à hostiles, et ceux de Nikos. Il réclame sa bouteille comme un foutu nourrisson, lève à peine les yeux vers elle mais ne se fatigue pas à maintenir l'eye contact. C'est un coup de poing dans l'abdomen. Elle a perdu son emprise. Pire, elle a perdu son attrait. Ça aura demandé quelques jours à peine. Brûlée, elle fait un pas en arrière. Il est ivre, ce n'est en rien une surprise. Ce qui la prend aux tripes, c'est le fait qu'il soit indifférent. Il prétexte une grippe, elle renâcle. "Nice try." Elle n'a pas besoin de jeter un coup d’œil aux alentours pour savoir que rien n'est à sa place, que l'appartement est négligé et bordélique, nonchalance qui n'a le pouvoir de l'inquiéter que si elle émane de lui. Si elle s'en laissait le temps, ça lui glacerait les os. Le regard de Nikos est vide, ses mains tressautent, l'air est lourd et asphyxié - lui qui n'est capable de survivre que dans l'ordre et la brise. "That's what I thought too" elle hausse les épaules, tente tant bien que mal de s'arracher les mots sur le ton de la conversation même si, vu l'état actuel de son interlocuteur, elle doute sérieusement qu'il soit capable de déceler la moindre craquelure "but the cops seem to think there's something fishy about it. At least that's the impression I got twenty minutes ago when they were interrogating me about my whereabouts like I was a goddamn criminal." Sa voix devient béton armé sur la fin. Elle joue avec un détonateur, manie les fils à l'aveuglette dans l'espoir de créer une étincelle. Elle préfèrerait n'importe quoi à ce désintérêt poisseux qu'il a répandu au sol. Cela fait deux réclamations de son précieux whisky qu'elle ignore sciemment. Elle a besoin de lui, maintenant, elle a besoin de ses angles et ses arrêtes, son adresse à la colonne vertébrale droite, pas de cette créature qui s'émousse dans l'alcool, génétiquement si proche de l'humanité atone qui végète au rez-de-chaussée. Elle refuse de croire qu'à la seconde où elle accepte de laisser s'écrouler sa forteresse, il la repousse. Ça aura pris des mois, ça aura été long et éreintant, mais elle est , elle a plongé, elle chute et elle n'ose pas regarder en bas de peur de constater qu'il n'y a plus personne pour la rattraper. C'est ça, plus que tout le reste, qui la brise. Il fait mentir le proverbe. It gets worse before it gets awful. "Nikos..." L'apostrophe est faible, odieusement suppliante. Sa main descend fébrilement vers la sienne, ses doigts tremblent lorsqu'ils se referment sur ceux, en effet fiévreux, qui étaient enroulés autour de la bouteille quelques secondes plus tôt. "Talk to me. You said we were in this together." Même dans son état actuel, même malgré l'incompréhension maladive qui les afflige tous les deux, il est absolument impossible qu'il passe à côté des foutus trémolos dans sa voix. Une longue brèche dans sa trachée et c'est son courage qui fuit le long des entailles.
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MessageSujet: Re: out of the fire (nikos)   out of the fire (nikos) EmptyVen 18 Mai - 8:03

C'est pas un mur mais un continent qu'il essaie de mettre entre eux deux. N'importe quoi qui pourrait la protéger de lui. Il avait toujours cru que c'était sa peur de l'engagement à elle et son manque d'empathie à lui qu'il devait craindre mais finalement il semblerait que la véritable menace n'était autre que celui qu'il devenait à l'appel du sang. Jamais il n'aurait pensé qu'un jour ils puissent en arriver là. Jamais il n'aurait pensé qu'il pourrait être celui à cause de qui tout volerait en éclat du jour au lendemain. Juste à cause d'une décision prise à la hâte dans l'ombre de la réserve. D'habitude, il aurait été capable de revêtir n'importe quel masque pour la rassurer, pour lui faire croire que tout allait bien mais était-ce vraiment lui ? Pouvait-elle compter sur ce Nikos là ? Il en savait rien et les questions se bousculaient sans jamais se conclure par une réponse. La seule chose qu'il veut c'est se noyer dans des litres de Jack et attendre que l'énorme monstre noir qui se mouve sous sa peau laisse la place à ce qu'il était avant la ruelle à côté du Sinner. Il prétexte une grippe et espère la voir partir. Il sait à quel point elle déteste être rejetée, elle préfère s'arracher les ongles un par un plutôt que d'envoyer un texto en premier alors il ne devrait pas avoir trop de mal à s'en débarrasser. C'est du moins ce qu'il croyait mais cette fois, Gemma le surprend. Gemma ne part pas. Gemma ne se braque pas, Gemma ne le fustige pas. Bien sûr le ton