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 anatomy of a murder (milos)

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MessageSujet: anatomy of a murder (milos)   anatomy of a murder (milos) EmptySam 12 Mai - 14:30

Charivari ambivalent épousant les tympans, engonçant le crâne de ses souffles douloureux et aiguisés. Les éclats de sons entrecoupés de braillements rauques lui strient les nerfs, infectent la patience en la réduisant de manière fulgurante à poussière noirâtre. C’est une symbiose dégueulasse d’échos et de grésillements électroniques crachés par les enceintes et vomit par les langues déliées aux liqueurs âpres, de celles qui raclent la gorge du bout de leurs griffes ambrées et tordent la lèvre parce que trop acides. Toujours le même festin gargantuesque qui s’immisce entre les parois, une fois que les mains avides ont étées remplies ou écorchées, les âmes évasées quelques part entre les chimères fantasmagoriques et autres smogs fumeux, comme expirées avec le même délice que ces cubains fastueux. D’habitude elle s’y complaît presque, à cette osmose d’excès qui subliment le déclin de sa journée, d’un oeil placide ou bien en s’y mêlant, rendant le mélange hétérogène de ses soupçons de féminité outrageux qui détonnent. Mais pas cette fois. Le vacarme semble résonner avec une intensité titanesque quand l’enveloppe charnelle est atrocement creuse. Mila ponctue son exaspération de croches et notes à demi-tons de soupirs, cherchant à écorcher l’effervescence d’allégresse de la dissonance de sa propre déchéance. Elle attends simplement, les ongles torturant la surface veineuse du comptoire, avec l’impression acerbe cloîtrée sous la langue d’être bien trop souvent plongée dans l’attente dernièrement. L’attente d’un retour qui ne se fera certainement jamais, l’attente lancinante d’une quelconque pommade pour suturer les plaies, l’attente d’un souffle cosmique qui apporterait un peu plus de vivacité à la morosité morbide qui lui imbibe constamment la rétine. L’ennui est bien plus acide à digérer une fois qu’on s’est dopée à l’adrénaline jusqu’à la quasi-overdose, et la redescente lui retourne les tripes de sa poigne insistante. Une fois qu’elle a enfin récupéré le butin amassé au aisément qu’une inspiration, balancé le tout au fond de son sac, Mila s’extirpe à longues enjambées du Sinners, les poumons comme atrophiées par l’air intoxiqué de vice. Et plus que tout de cette gangrène que sont les souvenirs, ayant la vive impression que chaque recoin en est saturé jusqu’à la moelle, qu’ils dégoulinent le long des murs et pleurent en spores parasites de chaque spot lumineux. Quand elle retrouve enfin le cocon molletonneux de l’air extérieur, c’est comme une délivrance qui lui embrasse l’esprit. La douceur de l’anesthésie et la délicatesse d’un ciel trop épais pour qu’aucun visage ne vienne s’y nicher. L’immensité funèbre qui creuse les contours de son visage avec un dramatisme qu’elle se surprend à apprécier. Tout est plus beau sous le voile des ténèbres, épousé par le filtre affamé de la nuit qui ne laisse que les astres scintiller. Et le silence aussi, qui drape le cadavre d’un Night Falls assoupi, elle qui le pensait somnambule est bien ravie d’y découvrir un mutisme total qui drape les tympans. Il n’y a plus que les boum boum étouffés, ceux qui coulent sous la porte et ceux qui palpitent sous la carotide. Alors elle décide avec un aplomb assuré de déguster un peu plus de l’ambiance apaisante, la perspective d’accrocher des bouts de cosmos dans sa chevelure et de remplir ses poumons d’un air moins vicié que celui confiné sous la carcasse de sa voiture lui semble plus alléchante. Là où certains trouvent le sommeil, Mila trouve l’errance réparatrice. Laisse ses talons la guider au travers des ruelles qui bordent le Sinners, peut-être en découvrir de nouvelles qu’elle n’avait jamais empruntées. Comme des veines remplies d’hémoglobine noire, le dédale semble interminable et toujours plus étroit. Jusqu’à ce que les artères se remplissent d’un vermeil abrasif, qui détonne trop avec le paysage dilué au clair de lune. Là, un tableau qui se découpe à l’épicentre d’un énième boyau de ruelle, l’entrelac complexe de deux silhouettes comme fusionnés par la même couleur. Rouge. Rouge en tâche éparse de pigments qui éclatent au milieu de sa poitrine, rouge qui remplit les interstices entre les pavés mal scellés, rouge qui luit le long de la lame. Rouge imbibé sur ces lèvres aux contours de paradis ravagé. Nikos? Sa propre voix sonne criarde, piquée par le tremblement de ses pulpeuses affolées par le myocarde qui éclate sous les côtes. Elle croit, espère à l’illusion. Au mirage tissé par les ombres dévorant les lieux, alors elle s’approche toujours plus, jusqu’à ce qu’un bout de lune s’égare jusqu’à son visage et chasse les derniers soupçons de doutes. Encore moins quand c’est cette odeur, pénétrante et ignoble, qui vient lui embrasser les narines, s’immiscer dans son système et y déposer ses fragments de soufre. Cette odeur qu’elle sent infiltrer chaque pore de sa peau pour y abandonner ses effluves sinistres. L’odeur de la mort.
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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: Re: anatomy of a murder (milos)   anatomy of a murder (milos) EmptyDim 13 Mai - 11:49

Un, deux, trois, quatre, cinq, six... C'est son nouveau rituel. Compter. Compter jusqu'à ce que la pulsion se taise. Sept, huit, neuf... Il avait juste fallu que le nom de ce fils de pute tinte à ses oreilles pour avoir de nouveau cette envie irréductible d'assouvir sa vengeance qui gronde encore et encore... Dix, onze, douze...  Putain de clients qui savent pas parler moins fort. Il aurait aimé ne pas être le témoin de cette conversation. Mais des bribes viennent à lui, claires comme le soleil du midi. "Relâché le temps qu'ils poursuivent l'enquête". Quelqu'un avait payé sa caution de 50 000 dollars.... Treize, quatorze... "Déjà de retour au Sinner, triste pour la petite quand même (...) un putain d'accident". Nikos n'atteindra jamais quinze. A vingt-deux il est déjà dans la réserve le front contre la porte. Cece est à peine redevenue poussière que ce sombre connard est déjà de retour sur les banquettes crasseuses du Sinner. Et il peut pas. Il peut pas accepter ça Nikos. Il peut pas envisager qu'il puisse goûter à la liberté alors qu'il erre dans les limbes de l'enfer depuis le coup de fil de Gemma. Un accident ? C'était donc ce que Fiedler avait raconté pour s'en sortir ? Un putain d'accident ? Ce connard essayait de faire croire qu'il avait accidentellement appuyé sur la gâchette après avoir mis en joue une gamine de vingt-deux ans ? Son poing vient rencontrer le mur dans un geste de colère contrainte. Il ne peut pas rester comme ça. Il ne peut pas survivre comme ça. Il a essayé de réprimer ce fantasme de vengeance odieux mais c'est trop pour lui. Il doit faire quelque chose. Les bleus sur le cou de Gemma le jour de l'enterrement, le visage de Cece morte dans son cercueil et les souvenirs, surtout les putains de souvenirs. Leurs derniers mots. Cece qui quitte son appart au petit matin la bouche encore pleine de gaufres, les cheveux mal attachés et les yeux encore plein de sommeil. 'A ce soir, asshole.' Sauf qu'elle était pas revenue. Elle, n'avait pas le privilège d'être libérée sous caution. C'était donc ça le prix de la vie de celle qu'il considérait comme sa petite soeur ? 50 mille dollars ? Et lui il était censé faire quoi ? Continuer à servir des bières pendant que ce fils de pute reluquait des gamines à quelques blocks du Lion ? Plutôt crever. Plutôt crever que de continuer à arpenter la même terre que lui. Puisque la Justice ne voulait pas faire son job, il allait s'y substituer. Le temps d'un soir, il agira à en faire pâlir la faucheuse et tant pis si des démons viennent grignoter les extrémités de son cerveau après ça. Cece valait toutes les balades du monde dans les limbes de l'enfer. Sa décision était prise. Dix minutes plus tard, derrière le volant de son pick-up, son opinel sur le siège passager, il prend la direction du Sinner. Qui a dit qu’un ange serait incapable d'imiter Satan.

