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 save me. (nevamh)

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MessageSujet: save me. (nevamh)   save me. (nevamh) EmptyVen 20 Oct - 9:44

ce soir, elle est bien, nevan. elle se perd dans ses mouvements de danse, s'oublie. elle y met son énergie, son âme. elle dévoile bien plus que sa peau parsemé de paillettes brillantes. ses yeux sont fermés, mais elle connaît l'endroit par cœur. elle le visualise toute seule. alors ça va. ce soir, elle ne montre pas ses yeux rougis. encore plus que d'habitude. ses cernes aussi, ils sont cachés. par une masse de maquillage. c'est pas trop son truc, à nev. mais elle n'a pas trop le choix. c'est mal vu, de bosser en ayant les marques de fatigue. donc elle le fait. elle suit les règles. de toute façon, si elle ne le fait pas, c'est dangereux. donc, elle danse. encore. et encore. d'un coup, elle entend quelqu'un gueuler plus fort que les autres. elle sort donc de son monde, ouvre ses yeux et pose son regard sur les troubles faits. froncement de sourcils. ils veulent quoi, ceux-là? elle continue ses lents déhanchements, puis finit par se baisser pour être à leur hauteur. elle les écoute, soupire. non. elle doit le répéter bien souvent, ce mot. non. désolé. mais ils insistent, elle stoppe ses mouvements. non, c'est non. pas la peine d'insister. ils veulent une danse privée. pour deux. elle comprend pas trop. puis elle n'a pas le choix, parce l'un l'empoigne de force, tandis que l'autre fait comme si tout ceci était normal. comme si le premier ne lui serrait pas la main avec une force inouïe. elle dit rien, elle grince des dents. bouche fermée. elle se retient. mais ça bouillonne, à l'intérieur. le feu lui monte au crâne. le sang pulse à grande vitesse. l'esprit s'échauffe. mais elle ne fait rien, à part les suivre. les autres, ils remarquent pas. y'a du monde, c'est bondé, alors ça passe inaperçu. ici, toutes les filles attirent le regard, alors on ne fait pas gaffe lorsque l'une d'elle disparaît. vu comme ça, ils vont juste dans une salle privative. pour un show privatif. rien de plus. elle l'espère, nevan. mais l'espoir est mort, par ici. y'a rien à espérer. pour elle, pour n'importe qui. c'est perdu d'avance. pourtant, elle le fait. intérieurement, comme si un esprit pouvait l'aider. triste blague. symphonie ironique. une fois à l'abri des regards, ces messieurs changent de visage. sourires lubriques. presque cruels. elle se demande ce qu'elle fout là, à ce moment. c'est pas possible. leurs mains se baladent, lui donnent la nausée. mais elle supporte. elle n'a pas le choix. sinon, elle en paiera le prix. fort. ils en paieront le prix. et ça, elle ne peut le permettre. elle risque gros. très. elle résiste encore. mais merde, ils sont deux. elle est seule. à leur merci. ça lui fout la rage. et elle reste concentré dessus. sur sa rage, pendant qu'ils la souillent. elle ne pleure pas, nevan. mais sa gorge lui fait mal. tout son être lui hurle d'ouvrir sa gueule, de se débattre. de se défendre. mais sa force, elle a disparue, là. elle est partie rejoindre sa dignité. sa fierté. elle étire son visage d'une moue de douleur à chaque coup. violent. brut. elle ne sait pas combien de temps ça dure, elle perd le fil. mais ils ont finis. heureusement pour elle, rapidement. lorsqu'ils repartent, ils sourient. lui balancent quelques billets. elle en veut pas. elle veut les brûler. mais elle les prend quand même. aucune dignité, on a dit. puis au bout d'un moment, elle repart aussi. elle a pas fini sa nuit. mais elle se rend aux vestiaires, se change. puis se barre. elle ne veut pas y retourner. pas ce soir. c'est mort. elle sort. vomit. le dégoût la tiraille. mais la rage la consume. tout aussi rapidement qu'elle consume sa clope. mais ça ne la calme pas pour autant. alors elle fume plus dur. un joint. peut-être que ça va la calmer, un minimum. mais non. ça ne fait rien. pas d'effet, l'herbe. pas ce soir. pas maintenant. là, elle veut complètement oublier. elle ne veut même plus être capable de penser. alors, elle continue sa route. elle prend le mauvais le chemin. elle va au mauvais endroit. le repère. des junkies. elle leur explique, qu'elle veut oublier. qu'elle a l'argent. sale. comme elle. puis ils lui proposent un paquet, qu'elle ne refuse pas. là, elle est déterminé. elle n'attend même pas. puis elle tape. durement. ça fait mal, elle le sent. mais elle s'en fout. puis elle repart. les remercie. merci, les gars. sur la route, elle titube. elle atteint tant bien que mal l'immeuble, puis l'ascenseur, puis l'appart. elle ouvre la porte dans un grand fracas, ne contrôlant plus tellement ses gestes.
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MessageSujet: Re: save me. (nevamh)   save me. (nevamh) EmptyVen 20 Oct - 17:29




