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 déboires lunaires | mila

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MessageSujet: déboires lunaires | mila    déboires lunaires | mila  EmptyLun 21 Mai - 11:27

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mila & nox

Au creux d’une alcôve, il nourrit les ombres, fait prendre des vagues d’alcool à son foie déjà démonté de son insouciance, son obsession à vouloir se foutre des limites. Nox, prince de ses nuits, ignore le bordel qui secoue le sol près de lui, des corps qui s’enchaînent de liens éphémères, se délient pour mieux s’emmêler à d’autres et baver leur passion artificielle dans des bouches qui murmurent des mensonges. A quel point elles sont belles, admirables, de vraies joyaux qu’on doit entretenir avec précaution. Il observe le monde et le méprise silencieusement, laissant sa langue goûtée à l’excès plutôt que de la foutre là où il le regrettera le lendemain. Il n’est qu’un corps posé là, dans une foule qu’il ne comprend pas et qui ne le comprend pas. Enfant insatisfait, jamais comblé de ce qu’on peut lui donner, il erre dans l’artifice et la joie bien maquillée. Personne ne sait ce qui se cache derrière son nom, toutes les tombes creusées, le vide laissé. Ce putain de vide que rien ne viendra combler, aucune personne n’a l’âme assez pure pour venir panser la blessure qu’il se traîne depuis des années. Ses pensées l’ennuient, lui font détourner le regard du spectacle qui s’offre à ses yeux ennuyés.

Blasé, de tout, comme si rien ne pouvait le ranimer. Il est souvent en sommeil depuis quelques jours, le temps s’écroule mais lui reste, là, sans rien savoir quoi faire pour secouer sa routine meurtrière. Quelques gorgées de trop qui glissent, caressent sa gorge jusqu’à l’intoxiquer, se déposer au fond de lui et s’y installer pour l’attirer jusqu’à leur nuage d’ivresse. Le premier stade. Sa marche est toujours assurée, peut-être qu’il parlera moins vite que si il avait l’esprit bien clair. Une clope crame au bout de ses lèvres, plus un réflexe qu’une réelle envie de se siffler du cancer. La baraque a un décor pathos, baroque. Des vases aux arabesques finement dessinées où on a foutu des glaçons pour y planter deux bouteilles de champagne, des tapis persans où sont avachies deux catins qu’il enjambe sans leur prêter plus d’attention. Tout respire la fortune mais rien n’est plus modéré. On crache sa richesse aux regards des autres pour se prouver quelque chose mais tous n’ont pas grand chose à offrir finalement. Ça l’amuse. C’est son monde. Celui dans lequel il aime évoluer, se perdre, mourir, ressusciter, s’éclater de rire ou en morceaux de rêves qui s’éparpillent. Peu importe. Il a pas envie de le quitter, de perdre ça, où tout est permis et où rien ne viendra les engloutir pour les punir d’avoir gâchés de beaux objets pour une fête qui laissera un chaos infini quand viendra l’aube. Il remonte les escaliers, sème la cendre de sa clope sur le bois ciré, sans trop s’en vouloir, échappe à ceux qui essaient de le retenir, n’offre que des coups de têtes, l’envie de discuter étant partit depuis que Bo l’a lâché, avalé par un autre groupe.

La porte qui mène au toit claque brutalement derrière lui, l’atmosphère d’un été qui débarque lentement mais sûrement lui caresse la face, s’infiltre à travers les fils sombres de ses cheveux dans lesquels il passe une main qui finit par s’y figer quand ses yeux se bloquent sur une silhouette. Intruse mais connue. Profil presque royal, harmonieux et qui lui donne la gifle qu’il attendait. Nox reste à sa place, laisse retomber sa main pour déloger sa clope d’entre ses lèvres qui n’ont encore rien dit. Mila est toujours là où il n’a pas envie qu’elle soit, rappelant encore les ratés, toutes les fois où ils ont trébuchés sans jamais vraiment tomber l’un sur l’autre. Elle a le parfum de la frustration et des conneries qui laissent des sourires longtemps après. Il devrait dégager, laisser là ce qu’il appelle souvent le passé. Il y a eu avant puis Rory. Et ça, ça change tout sans qu’il arrive encore à se l’avouer.  Un soupir lui fend les lèvres, rempli d'agacement. Il a pas envie de jouer, de reprendre quelque chose qui n’a jamais mené à grand chose. Ou c’est la mauvaise foi qui parle à sa place. “Le royaume des connasses me semblait que c’était en bas, pas sur les toits.” il pique le premier, sans vouloir arranger quoi que ce soit. Il arrange jamais rien, ne sait pas recoudre les relations déchirées qu’il a laissé derrière lui depuis des mois, s’occupe simplement d’élargir les blessures et de s’y plonger, parce que c’est plus facile.  
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MessageSujet: Re: déboires lunaires | mila    déboires lunaires | mila  EmptyLun 28 Mai - 14:06