est dur. Elle n'est pas née de la dernière pluie, elle sait reconnaitre un mensonge quand elle en entend un, elle est la mieux placée pour savoir qu'il n'est pas lui-même actuellement. Si tant est que lui même ce n'est pas cette loque qu'il est actuellement. Mais ce qu'elle semble savoir surtout, c'est que la disparition de Fiedler ne peut pas être une coïncidence et qu'il est un suspect en tête de liste que les flics n'ont pas encore moyen de se payer tant qu'ils ne l'ont pas clairement reliés à Cece. Ce qui en soit est une question de temps, Nikos sait tout ça. Mais le fait est que quand il apprends qu'elle a été interrogée par les flics, un peu de vie est insufflée de nouveau en lui. Il lui jette un coup d'oeil, un peu plus alerte cette fois. Il savait que Gemma serait interrogée quand la disparition de Fiedler deviendrait officielle. Mais il ne pensait pas si vite. Well, you have nothing to worry about. You have nothing to do with this. Ses mains se frottent nerveusement l'une contre l'autre, il aimerait bien récupérer sa bouteille de Jack maintenant. Vraiment. Parce qu'un flot de pensées recommence à affluer et qu'il aimerait les faire taire avant de sentir la folie l'étreindre de nouveau comme ça avait été le cas ces derniers jours. Il sait que Gemma essaie de lui faire dire quelque chose et il est sur le point de se promettre de pas craquer lorsqu'elle prononce son prénom. Elle ne prononce jamais son prénom. C'est un truc qu'il a remarqué chez elle. Et encore moins sur ce ton. Et c'est un peu comme si plein de petites lumières s'allument dans la tête de Nikos à ce moment-là. Entendre son nom dans sa bouche. Et cette main qu'elle glisse dans la sienne, qu'il contemple un moment avant de la caresser avec son pouce, naturellement. Un geste banal qui lui envoie une onde de chaleur. Puis sa voix à nouveau, cette sorte de supplication. Echo à ce qu'il lui avait écrit la veille de l'enterrement, lorsque c'était elle qui perdait pieds. Un contact. C'était tout ce qu'il lui fallait pour être rappelé à la vie. Soudainement, il la voyait plus nettement. Il pouvait distinguer la broche en argent dans ses cheveux et son parfum. Le Jack lui parait loin d'un coup. Il détourne brusquement la tête comme pour stopper l'enchantement. Va perdre son regard dans les environs de Night Falls avant de l'attirer contre lui en l'attrapant par l'avant bras, puis par la taille. Il passe une main dans ses cheveux, la regarde droit dans les yeux. Prend le ton le plus doux et consensuel qui puisse être sachant qu'il a sûrement un taux qui avoisine un gramme d'alcoolémie dans le sang. This time, and just for this time, I don't want you to be involved in the mess I've made. I don't want you to ask questions, I don't want you to ask for details. I want you to stay as far away as possible. You did a good job with the cop and let's keep it that way. This mess is mine. Il insiste sur le dernier mot. Parce qu'il sait ce qu'il a dit dans la forêt, qu'il le pense encore et que si elle veut se sentir en sécurité avec lui alors elle ne doit absolument pas savoir ce qu'il s'est passé ce jour-là ni les jours d'après. S'il la tient à distance de bras c'est pour son bien avant le sien. Il sait que le timing est affreux. Il avait fallu que ça arrive deux semaines après l'escapade en forêt, le repas avec sa mère qui s'était tellement bien passé que Nikos avait attendu le retournement de situation toute la soirée. Mais le fait est qu'il n'était pas arrivé. Tout était parfait entre eux ces derniers temps, il avait même eu le sentiment que la nuit était derrière eux pendant un instant et il avait fallu une conversation interceptée au Lion pour qu'il foute magistralement tout en l'air pour s'improviser justicier de l'ombre. Et maintenant tout le monde était dans la merde, Mila comprise. Il ne pouvait pas faire marche-arrière, il devait assumer. Et il avait honte de se dire que quelques jours après avoir garanti à la mère de Gemma qu'il saurait s'occuper d'elle, il avait peut-être propulsé sa fille dans une situation catastrophique. Parce que Nikos ne se leurrait pas, il y avait peu de chances que Gemma décide d'en rester là. Qu'elle se satisfasse du peu d'informations blindées de sous-entendus qu'il venait de lui confier sur le ton qu'on utilise pour partager les plus grands secrets. Déchiré entre l'envie de tout partager et celle de la protéger, Nikos n'avait aucune idée d'où il était censé aller. Si ce n'est qu'il pouvait ignorer plus longtemps qu'il marchait à deux, à présent.
