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 fluorescent adolescent | sasha

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MessageSujet: fluorescent adolescent | sasha    fluorescent adolescent | sasha  EmptyJeu 31 Mai - 16:20

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✩✩✩
 it's always more beautiful through your eyes
sasha & nox

Besoin viscérale de silence. Bombe à retardement, le tic tac des battements de son cœur le rend sourd à tout le reste. Le monde est soudainement un écran blanc et il ne voit plus que ses envies tordues se mettre sur son chemin, qui le mène loin de chez lui, loin des murs peinturlurés de ses maux alors que la seule cage dans laquelle il est réellement enfermé, c’est sa putain de tête. Ça le ronge de plus en plus. Il devrait bien y faire quelque chose, régler les soucis affamés qui lui bouffent la conscience mais il a pas envie d’y faire face, gosse lâche et effrayé qui peine à se tenir debout rien que pour faire un pas devant l’autre. Il s’anesthésie le crâne à l’amour fou et à la poudreuse de qualités. Une vie de merde dans laquelle il se noie sans lâcher le bout de son sourire arrogant, une vague d’orgueil qui le rempli chaque fois un peu plus. Nox qui se fond dans la nuit, si bien, s’en habille de la tête au pied, du cuir de sa veste au jean déchiré qui le protège d’une brise qui peut faire frissonner. Il a tout le temps la peau glacée de toute façon, comme si son coeur pompait du sang venu des abysses de son âme, là où l’air est irrespirable, là où rien ne va jamais et où le Chaos est roi. C’est lui qui régit son existence pathétique, celle qu’il pense gérer avec brio. Des conneries, que des conneries. Sur le trottoir, il est une silhouette parmi d’autres, se détache pourtant du décor par son air toujours si crispé par une élégante froideur, ses pupilles palpant le monde avec indifférence. Prince infernal tournant dans une sphère mélancolique, sourd, aveugle, insensible au touché. Il est endormi, un coma qu’il savoure car si il finit par s’éveiller, il est bien trop conscient que ce sera sa Fin. La vraie. Comment on se remet de l’absence soudaine, de l’abîme qui reste au fond des yeux de sa mère, du mépris collant et nauséabond que lui crache toujours son père au visage, des sentiments tordus qui font de lui ce qu’il est. Un fou parmi d’autres fous. Il décolore un peu plus à chaque pas, à chaque pensées bouffantes.

Il suffoque. Il suffoque alors il entre dans le premier truc qui appelle l’absence de bruits. Quelques connards qui prennent des photos dans le lieu où les étoiles sont les reines. De belles reines argentées, scintillantes, cendres de planètes déjà mortes depuis des lustres. Ce ne sont que des souvenirs venu faire rêver le temps d’un instant. Il bouscule quelqu’un, serre les dents, ne s’excuse pas, le regard baissé vers le noir qui sert de sol, tournant vers la salle principale où il peut s’échouer sans avoir peur d’être dérangé. Il entend plus que sa respiration qui s’apaise peu à peu, après un coup de pression venu de nul part. Ca arrive trop souvent. Le masque se fendille perd de sa superbe et laisse aux yeux innocents le temps de percevoir tout ce qu’il cache si bien d’habitude. Une vulnérabilité qu’il aimerait s’arracher et brûler, brûler si bien que ça ne deviendra jamais des étoiles. Juste que ça disparaisse. C’est quelques secondes qui s’égrainent avant qu’il ne sente d’abord un parfum, qu’il ne reprenne pied avec le présent, celui qu’il cherche tout le temps à fuir. Mais ça finit toujours par le rattraper. Il cille, sa face levée vers un ciel qui l’angoisse plus qu’autre chose pour l’instant. Il penche rien qu’un peu la tête Nox, se rend compte de la présence qui est à quelques sièges de lui. Ses yeux habitués à l’obscurité rencontre un profil qu’il distingue trop mal dans le noir. C’est l’effluve qui vient lui effleurer le nez qui le pousse à continuer de la fixer, la silhouette. Les traits lui semble familier ou peut-être que ce n’est que lui et son besoin de voir quelque chose de connu qui déraillent. Son prénom effleure sa langue mais rien ne vient. Il ne l’appellera pas. Trop plein de fierté, de mal-être, d’amertume au fond du ventre pour dire quoi que ce soit. Pourtant, il a appris son parfum par cœur, il a fait rougir le gamin con et naïf qu’il était encore à douze ans, il a inspiré le photographe débile et son premier appareil encore rempli que de photos insignifiantes avant elle. Mais il doit se tromper. Confondre. Ses yeux restent pourtant collé aux courbes d’un visage qui s’allie à la noirceur de la pièce, au bleuté du ciel qui les recouvrent et il reste silencieux, les mains crispées, le souffle repartit en bordel à cause d’une illusion.  
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MessageSujet: Re: fluorescent adolescent | sasha    fluorescent adolescent | sasha  EmptyJeu 31 Mai - 17:35