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Neviamh

It’s like you’re screaming and no one can hear.


Il en est de ces corps qui dansent. Qui ondulent, brillants, sous les néons, les stroboscopes qui vomissent leurs couleurs fanées sur les silhouettes mortifères, qui caressent leur peau huilée dans un nuage de fumée qui camouflent et dessinent à la fois ces femmes diaphanes, perdues dans un océan de névroses. Soupirs et déhanchés, elles se tuent. Derniers souffles dans leurs éphémères agonies qui se répètent, inlassables, dès qu’elles redressent la tête et envoient valser leurs cheveux attachés par dessus leur nuque courbée. Pliées. Sous le joug d’un contrat qui les lient à la lie. Rouges comme les néons qui impriment leur péchés dans chaque recoin de leur peau, de leurs ombres, jusqu’aux paupières de ceux qui les observent, lèvres enroulées autour de la paille de leur boisson alcoolisée. La sueur qui coule le long de leur colonne vertébrale, leurs yeux qui pleurent, mais qui brillent, paillettes sous les projecteurs. Elles scintillent, les princesses déchues, du haut de leur trône de crasse, perdues aux tréfonds des boissons et des quartiers étiquetés. Puis, il y a Niamh, qui se détache d’elles. Corps échoué. Silhouette effacée qui s’écarte par ses mouvements timides dont en ressortent une sensualité enfantine. Elle n’a pas la confiance, pas l’assurance de ses congénères, elle se tasse, mais s’élance. Ses ports de bras, ses courbures et le creux de ses reins qui s’arquent dans les pluies de couleurs chaudes et froides qui se mélangent, mixture étrange, cocktail sur sa peau métisse. Ses lèvres se plissent, se courbent et ressortent, moue rouge, camouflées de maquillage, pour plaire à tous sauf à elle-même, proie des lanceurs de billets. Elle est courbe, ondes, creux des reins et fesses rebondies, poitrine généreuse, jumelle à ses partenaires danseuses. Identité, inidentité parmi la masse. Objet de désir. Dans son in-expérimentation.  Visage inconnu, nouveau, perdu derrière ses boucles noires qui lui collent au front, détachés, échappés de l’élastique qui était censé garder un minimum d’ordre sur ce corps qui se défait. Tout ce qu’elle s’était obstiné à planquer derrière des mailles et des armures sergés, les voilà qui se lancent et se dévoilent, à peine cachés derrière des soutien-gorges en dentelles ou latex, des mini-jupes qui se contentent d’une demi-fesse, dont les paillettes attirent tous les globes oculaires affamés des hommes aux bourses trop pleines, plantés sur leurs genoux, devant ces autels, comme attendant le messie. Prières indécentes. Ce sont des impures qui scintillent sous les yeux artificiels d’un Dieu qui les a oubliées. Elles soupirent, s’essoufflent devant leurs païens. Idoles de trop grand nombres. Idoles d’hommes aux mœurs légères qui ne voient en elles que des poupées qui s’élancent pour satisfaire tous leurs désirs, tant qu’ils se contentent d’imaginer plus que la barre de métal froid entre leurs cuisses brûlantes. Étoiles dans un ciel artificiel qui finissent par s’éteindre une à une, au rythme des néons qui clignotent. Néant. Fermeture. Allez-vous-en, porcs.  C’est la fin.
Niamh, épuisée, qui n’a que ses yeux pour pleurer ses admirateur aux iris rivés sur ses courbes un peu trop généreuses dont la nature l’a dotée. Elle s’éclipse, lune, dans l’obscurité des vestiaires. A son tour, attentive, à observer, chercher, trouver, sa pupille. Mais elle aussi, elle parcourt les courbes des corps de ces femmes auprès de qui son corps a transpiré de longues heures durant, à la recherche de sa jumelle, de son ombre. De sa moitié, de l’autre côté de son cœur, de celle qui lui permet de respirer parmi toute cette moiteur. Où est-elle, sa voisine, sa sœur ? Invisible. Disparue. Toujours sur scène ? Non. Évaporée. Échappée de son poste, désertée la barre de métal, esseulée au milieu du club muet, autour de laquelle s’agitent juste les balayeurs dans un dernier ballet bien moins sensuel. Où est-elle ? Envolée. Par delà la porte métallique qui claque derrière le passage de chacune de ces danseuses étoiles qui brillent dans les lueurs lubriques des clients aux péchés qui suintent par leurs porte-monnaies parfois trop peu gonflés.