A travers les vitres, la nuit qui dégouline le long des façades immaculées. Épaisse, comme une moisissure qui s’immisce dans chaque interstice et obstrue les quelques pauvres halos soufflés par les lampadaires jaunâtres. Mais le verre est épais, comme les paroies froides et lisses d’une prison dorée, qui emprisonne les âmes dans une dimension où le temps n’a pas de substance. Il se délite, s’élargit comme un vieux morceau de caoutchouc sans jamais ployer sous la pression. Ici, la nuit n’a pas d’emprise, ni sur la ferveur des coeurs qui ponctionnent une énergie en toc diluée à quelques litres de liqueurs hors de prix, ni sur les esprits déjà anesthésiés par la vapeur délicieuse des paradis artificiels. Leurs contours se dessinent timidement au creux des pupilles dilatées et imbibées d’une noirceur morbide, ils se devinent aussi au bout des lèvres trop débridées qui articulent des enchevêtrements de mots sans trop de signification. La vacuité humaine à son summum qui se matérialise par cette poignée de corps ravagés par des pulsions instinctives, plus sciées par la moindre retenue où un semblant de gêne. C’est presque ironique, d’observer d’un oeil placide les moindres parcelles d’humanité s’évaporer en volutes de fumée au milieu de l’appartement au plâtre modelé par des fioritures luxueuses. Un décor trop prestigieux pour la moisissure de la haute comme ils se couronnent eux-mêmes, coincés dans des costumes au prix mirobolant qui pourtant ne suffit pas à étouffer la saleté qui pullule au fond de leurs entrailles. Une poignée de visages qu’elle connaît trop bien Mila, parvient à placer quelques prénoms sur certains d’entre-eux. D’anciennes connaissances, d’anciennes amitiées de lycée ficelées par l’intérêt d’être bien entouré et une fausseté dans laquelle elle se complaisait bien trop. C’est le bal des apparences qui rejoue ses notes stridentes à nouveau, la chorégraphie est toujours la même et elle n’en a oublié aucuns gestes. Un simple message à moitié désintéressé moitié avide de placarder sa présence entre les murs de son appartement de cette blonde à l’éclat terni par une ébriété embarrassante, énième poupée mutine qui emboîtait sagement son pas dans les couloirs à l’époque. Enième coquille à peine bonne où le vide se devinait jusque dans la stupidité de ses mots, ponctués par une liste de garçons, marques de luxe où autres plaintes contre papa et maman qui n’avaient malheureusement pas voulu lui offrir sa voiture de sport rose cramé. Les chemins s’étaient scindés en deux, quand Mila avait tiré un trait écoeuré sur cette vie et par la même occasion tout les protagonistes qui venaient en supplément. Même Cindy, ou bien Sandy. Qu’importe, qu’elle s’entend penser entre deux gorgées de grey goose diluée à des glaçons à peine fondus. Elle a la gorge particulièrement sèche, avide de s'aseptiser à la langue brûlante de l’alcool. Jambes croisées strictement, étouffée par une de ces robes plus onéreuses que la majorité des loyers de la ville, et magnifiée d’une cascade de bijoux reluisants d’un éclat hurlant un “m’as-tu vu” qu’elle ne s’autorise trop rarement.
Mais c’est bien rapidement le capharnaüm qui lui saigne les tympans, la chaleur qui lui dévore l’épiderme de sa langue moite, un surplus d’émotions et de sensations qui s’entassent au creux de son squelette trop habitué à sonner creux. L’armistice des sens offerte par l’alcool n’est pas assez totale, certainement pas suffisamment longue pour qu’elle s’autorise à dépérir dans les vapeurs célestes, enfoncée dans le canapé, encore plus longtemps. Sans trop s’attarder sur les quelques personnes à qui elle avait offert sa présence mièvre et faussement intéressée, Mila s’extirpe avec juste assez de hâte pour rejoindre ce qu’elle supposait être le toit. Et quand ses doigts délivrent l’étendue lunaire clairsemée de tâches astrales, c’est un second souffle qui s’échappe de par ses pulpeuses à peine humides. L’air extérieur a un arrière-goût somptueux de délivrance, qu’elle inhale à larges goulées jusqu’à s’en éclater les poumons. Elle se rapproche d’un vide béant, du précipice aux allures de délivrance, et se laisse retomber mollement pour laisser ses jambes flirter avec le vide. C’est bien plus stimulant que les artifices qui lui intoxiquent les veines. Bien plus réel que les bouts de tocs obstruants les valves cardiaques. Gitane glissée entre les lèvres et saveurs de goudron cramé qui remplacent la fraîcheur nocturne, ses opales glissent dans les nébuleuses, entre les quelques lumières encore vivantes derrières les carreaux. L’éxutoire est bien court, interrompu par l’écho d’une présence qui vient polluer le havre qu’elle s’était accaparé pour la soirée. L’enfer est bien vite revenu quand son visage se tord pour découvrir l’identité de l’envahisseur. C’est le souffre qui lui éclate sous la langue, celui de l’amertume qu’on recouvre par des lampées de fierté goguenarde, mais qui est toujours présent. Sa façon bien particulière de la saluer ne fait que saler un peu plus la saveur, exacerber la tension qui lui dévore le système sans qu’elle parvienne à l’écraser. Qu’est-ce que tu fais là alors? Ca se veut désintéressé, détaché et certainement pas affecté, mais les lames sont bien plus affutées quand leur complicitée n’est plus qu’un vieux souvenir malmené par les années. Nox, il a le goût d’un antan ravagé, d’un rien qui pourtant lui avait bien donné l’impression d’être un tout une fois qu’il lui avait glissé entre les doigts. C’est sa fatigue qui s’exprime et remue les synapses, alors qu’elle se relève immédiatement pour prendre une fuite qui ne l’affole même pas. Avec lui, elle se fiche de prendre les contours de la lâche, si cela peut lui éviter de s’empaler à toute l’étendue de son mépris. Je retourne avec les connasses, ça reste toujours une meilleure compagnie que la tienne. Et sans plus de cérémonie, ses doigts emprisonnent la poignée. Ou plutôt l’absence de poignée, quand la pulpe de ses mains rencontre le métal froid de la porte. Immédiatement, c’est le palpitant qui loupe un battement, semi-mort qui la foudroie à l’instant où elle réalise que l’issue est à un seul sens. Dis-moi qu’il y a une autre issue. La supplication est balancée à l’aveugle, sans trop s’enquérir de la nature de son destinataire. Peut-être pour elle-même, peut-être pour invoquer une force supérieure qui viendrait l’extirper de la prison où elle a été balancée avec une pauvre excuse de compagnon de cellule. Peut-être pour Nox, à qui elle tend une faiblarde offre de paix juste le temps de trouver une solution.
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MessageSujet: Re: déboires lunaires | mila    déboires lunaires | mila  EmptyLun 2 Juil - 14:33