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Nox & Sasha

Les planètes sont jolies ce soir, elles tournent autour de la demoiselle, ballet silencieux qui se jouent dans son esprit libre. Et le soleil est toujours là pourtant, les oiseaux chantent toujours aussi fort, mais les passants se pressent déjà à retrouver leur foyer. Mais la danseuse, dans son accoutrement de serveuse, la danseuse s’est égarée dans les rues pour venir se perdre au creux d’une galaxie artificielle le temps que le soleil s’endorme, le temps que la lune ne le remplace, brillante et pleine d’espoir à distribuer aux cœurs esseulés. Et Sasha est bien seule ce soir, Papa a élevé la voix à nouveau, montant d’un cran dans les insultes, ne retenant plus le venin, le poison d’une déception qu’elle n’avait plus entendu depuis quelques années. Alors Sasha est partie. Elle a claqué la porte de toute ses forces, tablier dans la main, larmes agglutinées dans la gorge. Sasha ne pleure pas, ça fait longtemps qu’elle ne pleure plus ; c’est comme les femmelettes, qu’il disait son vieux.

Elle connaît les planètes par coeur, le nom des étoiles sur le bout de ses doigts fins. Elle y allait souvent au planétarium, avant. Lorsque les gamines lui tiraient la langue avant de déguerpir sur leurs vélos pailletés, lorsqu’elle était encore l’alien de son quartier. Des doigts se pointent, des rires se font entendre, des mains se prennent, des familles, des couples, des vieux, des jeunes. Trop d’âmes qui viennent s’y perdre, au planétarium. Alors Sasha s’éloigne, elle virevolte presque, se faufile entre les corps de tout ces gens qu’elle n’a pas la patience de voir. Sang aux oreilles, elle étouffe. Cœur lourd, elle suffoque. C’est presque en courant qu’elle débarque dans la première des salles, la plus grande, la plus complète. Et pourtant, elle est vide. Mains contre la poitrine, souffle douloureux au bord des lèvres, larmes qui brûlent, invisible sur ses joues, Sasha fait son deuil des étoiles qui semblaient si lumineuse autrefois. A croire que tout brille un peu moins fort lorsqu’on est assez grand pour venir effleurer les carcasses électriques des installations rien qu’en levant le bras.

La demoiselle reste là, des cadavres de jeunesse dans le regard, fantômes étoilés qui s’accrochent tout de même. Elle soupire, aimerait s’envoler. Souhaiterait posséder le don d’invisibilité, et aller danser sur les anneaux d’un Jupiter mécanisé. Mais y’a comme cette sensation de brûlure qui vient percer les ailes imaginaires d’accrochées entre ses omoplates. Elle se retourne, violence dans le geste, un défi dans le regard presque, et se dirige vers ce gars qui semble la fixer. Et elle n’a pas envie Sasha, de prendre des pincettes, de fuir, de s’excuser auprès d’un inconnu qui semble mal luné. Mais les mots n’atteindront jamais ses lèvres, car c’est un énième fantôme du passé qu’elle retrouve au centre de la voie lactée. « Nox… ? » Interrogation dans la voix, le poing qui se desserre sur son côté, surprise contre la gorge, et un millier de souvenirs pour ensevelir son esprit. Le gamin à la caméra a bien changé, on dirait même qu’il est en train de se noyer là, au milieu d’un trop plein d’oxygène.
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MessageSujet: Re: fluorescent adolescent | sasha    fluorescent adolescent | sasha  EmptyJeu 31 Mai - 18:06