Et c’est à son tour, Niamh, de s’échapper. De se sortir de ce carcan de sex-appeal, de libido qui ne lui collent pas aussi bien que ça à la peau. Ses courbes qui quittent les tenues suintantes et trempées pour venir se plonger dans le confort du coton et de la laine. Ses pieds qui se dés-harnachent de leurs sangles de cuirs roses pour s’étaler dans un carcan de toile bleutée. Baskets et jeans, pull en laine, cheveux domptés dans un chignon sans équilibre qui tend les bras vers le sol. Déséquilibre. Décoiffé. Qu’importe. La nuit est finie. Les rues se vident et dans un dernier soupir, vomissent les clients trop avinés vers les bouches des taxis ou les caniveaux. Les musiques lâchent un dernier cri, puis le silence.
Des pas, simplement, meurtrissent le néant en battant le pavé.
Sourd et muet, du plastique qui embrasse le béton discrètement. Le bout de ses pieds qui, un deux trois, dansent vers la chaleur du hall de l’immeuble où se trouve l’appartement que Niamh partage avec ses amis. Elle s’envole en s’écrasant, discrète, épouse des ombres et méandres des rues, prisonnière de leur sécurité. Camouflage dans son pull informe et son mom-jean qui lui tombe au-dessus des chevilles. Perdu le maquillage affriolant dans les lingettes d’invisibilité. Ses larges lèvres se perdent alors dans son visage poupin. Elle est enfant, égarée dans les ruelles, avant le retour de l’école, huit heure ce matin, des questions pleins la tête et des remords pleins les baskets.
Puis les hurlements sourds et muets. Les marches qu’elle avale, une par une. Quatre, cinq. La fatigue qui creuse alors ses joues quand elle pousse la porte de l’appartement. Pas de Teddie ce soir. Sauf surprise, il n’est pas là. Juste des vêtements abandonnés, preuves que d’autres sont passés par là avant elle, mais rien d’étonnant. Six, sept, huit. Elle ne sait plus trop combien ils sont, là, entre ces quelques murs. Âmes égarées qui, comme elle, cherchent un abri.
Mais là.
Ce ne sont pas n’importe quelles affaires. La porte a vomi avant son passage. Combien de temps ? Elle a dégueulé un ou deux corps qui a semé, Petit Poucet, son chemin jusqu’au salon. L’agonie lente d’une fin de nuit qui s’étend, trop longue, jusqu’aux premières heures du jour. Système à l’envers, quand la nuit devient le jour et le jour la nuit. Mais là. Paillettes et dentelles. Laine et coton qui s’étendent par terre. Larmes et cris qui se sont tus. Agonie. Agonie. Agonie. Le cœur de l’irlandaise qui se serre alors qu’elle s’avance à la lumière artificielle de son cellulaire. Cadavre empli de souffrance qui exulte, qui a interrompu sa course sur les genoux et les coudes en plein milieu du salon. Puis le froid qui, subitement gagné son cœur. La fatigue qui la quitte quand son sang ne fait qu’un tour et qu’elle se précipite sur la masse allongée sur le sol. Brune. Chevelure sombre étendue, au parfum suave et moite du Sinners. Loin de la blondeur pure de Jill, loin des sourires des garçons, Nevan. Princesse d’un îlot qui flotte, mais s’éloigne, inconscient, loin de la sécurité du rivage. Puis les hurlements qui s’agglutinent dans le poitrail de l’arménienne qui, trop nombreux s’y bloquent, bien qu’ils persistent à trouver un passage. C’est son corps à elle qui plonge, qui abîme ses genoux précieux contre le carrelage jamais trop nettoyé de la cuisine pour qu’elle récupère l’agonie entre ses bras. Que ses yeux grands ouverts par la panique viennent hurler, ses ongles s’agripper. Nevan. Dont les limites qui semblaient alors inexistantes se sont vues enfin atteintes. Impossible. Inconcevable. Intouchable la belle aux grands yeux bruns. Trop forte. Trop puissante pour les êtres de ce bas monde. Quelle inconscience a pu donc la frapper pour qu’elle vienne embrasser ainsi le sol, fébrile, dans une pâleur qui ferait jalouser les morts ?
Le deuil et la douleur parviennent alors à s’enfuir entre les lèvres de la toute jeune danseuse qui crie et secoue ce corps inerte, incapable de rien. Penser ? Pour quoi faire ? Ça s’enchaîne à toute vitesse devant ses yeux et derrière. Deux idées qui ne parviennent pas à se croiser, mais des mots qui se bousculent :