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MessageSujet: Re: out of the fire (nikos)   out of the fire (nikos) EmptyMer 23 Mai - 2:27

Gemma s'accommode merveilleusement bien du ressentiment. Elle entretient le conflit comme une plante exotique, est fière de l'inimitié qu'elle provoque dans son sillon. Chaque réaction viscérale est une médaille scintillante épinglée sur son uniforme. Elle connait la colère de Nikos comme deux bras familiers serrés trop fort autour d'elle - l'oxygène y est rare mais ça a quelque chose de réconfortant. L'indifférence par contre, elle n'a jamais pu supporter. Surtout pas de sa part à lui. Son corps entier proteste l'apathie de Nikos comme une foutue réaction allergique. Pour la première fois depuis qu'ils se connaissent, ses griefs ne sont pas hypocrites, il ne s'agit pas d'un deux poids deux mesures dans les grandes largeurs, elle ne condamne pas une attitude qu'elle n'aurait aucun scrupule à reproduire. Elle les tient tous deux aux mêmes règles, et c'est seulement vrai parce qu'elle ne serait jamais capable de se désintéresser de lui. Elle lui a adressé rancœur, mépris, rage, mais jamais jamais indifférence. Il détourne le regard et elle est certaine de l'avoir perdu. En même temps que l'attention de Nikos, c'est son foutu amour-propre qui disparaît à travers la fenêtre. Il referme une paume sur elle et enfin, elle respire. C'est une bouée au milieu d'un océan tempétueux. Le soulagement est tellement intense que c'en est pathétique. Elle se haïrait pour sa propre dépendance s'il y avait de la place dans son crâne pour quoi que ce soit d'autre que Nikos ou l'inquiétude brute qu'il lui inspire. Sa voix est instable mais ses mots sont pesés, lestés d'une autorité que Gemma se surprend à ne pas vouloir contester. Ils couvrent à peine la vérité, la cachent mal, la laissent pendre douloureusement entre eux dans l'angle le plus inconfortable qui soit et peut-être qu'en d'autres circonstances, peut-être qu'avant, elle aurait cherché à enfoncer la porte. Elle ne se serait contentée de rien qui ne soit pas la totalité. Elle aurait ricané fasse à son faux mystère, trop d'information pour qu'elle dorme tranquille mais pas suffisamment pour qu'elle sache quel monstre craindre lorsque la nuit tombe. Sauf que, putain, ça ne l'empêche pas de lire entre les lignes, deviner les contours d'un squelette dans leur placard. Elle ne sait pas ce qu'elle soupçonne. Elle ne sait pas ce qu'elle veut soupçonner. Il ne lui en faut pas plus pour s'apercevoir que ce flou est une offrande qu'il lui fait. "Fuck." Un murmure étranglé qui cisaille l'air entre eux. Elle ferme les yeux, pince l'arrête de son nez, "fuck fuck fuck fuck fuck." Il fait tiède, moite, renfermé, l'air autour de sa révélation qui n'est pas une est suffoquant. Elle n'arrive pas à aligner deux pensées cohérentes, peine à calmer sa respiration chaotique. Autant pour elle que pour lui, tentative éperdue de le ramener à la vie, Gemma se dégage de l'étreinte de Nikos, fais un pas en arrière qu'elle gomme soudainement, se penche au dessus de ses genoux pour ouvrir grand la fenêtre à guillotine derrière lui. Comme un barrage qui cède, c'est le fracas de la rue et la brise fraiche qui cascadent à l'intérieur de l'appartement. Avant de pouvoir s'autoconvaincre du contraire, Gem agit à l'instinct, se laisse aller à un geste totalement inédit. Rien de plus qu'une chute libre de vingt foutus centimètres, ça ne devrait pas lui demander tant de courage - et pourtant. Ses bras se referment autour de la nuque de Nikos. Elle laisse tomber sa tête dans le creux de sa nuque, là où elle sent son pouls battre contre ses lèvres. Il n'y a rien de logique dans le fait que ce rythme banal, cette preuve idiote qu'il va bien, que l'existence continue, représente un tel soulagement. Elle qui a pris l'habitude de déposer ses paumes contre le torse de Nikos à chaque étreinte, de rester opiniâtrement dans l'embrasure de la porte, à mi-chemin entre désir et rejet, là d'où elle peut le toucher tout comme le repousser au premier signe d'incertitude, ça lui aura pris des mois mais elle y est arrivée, elle ampute la distance. Porte un scalpel à ses réticences, cet amas éprouvant de prudence superflue, et incise. "Are you ok?" Les mots disparaissent contre la carotide de Nikos et elle les regrette instantanément. Bien sûr que non, c'est placardé partout, à commencer par ligne creusée entre ses sourcils et le silence radio des derniers jours. Elle reformule précipitamment. "Will you be ok?" Fiedler et les flics se sont faits parasites, l'intrigue s'est évanouie sur sa peau comme une bulle de savon. C'est secondaire, c'est le monde tel qu'il existe en dehors d'elle et de son cercle fermé de préoccupations immédiates. Elle n'a plus besoin de la vérité - ou peut-être qu'elle l'évite sciemment. Peut-être qu'elle refuse de retourner la révélation obscure de Nikos de peur de trouver les craintes qui grouillent en dessous. Ou, à l'inverse, peut-être qu'elle a peur de l'absence de peur, peut-être qu'elle est terrifiée d'arriver à la réalisation qu'elle est prête à tout pardonner, qu'elle est prête à tout défendre - pire, que le tintement tiède sous ses clavicules a le goût douceâtre de la gratitude.