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sasha & nox

Le passé l’attrape entre ses doigts griffus, prend possession de sa tête et de son corps, plante ses fils de marionnettiste dans ses épaules pour le laisser figer et incapable de fuir. Le lâche emprisonné dans son propre corps, désorienté par la vision qu’il a à quelques mètres de lui. Ses yeux sont d’un océan pur, caresse le monde avec l’innocence d’une fille qui n’a pas côtoyé le sien de trop près. Il s’éprend de la vision qu’elle offre, sans savoir si il se perd totalement dans sa folie ou si c’est bien réel. Dur, âpre mais réel. Avec un de bonheur amer qui surplombe le tout. Il a l’envie de se lever brutalement, de sortir pour s’entailler le nez au poison, de respirer l’odeur de Rory à s’en donner la nausée ou d’entendre ses potes dire de la merde, le crâne rempli d’alcool. Oui, l’image le rassure un instant, l’aide à rester en place sur la terre ferme. Il a enterré le passé depuis longtemps, l’a foutu dans une malle où Pandore aurait sa place, incapable de la garder fermée visiblement. Ses mains scarifiées d’encre se crispent, se desserrent dans un manège nerveux qu’il oublie de refouler, fixant toujours ce profil qui le fait plonger vers un Nox qui arrivait encore à rire sans avoir mal d’être heureux. C’est beaucoup trop loin. Assez loin pour qu’il arrive pas à saisir tous les détails de ses souvenirs.

Plane dans l’atmosphère un calme précaire. C’est tout près de se casser la gueule, de s’éclater au sol et de former une flaque de sentiments jamais avoués. Ils sont partit depuis. L’amour naissant d’un gosse qui savait rien de l’univers et de sa galaxie, il capte à peine les reliefs de ses émotions périmées. Il a plus qu’une reine de glace dans les veines, une Nyx régnant sur son Enfer. Y’a plus de place pour les anges et leurs ailes qui flirtent avec les flammes. Il se relève, soudainement effervescent, arrive à ne pas trébucher alors qu’à la même second la vérité le gifle, un tsunami qui lui arrive en pleine gueule et l’empêche de respirer. La même pointe de défiance plantée dans les yeux, l’envie de parier avec le monde qu’elle réussira à tout vaincre, surtout cette société qui l’engonce toujours dans la mauvaise case. Sasha. Sasha est la fleur qu’on a plantée dans le béton et qu’on a essayé de faire devenir épineuse. Parfois, ça lui paraissait être un succès et d’autres fois, elle révélait la candeur et la grâce de l’étoile acrobate qui dormait en elle. Peut-être qu’il va gerber. Là, à ses pieds. Gerber sa colère ou la rancœur qu’il ne cesse de tourner vers lui.