Ils n'avaient pas menti. Fiedler est là. Assis sur une banquette du Sinner, les yeux perdus dans son whisky. Quelque chose a changé chez lui, sa barbe déjà mal rasée à l'époque est encore plus hirsute et ses traits sont défaits. Encore heureux, se dit-il. Il manquerait plus qu'il ait le sourire d'un étudiant en Spring Break. Le fait est qu’on pourrait presque y lire… De la tristesse, des remords ? Bullshit. C’est trop tard. Tapis dans l'ombre, Nikos n'arrive pas à lever les yeux de l’homme qui n’a eu de cesse de détruire leurs vies par ricochet depuis qu’il a appuyé sur la gâchette dans l’entrepôt glacé. Dans la tête d’Avergos, tous les scénarios plus jouissifs les uns que les autres défilent et se répètent. Tous incluent un rythme cardiaque à zéro et un rouge vermeil. Sur le visage de Fiedler, il lit la peur de Gemma, la mort de Cece, sa cicatrice. Il lit aussi le début de la fin, les années volées, le cercueil qui se consume et les larmes de Gemma. Dans la poche arrière de son Levi’s, la lame aiguisée irradierait presque dans l'ombre du Sinner. Ce serait tellement jubilatoire de sentir la vie quitter son corps, d'échanger sa vie contre celle de Cece. Ce serait tellement orgastique de le voir agoniser sur le macadam, l’entendre le supplier de lui venir en aide. De l'épargner. Comme si Cece avait eu cette chance. Nikos est interrompu dans ses pensées par un groupe d’hommes qui se plantent devant la table de Fiedler. Trois armoires à glace. Les videurs, devine le grec. Fiedler lève les yeux vers eux. Pas besoin de son, l’image suffit. Fiedler semble être désormais persona non grata au Sinner. Faut dire qu’avoir descendu une de leurs danseuses ne faisait franchement pas de lui un VIP dans les environs. Peut-être qu’après tout Nikos avait sous-estimé le personnel de ce trou à rat. Peut-être que certains étaient dotés d’une conscience. Ou peut-être qu’ils essayaient d’être élu « employeur de l’année » en sauvant les apparences.  Peu importe. Le fait est que Fiedler se lève et qu’Avergos connait assez bien la configuration des lieux pour comprendre qu’il se dirige droit vers la porte de derrière. C’est le moment. C’est le signal. C’est maintenant ou jamais. Plus rien ne sera jamais pareil après ça mais franchement. Qui avait envie que ça reste pareil ? Nikos se met en branle, se fraye un chemin parmi les clients, passe devant les danseuses dont une qui effleure son épaule d’une main aguicheuse et passe sous l’enseigne lumineuse de l’issue de secours. Le bruit de la porte qui claque, la fine pluie qui tombe, Fiedler de dos. La ruelle est déserte. C’est le moment. C’est le signal. Nikos s’avance, court presque, ses pas étouffés par la pluie. Il sort la lame, la tient fermement dans son poing serré. Il est tellement rapide que Fiedler n’a pas le temps de comprendre qu’on le saisit par derrière, il n’a même pas le temps de comprendre ce qu’il se passe que la lame vient s’enfoncer dans son dos. En revanche, ce qu’il sent sûrement, et Nikos fait en sorte que. C’est l’avant bras de son agresseur qui vient barrer sa gorge et serrer, serrer, serrer. Nikos serre de toutes ses forces, le maintient contre lui, ignore le sang chaud qui est en train de mouiller son pull. Fiedler se débat mais c’est vain, c’est tellement vain. Il a la respiration coupée, ses cordes vocales vibrent dans le vide. Parce que Nikos ne lâchera pas. Une vie pour une vie, sifflement entre ses dents serrées tandis qu’il rassemble toutes ses forces dans son bras pour s'assurer que tout souffle de vie déserte défiitivement les poumons de Fiedler. Ce qui semble être une éternité passe, c’est moins facile que ce qu’il avait imaginé alors il resserre une dernière fois son étreinte. Rien de plus pathétique qu’un homme qui se bat pour sa vie. Mais Fiedler n’est pas différent du commun des mortels et finalement ses yeux exorbités finissent par devenir deux globes morts. Son corps qui s’affaisse marque le point final. Tu salueras le diable de ma part.  Mais c’est quand le corps de Fiedler atterrit sur le sol que la torpeur se dissipe instantanément. Il réalise ce qu’il vient de se produire. Et le fait est qu’il ne ressent absolument rien. Ses yeux à moitié entrouverts, le sang partout, Nikos recule de quelques pas, regarde ses mains, son pull. Il a tué un homme et il ne ressent rien. Pas même une forme de soulagement. Et c’est là qu’une voix s’élève. Il lève la tête et son coeur manque de s’arrêter de battre. Mila. Devant lui. A quelques mètres, le cadavre de Fiedler comme seul obstacle. De surprise, le couteau lui glisse des mains. Putain mais qu’est-ce que tu fous là ? Barre-toi, Mila, barre-toi ! Tu devrais pas être ici, pars avant que quelqu’un n’arrive et te voit ici !