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MessageSujet: Re: out of the fire (nikos)   out of the fire (nikos) EmptyJeu 24 Mai - 1:32

Fuir son regard, maintenir le contact. Lui montrer qu'il est là, même s'il peine à la regarder dans les yeux. C'est tout ce qui compte à ce moment précis. Mais quand elle additionne les faits et qu'elle prend conscience de la réponse, une lueur s'agite dans ses yeux. Plus de contact. Il la laisse s'éloigner. Elle lui tourne le dos et il garde le silence pendant qu'elle réalise ce qu'il a peut-être fait. C'est ce peut-être, cette zone d'ombre sur laquelle il insiste car elle matérialise la sécurité qu'il lui offre. Ou plutôt qu'elle lui impose. Ce qu'elle ne sait pas ne peut pas être retournée contre elle. Si il avait été obsédé dans les premiers jours à l'idée que Mila parle, ce n'est pas une question qu'il se pose pour Gemma. Elle comme lui sait que ce secret est le leur, qu'il doit resté bien enterré dans leur coeur. Et que jamais ce placard ne devra être ouvert à nouveau. La bombe est lancée, il attend plus ou moins sa sentence. Il mise sur une envolée de cris. Prépare son argumentation aux questions 'are you totally insane', 'do you think the orange will fit you" .  Envisage un 'amazing, nothing more random than a killer boyfriend' sur le ton acerbe qu'il lui connait. Il hésite un instant à marmonner des excuses mais la vérité c'est qu'il ne regrette absolument rien. Qu'il n'est en aucun cas désolé d'avoir fumer ce fils de pute Fiedler. Et qu'à refaire il le referait encore et encore, plus lentement même s'il le faut. Stop. Devant son silence redoutable, il s'attend presque à des adieux. Mais non. Rien de tout ça. Elle ouvre la fenêtre et quelques secondes plus tard il la retrouve pendue à son cou. Nikos se crispe à son contact instantanément, plus que surpris puis se détend aussi vite. Referme ses bras sur elle, caresse ses cheveux. Pour la première fois depuis le meurtre, Nikos ferme les yeux et c'est presque si Morphée ne fait pas une apparition éclaire. Là, auprès d'elle, tout se fige dans une harmonie parfaite. Le Jack devient instantanément un vieux souvenir. L'antidote secret à ses heures de sommeil perdues se matérialise en la personne de G. Il pourrait s'endormir là contre la fenêtre, tout de suite. Il avait cherché dans l'alcool et la weed un repos qu'elle pouvait lui conférer en une demi-seconde, juste en soufflant dans le creu là où son cou et sa clavicule se rencontrent. I will as long as you here. Une seconde passe, puis il s'esclaffe avant de passer une main dans ses cheveux à elle. Si doux, si soyeux. Méritait-il vraiment tout ça. Sorry, it sounded less cheesy in my head. Peut-être que si ils restent là sans bouger, le monde finira par arrêter de tourner et toutes les merdes que la vie leur propulse sans cesse en boomrang aussi. Il s'amusait lui même de sa propre naïveté. Tout est un putain de tourbillon. Il soupire, s'en va déposer un baiser au sommet de son crâne. Everything will be fine, I just need some time to wash away all those bad feelings and everything wil return to normal. I mean, as normal as things can be considering we're the most fucked-up kids of America. Il aimerait être aussi convaincu que son ton le parait. Mais en réalité cette fois-ci il n'est pas sûr d'être vraiment crédible. Y'a qu'à voir l'état de son appart et sa barbe normalement toujours parfaitement rasée pour comprendre que non : tout n'ira peut-être pas bien. Il sent au fond de celui cette tension constante qui lui fait dire qu'en réalité, il est plus au bord de la falaise que les pieds ancrés sur la terre ferme. Tout peut s'effondrer d'un moment à l'autre comme un château de carte. Il suffit qu'un détail ait été oublié pour que sa vie entière se transforme en un gigantesque chaos. Les conséquences, Nikos préfère ne pas y penser. Ce n'est pas au programme. Mila et lui ont tout fait pour que ça n'arrive pas. Le regard de nouveau perdue par la fenêtre, des flashs lui reviennent. Tout est allé tellement vite. Il faisait si froid ce soir-là et pourtant il se souvient de l'effort, de ses jambes qui le brûlaient, des larmes de transpiration qui lui piquaient les yeux. Il avait sous-estimé la force de ses souvenirs, il commençait à comprendre que même dans 30 ans il se souviendra nettement des yeux à moitié ouvert de Fiedler et du contact du sang chaud sur ses mains. Ou celui de la lame s'enfonçant dans la chaire.  At least now it's over and we can try to go on with our lives. Even thought I'll miss her like crazy until I die. Il joue distraitement avec ses cheveux, le cerveau de nouveau embrumé. Ses démons adorent l'obliger à danser quand il commence à les délaisser. Des mauvaises piqûres de rappel au goût métallique, les flashs qu'on a pas demandé. Il a peut-être laissé un bout de son âme déjà bien entamé dans cette ruelle jouxtant le Sinner mais au moins il lui reste le sentiment tiède et doucereux d'avoir réussi à les venger. Eux, tous. Sans exception. Jusqu'au bout.
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MessageSujet: Re: out of the fire (nikos)   out of the fire (nikos) EmptyMer 30 Mai - 10:11