Il va se barrer. Il est prêt à le faire, recule de plusieurs pas en détournant enfin ses yeux vides et cernés par toute la gloire qui lui pèse sur l’âme, l’excès qui s’affiche si bien jusqu’à ses fringues qu’il déteste voir effleuré, comme un précieux prince refusant de flirter avec la plèbe. Elle en fait d’ailleurs partie. Sasha, c’est la misère et les fissures au plafond, les ruelles sombres et délabrées, les poches trouées et l’incertitude. Tout ce qu’il s’obstine à haïr depuis des années, sans rechigner à cracher sur ceux qui n’ont pas plus de zéro sur leurs comptes en banque. Enfant formaté, bien éduqué au mépris de l’autre, de l'intolérance coulant dans ses veines. Puis sa voix perce tout, passe comme une balle bien tirée entre eux. La prochaine fois, sûrement qu’elle visera le cœur. Sa voix a peut-être changée, elle a d’autres connotations mais rien n’est certain. Il reste là, comme un con, l’un de ses pieds encore en amorce d’un recul, prêt pour la fuite. Dans un battement de paupières, il s’réveille, Replace la glace sur son visage trop pâle dans la nuit, sans même esquisser un sourire, hausse un sourcil, trop impérieux. “On s’connait ?” ça lui parait peu intelligent de jouer l’ignorant, de prendre le rôle de celui qui ne sait pas. Mais il a l’espoir naïf que ça va marcher, qu’elle se confondra en excuses, se détournera et le gommera de sa mémoire. Pour toutes les éternités qui existeront après. Ses pupilles glissent sur sa silhouette qu’il aperçoit à peine, la peau de son visage parfois pigmentée d’étoiles. Il espère que sa réponse lui fera mal, roi des connards, prince de l’arrogance. Il a l’espoir qu’elle comprenne qu’il est indifférent, qu’elle n’a jamais eu beaucoup de place au fond de son être mal façonné.
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MessageSujet: Re: fluorescent adolescent | sasha    fluorescent adolescent | sasha  EmptyLun 11 Juin - 8:39

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Nox & Sasha

Il semble perdu dans des abysses de souvenirs douloureux, il a le regard vide, il semble même pas entendre son nom qui sors des lèvres charnues de la belle. Ou bien il l’ignore, délibérément, il vient tourner un couteau enflammé dans une plaie jamais réellement refermée. Il recule aussi, comme s’il allait s’enfuir, fuir le passé, fuir les souvenirs étoilés qui se réveillent de leur sommeil trop long au milieu de toutes ses planètes artificielles.

Mais non. Il cesse de bouger. Temps suspendu, conscience que d’un coup, tout pourrait basculer. Peur au ventre, la demoiselle cesse de respirer à son tour, elle regrette déjà le prénom prononcé, hésite même a renchérir, à dire que non, qu’elle s’est trompée, qu’elle est désolée. Mais le silence est bien trop lourd contre ses cordes vocales qu’elle ouvre la bouche sans que rien n’en sorte. Impression d’avoir du plomb dans les talons, 3 ans de ressentiments et de choses à dire qui lui restent soudainement collé au fond de la gorge. Elle envisage de fuir à son tour, de passer son chemin sans attendre de réponse de la part du brun. Et pourtant. Pourtant la fierté l’en empêche un violent besoin de comprendre, de savoir pourquoi il a tout ruiné pourquoi d’un coup les sourires se sont effacés, les rencontres étalées sur le temps, pourquoi il a cessé de faire des apparitions dans sa petite vie si compliquée.

« On s’connaît ? » C’est comme une claque sur sa joue d’innocente, un violent coup de poing dans l’estomac, si violent qu’elle en sentirait presque le sang qui s’écoule le long de son menton et par reflex, parce qu’elle ne sait plus, elle a ses doigts fins qui viennent replacer une mèche brune, viennent vérifier à tâtons que la lèvre n’est pas ouverte, que son visage est immaculé. On s’connaît. Les mots résonnent, désintéressés, froids, glacés. Ils attrapent les beaux souvenirs de leur griffes, salissant une époque pas si lointaine que ça où Nox savait encore sourire. Un vrai, un grand, un sourire ensoleillé. Puis la violence se déplace, vient déloger l’espoir de son endroit préféré, vient engloutir les quelques sentiments d’amitié qui subsitent. Sasha se recule, le fixant toujours d’un œil surpris, incapable de comprendre ce qui est en train de se passer. Les excuses se bousculent déjà à l’orée de ses lèvres, mais encore une fois, la voix ne sortira jamais, son enchaîné aux cordes vocales par une rancoeur qui se soulève, une colère qui apparaît, qui se réveille une fois tous les bons sentiments avalés. Ca se répand en elle, véritable moisissure qu’elle ne peut contrôler.