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MessageSujet: Re: anatomy of a murder (milos)   anatomy of a murder (milos) EmptyJeu 17 Mai - 14:40

Les muqueuses nécrosées aux effluves de cet occre métallique, parasite qui lui déchire à chaque nouvelle bouffée d’air ponctionné. La ruelle en est imbibée jusqu’à la moelle, et même le halo faiblard du lampadaire rutilant semble en être teinté, de l’hémoglobine qui pleure de l’ampoule et tamise le boyau de rue. C’est le spectacle morbide que semble se tracer sur sa rétine évidée, s’imprime au fer rouge de la cruauté dans son esprit étriqué. Elle qui se plaisait à faire croire une pseudo complaisance dans le rouge de la violence, feignait une attraction mystique pour les ténèbres, se retrouve drapée d’une noirceur plus profonde encore que les limbes de son propre esprit. Et au beau milieu des troubles qu’on lui injecte à même la trachée jusqu’à l'étouffement, il y a Nikos. Nikos qui se mélange au ballet macabre, y appose même le tempo en maestro de fortune. Nikos qui tranche un peu trop au milieu de la ruelle, silhouette filiforme déformée par une vision dopée à l’adrénaline fugace qui lui remonte le cours bouilloneux des veines. Il n’est qu’une entité anguleuse baignée par le clair obscur et imprégné d’un vermeil dilué à travers les mailles de ses vêtements, couleur vive tournant au cramoisi à mesure que la liqueur pénètre plus profondément, entâche indélébilement son âme. Et une nouvelle fois, c’est le destin qui fait rentrer leurs êtres en collision, la supernova de Mila et Nikos qui carbonise l’espace temps pour les enchaîner l’un à l’autre. Elle aurait pu tourner à gauche, choisir de rentrer en voiture, passer une poignée de secondes plus tôt. Mais non, elle était là, pièce rapportée au spectacle lugubre qui serait écoulé avec les premières pluies par les égouts, lavé par Night Falls et balancé aux oubliettes avec tous les autres miasmes morbides et dégueulasses. Fraction de seconde où le silence semble vibrer plus fort que son sang à ses tempes, et ça lui semble presque une éternité. Mila se demande s’ils ne se sont pas retrouvés coincés dans une brèche de l’espace temps, là où les minutes se délitent. Peut-être un purgatoire de fortune où la lune est éternelle et les soupirs vains à mesure que les derniers relents d’humanité s’extirpent par les pores. Et c’est la pensée furtive qui éclot dans ses esprit chamboulé, celle de fuir. S’extirper d’une situation où elle ressortirait avec des bouts de l’âme arrachés par les griffes anthracites du pêché originel, communément appelé le meurtre. Le mot résonne avec dissonance dans son esprit, quand elle tente d’assembler les pièces pour comprendre exactement ce qu’il se passe. Et à chaque fois, c’est lui qui revient s’illuminer en lettres vibrantes. Un meurtre. Alors oui, elle devrait écouter ces règles de bonne conscience qui stipulent qu’elle devrait s’extirper d’ici, abandonner Nikos à sa peine. Mais elle l’a déjà trop fait. Une fois de trop. Finalement, quand sa voix perce le mutisme éreintant, la décision est déjà prise alors qu’en ignorant sa sommation elle se rapproche toujours plus, vient effleurer du bout des doigts le halo rougêatre. Non. Pas cette fois. L’horreur passagère des premiers instants est bien vite balayée par la curiosité malsaine, celle d’étudier le visage de la mort. Les traits encore tendus d’un faciès balayé de toute subsistance, les contours d’un corps encore à peine chaud duquel s’extirpent la vivacité. Ses pas claquent avec assurance contre le pavé humide, pupilles fuyant Nikos pour se concentrer sur le corps abandonné, distordu. C’est une fin bien tragique qu’elle observe, spectatrice de la déchéance minable. C’est trop tard de toutes façons. Et elle aimerait, effacer à coup de karcher ce souvenir nauséabond, tourner les talons et se complaire à nouveau dans la banalité de son quotidien. Mais non, elle est probablement déjà affublée d’une complicité rédhibitoire. Simplement par le sang-froid impeccable qui ponctionne son palpitant, et l’absence accablante de la moindre panique qui l’ébranlerait. Elle se savait maîtresse des masques, mais ce soir elle se découvre reine de ses émotions. Véritable carapace corporelle gelée que même la vision d’un cadavre fraîchement poignardé ne parvient pas à ébrécher. Pas même quand la main qui avait ôté la vie était celle de Nikos. Plus proche, le visage encore creusé par un mélange homogène d’horreur et de douleur fulgurante lui semble plus familier, et enfin c’est le nom qui s’y appose comme note finale du mystère. Tu répondras à mes questions plus tard, tu peux pas le laisser comme ça. J’imagine que t’es pas totalement fou et que t’as un plan pour nettoyer tout ça? Les opales mortes remontent enfin jusqu’à lui, non sans passer par l’étape de son tee-shirt imbibé de l’hémoglobine, ni même par ses traces qui lui souillent l’épiderme. Avec juste les lueurs de la lune éparse dans le manteau de la nuit là haut, derrière son chef comme perché au milieu des étoiles.
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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: Re: anatomy of a murder (milos)   anatomy of a murder (milos) EmptyDim 20 Mai - 15:17

Sa torpeur éclate comme une bulle de savon au moment même où il distingue la silhouette de Mila à quelques mètres de lui. Elle l'a vu. Elle vient de le voir en train de tuer un homme à mains nues et il ne dispose d'aucun moyen pour lui faire oublier ce qui vient de s'imprimer sur sa rétine pour toujours. C'est à ce moment précis que toute l'horreur du spectacle le frappe. A ses pieds, blanc comme neige, le corps de Fiedler inanimé. Le sang s'en va faire son chemin entre les pavés de la ruelle, se mêlant à la pluie. Torrent vermeille qui vient longer le trottoir pour finir dans le caniveau incessamment sous peu. L'odeur âcre du sang. Il l'a tué. Il a tué l'assassin de Cece. Le responsable des bleus de Gemma. Celui qui l'avait poignardé dans son propre bar. Il l'a tué, et c'est terminé. C'est fini. C'est ici que s'achève son pèlerinage de justicier. L'homme qui se vide de son sang à ses pieds ne pourra plus jamais nuire à ceux qui lui sont chers. Le feu de la vengeance n'est plus qu'un tas de cendres fumantes et les dommages collatéraux auraient presque pu être évité si Mila n'avait pas fait son apparition divine. Abasourdi, Nikos reste un moment immobile, les mains sanglantes et le souffle court tandis qu'elle se rapproche de lui et du cadavre qui gît à ses pieds. Ne le touche pas. lui ordonne t-il, paniqué à l'idée qu'elle puisse mettre ses empreintes sur le corps de Fiedler. Le fait est qu'elle estime que c'est trop tard, elle se considère déjà les mains sales. L'horreur a laissé place à l'assurance sur son visage, dans ses yeux. Il connait Mila, il sait que rien qu'il ne puisse dire ne la fera partir. Et il n'a pas le temps de débattre. Il faut qu'il fasse vite avant que quelqu'un ne débarque pas la même porte d'où ils venaient de sortir et les voient là avec un macabé sur les bras. Il a encore un temps d'hésitation, mais elle achève de le secouer lorsqu'elle lui demande quel est le plan. Son visage éclairé par la lune, il réalise à ce moment précis que plus rien ne sera jamais pareil. Ni lui. Ni elle. Ni eux. Trop de paramètres à prendre en compte, si peu de temps et déjà les précieuses secondes défilent. Il faut qu'il se bouge le cul, il faut qu'il percute. Faut le mettre dans le pick-up. Tiens, prends les clés et fais une marche-arrière. On va le mettre sur le plateau, sous la bâche. Si la décision d'en finir avec Fiedler résultait d'une impulsion urgente, ça aurait été mentir de dire qu'il n'avait pas imaginé le scénario parfait mille fois dans sa tête. Pour le moment, la priorité est de se tirer d'ici, de limiter le nombre de témoins. Tandis que Mila s'éloigne pour monter derrière le volant du pick-up de son père garé en marche avant au milieu de la ruelle, Nikos s'approche du corps de Fiedler. Il hésite un moment avant de le toucher. Ses yeux à moitié ouverts, sa moue absolument pathétique et les gouttes de pluie sur son crâne luisant. Même dans la mort, Fiedler restait ce tas de merde pathétique pour qui il n'arrivait pas à secréter une once d'empathie. Même mort, le concierge du lycée restait un poids pour le monde tant qu'il ne serait pas ensevelis sous des mètres de terre. Nikos glisse à la hâte ses mains dans le jean du cadavre. En quelques secondes, il met la main sur son porte-feuille, son portable et des clés. Le portable était le plus compromettant, les balises de géolocalisation ne devaient surtout pas être activées. 10 secondes plus tard, le Samsung de Fiedler allait valser contre le mur. Nikos le récupéra sur le sol et le glissa dans sa poche tandis que le pick-up se rapprocher. Mila est de nouveau à sa hauteur et le temps presse encore et toujours. Eteins ton téléphone. On part en balade et faut pas qu'on active les balises sur la route. Ecarte-toi je vais le foutre dans la caisse. Remonte dans la voiture. Mais évidemment qu'elle ne remonte pas. Alors que la pluie s'intensifiait, Nikos et Mila joignirent leurs forces sous le ciel furieux pour balancer le cadavre de Fiedler sur le plateau du pick-up. Comme un automate, Nikos effectuait geste après geste sans se rendre compte vraiment de ce qui était en train de se passer. 