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Ses lèvres éclatent le filtre alors qu’il reste à bonne distance de celle dont il ne cesse de croiser le chemin sans même réussir à la percuter. Trébucher, tomber, jamais au bon endroit, c’est deux vies qui ne sauront jamais s’emmêler, c’est ainsi qu’il le perçoit, qu’il essaie de se convaincre que ça ne devait pas en valoir la peine après tout. Le goût de l’inachevé au fond de la gorge, il a sort toute l’amertume qu’il a accumulé en guise de salutation, impossible, pour lui, de rester dans le silence, pas devant elle, en sachant qu’elle doit déjà aiguiser les lames de ses paroles pour qu’elles soient assez tranchantes pour le laisser muet, lui couper ses réflexes de connard qui ne savent que cracher et mépriser, épuiser les gens sous la force de ses mots remplis de fiel. Il retient le tout, ne tentant pas de l’approcher plus qu’il ne le faut, comme par peur que quelque chose plombe encore l’air qui passe entre eux, pour piétiner les vestiges d’un lien qu’ils ont vite coupés, comme par peur que ça les mène au fond du néant. Il attire les meufs dézingués, celles qui ont du charbon à la place du cœur vu que la place du sien s’est retrouvée figé dans le givre, sans qu’il ne puisse l’en empêcher. Peut-être qu’il ne le voulait pas vraiment après tout. Au creux du silence brisé par les voix qui éclatent, comme du verre, en contrebas, il attaque, fend la glace pour ne pas lui laisser le temps d’attaquer la première. Il hausse rien qu’un peu les épaules en réponse à sa question, échos des poussières d’amertume qu’il a laissé derrière lui, nonchalant, presque comme si il avait tout à fait sa place ici tout en sachant que non. Repartir, se détourner, voilà tout ce qu’il devrait faire sans chercher à creuser. C’est plus fort que lui, que tout, il reste planté là, s’alanguit dans le plaisir d’allumer une flamme qu’ils ont finis par piétinés, se jetant la pierre de l’abandon mal avalé l’un sur l’autre, sans savoir choisir un coupable. Il est peut-être épuisé de ce combat à mots nus, à force de toujours l’affronter sans oser dire la sourde vérité qui lui vrille l’esprit depuis des années. Il se résigne, douloureusement avant d’hausser un sourcil, puant d’arrogance pour mieux cacher les plaies, quand elle se détourne de lui, le rend aveugle de son visage caressé par les fils de lumières qui brûlent en bas, un visage souvent admiré, caressé des yeux sans savoir s’il ne l’aurait pas gâché en le touchant. “La solitude sera moins chiante que ta présence, j’aime quand on s’entraide comme ça.” Nox qui découpe sa colère en morceaux de phrases pour la lui renvoyer, secoue sa main libre en un au revoir railleur, méprisant, observant sa démarche de princesse mordre le béton de ses échasses fines et sûrement hors de prix. Il se détourne déjà, jouant le rôle de l’indifférent à son départ, mordillant sa lèvre pour ne pas avoir à sortir plus de conneries qui feraient tout foirer et ferait éclater le calme.