« - Nev’.. NEV’… NEVAN, je t’en supplie…. » Panique au bord des lèvres, terreur au creux des reins, les pupilles dilatées par l’extrême de ses émotions, elle tremble l’étoile. « Nevan, réponds-moi, Nevan … » Et elle hurle. Comme si elles étaient seules. Comme si sa voix ne pouvait porter jusqu’à aucune autre oreille. Comme si les murs l’avaient tue. Comme s’ils avaient avalé ses paroles et ses hurlements pour taire la scène qui se passait juste sous leurs yeux inquisiteurs. Les murs ont certainement des oreilles, mais pas des bouches et encore moins des médecins…

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MessageSujet: Re: save me. (nevamh)   save me. (nevamh) EmptyDim 22 Oct - 15:03

elle n'aurait pas dû. vraiment pas. mais elle n'en prend pas conscience. pas encore. elle rentre dans l'appart. fou un vacarme monstre, mais personne ne semble réagir. sûrement pas présents, en faite. les filles ne sont pas encore rentrées, apparemment. elle essaie de distinguer l'heure sur l'horloge du salon en plissant les yeux. mais incapable de lire, la gamine. en faite, actuellement, elle est capable de peu de chose, tout simplement. et pourtant, elle essaie. elle se dirige vers la cuisine, tente d'ouvrir les placards comme elle le peut. mais elle est trop petite, pour ces placards perchés trop haut. cuisine belle, mais mal faite. pourtant, nev, elle n'est pas si petite. 173 centimètres, quand même. alors elle essaie tant bien que mal, mais impossible. elle n'y arrive pas. la force quitte son corps au fur et à mesure que les secondes passent. elle ne prend même pas conscience que son esprit s'embrume, s'envole. comme si son âme même s'échappait. c'est dur, ce qu'elle a pris. en faite, elle ne sait pas exactement ce qu'elle a chopper. deux ou trois pilules. deux ou trois lignes. elle ne sait plus. tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle a fini par oublier la sensation. ce moment. ces animaux. là, elle n'y pense plus. elle ne pense plus à rien, du tout. et ça lui fait autant de bien que de mal. elle va le regretter, sûrement. s'en mordre les doigts. mais pas tout de suite. là, elle perd juste le peu de force qui lui reste. elle s'écroule. petit pantin désarticulé qui tombe au sol. aucune douleur, aucune sensation. rien. le néant. elle comprend pas trop, nev. elle se voit simplement s'approcher du sol à une vitesse fulgurante, pour y finir allongé. comme une morte. son cerveau ne répond plus de rien. elle veut bouger, mais n'y arrive plus. plus fort qu'elle. inerte. limites atteintes. elle veut pleurer, mais même ça, elle n'en est pas capable. putain. ses lèvres s'entrouvrent, puis s'referment aussitôt. à quoi bon tenter de sortir quelque chose? finalement, elle abdique. elle repense à la femme qu'elle aurait aimé avoir, connaître. un support maternelle, qui l'aurait guidé dans ses moments sombres. qui aurait pu faire d'elle quelqu'un d'autre. mais il n'en est rien. l'orpheline. pauvre enfant abandonnée, arraché à sa propre jumelle. ses yeux se ferment finalement, se retirent de la bataille aussi. à ce rythme, on pourrait même croire que son cœur en ferait de même. qui sait. elle ne sait pas ce qu'il se passe ensuite. elle entend juste la porte s'ouvrir, des pas feutrés sur le carrelage. elle veut crier à l'aide, mais tout est déconnecté. aucune distinction. niamh? teddie? oz? seth? jill? aucune idée. tout ce qu'elle arrive à comprendre, c'est que la personne s'écroule à ses côtés. puis elle comprend. de qui il s'agit. de son ombre, de sa moitié. personne d'autre n'aurait pu la découvrir ainsi. inconcevable. inconsciente, mais capable de la reconnaître parmi des milliers, cette odeur. cette voix. ça lui fait mal, à nev. elle l'entend hurler, elle la sent la prendre dans ses frêles bras. mais elle n'arrive à rien. même pas un signe. elle essaie de puiser dans son cerveau, un soupçon de force. rien qu'un petit. pour qu'elle sache. je suis là, ma ni. ça lui prend du temps, à la gosse. il lui faut endurer la souffrance de sa meilleure amie un moment avant qu'elle n'y arrive. comme un électrochoc. alors elle la trouve, la force. elle ouvre les yeux, complètement perdue. ne voit rien, mis à part la pénombre. elle distingue seulement la silhouette de sa coloc, collé à elle. sa chaleur la ramène sur terre, mais elle ne quitte pas son monde parallèle pour autant. mais de nouveau, elle réussit à faire autre chose. "ni..." voix rocailleuse, moche. petit son sortant d'une gorge trop serrée. trop sèche. c'est trop. elle est belle, la jeunesse.
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MessageSujet: Re: save me. (nevamh)   save me. (nevamh) EmptyMer 25 Oct - 15:03