Dix minutes plus tard, l'ancien couple est en route pour la forêt de Crescent. Le silence dans l'habitacle du pick-up est assourdissant. Nikos conduit, le regard fixé sur la route. Une main ensanglantée tient le volant tandis que l'autre reste sur le levier de la boite de vitesse. Le compteur affiche 75 miles. Ce n'est pas assez vite mais ça serait con de se faire arrêter pour excès de vitesse avec un mort dans le coffre n'est-ce pas. Avergos jette un coup d'oeil à la brune sur le siège passager. Elle est et demeurera à tout jamais celle qui a vu de ses propres yeux son visage le plus sombre. Il le méritait. Le silence est seulement déchiré par le bruit du moteur. Il méritait même pire. Mais je suis désolé que t'ai assisté à ça. Je vais te déposer chez toi. Il ne pouvait quand même pas l'emmener avec lui dans les bois pour incendier le cadavre de Fiedler. Un détour était de mise. C'était là que s'arrêtait sa folie meurtrière. Elle en avait déjà trop vu, il ignorait encore quoi en penser. Si il devait avoir peur qu'il parle ou si il fallait qu'il achète son silence d'une manière ou d'une autre. Son cerveau ne pouvait se concentrer que sur une tâche à la fois pour le moment. Mais il ne pouvait pas l'entrainer avec lui dans les abysses de l'enfer qu'il sentait se refermer sur lui à chaque mile que le pick-up engloutissait sous ses pneus, la nuit noire aux trousses et l'ombre de la faucheuse qui planait au dessus d'eux.
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MessageSujet: Re: anatomy of a murder (milos)   anatomy of a murder (milos) EmptySam 26 Mai - 10:17

Au moment même où le froissement du corps contre le pavé crasseux a scié ses tympans, c’est un décompte mutin qui a débuté à palpiter à l’intérieur de ses poignets. Symbiose des veines et du coeur qui s’emballent à la vue de leur homologue, amante de toujours, l’hémoglobine qui suinte entre les pierres et inonde la rétine. Elle devrait y être habituée, pas même effarouchée à la vue de la teinte, mais Mila a grandit dans son royaume aseptisé, emballée précautionneusement pour éviter les effusions sanguines et préservée jalousement de la réelle noirceur. Celle qui n’est pas anthracite, pas même d’un grisâtre pâlichon ou timide, pas plus monochrome que le manteau lunaire, mais bien atrocement écarlate. Vibrante, mélange hétérogène d’un souffre odorant et des reflets vermeils. C’est pourtant le même, ponctionné par un palpitant ravageur et piqué d’avarice, mais sous les couches de chair et de faux-semblants reluisants et totalement opaques, elle n’y voit rien. Presque comme un étalement de son propre intérieur qui commence à moisir dans les canivaux, le cadavre commence à prendre la lividité morbide et ce mélange de nuances de blanc à peine écaillé, d’un verdâtre dilué au bleuté profond qui coule le long de la gorge, d’ocre crasseux qui lui enveloppe les globes oculaires. Comme un nouvel écrin mortuaire duquel ils ne s’extirperont plus jamais. Et même ses lèvres, craquelées par l’effroi encore chaud qui y palpite, murées dans un assortiment de douleur et de réalisation que les doigts qui lui cinglaient la jugulaire étaient ceux de la potence. Ceux de la destruction savamment glissés contre une carotide vrombissante. Elle ignore combien de temps elle l’observe, coincée dans les limbes de l’éternalité et plus particulièrement de la fin glissée sous les traits de Fiedler. Jusqu’à ce que Nikos l’en extirpe, les mots entrecoupés par une légère panique qu’elle parvient à déceler en dépeçant les premiers remparts de calme qu’il érige. Il est presque crédible dans son rôle, faux bourreau justicier qui se noie avec perfection dans la pénombre, phalanges éraflées par les éclaboussures de pêché. Léthal, elle lui découvre un nouveau visage. Nouvelle forme dans laquelle il se mue sans pour autant abandonner son ancienne carcasse. Il y ajoute juste un peu plus de profondeur, de démons pour grignoter les entrailles et un soupçon d’intérêt qui crépite dans les obsidiennes de Mila en l’étudiant sous ce nouvel angle. Il ne lui laisse pourtant pas le temps de se perdre dans les divagations de son coeur, finit par obtempérer à cette nouvelle alliance qu’elle lui impose en lui déroulant tout son plan. Au moins, il s’était préparé et n’avait pas simplement agit sous le simple joug de ses impulsions. Ou pas totalement. Les ordres sont concis, balancés d’une bouche serrée et imperturbable. Pendant juste un instant, elle s’autorise à endosser la cape du simple sujet, pantin aux bons vouloirs de Nikos, et main réalisant machinalement les ordres encastrés entre les parois de son crâne. Nouveau fragment d’humanité qui éclate sous le clair-obscur, sans trop savoir si elle parviendra à le rassembler après, une fois que la crasse sous ses ongles aura été nettoyée.