Un fracas de métal attire son attention déjà précaire, finit par entendre la supplique qui le fait tiquer, son palpitant crispé au fond de la cage thoracique. “Quoi ?” il essaie de comprendre le sens de sa phrase avant de lâcher un soupir, juste pour marquer son agacement, s’avance bien malgré lui vers la porte menant à liberté ou l’enfer. D’un coup sec, il envoie valser sa clope sans prendre le temps de l’écraser, pour passer sa haine, celle constamment présente, sur quelque chose. Ses opales oscillent de la porte à Mila avant qu’il ne passe devant elle, l’esquisse d’un sourire hypocrite aux lèvres “Tu permets ?” Question rhétorique, il se permet de lui-même, s’avance pour presser une poignée qui ne répond qu’à la résistance, le laissant dans un blanc orageux avant qu’il ne cesse d’essayer, retenant son poing de venir se planter dans la porte récalcitrante. Une profonde inspiration, comme pour venir grapiller le peu de calme qu’il a en lui avant qu’il ne se tourne à nouveau vers Mila “On dirait que ta sortie est ratée. T’aurais pu, je sais pas, penser à foutre un truc pour garder cette putain de porte ouverte !” Il se gêne pas de lui jeter la faute dessus, pour se donner bonne conscience, pour oublier le claquement de la porte qu’il a fait raisonner en arrivant et que c’est sûrement de sa faute. Peut-être.

Son regard se perd vers le bord du toit alors que d’un coup de tête il en désigne le chemin “Y’a plus qu’à sauter mais j’te laisse y aller la première, ce sera le clou de ma soirée.” Amer, mesquin, il s’éloigne d’elle, une main passant dans des cheveux humides de la chaleur qui régnait en bas, de l’alcool qu’il a lui-même trop avalé mais le fait d’être prisonnier du ciel le fait lentement redescendre. Sa main fouille la poche arrière de son jean pour en sortir son portable, quelques mots envoyés à un Bo, sans espoir, qui doit couler dans les rires et les conversations sans penser que son pote est coincé comme un con, à même le toit de la baraque. Serrant les dents compulsivement, ne pouvant pas oublier celle qui lui sert de co-détenue ce soir, il finit par ranger son téléphone tout en la fixant, plus froid, moins apte à la plaisanterie éphémères “On dirait que tu vas devoir me supporter un peu plus longtemps. A moins que tu préfères le suicide à ma présence.” Il doute qu’ils en soient arrivés à ce point, essaie de retenir les mots que cet opportunité de lui parler lui donne mais ne résiste qu’un instant avant de foncer “J’pensais que tu traînais plus dans ce genre de fêtes. Tu t’es rendue compte d’à quel point c’est moche de l’autre côté de la barrière ?” 
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Dernière édition par Nox Lacroix le Jeu 5 Juil - 14:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: déboires lunaires | mila    déboires lunaires | mila  EmptyJeu 5 Juil - 14:48