Gemma est passée experte dans l'art d'ériger des barrières. À ce stade, c'est presque devenu sa première source d'exercice physique. Sans attendre, elle se met à l'oeuvre et, pour la première fois, Nikos ne se retrouve pas de l'autre côté de ses barricades. Elle veut l'enfermer avec elle dans une bulle où les évènements n'ont pas de prise, confiante dans sa capacité à revêtir des œillères pour prétendre ne pas voir que le reste du monde est en flammes. Elle s'accroche à cette zone grise qu'ils ont tous les deux soigneusement maintenue en place comme un foutu gilet de sauvetage. Un accord tacite mais ferme, instantané. Si les circonstances étaient différentes, peut-être que cette compréhension implicite apparaitrait comme précieuse, touchante, une preuve tangible qu'après tout ce temps, malgré toute la distance qu'ils ont alternativement voulu instaurer entre eux, ils se connaissent désormais si bien. Presque trop. Tant qu'elle ne l'a pas entendu prononcer explicitement la raison des évènements des derniers jours - la distance, le silence, les flics - elle n'a aucune raison d'y croire. C'est un mécanisme de survie comme un autre, bancal certes, mais Gemma a l'impression distincte qu'ils ne sont plus à ça près. Qu'il a besoin d'elle comme elle a trop souvent eu besoin de lui, et elle est prête à tout pour réinsuffler un air de normalité dans l'appartement, si tant est qu'ils ont jamais pu prétendre à la normalité. Nikos a un éclat de rire - anticipant précisément la probable réaction de Gemma si elle avait eu le temps d'organiser ses pensées afin de répondre - et, enfin, de l'air frais, sain, pénètre dans la pièce. S'il laisse l'humour remplacer l'intensité du confinement, même temporairement, alors le retour aux choses telles qu'elles étaient avant que tout foute le camp n'est pas hors de portée. Gemma glousse en réponse, un son bref, trop aigu pour être réellement authentique. Elle utilise la proximité à la fois comme un phare et une cachette, pas tout à fait prête à croiser le regard de Nikos de peur de ce qu'elle y lira et, surtout, de ce que lui lira dans le sien. Tant qu'elle n'a pas remis ses craintes dans l'ordre, elle les musèle. Il tente de la rassurer, lui embrasse le crâne, fait, force est de le reconnaître, un merveilleux job quant à prétendre qu'il y croit lui-même. Presque une fichue preuve d'affection qu'aucun des deux ne soit dupe mais qu'ils s'embarrassent tout de même à enfiler un sourire factice et un humour en papier-mâché, sans convaincre personne dans la pièce. Purement par décence, un concept que Gemma manie si mal. Ils jouent une pantomime sans talent mais avec une ardeur louable. Prêts à tout pour donner le change. Gemma resserre son emprise contre la nuque de Nikos, force son ton à prendre des teintes enjouées. "Speak for yourself. My life is remarkably tidy." Le sarcasme est palpable, badin, tentative farouche de prendre part à la fausse légèreté qu'ils étalent en couches épaisses. Elle s'éloigne légèrement, juste assez pour observer l'expression de Nikos. L'espace d'une seconde, envoyant valser ses toutes fraiches résolutions de penser à tout sauf aux implications de sa fausse confession, Gemma se demande s'ils pensent à la même chose. Si lui aussi réfléchit à la facilité avec laquelle tout pourrait virer au cauchemar s'il était découvert. Il leur suffirait de détourner le regard pour être pris à la gorge. Egoïste devant l'éternel, Gemma songe aux conséquences que ce bourbier pourrait avoir pour Nikos, certes, mais pas avant de s'inquiéter de ce que ça signifierait pour elle. Elle a perdu bien trop, ce dernier mois. Trois quarts de son existence ont pris une balle ou la porte. Le cœur lourd et la respiration courte, elle refuse de penser au lendemain car là où elle était déterminée, avant, elle est aujourd'hui perdue. Gemma n'est pas certaine de ce qu'il adviendrait de sa santé mentale si elle en venait à le perdre lui. Il soulève à nouveau le sujet Cece, leur fantôme à la présence si puissante, si ubiquitaire, qu'il lui parait tout à coup plus vivant qu'eux. Fantôme qui n'aura jamais besoin que d'un pronom pour conjurer le manque. Elle ne lui dit pas que, à elle aussi, Cece continuera à faire mal - parce que ce ne serait rien d'autre qu'enfoncer une porte ouverte. Les coups se résorbent, les entailles cicatrisent mais elle, Cece, elle restera toujours une foutue plaie ouverte. Soudainement, Gemma étouffe. Elle se désengage de l'étreinte devenue suffocante aussi vite que le spectre de Cece a été invoqué et tourne les talons, se dirigeant droit vers la cuisine ouverte. Dans une série de mouvements assurés qui trahissent qu'elle est déjà venue bien trop souvent dans cet appartement - Nikos, chez elle, ne trouverait même pas l'interrupteur - Gemma épluche deux verres d'un placard et en remplit un d'eau fraiche pêchée dans le frigo. Retournant dans le salon, elle les dépose sur la table basse et remplit l'autre de Jack - la bouteille y trône toujours ouverte, à moitié vide. Le verre qu'elle tend à Nikos n'est pas celui qu'il voudrait. Il lui lance un regard et elle hausse les épaules, l'air de dire tough luck, trempant les lèvres dans son whisky. "I need to catch up. You sober up, I'll get buzzed, we meet halfway." L'odeur du whisky et la hauteur de ses talons lui redonnent un peu de sa superbe, elle arbore même au bord des lèvres ce petit sourire suffisant qui a fait sa réputation. Elle parvient à maintenir la façade une dizaine de secondes, avant de déplacer son poids sur une hanche, puis l'autre, sirotant son Jack par petites gorgées trop rapides, clairement dans un état d'inconfort suprême jusqu'à ce que la question qui lui brûle les lèvres ne s'échappe. "Why didn't you tell me?" Sa voix est plus suppliante qu'elle ne le voudrait mais elle a tragiquement passé le stade d'en avoir honte. Peut-être que son détachement bienaimé reviendra quand l'ouragan sera derrière eux. À condition que ça arrive un jour. "You shouldn't have had to go through this alone." Ni une plaidoirie, ni un reproche, rien de plus qu'une affirmation purement factuelle, nourrie par la certitude qu'elle est concernée, qu'il le veuille ou non. Qu'à présent, tous les remous qu'il causera finiront inéluctablement par la tâcher elle, et quelque part en cours de route, inexplicablement, elle a accepté cet amarrage. Elle ignore si elle parle du soir en question, ou des cinq jours de distance qui ont suivi. La portée des mots serait bien différente mais le problème reste de toute façon théorique. Ce qui est fait est fait. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle aurait dû être là. Dans le grand spectre des relations humaines, il n'y a qu'à ça qu'elle est douée, prendre soin des siens dans les situations de crise. Du moins, elle le croyait. C'était son identifiant auto-proclamé, mère louve, retiré violemment par la certitude de les avoir tous failli.