Et comme une brêche dans un espace temps atrophié, elle se retrouve trop vite coincée dans la voiture, étranglée par un silence trop lourd pour oser le briser. C’est le flux infernal de ses pensées qui immolent le reste, camoufle sa volonté aiguisée de comprendre pourquoi. Même si la réponse semble déjà tatouée de partout sur son visage à lui, et ses mains crispées contre le volant. Finalement, il décide de briser le mutisme sans lui accorder le moindre regard. Evidemment. La réponse n’étanche pas plus sa curiosité, n’étiole pas non plus les craintes qui lui jalonnent la poitrine. Au lieu de chercher à ressouder des liens qu’elle pensait brisés entre eux, et qui avaient commencés à se recoudre lors de leur dernière rencontre, Nikos lui articule toute sa volonté de les déchirer une nouvelle fois. Soupir offert comme réponse, Mila coule un regard tâché d’accusations vers lui. Arrête un peu. Tu me connais assez bien pour savoir que jamais de la vie je te laisserai t’occuper de ça tout seul. Tu vas être obligé de me supporter parce que je compte pas bouger d’ici tant que y’aura un foutu cadavre dans ton coffre. Ok? La question est rhétorique, pas même à peine masquée parce qu’ici elle ne lui offre absolument aucune marge de manoeuvre. Pas de choix, une fois que sa décision a été sciemment prise. Elle laisse une nouvelle fois le silence s’abattre sur eux comme une sentence divine, le châtiment qu’ils méritent pour avoir repeint la nuit d’un rouge sanglant que même la pluie ne sera pas assez acide pour dissiper. C’est sous ses doigts, le long de ses bras, coincé dans chaque centimètre de son épiderme. La culpabilité qu’elle a acceptée en l’aidant.
Une fois que le ronronnement du moteur a été étouffé par les branchages épais de la forêt, elle sent le bruit du véhicule s’estomper pour enfin disparaître jusqu’à ce que le silence morbide hululant entre les arbres soit leur seul compagnon. Sans trop attendre la moindre indication, Mila s’extirpe du siège, contourne la voiture et ouvre le coffre pour retomber sur le sarcophage de fortune. Avec l’adrénaline déjà partiellement consommée par son système aux aguets, la vision est plus incisive qu’avant. Pas assez pour l’ébranler. J’attends tes ordres chef. C’est une tentative bancale de balancer quelques soupçons de légèreté à une situation aussi critique que la leur. Et puis, les premiers balbutiements d’une idée qui éclate entre les parois de son crâne saccagées. Nikos, le couteau t’en as fait quoi? Et c’est peut-être là qu’elle signe son propre pacte avec le diable. Dans une simple question en apparence désuète, mais qui pourrait bien se modeler pour prendre la forme de la clef qui lui ouvrirait la porte des enfers.
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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: Re: anatomy of a murder (milos)   anatomy of a murder (milos) EmptyJeu 31 Mai - 9:10

Un cadavre à l'arrière de sa caisse et son ex sur le siège passager, Nikos a rarement fait situation plus merdique que celle dans laquelle il se trouve maintenant. Tout se bouscule dans sa tête et en même temps tout prend son sens. En enfilant les vêtements de la grande faucheuse, Nikos s'est enduit d'une couche épaisse de soulagement noir comme l'ancre de la nuit. Les pneus du pick-up avalent les miles comme un monstre enragé et c'est le précipice signant la fin de sa bonne santé mentale qui se rapproche. Est-ce qu'il en a quelque chose à foutre ? Clairement non, il se moque bien que ce qui reste de Fiedler se répandent en rivières pourpres dans les striures du plateau en métal du pick-up. Il est pas totalement con, la bâche sur laquelle il l'a posé partira en flammes en même temps que ses restes quand le temps sera venu. Il ignore encore si Fiedler se fera ronger par les verres six pieds sous terre, les flammes ou encore engloutir par l'eau vaseuse du lac de Crescent Heights mais il imagine que la suite de luxe que lui réserve Satan vaudra toutes les tombes du monde. Un caveau de compétition pour un enculé d'exception, absolument tout ce qu'il désirait depuis des semaines acté en une nuit. Le seul problème qui se dessine durablement dans un rayon de trois mètres, c'est Mila en spectatrice fascinée par le morbide qui refuse de retrouver la chaleur de son lit, troquant ses oreillers duveteux pour une virée mortuaire avec son ex. C'est pas la surprise qui l'étouffe car il connait la brune qui regarde le paysage défiler par la fenêtre, et sa répartie cinglante qui lui aurait fait esquisser un sourire en temps normal. T'es complètement barge. Un putain d'euphémisme face à sa détermination. Il n'a pas le temps de la convaincre du contraire. Ce soir, le Nikos protecteur et soucieux du bien-être de ceux qu'il aime n'est pas. Ce soir Avergos Junior n'est reconnaissable que par son physique. Tout le reste appartient à une facette sombre jusque là bien enfouie qui est en train de prendre ses marques sur chaque mot, chaque pensée. Il n'a pas le temps de lui expliquer qu'après ça elle ne sera plus jamais la même, ou qu'à partir de maintenant ils sont liés à jamais et qu'elle a intérêt à se taire aussi longtemps qu'elle vit si elle ne veut pas un jour compter le nombre de carreau du plafond de sa cellule. Bien qu'elle serait jolie même avec cet horrible uniforme orange sur le dos. 
Finalement la forêt se fait refuge rassurant, là dans l'immensité de la nature, le pick-up de Stavros est certes moins visible mais pas moins suspect. Le temps est compté, le soleil se lève plus tôt ces temps-ci et il va falloir vite. Tous deux faces au cadavre de celui qui a foutu trop de vies en l'air, Nikos contemple le putain de bourbier dans lequel il s'est fourré avec la passivité des psychopathes admirant leur trophée. Il ne sait pas vraiment ce qu'il ressent à l'idée d'avoir senti le corps de cet homme se soulever dans un dernier sursaut de vie mais il sait que lorsqu'il sera hors de sa vue, son palpitant à lui pourra cesser de s'emballer comme un cheval furieux. Mila attend les ordres, Nikos attend d'y voir plus clair. Juste l'espace d'un instant. Dans ma poche, pourquoi ? Il tâte sa poche arrière pour vérifier qu'il y est encore avant de rajouter. Je pense que c'est une mauvaise idée que tu le touches. T'es déjà assez dans la merde comme ça. Le couteau appartenait à son grand-père, qu'il n'a jamais connu, mais qui était soit-disant un simple type. Nikos était désolé d'avoir transformé un bijoux de famille en arme du crime mais personne ne pourrait jamais se douter que le A gravé en minuscule sur une face de l'opinel serait une référence directe au long nom grec que portait Nikos. Dans tous les cas, il allait falloir qu'il s'en débarrasse. Le sang de Fiedler commençait à coaguler sur la lame, où la pleine lune vient se refléter avec vantardise. Le sort de l'arme du crime et le cadavre vont se négocier dans les prochaines minutes, dans le secret de la forêt. Il s'approche du pick-up tire légèrement les pieds de Fiedler jusqu'au fond du plateau afin de pouvoir mieux le saisir lorsqu'il sera temps de disposer du cadavre. Le pire dans tout ça ? L'affreuse normalité de la situation. Son ton comme le sien est calme, presque posé. Comme si tout deux se livraient à un simple pique-nique nocturne dans les bois. Le silence de la forêt comme bande son originale, Nikos ne peut s'empêcher de tendre l'oreille aux aguets. La terre ou le feu ? Bidon d'essence, briquet et pelle sont les derniers voisins de Fiedler sur le plateau. Un peu comme une sorte de tir à la courte-paille, Nikos interroge Mila sur l'élément qui mettra le point final à la tornade qui avait mis sa vie à mal. Il aurait bien besoin d'un coup de main de son ami Jack, mais pour la première fois de sa vie, Nikos avait besoin d'avoir les idées claires. La bulle dans laquelle il aimait tant se protéger, que seul le whisky-miel pouvait construire autour de lui, n'avait pas sa place ce soir. La seule bouteille de Jack Daniel's qui sommeillait à l'avant de la caisse de son père avait une destination toute trouvée, le combustible du joyeux feu de joie que Nikos se hâterait d'allumer si tant est que Mila choisissait le feu, apéritif de choix pour teaser l'âme damnée de Fiedler en chemin pour serrer la main d'Hadès.