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Neviamh

It’s like you’re screaming and no one can hear.



Dans son ventre, c’est le volcan. D’abord, ça a grondé, elle a senti que ça remontait en bloc. Serré. Que ça a tout bouché, que ça a fait des nœuds partout. Elle l’a senti s’arrêter dans sa gorge, là, juste à la sortie des poumons, goguenard, à la toiser, rire d’elle pour l’empêcher de respirer. Elle a senti son emprise sur tout son être. Les mains squelettiques mais puissantes qui s’enroulaient autour de sa gorge. Les lacérations de l’intérieur, ces griffes qui déchirent sa peau. La douleur. Intense, fulgurante.
La terreur.
La peur.
La panique suprême. Y a tout qui hurle, toutes les sonnettes d’alarme ont été tirées et il n’y a que sa voix pour sortir. Ses lèvres pour articuler des mots-paniques. Pour s’enquérir. Secouer. Pour partir à la recherche, chasse au trésor, d’une once de vie quelque part dans ce corps froid qui lui semble d’un coup tout petit. Elle lui caresse le visage, la garde contre elle comme elle aurait porté un nourrisson, fragile fragile silhouette, poupée de verre ou de porcelaine, toute fendillée. Y a sa main sur sa joue, ses doigts qui écartent ses cheveux collés à son front. Elle peut pas réfléchir Niamh. Impossible. Elle est morte, c’est ça ? Elle est morte Nevan ? Elle réagit pas. Pourquoi elle réagit pas ? Elle est où là-dedans ? Là-dessous ? Cachée? Prisonnière ? Oh Nevan, qu’as-tu fait ? Qu’est-ce qu’il s’est passé dans ta jolie tête ? Elle berce, Niamh. Elle se balance doucement, la tenant toujours fermement. Tu tomberas plus Nevan. Elle l’a ramenée. Récupérée, allongée sur ses genoux. Comme si elle lui maintenait la tête hors de l’eau. Comment on fait déjà ? Elle sait plus. Elle préfère la garder près d’elle. La réchauffer en ayant le mince espoir que ça suffira pour la réveiller. Au secours. Les secours. Attends. Elle peut plus bouger Niamh, elle peut pas la lâcher. Elle a la trouille. La trouille de la sentir plus froide la prochaine fois qu’elle posera ses doigts sur sa peau hâlée. La trouille de ne plus voir ce mouvement quasi imperceptible près de ses narines qui au moins témoigne qu’elle respire encore. Ou ce rythme muet de sa poitrine qui parfois se soulève. Inspirations lentes. Elle serre Niamh, elle serre fort contre elle. Puis y a ses larmes qui l’aveuglent, qui s’amassent dans ses paupières. Oh Nevan, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Y a pas de sang. C’est pas ça. Personne ne t’a attaquée. Personne ne t’a planté un couteau invisible, personne n’a troué ta peau d’une balle d’un calibre incertain. Pourquoi la pâleur et l’inerte ? Pourquoi l’absence de réaction ? Elle comprend pas Niamh. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Même appeler les secours, ça ne devient plus une évidence. Comment réfléchir ? Là? Maintenant ? Ce n’est pas possible. C’est purement impossible. Puis, elle peut pas la laisser là. Toute seule. Non. Elle peut pas la lâcher et pour récupérer son téléphone pour taper 911 sur le clavier. Et s’il se passait quelque chose ? T’façon, ils viendront pas. Elles sont dans les quartiers sud. Ils vont pas s’embêter à venir ici pour des gens qui auront pas de quoi payer, hein ? Essayer pourtant. Essaies, Niamh. Au travers des larmes et de la douleur, elle puise dans ses forces, elle trouve le moyen de bouger une jambe, d’être le moins brusque possible pour se dégager de sous Nevan, mais à peine eut-elle le temps de s’activer qu’elle sent. Elle s’arrête. Inspire. Un son. Un embryon de voix qui s’échappe d’entre les lèvres de sa moitié. Ça bondit dans la poitrine de Niamh, ça s’agite. Les sonnettes d’alarme se transforment en espoir et font tout autant de vacarme. Elle tressaute et tente de garder son calme. Alors, tremblante, sa main revient vers la joue de sa meilleure amie. Elle sourit, comme si elle pouvait la voir dans le noir. « Nevan, eh, Nevan… » d’une voix plus douce, qui s’éteint presque.« Nevan, tu restes avec moi, hein. Hein ? » Frénétique, elle lui caresse les cheveux, de longs filets de larmes silencieuses creusent les joues de l’irlandaise. Elle se veut douce. Rassurante. Mais la panique prend peut-être un peu le pas là-dessus. « Nevan, tout va bien se passer. Reste juste avec moi. »
La pénombre, la pénombre, pourquoi elle a pas allumé la lumière, Niamh ? Elle veut la voir. Elle veut voir ses yeux. Elle veut voir son visage. Elle veut voir ce qu’il se passe. Mais elle peut pas la laisser. Elle va pas l’allonger à nouveau sur le carrelage froid, c’est hors de question. Alors, elle se redresse. Elle la tient toujours dans ses bras, mais se dégage de sous elle. Prenant attention à sa tête, elle la tient sous le bras pour la faire glisser jusqu’au canapé. Elle a pas la force de la soulever, alors, elle l’adosse simplement contre le dossier du meuble, en position assise, que, forcément, Nevan ne parvient pas à tenir. Trop molle, trop souple, poupée de chiffon. Niamh jure entre ses dents et attrape comme elle peut les coussins, sur lesquels elle l’allonge. T’aurais pas pu tomber dans le canapé, Nev… ? Quand elle est installée dans son petit nid de fortune, Niamh peut s’écarter et court allumer la lumière et prendre son téléphone, puis elle revient vite au plus près de son amie. Elle lui prend la main et lui caresse à nouveau les cheveux. Nevan, je ne sais pas quoi faire, Nevan... Elle la voit, yeux absents mais injectés, rouges, teint farineux, à demi-morte.
« Je vais appeler les secours, Nevan, d’accord. Je reste là, je suis là. Ça va aller, tu vas t’en sortir, amour. »

La main toujours dans la sienne, doigts glissés entre les siens. Serre fort. De celle libre, elle se munit de son téléphone et tape les trois chiffres. Les tonalités retentissent. L’opératrice de l’autre côté de la ligne répond et Niamh se disperse, les mots franchissent la barrière de ses lèvres à toute vitesse, sous le joug de la panique. On lui demande de se calmer, mais c’est presque impossible. Malaise. Peur. Elle est tombée. Je sais pas. Je sais pas ce qu’elle a. Inconsciente ? Oui et non. Elle a parlé un peu, une syllabe. Vite. Vite, de l’aide. Vite. Au secours.
Au secours.