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MessageSujet: Re: out of the fire (nikos)   out of the fire (nikos) EmptyJeu 31 Mai - 9:58

Même dans le brouillard opaque de ses pensées, malgré les lucioles furieuses qui s'agitent et se percutent au ralenti au fil de ses idées décousues : elle demeure une constante. Il l'aime. C'est tout ce qu'il parvient à se répéter dans un râle silencieux et douloureux alors qu'il la regarde. La manière dont ses lèvres bougent, l'inflexion de ses sourcils, ses cheveux qui brillent et surtout cette manière de toujours gérer de front. Même quand il sait qu'au fond d'elle, elle se désagrège. Il admire ça chez elle. Cette faculté à nier l'évidence de ses sentiments et dans un même temps réussir à le submerger d'émotion. Là, avec ses mains autour de son cou, il a l'impression qu'il pourrait percer la surface du magma noir et gluant dans lequel il s'est empêtré depuis la nuit où tout a basculé dans l'horreur. Elle est un nuage de coton dans une tempête alerte rouge et il se repose un instant dans ce refuge duveteux. Puis elle se dérobe et c'est comme un rideau de fer qui se referme brusquement sur lui jusqu'à ce qu'il l'ait de nouveau complètement dans son champ de vision. Il éprouve un soulagement certain lorsqu'il croit qu'elle lui sert enfin un verre de Jack, soulagement de courte durée lorsque c'est un verre d'eau fraiche qu'elle lui tend avec une autorité quasi maternelle qu'il ne saurait contrer. Il prend une longue gorgée, et doit bien avouer qu'il en avait plus besoin qu'il ne le pensait. Il ferme les yeux un instant et lorsqu'il les rouvre, l'expression sur le visage de sa sorcière bien-aimée a drastiquement changée. Il la connait assez pour savoir que ce qui va s'échapper de ses lèvres fera directement référence à la raison d'être de sa barbe de trois jours et son taux d'alcoolémie scandaleux. I wanted to protect you. La réponse est tellement évidence, que son haussement d'épaule qui l'accompagne est presque las. Lui dire c'était la mêler, c'était lui remettre encore la tête dedans alors qu'il avait le sentiment qu'elle avait gagné une demi-heure sur ses nuits déjà affreusement courtes. Dire qu'ils n'étaient pas devenus fusionnels depuis la mort de Cece serait mentir, et c'était peut-être ce qui avait rendu son absence aussi mordante. Il avait eu besoin de la garder à distance, comme si la voir passer un pied dans l'embrasure de sa porte reviendrait à la tâcher du sang de Fiedler. You've been through hell and back those last months... Mostly because of me, let's be real. I didn't want to add this up. Tout était parti d'un putain de baiser dans la réserve et il l'avait finalement emmener bien malgré lui sur les putain de montagnes russes Avergosland. Il ne se faisait aucune illusion sur la manière dont il avait transformé sa vie en cauchemar et certaines de ses pensées de ses derniers jours se concentraient également sur le fait qu'elle puisse éventuellement un jour réaliser que tout était de sa faute. Ce n'était sans doute qu'une question de temps avant qu'elle se rende compte d'à quel point il avait foutu sa vie sans dessus dessous. Mais cette préoccupation vient se ranger loin derrière lorsqu'elle mentionna le fait qu'il avait du vivre tout ça seul. Bam. Tachycardie instantanée, pire qu'un shot d'expresso surcaféiné.  Ne jamais lui mentir. C'était ce qu'il s'était personnellement promis trois jours après qu'ils aient officiellement décidé de sortir ensemble. Elle était assise sur ses genoux en train de démêler sa chaine de baptême avec une patience qu'il ne lui connaissait pas, levant de temps en temps les yeux vers le poste de télé pour se fendre d'une remarque acerbe sur la politique de Donald Trump. Ce genre de moment simple, béni à ses yeux était conditionné par de simples principes qui provoquerait sa perte le jour où ils seraient bafoués. Ne jamais lui mentir. Ne jamais la blesser. Toujours la protéger. Alors il lui sert la vérité. I-I wasn't alone. I... C'est rocambolesque, totalement absurde, il le sait mais il le tente. Ne jamais lui mentir. I ran into my ex the night I... The night I did it. She was hanging out near the Sinner and I guess she heard some weird sounds or something because next thing I know she's standing right in front me while Fiedler is lying at my feet. Trop dit. Déjà trop dit mais en même temps, avant même de passer la porte elle savait déjà tout. Il se doutait qu'au moment même où les flics lui avaient appris que Fiedler était introuvable elle s'était douté qu'il pouvait y être pour quelque chose. Si il avait gardé le silence ces dernières semaines, ses plans de vengeance n'en étaient pas moins oubliés. Le pire étant que la seule chose qu'il craignait à présent n'était pas de se faire prendre mais plutôt sa réaction lorsqu'elle saurait qu'il avait accompli le pire avec une personne totalement étrangère à tout ce qu'ils étaient ensemble. Pire encore, un autre fantôme du passé bien vivant sous la forme d'une brune vénéneuse. Mila déjà inoubliable s'était imprimée durablement dans le spectre de ses souvenirs les plus noirs ce soir-là et cette marque était indélibile. Au même titre que la cicatrice sur l'aine ou la sensation des lèvres de G dans son cou. She helped with everything and I guess she won't say anything since she became an accomplice at the very moment she touched the body. So... I wasn't alone and we took care of everything as a team. And I believe we won't get caught thanks to her. Mila avait été d'un sang froid remarquable, d'une aide précieuse. Peut-être que l'idée que grâce à elle, il soit hors du périmètre de suspicion de la police de Crescent serait un point en sa faveur. La vérité c'est que Nikos ignore tout de la propension à la jalousie de celle pour qui il enterrerait un milliard de cadavre si il le fallait.