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MessageSujet: Re: anatomy of a murder (milos)   anatomy of a murder (milos) EmptyVen 8 Juin - 6:22

La nuit est déjà bien entamée. Des bouts de cosmos embrasés jalonnent la voie lactée visible à travers les zones éparses du manteau de feuillage. Quelques éclaboussures de mordoré pour indiquer le déclin apparent de la lune et les premiers balbutiements proches de l’aube. Mila s’autorise un froissement de seconde d'inattention, plongée dans la contemplation éthérée des branchages squelettiques secoués par les derniers souffles d’une nuit épuisée. Et si Crescent et ses ruelles imbibées jusqu’aux caniveaux de souvenirs imprimés à même le pavé brille de la lueur timide du terrain conquis, ici au milieu d’une nature comme fossilisée par la couche enduite de pénombre, Mila se sent comme bouffée par un paysage qu’elle ne connaît que trop peu. Calfeutrée dans un silence religieux qu’elle n’ose à peine crever de ses respirations, consciente que ses traces de pas dessinées dans la boue ne feront qu’accumuler les preuves, qu’accélérer la sentence qui menace de la pourfendre. Jusqu’ici, stimulée à grands shoots d’adrénaline pure que l’urgence lui avait fait couler dans les veines, les premiers moments d’accalmie réveillent un semblant de réalisation. Et avec elle ce poison miroitant qui transforme ses vêtements et ceux de Nikos en chef-d’oeuvre mortuaire, celui qui commence à se refroidir dangereusement dans le corps allongé dans le coffre, qui bouillone furieusement. Elle le sent, palpiter contre ses tympans, faire vrombir ses tempes douloureusement et tournoyer légèrement la vision à mesure qu’elle reste bloquée face au pick-up en attendant que Nikos la rejoigne. Instinctivement, Mila avait fait le choix de supporter à bras tendus, quitte à s’y tordre l’échine, tout le poids de la situation dans laquelle ils se retrouvaient à présent empêtrés et corrodés jusqu’à la moelle. Mais ici, le fardeau semble être titanesque, soumis à une loi gravitationnelle presque extraterrestre qui fait ployer les genoux et grincer la carcasse. L’attente est brûlante, pire que nocive parce qu’elle la ressent déjà crépiter dans les abysses de ses entrailles, réveiller ces élans d’humanité molle qu’elle avait partiellement anéantie en découvrant les deux silhouettes dans la ruelle humide. Chaque seconde est une nouvelle braise pour attiser la flamme de la raison qui commence à réduire à néant cette armure de glace qui lui emprisonne le coeur. Mais finalement le décompte n’atteint pas son dénouement, parce que c’est bien vite la réponse à sa question qu’elle avait déjà oubliée avoir posée qui s’offre à elle. Le couteau. Les engrenages de son esprit se remettent à fulminer et à s’emboîter pour fonctionner à merveille, elle retrouve le précédent fil de ses pensées, et par la même occasion les saveurs délicates de l’adrénaline qui se déverse à nouveau dans son système assoiffé. Donne-le moi. Cette fois, l’ordre est grave. Indiscutable, presque. Elle y glisse toute la superbe qu’elle parvient à rassembler, s’applique à le ponctuer d’un regard brûlant qui transpire toute l’étendue de sa sommation. Pas de refus possible, pas même envisageable. Mais elle sait qu’il n'obtempère pas aussi aisément, et que la bataille n’est pas tout à fait remportée. Réfléchis 5 minutes, quand les flics se rendront compte qu’il a disparu, qui est-ce que tu penses qu’ils soupçonneront en premier? Moi qui n’ait supposément aucun lien avec lui ou Cece, et donc aucune raison de le buter, ou toi? Chaque mot est articulé avec une application totale, pesé pour placer son écho à même ses tympans et résonner en lui comme vérité absolue. C’est d’une évidence flagrante : l’affiliation entre elle et l’homme devenu à présent néant est impossible à deviner, simplement parce qu’elle n’existe pas. Aussi loin qu’elle tente de se remémorer, son visage n’avait peut-être même jamais effleuré son champ de vision, ou alors il se mélangeait au large panorama d’inconnus et autres fantômes d’un passé trop flou pour être distinguable. Même elle et Nikos ne formaient plus rien, ou presque, à présent. Simplement deux bouts fissurés d’une même faïence qu’on tente tant bien que mal de recoller sans jamais y parvenir sans altérer l’éclat des bouts de la pierre. Y’a aucune chance qu’ils viennent frapper à ma porte. Je m’en débarrasserai, fais-moi juste confiance. Mensonge. Plus où moins. Parce qu’à l’instant même où ses mains viennent chercher la lame dans la poche de Nikos sans s’enquérir de son avis, elle sait déjà qu’elle a entre les doigts bien plus qu’une preuve incriminante pour eux. Bien plus que l’assemblage anodin d’un bout de lame et d’une poignée rainurée teintée de pourpre. C’est une réelle bombe qu’elle manipule avec précaution. Il s’agit juste de la faire éclater, en espérant que ses flammes entraînent quelqu’un d’autre et que, par la même occasion, elle les purifie de tout péchés qu’ils auront pu graver dans leur stèle cette nuit. Et quand il lui glisse le choix du scénario pour achever tout ça, l’hésitation n’est que trop courte. Presque immédiate alors qu’elle entrevoit déjà les flammes danser sur ses rétines. J’ai toujours rêvé de faire un feu de camp en forêt. Brûle cette ordure. Une nouvelle fois, le discours bridé à une désinvolture pourtant habituelle chez elle tranche avec l’urgence et l’horreur de la scène qu’ils sont en train de jouer. Sans aucun autre public que les étoiles qui, paradoxalement, meurent aussi doucement dans le ciel.