Deux étoiles filantes qui embrasent le firmament mais jamais ne se rejoignent. C’est ce qu’ils sont. Brûlent de la même ardeur sublime quand les ténèbres dégoulinent des cieux, parcourent la voie lactée à la même vitesse foudroyante, et finissent toujours pas éclater en milliards de fragments, poussière d’étoile qui reste pour tâcher les pulpes des doigts. Beaux que dans l’infime moment où ils zèbrent les constellations, ne brillent qu’une fois un peu trop fort jusqu’à en écorcher les rétines. C’est la fatalité et un milliard d’éléments extérieurs qui se nichent entre eux à chaque fois pour les écarter, ils s’effleurent et à la seconde d’après sont propulsés à des années lumières l’un de l’autre. Éventrés par ce mur invisible aux fondations indéracinables. Elle avait tenté, jusqu’à s’en faire saigner les ongles, de l’abattre juste pour l’entrevoir un peu plus et découvrir les couleurs de son monde, mais sans succès. Finalement, la lâcheté au creux des entrailles et la fatigue de s’arracher des souffles laborieux, ils avaient cessé de lutter. De s’accrocher à des peut-être fumeux et sans aucune substance si ce n’est celle de possibilités hypothétiques et certainement irréalisables pour s’engoncer dans les vapeurs toxiques de l’oubli de l’un de l’autre. A sa vision, au lieu de s’étrangler à regretter ces cendres de complicité qu’ils avaient tissé, elle avait choisi de s’aveugler d’une fausse rancoeur ponctionnée par la certitude que tout était de sa faute à lui. Et personne d’autre. Elle s’offre elle même le baiser anesthésiant de l’amnésie, pour oublier qu’ils étaient deux à se déchirer jusqu’à la rupture. Alors au lieu de lui dessiner des sourires, au lieu d’ouvrir les valves de l’euphorie de pouvoir grappiller quelques instants avec lui et simplement les astres en spectateurs, elle lui dégueule toute l’étendue d’une haine savamment cultivée au fil des années à l’observer de loin. Et comme elle a déjà brûlé par les deux bouts sa fierté avec lui, c’est la fuite qui s’offre comme une salvation dorée qu’elle accepte sans une once d’hésitation. Les parures dorées ont étés oubliées il y a bien longtemps au fond de son verre, carbonisées par les inspirations goudronnés d’une clope pas même savourée. Mais l’univers, contrairement au schéma habituel qui leur est offert, refuse la séparation. Grande goulée de désespoir qui gonfle ses poumons à l’instant où elle réalise que son seul échappatoire vient d’être atomisé par le refus de la porte à s’ouvrir. Et juste comme ça, ils se retrouvent emprisonnés dans l’immensité tracée par la nuit obscure et les quelques halos stellaires disséminés là haut. Au moment précis où elle sent l’abandon lui effleurer les côtes, Nox réduit les distances pour tenter de lui insufler un nouvel espoir d’échapper à sa présence imposée et aux réminiscences fébriles de tout ce qu’ils ont assassinés de leur propre paumes. Va te faire foutre, personne t’as demandé de venir ici. C’est ta faute si t’as pas fait attention en claquant la porte. Soupir pour accentuer les mots qui dévalent le cours de sa langue, infusés au poison mirobolant de ce léger désespoir qui l’accable à mesure que les solutions s’amenuisent à un néant total. Elle voudrait pourtant croire à sa réussite, pour une fois. L’encourage silencieusement du regard, jusqu’à ce que les premiers signes de l’abandon fourmillent eux aussi sous ses traits alors qu’il lui tend une solution un peu drastique dans les mains. Plutôt crever que t’offrir ce plaisir, j’te laisse l’honneur. Même j'dois avouer que la perspective de plus jamais te voir est tentante. Et il s’éloigne, la délivre de cette étreinte lourde intimée par la proximité retrouvée. L’inspiration qui glisse entre ses pulpeuses scellées est délicieuse, et elle réalise qu’elle retenait ses souffles de peur de les partager avec lui. Les obsidiennes le suivent, dévalent silencieusement les contours de sa silhouette à la recherche du moindre changement. D’un rien auquel s’agripper pour se dire que ça n’est plus lui. Mais rien à faire, tout chez lui transpire la familiarité avortée. Nouveau shoot de frustration qui se mélange en sucs toxiques à ses veines. Et à sa surprise au lieu de s’assomer d’un silence pesant, ses mots s’engouffrent dans ses tympans pour commencer à doucement raviver la flamme. Elle regrette pendant un quart de seconde, avant de s’éloigner de la porte pour venir s’asseoir au bord du vide, chevilles lêchant le néant en dessous d’elle. Depuis quand ma vie t’intéresse? T’es pas obligé de faire semblant d’en avoir quelque chose à foutre Nox, on connaît tous les deux la vérité. N’est-ce pas? C’est une supposition qu’elle avait finit par avaler comme vérité absolue, sans même s’enquérir de l’avis du principal intéressé. C’était logique, l’explication la plus rationnelle à cette cassure qu’il avait infligé. Elle avait modulés ses mots pour qu’ils sortent avec un détachement abrasif, mais elle sent ses tympans saigner à l’écho beaucoup trop touché qu’ils prennent. Tu sais ce qu’on dit, chassez le naturel et il revient au galop. Parce que malgré toute l’antipathie qu’elle s’époumone à cracher sur cet univers où l’opulence est le maître mots et où les masques s’entassent sur les faciés creusés d’un sourire faux, c’est là où elle appartient. Là où elle se mélange le mieux, avec les connards sans futur et les assoiffés d’adrénaline sniffée sur un marbre reluisant. Exactement comme lui.
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MessageSujet: Re: déboires lunaires | mila    déboires lunaires | mila  EmptyJeu 19 Juil - 17:21

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Il maudit la porte qui demeure close, bouche vers sa liberté qui persiste à maudire une nuit déjà mal entamée. Bo vite évaporée et il a pensé qu’à vider ses pensées noires et laides dans un alcool qui enivre aussi vite qu’il délivre des mauvaises attaches. Les rires qui pulsent en contrebas sont comme une musique les narguant de leur idiotie, leur foutant sous le nez qu’ils sont deux oiseaux pris aux pièges, un autre coup du destin qui les pousse à se faire face alors qu’il a déjà bien du mal à croiser son regard. Prisonniers de l’extèrieur, Nox abandonne déjà la poignée, ignore les yeux de Mila qui le pousse à faire plus alors qu’il est pas assez sobre pour réussir quoi que ce soit de plus que ce qu’il a déjà tenté. La paresse lui tombe sur les épaules mais le fait qu’il va rester ici un bon bout de la soirée le délie lentement de son ivresse et fait pulser la colère qu’il recrache sur elle. Mais Mila a le répondant qui va avec, une langue bien maniée qui enroulent les mots et vous les jettent au visage sans remords. C’est sûrement ça qu’il aimait trop avant, l’égalité qu’il avait trouvé avant de se prendre les pieds dans l’exisence de Rory. Il l’envoie vite valsé au loin, comme à chaque fois, ne pouvan pas se permettre d’y penser quand tout ce qui résonne en lui pour l’instant est qu’il est comme un connard enfermé dehors. “La ferme, j'ai compris.” qu’il grimace rapidement, ne voulant pas partir sur une diatribe longue et sans fond où ils ne s’entendront pas de toute façon. Il a peut-être tort et elle raison mais l’avouer le ferait sûrement mourir, il en est certain. Ses doigts s’accrochent à son téléphone, déclare bien vite forfait quand il n’obtient aucune réponse.