L’instinct de la danseuse prend le dessus, et se ne sont que les enseignements d’un père qui reste. L’oiseau blessé se fait violence et fait quelques de plus, il ose s’approcher de son tortionnaire, défiant le regard à peine éclairé du brun torturé. « On s’connaît ? »elle ricane, répétant les mêmes mots, amertume défaisant les doux traits de son visage, laissant place à la furie qui jouent des poings un peu trop facilement. « T’es toujours aussi con sur les bords à ce que je vois. » Les mots qu’elle articule, qu’elle laisse flotter calmement mais durement. Pas la peine de crier, de faire une scène, malgré ce rejet qu’elle n’attendait pas.« J’sais qu’on a pas vécu grand-choses, toi et moi, mais je pensais bien que notre amitié quelconque voulait dire quelque chose pour toi. Que tu serais pas devenu un snobinard méprisant si un jour on venait à se recroiser. » Volonté de faire mal, d’attaquer là où les points sont le plus sensible. Et elle continue de s’approcher Sasha, parce qu’elle veut lui montrer à Nox, qu’elle n’a plus peur, qu’elle est encore plus décidée, encore plus déterminée qu’avant et que ça sera pas lui qui viendra la dompter.
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Dernière édition par Sasha Hawkins le Sam 28 Juil - 18:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: fluorescent adolescent | sasha    fluorescent adolescent | sasha  EmptySam 30 Juin - 20:29

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L’effet qu’ont ses mots se dessinent brutalement sur le visage de celle qui semble tout droit sortir de sa tête pour venir hanter son présent. Son visage de poupée aux yeux grands, si grands ouverts le sondent avant de le quitter, l’océan qu’elle a dans les yeux lui a toujours paru être un hâvre de paix. A cet instant, elle le lui enlève, comme pour recentrer des pensées dans lesquelles il vient sûrement de foutre le bordel. Quelques mots suffisent à saccager tout l’ordre intérieur qu’on a mit tant de temps à ranger, reste toujours de la poussière sur des souvenirs qu’on a pas envie de déterrer, des grains de sentiments laissés au coin de l’esprit qui sont bien mieux cachés dans l’ombre. Sa simple présence le rappelle à tout ce qu’il avait presque oublié. Tout ce qui était avant que son monde ne se déchire, il a voulu l’occulter, le mettre dans l’ombre, que ça se noie dans l’obscurité pour ne jamais en ressortir. Il hait tout ce qu’elle représente, se sent devenir malade, pâle, de toute l’entité dont elle est la maîtresse, une montagne de pensées et d’images en flash qui se bousculent avec l’instant. Il pense vaciller, il se retient en équilibre rien qu’à la force de son corps, sa tête est ailleurs, loin, à des années lumières de cet espace où un ciel plein d’étoiles les recouvrent.

Sasha reprend de sa superbe, il observe ses doigts replacer une mèche sombre derrière une oreille. Ce simple geste aurait pu faire chavirer le coeur du gosse un peu con et naïf qu’il était avant, ça l’aurait fait rougir, balbutier, tomber en arrière ou il aurait immortalisé ça d’un coup d’appareil photo. Il aurait voulu que ses yeux soit comme les prunelles de son appareil, qu’ils photographient chaque mouvements qu’elle entreprenait, chaque esquisses de sourires ou de moues boudeuses, peu importait. Cette seule pensée suffit à le conforter dans le fait qu’il n’a pas envie de la voir réapparaître, pas maintenant. Pas ici. Il ne gère rien, ni son existence, ni celle des autres qui l’entourent et qui coulent et à qui il tient pourtant. Elle lâche un rire, sec d’amertume qui lui fait serrer la mâchoire, douloureusement. Elle crache sa colère, sa frustration, sa déception, il en est conscient, peut presque effleurer du bout de ses doigts les épines de sa voix qu’elle lui lance en rafale. Il ne cille pas face à l’insulte mais ça suffit à lui faire reprendre un semblant de nonchalance, ses mains plongeant dans les poches de sa veste. Il n’hausse qu’un sourcil, attendant qu’elle gerbe tout son ressentiment, recule quand elle commence à avancer vers lui, il a l’ordre de lui dire d’arrêter contre ses lèvres closes mais ne dit rien, continue de reculer jusqu’à cesser de le faire, se fiche qu’elle bute contre lui et qu’un contact soit risqué. L’adolescent énamouré, aux sentiments à peine fleuris, est mort depuis longtemps.