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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: Re: anatomy of a murder (milos)   anatomy of a murder (milos) EmptyLun 18 Juin - 2:25

La lune est haute dans le ciel, majestueuse. Complice. Elle éclaire subtilement le visage de Mila, contrastant avec le visage du grec strié par l'ombre inquiétante des arbres assez hauts pour dissimuler le spectacle morbide qui se joue au sol. Mila et Nikos ont toujours eu une passion commune pour les premières fois ensemble et ce premier cadavre scelle de nouveau leur lien d'une manière bien particulière. Spéciale. Unique. Nikos sent au plus profond de lui que plus rien ne sera jamais pareil. Ni lui, ni elle, ni eux. Mais pas de temps pour remettre sa vie en perspective à cette seconde précise. L'urgence à cet instant et de dissimuler le foutu gâchis qu'il a provoqué. Mila lui ordonne de lui donner le couteau, il hésite un instant. Elle ne le sait pas encore mais elle a peut-être foutu sa vie en l'air en croisant sa route ce soir. Elle était au pire endroit au pire moment et il ignorait si elle l'avait réalisé ou si c'était l'excitation qui masquait sa terreur. Le fait est qu'elle ne tremblait pas, et lui non plus. Le duo terrible s'était transformé en croque-mort avec la facilité de ceux qui ont l'habitude de se substituer à la grande faucheuse. Cette nuit, Nikos ne peut pas se payer le luxe de devoir protéger Mila en plus de faire disparaitre le corps de Fiedler. Il réfléchira plus tard, quand il sera sous sa douche et qu'il verra le sang coagulé s'évanouir sur son épiderme pour rejoindre les égouts de la ville. Il lui tend le couteau parce qu'après tout elle faisait sens. Elle était beaucoup moins suspecte que lui, elle n'avait aucun lien avec Gemma ou Cece. Ni même aucune fille du gang à sa connaissance. Elle était la plus innocente. Lui en revanche... Pas besoin d'être le meilleur détective de l'état pour réaliser que Nikos n'avait pas qu'un seul mobile mais plusieurs. Tout le monde en ville, ou du moins à Night Falls avait parlé du coup de couteau malencontreux, sans doute des gens savaient-ils que Gemma avait menacé Fiedler avec un flingue. Sans parler de Cece qui avait passé la moitié de sa vie derrière le comptoir du Lion à pianoter sur son téléphone en buvant du jus de fraise. Tout le monde connaissait les liens qui les unissaient et à la minute où la mort de Fiedler serait découverte, tout Crescent le pointera du doigt. Mila en revanche, serait noyée dans la masse. Insoupçonnable. Il se considère une dernière fois le couteau avant de le tendre à Mila. C'était un cadeau de famille, l'avoir utilisé comme arme du crime était son premier regret mais si c'était le seul prix à payer pour la vie qu'il venait de prendre alors soit. Fais attention à ce que tu vas en faire Mila, vraiment. Il n'est pas assez naïf pour croire qu'elle va uniquement se débarrasser du couteau mais il était trop occupé à garder les idées claires pour la bombarder de questions. Pendant qu'ils discutent de l'avenir de l'arme du crime, le cadavre, lui, attends sagement son sort. Nikos le regarde, se passe une main dans les cheveux un tantinet nerveuse. Le flot d'adrénaline qui affue dans ses veines ne semble pas avoir de fin et ça tombe bien car c'est exactement ce dont il a besoin pour aller jusqu'au bout sans flancher. Faisons ce putain de barbecue. Sans doute devrait-il être alarmé par le fait de ne rien ressentir de particulier à l'idée de brûler un cadavre humain mais rien de tout ça ne lui traverse l'esprit lorsqu'il met la main sur le bidon d'essence et la boite d'allumette sur le plateau du pick-up. Il fait sauter le bouchon et en arrose généreusement le corps de Fiedler désormais à moitié découvert par la bâche. Face contre terre, Nikos aurait aimé qu'il soit encore à moitié conscient. Le brûler vivant lui donnerait un centième de la souffrance de ce qu'il lui a fait subir lorsqu'il a descendu Cece de sang froid. Attention, écarte-toi. Le bidon d'essence est désormais vide, il n'y a plus un bruit dans la forêt et lorsque Nikos craque l'allumette, cela fait autant de bruit que la détonation d'une bombe. Il la jette sur le cadavre de Fiedler, dernière vision de celui qui a transformé sa vie en enfer et lorsque le corps s'embrase, c'est une vague de soulagement. Jouissive. Violente. Tenace. Il porte son bras sur son nez et recule de quelques pas pour ne pas être indisposé par l'odeur putride qui ne va pas tarder à s'en dégager. Tu peux attendre dans la voiture, si tu veux. Mais sa voix est lointaine, il est hypnotisé par les flammes il sent des fines particules de suie se déposer sur son visage mais il refuse de quitter des yeux le spectacle hypnotique qui se déroule devant ses yeux. Les flammes crépitent, grandissent, se tordent et dansent sur sa rétine. En écho parfait aux flammes de l'appartement du frère de Cece. Il imagine aisément sa meilleure amie taper des mains joyeusement dans les cieux. Et il sait qu'un coup de couteau et une strangulation n'est rien comparé au sort que lui réserve sans doute la brune une fois que Fiedler aura passé le jugement dernier.
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MessageSujet: Re: anatomy of a murder (milos)   anatomy of a murder (milos) EmptyJeu 21 Juin - 6:38

L’impression prenante d’être dans un délirium au scénario horrifique. Tout prend des airs caricaturaux, des ombres difformes des arbres qui s’étalent le long du sol, jusqu’au halo lunaire bien trop blanchâtre, copie conforme du teint cireux de l’homme allongé au sol. Elle a l’impression de rêver, et cette envie viscérale qui la consume de se réveiller pour réaliser que tous les évènements de la soirée n’ont été qu’une affabulation de son esprit étriqué. Pourtant elle le sait, dans la chaleur qui palpite à l’intérieur de son poignet, dans l’odeur putride de l’hémoglobine qui lui tapisse les narines, que tout ça dégorge d’une réalité implacable. Plus de demi-tour possible, une fois que ses doigts ont effleuré le corps et que la lame pourfendeuse de démon se retrouve serrée dans sa main, à s’en faire blanchir les phalanges. Certainement qu’elle ne l’aurait fait pour personne d’autre, pas même pour ses propres parents, pas même pour elle-même. Juste lui, fantôme rapiécé qui brille quand même de milles éclats sous la voûte céleste. Ses motivations restent tout de même obscures, elle sait sans comprendre, ne cherche pas à déterrer les vieux sentiments ravalés depuis des années qui étaient ressentis comme une bile acide sous la langue quand elle l’avait revu. Mila tente de mettre sur pause le bourdonnement de son cerveau affolé qui lui envoie des vagues de signaux d’alerte, lui hurle à en péter les tympans qu’elle devrait partir, ne pas accumuler les preuves contre elle et l’abandonner à son sort. Collision entre raison et coeur, qui semble battre particulièrement fort ce soir, peut-être un peu plus quand ses pupilles s’égarent jusqu’à la silhouette de Nikos postée à ses côtés. La réalisation que son dur travail d’oubli et de compensation de son absence par d’autres mains et d’autres lèvres n’avait pas été si concluant que ça lui plante un épieu dans le plexus. C’est probablement la situation qui le veut, l’apocalypse qui rafistle les passions éventrées juste le temps qu’elle se calme. Rapprochés dans la folie et la destruction. Brûlants de vie quand la mort est juste au bout des doigts, perchée là haut et qui les observe de son oeil