Insultes au bord des lèvres, il préfère offrir une solution qui n’en est pas une, pose finalement une main contre son torse, là où aurait dû se trouver le coeur qui s’est vite rigidifié en granit pour ne plus être atteint par qui que ce soit et sûrement pas elle. “Oh tu me touches vraiment. Après tout ce temps, c’est tout ce que tu trouves à me dire ?” l’ironie lui engorge la bouche, il laisse éclater un rire bref, sec, presque méprisant alors qu’il se recule de quelques pas, se dirige vers le bord pour observer la terre ferme où grouille encore des dizaines de personnes faisant fuser leur conversation et leur hilarité qu’il trouve mal placée alors que lui-même est coincée dans ses emmerdes. Les pas qui s’avancent vers lui attirent son attention mais il reste les yeux figés vers le sol, faignant un intérêt profond pour la vie des autres. Des gens qu’il connait à peine et qui pourtant osent lui sourire ou blaguer avec lui sous couvert d’une crainte qu’il inspire par on ne sait quel miracle. Il en rigole quand parfois ça le fait bêtement souffrir. Tous s’éloignent comme Mila qui, pourtant si proche, a l’air d’être à des années lumières de lui, fantôme d’un passé qu’il a voulu chasser sans succès. Du coin de l’œil, il l’observe se poser et flirter avec le vide, dévale de ses prunelles curieuse son profil altier.

Mila aurait pu être une reine parmi la foule, de ces filles qu’on observent et adulent de loin sans même penser les toucher. Lui-même n’a pu braver les interdits, se rappellent à peine de quelques mains effleurées sans que ses lèvres ne goûtent les siennes. Elle reste un fantasme fait de chair et d’os, de pensées et d’oxygène mais totalement inatteignable. Toujours un obstacle se foutant devant lui pour venir lui rappeler, silencieusement, qu’elle n’a rien à faire avec lui. Il finit par se redresser rien qu’un peu, s’asseoir près d’elle sans pourtant crever la bulle aux remparts solides qu’elle a mis entre eux “Quelle vérité ?” simple question, il joue à l’ignorant. Nox s’est trop souvent dit qu’il aurait pu lui envoyer quelque chose sans savoir dire quoi. Des mots d’excuses, pourquoi faire ? On tombe, on se fracasse, on s’empale l’un sur l’autre et on finit par se dégager pour ne plus souffrir. Il est tombé sur Rory et maintenant, se relever devient difficile. Lui avouer ça serait poser une arme contre sa tempe et tirer en plein dans le noyau de ce qui peut être rattrapé avec elle. Et même si l’envie de l’enrager est encore là, se résoudre à tout flinguer le fait bloquer. Il lui glisse un coup d’oeil, esquissant un semblant de sourire “Bien. Au moins t’auras peut-être compris que tu n’auras jamais ta place dans la misère.” pas de compliments, simple vérité alors qu’il se penche rien qu’un peu pour continuer son observation morose, son esprit tout tourné vers sa compagne de galère qui autrefois était son adversaire privilégiée. Désormais, qu’est-ce qu’il en reste ? “T’as foutu quoi tout ce temps ? Tu disparais, tu reviens, tu fous encore l’camp. Tu comptes repartir quand maintenant ?” et dans ses mots transpirent toute la haine qu’il a envers ce qu’on appelle le destin. Il y croit pas plus qu’il ne croit en un être supérieur mais si il faut pourrir quelque chose autant que ce soit leurs existences qui se croisent sans jamais s’accrocher. Il ose pas la regarder, laisse sa langue saignante d’alcool parler pour lui. “Faut bien que tu t’attendes à ce qu’on t’oublie pour avancer à un moment. Qu’on passe à autre chose. Qu’on abandonne.” Demain viendront les regrets.
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MessageSujet: Re: déboires lunaires | mila    déboires lunaires | mila  EmptySam 21 Juil - 7:32