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MessageSujet: Re: save me. (nevamh)   save me. (nevamh) EmptyMer 15 Nov - 13:18

elle la sent, elle l'entend. elle ne la voit pas, mais devine sa détresse facilement. n'importe qui pourrait la sentir à des kilomètres. car elle est forte, puissante. la terreur s'empare de niamh, et nevan, elle le sent. elle se sent démunie, ne sachant pas comment faire pour rassurer sa meilleure amie. ça lui fout une haine pas possible, contre elle même, contre sa putain de connerie. pourquoi? pourquoi niamh doit-elle supporter ça ? elle ne le mérite pas, mais c'est trop tard. le mal est fait. mais elle reste hors de l'eau grâce au toucher, doux, de celle qui est devenue sa moitié en peu de temps. elle veut se sentir mieux, pouvoir se relever, mais la force ne fait plus parti d'elle à ce moment là. elle est à demie présente, seulement grâce à la brunette la tenant contre elle. le petit pantin arrive à sortir un espèce de son, pour lui montrer qu'elle est bien là, avec elle. qu'elle l'entend, la sent. mais sa gorge la fait atrocement souffrir, alors elle n'est pas capable de grand chose. pour autant, la belle semble l'entendre puisqu'elle réagit aussitôt, reposant ses doigts fins sur la joue glaciale de la droguée. droguée. elle avait franchie la ligne, celle qu'elle s'était pourtant promis de ne pas dépasser. trop loin, trop dur. comment les choses pouvaient-elle autant déraper, partir aussi loin? la voix de niamh retentit encore, fine couche d'espoir semblant teinté ses paroles. Son prénom est murmuré, telle une litanie. reste avec moi. nevan, ça la fait pleurer, ses larmes sortent finalement d'entre ses yeux, signe infime de vie. elle est là, mais elle ne sait plus rien faire, n'y arrive pas. trop dur. et elle se sent bouger, transporter par les bras fins, puis poser contre quelque chose. le canapé, peut-être. et d'un coup, le vide, la chaleur disparaît. alors, cette fois-ci, la panique s'empare d'elle. où va-t-elle? pourquoi l'abandonne-t-elle? puis d'une force sortie de nul part, elle réussit à ouvrir ses paupières, le temps que la brunette revienne vers elle. elle tombe sur sa détresse. seule, impuissante, penchée vers son espèce de cadavre. la lumière agresse ses yeux, mais elle n'est même pas capable de cligner des yeux, voulant à tout prix les garder ouverts. si elle les referme, elle ne pourra les ouvrir encore une fois. à la vue, atroce, de sa meilleure amie dans un tel état, quelque chose se réanime en elle. non, non, non, non. l'image lui brise le cœur, le déchire en quelques milliers de morceaux. elle ne sait plus quoi faire, la pauvre. elle le voit, au vue de ses tremblements, de ses paroles. mais lorsqu'elle évoque le fait de prévenir les secours, nevan se réveille. non. impossibe. inenvisageable. leurs doigts s'entremêlent, et elle essaie tant bien que mal de faire pression sur les siens, pour lui faire comprendre. mais quoi? que peut-elle comprendre rien qu'avec une petite pression? main au téléphone, la voix tremblotante, les sanglots prenant le dessus sur ses paroles incompréhensibles. la personne à l'autre bout du fil ne doit rien comprendre. et heureusement, car elle ne veut pas qu'il débarquent. non. elle ne veut pas avoir à leur expliquer ses douleurs internes. sa soirée catastrophiques. elle ne veut pas finir en prison pour consommation de stupéfiants. donc elle prononce de nouveau quelques mots. la voix rauque, grasse. moche. ''non... ni... pas... secours.'' des mots prononcés vaguement, comme si nev était un robot. mais des mots prononcés. puis, pour tenter de reprendre ses esprits, elle en lance de nouveau, espérant que niamh comprenne. ''de... l'air. frais. eau... eau.'' tout, mais pas les secours. personne. sauf elle.
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