placide avant de faire son travail. La surprise associée à l’obtempération de Nikos est toujours palpable sous ses traits, elle qui s’attendait à devoir mobiliser des montagnes d’effort et subterfuges pour qu’il accepte se retrouve presque déçue. T’en occupes pas, c’est mon problème maintenant. Et chaque problème a sa solution. Celle du couteau est déjà toute trouvée dans l’esprit de Mila, qui tisse déjà les ficelles de son ultime mensonge pour les délivrer de la sentence. Rapidement, elle se mure dans un silence religieux en voyant Nikos réunir les outils pour délivrer le pêcheur par les flammes et l’immoler dans l’éternité. Elle ignore s’il s’agit du meilleur choix, pas du plus discret en tout cas mais qu’importe, toutes les preuves seront balayées par les cendres et le brasier rallumera peut-être cette flamme de vivacité qui s’épuise en toussotements au creux de sa cage thoracique. Elle se sent devenir froide, creuse. Atrocement décharnée et vidée de toute substance. L’oeil vide, elle observe les premiers soupirs du feu qui consume le cadavre, avant d’imiter Nikos en reculant. A sa phrase elle hésité vaguement, partagée entre l’envie de glisser sa main dans la sienne et de se perdre dans la vision hypnotique du brasier, et celle de lui accorder ce dernier adieu. Ce sont les premières effluves putrides qui lui emplissent les poumons qui achèvent sa réflexion alors que sa main effleure sa joue, abandonnant derrière une légère trace et sur la pulpe de ses doigts une couleur grisâtre. Reste pas trop longtemps. Inutile, elle le voit dans son regard perdu dans les limbes de son esprit. Ignore même si ses mots ont résonné dans son crâne tant il semble transcendé par la scène. Sans plus de cérémonie, elle rejoint le pickup et se laisse retomber mollement sur le siège passager. Les paupières qui enfin se soudent, mais sous la fine couche d’épiderme c’est toujours le mélange gracieux d’écarlate et d’orange flamboyant qui se mélangent pour ensevelir tout le reste. Le silence a un goût tout nouveau, à mesure que les palpitations de son coeur s’apaisent, et que les minutes défilent follement. Elle ignore combien de temps elle attends, visage déposé contre ses mains et l’impression tenace d’être coincée dans une boucle temporelle sans fin. Peut-être dix minutes, peut-être des heures, ou bien une éternité. Jusqu’à ce que le claquement de la portière s'extirpe de son état de semi-sommeil pour retrouver le visage de Nikos qui se glisse à ses côtés. On va chez moi, tous les deux. L’intonation est balancée avec plus d’aplomb qu’elle le pensait, ne laisse pas de place à la moindre négociation. Une nouvelle fois, Mila ne lui laisse pas le choix. Les vieilles rancoeurs sont bien loin, probablement brûlées en même temps que le corps et enterrées sous des épaisses couches de terre, et tout ce qu’elle désire c’est de garder sa présence contre la sienne le plus longtemps possible.
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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: Re: anatomy of a murder (milos)   anatomy of a murder (milos) EmptyVen 29 Juin - 3:17

Les flammes furibondes dansent avec toute la sensualité qu'on connait à la destruction, elles ondulent dans la nuit noire avec une assurance insolente. Comme si elles étaient au courant de la nature plus que sombre de celui qu'elles sont en train de réduire à l'état de poussière. L'odeur est forte mais ne semble pas aller jusqu'à son cerveau. L'odeur de chair qui crame ne le dérange pas. Ni l'idée qu'il puisse attirer l'attention de quelqu'un. Cette ville est bien trop paumée et inintéressante pour quelqu'un s'arrête à un feu de forêt sauvage. Toute la forêt pouvait bien prendre feu il en avait rien à foutre. Crescent était déjà à feu et à sang depuis des semaines. Il aimerait que tout disparaisse, que la ville soit rayée de la carte pour toujours. Le feu commence à se propager doucement mais sûrement. Purifiant et détruisant tout sur son passage. Hypnotisant. Il sent des gouttes de transpiration perler à la racine de ses cheveux et ses yeux devenir secs mais il ne parvient pas à regarder ailleurs pendant un long moment. Il sait que ce soir il a ouvert la porte aux démons qui vont le hanter toute sa pénible existence mais il sait que ça vaut le coup. Il pense aux bleus sur la nuque de Gemma, il pense à ce qu' a du ressentir Cece lorsqu'elle a comprit qu'elle allait mourir là dans cet entrepôt froide, la vingtaine à peine entamée, alors qu'elle n'avait rien vu de la vue. Il pense à la sensation du couteau qui était venu pénétré sa peau. C'est presque si il ne s'attend pas à ce que sa cicatrice ait disparu lorsque Fielder ne sera plus qu'un tas de reste. Des minutes passent encore, lorsqu'il est réduit plus qu'à un petit tas d'humanité, Nikos décide qu'il est temps de le rendre à la terre. Alors il creuse énergétiquement pendant un moment, combien de temps il n'en sait rien mais quand le trou est suffisant, il y verse ce qu'il reste du mec qui a foutu sa vie en l'air. Chaque coup de pelle qui vise à recouvrir le trou est plus thérapeutique que le dernier. Black-out total à ce moment-là. Lorsqu'il reprend ses esprits l'incendie n'est plus qu'un reste fumant, la terre fraîchement retournée a été grossièrement aplatie et il ouvre la portière du pick-up. Son visage est noir de cendre, ses cheveux légèrement blanchis par la cendre. Le regard dans le vide de l'autre côté du pare-brise, Mila qu'il avait presque oublié l'espace d'un instant et sa voix qui déchire à nouveau le silence. Chez elle ? Un ange passe. N'importe où sauf ici. Il met le contact, entame une marche arrière et zone out tout le reste du trajet. L'aube est là, les couleurs roses et oranges strient le ciel de Crescent. La logique voudrait que les premières esquisses du jour soit source de soulagement pour Nikos mais ce n'est pas le cas. Il sait que même lorsque le soleil sera à son point culminant dans le ciel, la nuit ne cessera de le dévorer à l'image d'un vautour obsédé par une charogne. C'est peut-être une partie lui qu'il a immolé ce soir, c'est peut-être un bout de son âme qu'il a enterré dans la terre noire. Il en sait rien mais le fait est que lorsque la lune de la nuit dernière a donné naissance à un autre homme que celui qu'il était avant de pénétrer dans la ruelle qui jouxte le Sinner. Alors qu'il conduit, sa main vient trouver celle de Mila, qui repose sur sa cuisse. Il sent son regard sur elle mais il n'ose pas la regarder. Ce serait trop pour lui. Il risquerait de lâcher le volant pour venir se planter dans le décor. Son contact est salvateur, plus qu'il ne l'aurait voulu. Sa main chaude le rappelle à la vie le temps d'un instant. Sa paume dans la sienne, ses doigts enlacés avec les siens, la route jusqu'à chez elle lui parait moins longue, et ce qu'il vient de faire moins douloureux. Pourtant lorsqu'ils arriveront chez elle et qu'elle passera sous la douche, il profitera de sa présence sous le jet d'eau chaude pour s'évaporer. Incapable de rester stoïque assis au pied de son lit alors qu'il sent encore l'odeur de la nuit et les mauvaises décisions. Il a besoin de partir. Immédiatement. Il a besoin de s'écarter de celle dont il a sûrement brisé la vie cette nuit avec ses conneries. Il réalise au moment où il s'installe derrière le volant du pick-up, qu'à présent où qu'il ira la sentence sera la même. Il aura envie d'être n'importe où sauf ici.
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