Une chimère, tissée à coup d’utopies candides. C’est tout ce qu’il est. Le produit hypothétique forgé par son esprit enclin à un onirisme délusionnel. Elle lui avait prêté des myriades d’exubérance et somptuosité fragile, imaginé une lucidité qui n’avait pas lui d’être. Rechute violente dans le réel, en réalisant finalement qu’il n’est qu’un amas de débris d’âme écorchée. Un épitaphe à lui-même, gravé sur le front alors qu’il ne respire que la nécrose et que ses obsidiennes ont des tonalités de nuit éternelle. Une foutue supernova, à la combustion rayonnante mais qui, le temps d’imprimer rétines et esprit, est déjà morte. C’est ce qu’elle voit, calfeutrés sous une clarté lunaire morbide et cinglés par les soupirs d’un alizé moite. Même coincés dans l’immensité de l’en-dehors, l’écume de la chaleur lui souille la peau, glisse ses perles dans sa nuque, suinte le long de son échine recourbée.  Certainement que les vapeurs de l’ivresse invoquée par la liqueur bouillonnant dans son oesophage affole un peu plus le thermostat de son système au bord de l’ébullition, couplées à ce regard délétère qu’elle sent couler le long de son visage. Crispation qui lui echarpe l’estomac, le ressac des années fustigées à abandonner son souvenir qui revient grouiller en miasmes acides qui remonte dans la trachée certainement. Elle a le venin au bord des pulpeuses, crève d’envie de lui apposer la gangrène directement au coeur pour l’observer se putréfier silencieusement. Elle voudrait échapper à cette confrontation ignoblement, mais le destin a décidé que ce soir, elle affronterait ses démons enchaînés aux liens de l’oubli en face à face. Sans aucune arme pour s’éviter d’y écorcher sa propre peau. Nouvelle bourrasque de vent, qui amène avec elle une accalmie illusoire : comme de nouvelles couleurs qui coulent à travers les masses amorphes des nuages, une aquarelle bavée de violacé améthyste, rose cuisse de nymphe, bleu persan. Un froissement d’éternité où ses pensées s’évaporent dans la contemplation aphasique d’un paysage pompeux. Et juste comme le pétrole s’est dissout du ciel, c’est l’âpreté de Nox qui suit. Elle sent la transition brouillonne s’emmêler au bout de sa langue, les mots jusqu’alors piqués à la rancoeur se purifient, s’écaillent pour palpiter d’une vulnérabilité qu’elle ne lui soupçonnait pas. Et c’est à cet instant là qu’elle laisse son regard mourir sur l’asphalte en contrebas, évaluer les distances, chercher à exploiter son unique solution d’échappatoire qui se solderait par l’éclatement de son squelette en milliards de fragments. Parce que les mots qui coulent de sa bouche sont bien moins faciles à accepter, transpirent d’une sériosité indigeste. Mila aurait préféré se contenter à panser les légères plaies que ses ignominies auraient pu tracer, blessures superficielles, plutôt que de le voir plonger ses griffes à même sa chair pour la scarifier un peu plus. Fleuve vermeil qu’elle imagine tâcher la voûte céleste. J’ai pas plus ma place ici, et toi non plus. Tu peux t’voiler la face autant que tu le veux, mais c’est pas une vraie vie. C’est qu’une illusion tout ça. Dédain à peine camouflé dans ses mots, alors qu’elle ne décroche pas ses pupilles de l’astre lunaire qui saigne ses halos dans les ruelles de la ville. Mais le reste continue de vibrer en écho dégueulasses contre ses tympans, érafle un peu plus sa conscience balafrée. Elle la sent, remonter sous son épiderme, perler au balcon de ses yeux, épaissir la salive, cette culpabilité qu’il lui articule trop crûment. Certainement qu’il avait utilisé la même carte de sortie qu’elle, se délester de toute faute en lui accrochant à elle. Et c’est la similitude qui ronge leur deux êtres qui remonte à la surface : la moisissure de ceux qui ne peuvent s’empêcher de distordre la réalité pour briller plus fort. Qu’est-ce que ça peut bien te foutre que je revienne ou que je parte? Je te dois absolument rien, Nox. Et t’avises pas de remettre la faute sur moi alors que c’est toi qui a choisit tout ça. La langue qui bute contre la conscience, palpitant à vif qui donne la cadence des vérités crades qu’on ne trace que dans les désirs fous. Et ça se consume, sous le nombril. Les viscères en brasier violent, les mots en ouragan symphonique qui s’encastrent dans le crâne. Elle est submergée par le cataclysme qu’il lui a glissé entre les lèvres. Foutu Nox, qu’elle entends tonner entre ses deux mâchoires scellées dolement. Abandonner quoi, au juste? Dis-moi. L’interrogation est solide, alors qu’elle retrouve l’impulsion nécessaire pour pivoter son visage et se raccrocher au sien. Pupilles qui entrent en collision, pour déceler la réalité que sa bouche ne maîtrise pas assez. C’est probablement une des premières fois que leur conversation prend une couleur aussi honnête, sans fioritures, pas d’aveux sous couvert de provocation puérile. Et la même dynamique qu’elle place dans ses pupilles, celle du défi qui s’articule depuis les premiers balbutiements de cette excuse bancale d’amitié ésotérique qui les lie. Elle l’incite à vraiment parler, égoistement, voudrait qu’il assume, s’accroche à elle pour lui signifier que son absence n’était pas qu’un chagrin éphémère qu’il avait chassé aussi rapidement que ça.
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MessageSujet: Re: déboires lunaires | mila    déboires lunaires | mila  EmptyDim 19 Aoû - 11:41