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MessageSujet: Re: out of the fire (nikos)   out of the fire (nikos) EmptyVen 1 Juin - 3:12

Il voulait la protéger. Depuis le temps, elle sait qu'elle ne devrait pas tiquer. Qu'il n'y a pas de chaines à entendre cliqueter entre les mots de Nikos, qu'il a prouvé à des centaines de reprises qu'il n'en a pas après sa liberté, qu'il n'est pas motivé par un machisme assourdi mais un vrai souci désintéressé d'elle. Intellectuellement, Gemma le sait. Elle est tout à fait capable de relier les points pour arriver à cette conclusion presque inoffensive. Faut croire que les habitudes ont la peau dure, car malgré elle, sa mâchoire se tend instinctivement. Sa langue brûle d'une réponse générique passablement agressive, lâcher entre deux rangées de dents serrées que merci mais non merci, elle sait prendre soin d'elle-même. Elle a vécu vingt-deux années prospères sans son ingérence et les vingt-deux suivantes ne dérogeront pas au schéma. Elle y mettra de la conviction à défaut de pouvoir prétendre à la moindre crédibilité : sa vie est en morceau, pas étonnant que la stabilité se soit écroulée en même temps que les proches qui lui servaient de fondations. La vérité, c'est qu'il n'y a plus aucune protection qui tienne. Il aurait dû le savoir à la seconde où il a cédé à son instinct - elle finirait inévitablement maculée. Ce serait si jouissif de le traiter d'égoïste, monter sur ses grands chevaux pour le simple plaisir de laisser la rage familière remplacer l'amertume qui a rempli tout l'espace vide entre les atomes qui la composent. For old time's sake, la colère comme une allumette dans une flaque d'essence pour le bonheur simple de laisser tout s'embraser. Il n'y a plus de secret de ce côté là, elle préfère être furie à être vulnérable et Nikos lui a trop souvent servi de dommage collatéral. Avant qu'elle ait pu rétorquer quoi que ce soit de gratuitement toxique, les mots suivants de Nikos font se dévisser une vanne dans sa gorge, et le courroux sous pression fout le camp avant d'avoir pu exploser. Lasse, elle se laisse tomber sur le bord du canapé. Préfère garder la table basse entre eux plutôt que le rejoindre près de la fenêtre à nouveau. Ça n'a rien de surprenant ; elle a compris depuis longtemps qu'elle réfléchit mieux depuis l'autre extrémité de la pièce. "I think you have the script flipped there, buddy." Peut-être qu'il lui a fait vivre l'enfer, certes, malgré lui. L'ambulance au Lion, les cauchemars, Fiedler, ses principes bafoués au pied du lit, un magma rouge que ses pensées ne parviennent même plus à démêler. Mais ils savent très bien tous les deux que depuis le début, elle a rendu ça, eux, cent fois plus difficile que ça n'aurait dû être. Par simple besoin d'une vengeance qu'il n'a jamais méritée. Verre ambré dans une main, elle enfouit son visage dans sa paume libre, fuyant le regard de Nikos s'il n'était pas déjà occupé à en faire de même. Tout à coup, il y a ce mot qui tranche l'air de la pièce, une syllabe qui, elle en est absolument certaine, n'a jamais été prononcée entre eux auparavant. Ex. Le coeur de Gemma saute un battement, entre dans une panique rapidement muselée, sous contrôle avant d'avoir pu arriver jusqu'à son visage. Elle reste absolument immobile, les traits cachées contre sa main sertie d'anneaux. Elle est perdue car la situation est nouvelle et, pour une fois, elle n'a aucun moyen d'avoir l'avantage. Elle ignore ce qu'elle est supposée dire, faire, foutu novice au jeu de la possession. Ça fait trop d'infos d'un coup, le fait qu'il y ait une tierce personne dans la confidence, que ce soit son ex, que ça se soit passé près du Sinners que - elle secoue la tête. Boit une longue gorgée de Jack. Au diable le protocole, il a joué franc jeu, elle le lui a fait promettre sur la banquette avant de la Chevrolet, elle lui doit la même honnêteté. "Mila, you mean? Yeah, she seems trustworthy. Unless there's another ex who hangs out at the Sinners." Pas la moindre acidité dans son ton, elle est matter-of-fact. Ni jalouse, ni pénitente de lui avoir caché qu'elle connait plus à son sujet que ce qu'il lui a dit. Simplement entrée en mode damage control, voulant s'assurer que celle dont il parle est celle qu'elle a rencontrée, celle à qui - elle ne s'en rend compte qu'en prononçant les mots tout haut - elle fait confiance. Etrangement. Après deux rencontres à peine. Elles sont passées si vite de l'antagonisme à la compassion que Gemma se retrouve avec l'impression nette d'avoir vécu des années de relation hésitante en accéléré, d'avoir atterri bien par hasard dans une solidarité rougeoyante d'autant plus vite scellée qu'après le départ des filles, Gemma en avait désespérément besoin. Non, elle n'a rien dit à Nikos à ce sujet car c'était superflu. Pour le pire, ils ont eu d'autres chats à fouetter, il n'y a plus d'espace entre eux pour quoi que ce soit qui ne soit pas vital et urgent. Elle reste obstinément concentrée sur l'important : balayer leurs traces. Tout le reste, les implications de la confession de Nikos, en ayant dit bien trop qu'elle voulait en entendre ou le fait que, of all people, ce soit avec Mila qu'il partage ce fardeau, elle les fait taire en bloc. Les planque sous le tapis, les met sous clé, les étouffe là d'où, même si elles s'agitent, elle ne pourra pas les entendre.