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✩✩✩
 
mila & nox

En deux silhouettes effleurées par la lueur lunaire qui les surplombe, ils jettent leurs mots aux résonances de rancœur, moment faussement paisible sur un toit où ils sont les prisonniers d’existences bancales. Se mentir, ils le font bien, surtout Nox qui devient roi dans l’art de s'aveugler pour ne pas voir la misère qui s’expose à ses yeux où s’écoulent le liquide d’une rage toujours mal contenue, cerbère à fleur de peau, distillant sa haine là où il passe, marchand de haine et de destruction semant le sable du désordre sur les âmes les plus faibles. Si Mila est plus difficile à atteindre, elle n’en est pas moins un adversaire avec qui il a croisé le fer de la bêtise et de la manipulation à maintes reprises, comme deux enfants qui auraient pu commencer à se battre parce qu’ils n’osent pas faire face à la vérité, une lourde vérité qu’il a fini par fuir, Rory arrivant comme une porte de sortie qui la menait droit vers les Enfers, un monde dans lequel il a mal d’évoluer mais où sa place est légitime.

Il observe Mila comme si leur monde n’était pas fait pour se heurter, comme si elle restait le reflet d’une eau dans laquelle on plonge les doigts, impossible à attraper, à effleurer, un fantasme glissant délaissé pour l’amer du réel. Si en quelques mots, il décide de délaisser l’agressivité, ceux-ci ne sonnent pas moins remplis de reproches, à celui qui jettera la pierre avec le plus de puissance, à celui qui atteindra le cœur de la fierté engorgée. C’est l’ombre d’un sourire qui fleurit à l’orée de ses lèvres scellées, son regard se tournant vers le sol, encore une fois, comme tout le monde le fait toujours, l’un effleure les étoiles quand l’autre rêve au béton à ses pieds. “A ce que je sache, ici on peut clairement penser que c’est le royaume des masques et des mensonges. Alors ta place est définitivement ici Mila.” son nom glisse dans sa voix en poison, piquant, acide. Il n'avouera pas Nox, qu’il a bien un siège où s’asseoire dans ce bal masqués où les sourires sont des insultes, les regards des épées pointées injustement envers quiconque les approchent. De l’or cachant si bien la rouille qui ronge les âmes.

Sans quitter le sol des yeux, c’est lui qu’il fusille, attentif aux paroles qui circulent et enlacent l’esprit pour l’enserrer entre ses doigts cruels, l’étrangle et l’emmerde plus qu’il ne l’avouera jamais. “Ce que j’ai choisi ?” il la regarde enfin, incertain quant aux sous-entendus qu’elle lui balance allègrement à la gueule, sans savoir si il joue à l’ignorant ou si il est dans le vrai, pour une fois. “J’suis le seul qui s’est éloigné alors ? Arrête de faire semblant. Si tu ne m’en veux de rien, si tu ne ressens vraiment que dalle, pourquoi tu es autant en colère contre moi ?” il étale les dernières cartes qu’il a en main, plongeant directement dans le ravin où l’attend peut-être une chute mortelle. Léger mouvement d’un corps refroidit dés son entrée sur ce toit coupable de la venue d’une discussion qu’il regrettera une fois redescendu sur Terre, elle pose enfin son regard sur lui, opales entourées de l’étole de la détermination. Elle attend une réponse. Il se rend compte de son erreur, son pied planté en plein dans un sujet qu’il n’a pas envie d’aborder, de décortiquer pour que le noyau de la vérité éclate ici. Quelques secondes sonnent le glas de ses pensées qu’il arrive enfin à organiser en filet de voix désabusé, usée, usée de batailles sans victoires. “Rien qui mérite que je m’étende dessus. A moins que tu sois trop conne pour comprendre.” le silence s’enlise et il finit par quitter le cocon de son regard pour le reposer ailleurs, myocarde en cavale au fond de sa cage, cherchant une échappatoire pour éloigner le terrain glissant sur laquelle il a commencé à patiner, manquant de briser sa verve. Soupir agacé qui finit par s’échapper alors qu’il observe la débâcle alcoolique et langoureuse qui s’invite en contrebas “Bon, tu comptes faire quelque chose pour le fait qu’on soit bloqués ici ou t’attends peut-être que tes faux-amis se rendent compte que t’as disparue ?” si l’arrogance reprend le pas ce n’est que pour mieux cacher ses faiblesses mises à nues, qu’il se promet de ne plus jamais dévoiler, se remettant doucement dans le rôle de celui que rien n’atteint, qui foule le monde en le contemplant mais sans participer vraiment, blasé de tout. Blasé de ce lien ténu qu’ils ont tous les deux voulus foutre sous le tapis où s’amoncèlent déjà bien des secrets douloureux, des relations gâchées.  
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