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Nikos Avergopulos

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MessageSujet: Re: out of the fire (nikos)   out of the fire (nikos) EmptyVen 1 Juin - 10:12

Mila, c'était un peu le deuxième fantôme dans la pièce. Dans la brume alcoolisée, Nikos aurait juré apercevoir sa silhouette dans le fond de l'appartement, une moue narquoise qui lui connait bien. Si elle avait été réellement présente, elle se serait sûrement délectée de l'expression presque coupable de Nikos lorsqu'il la mentionne à demi-mot. Sauf que voilà, ce qu'il n'avait pas prévu, ce à quoi il ne s'attendait pas, c'est la perspicacité de Gemma. Le prénom fuse dans l'air comme un vingt-deux long rifle et Nikos n'est pas assez ivre pour avoir oublié qu'un jour le sujet est venu sur la table entre eux. Ce n'est pas le cas. Il n'y aucune raison que Gemma fasse le lien si vite. C'est une porte qu'ils n'ont jamais ouverte dans la continuité de la logique de leur relation. Pas d'ex, pas de passé, pas de comparaison. Nikos et Gemma étaient trop en dehors de la norme pour se conformer aux conversations phobiques et clichés des histoires lambdas. Ou du moins c'est ce qu'il croyait puisque la jolie brune qui a éveillé son coeur lorsqu'il avait dix-sept ans vient de se frayer un chemin dans l'équation avec toute l'insolence qu'on la connait. You-- You know her? Si Nikos a souvent du mal à montrer ses émotions, sa surprise est sincère. Ses yeux ronds et ses sourcils haussés en témoignent. Imaginer Gemma et Mila dans la même pièce relevait des limbes dissimulées en paradis. Depuis combien de temps savait-elle qu'elle était son ex ? Pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? Et Mila ? Ce devait forcément être après leurs retrouvailles au Country Club. Mila ne se serait jamais privée de lui signifier qu'elle savait qui régissait ses nuits et sa vie depuis bientôt un an. Quant à Gemma, en y réfléchissant, c'était tout à fait son genre de stocker ce genre d'informations et de les sortir au moment opportun. Le problème étant que Nikos ne le supporte plus. Ce petit air suffisant, presque détâché. Cette impression désagréable qu'une fois de plus il n'a aucun contrôle sur rien lorsqu'elle se trouve dans le même périmètre que lui. I don't even know what to say. That's fucked up. Why you didn't tell me? I didn't even know your mothers's names a month ago but yet you know my ex. Totally normal.  Il aurait vraiment besoin d'un verre de Jack pour faire taire les questions qui fusent dans son cerveau. Sait-elle vraiment tout ce qu'il s'est passé entre eux deux ? Sait-elle que c'est à cause d'elle qu'il est devenu cette coquille vide avare de tout sentiment ? Mais c'était plus que ça, le malaise qui grandissait à lui se mélangeait à une sorte de colère mal placée. Vexé d'avoir encore une fois été mis à l'écart, presque la sensation d'être la victime d'une machination. Gemma avait toujours eu un talent certain pour cultiver le mystère mais c'était la première fois qu'elle lui cachait qu'elle savait quelque chose d'aussi important à propos de lui. Anyway, let's move on. I don't even want to pronounce your name and hers in the same sentence. But let me just say I'm quite jealous you get to know a piece of my past while I don't even know your middle name. Il a besoin de weed ou de Jack. Quelque chose pour calmer ses nerfs qui s'emballent bêtement sans qu'il ne sache le pourquoi du comment. Pour la première fois depuis qu'elle est arrivée, il se lève, se dirige jusqu'à la cuisine où il balance ce qui lui reste d'eau dans l'évier pour finalement la remplir de nouveau de Jack. Fini de se faire manipuler. Il prend une longue gorgée avant de répliquer, le regard mauvais et la silhouette presque menaçante. Tout se bouscule dans sa tête. Le prénom de Mila, référence directe à ce qu'il s'est passé dans la ruelle fait l'effet d'un détonateur dans son cerveau. Une vague de rage l'étouffe, il a besoin de tout sortir. Ses yeux injectés de sang, l'équilibre précaire et pourtant il parvient à se tenir presque droit du haut de son mètre 90 pour virer dans le pétage de câble. But hey, that's what we do, right? I keep on coming clean and telling you everything that goes through my brain like a fucking pussy while you're busy keeping secrets that I eventually find out someday, right? What's next, G? You know where my mom is buried and you tell me about the time I put a jerk in a coma? And you... Wow, la pièce tourne. Peut-être un peu trop. Peut-être qu'au final il a besoin de s'asseoir. Il a besoin de... Oh. Les toilettes paraissent loin soudainement mais il parvient à tituber jusqu'à la bonne destination. Lorsqu'il se penche pour vomir la rasade de Jack colérique qu'il vient de s'envoyer, le reste de sa dignité rejoint le fond de la cuvette des toilettes. Et il donnerait n'importe quoi pour que quelqu'un le téléporte dans un endroit où elle ne le verrait pas comme ça.
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