De tout son corps gracile, elle lui montre la force qui l’habite, les yeux qu’elle n’a jamais baissé devant lui, peu importe si, à l’époque, il avait tendance à s’emporter trop vite. C’était rare. Aujourd’hui, il ne s’exprime plus que comme ça. Il la fixe, froid, faussement détaché “Non, à vrai dire je vois pas ce qu’on a partagé, toi et moi. Tu devrais me le rappeler vite fait, j’ai la mémoire courte en plus d’être con.” il est acide, un peu amer mais il l’a cherché. Lui sourire et lui proposer d’aller prendre un café lui aurait paru impossible. C’est trop gros. Elle ramène à une époque où il a sombré, sans dire pourquoi, elle n’a juste pas su le rattraper. Et elle, elle qui parlait de ses rêves de danseuse, de fouler le parquet de ses jolies pointes, de fendre l’air de mouvements aériens, il a eu peur de la voir lui échapper alors il s’est enfui de lui-même. “Toujours pas en France, à jouer à la catin en tutu dans un opéra ? Ca t’irais bien, je l’ai toujours pensé.” la langue pique juste là où il faut, incisive, contondante, malheureuse sans même qu’elle ne doive le percevoir. Il détourne enfin les yeux, les posent sur ce ciel qu’il aurait aimé observé en paix, sans un fantôme du passé devant lui avant de baisser de nouveau son regard sur elle, de s’avancer brutalement pour que leurs visages s’affrontent avec quelques centimètres de moins entre eux “Hm, oui, toujours aussi belle mais ...” il laisse planer un silence, faisant mine de chercher ses mots “J’ai pas l’habitude de m’attarder sur le passé, désolé.” il est faussement contrit, s’éloigne d’un pas, certain que le noir sera de nouveau spectateur du feu qu’il attise, jetant de l’essence sur le brasier qui hurle en elle.
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MessageSujet: Re: fluorescent adolescent | sasha    fluorescent adolescent | sasha  EmptySam 28 Juil - 19:11

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Nox & Sasha


Elle part seule. Sans prévenir, sans annonce, sans signe avant coureur. Et ça résonne. Résonne entre les étoiles, fait trembler les planètes, cache le silence dans un coin, gâche les commentaires discrets et automatisés de la pièce. Elle fait trembler les murs d’effroi et la lumière s’allumerait presque pour venir vérifier l’état des lieux. Écho qui ne s’éteint jamais, fissure dans un sablier imaginaire. Des paroi se retrouvent détruites, des liens coupés, des ponts brûlés. Tympans qui bourdonnent, ce son qui ne quitte pas la salle, cette brûlure dans mes phalanges, ce regret qui ne viendra jamais. Flammes qui dansent contre ses iris, reflet parfaites des miennes. Il n’a pas cillé. Main que je retire, aussi rapidement qu’elle s’est retrouvée projeté contre son visage. Une claque sans retenue, un coup pour lui faire ravaler son venin, pour lui rappeler que j’ai jamais eu peur de lui, qu’il n’a pas à jouer avec moi comme ça. Je me refuse à baisser les yeux, à lui montrer ne serait-ce qu’une émotion, qu’est-ce que ça peut lui foutre, qu’il m’ait blessé ? Les mots repassent en boucle, sa voix suintant de malice venimeuse, niant un passé, niant des rires et autres regards échangés. Niant une amitié, un lien, une relation. Quelque chose, je sais pas, un truc qui m’avait poussé à me lever, chaque matin, une motivation quelconque, un baume sur les blessures de la veille.

Quel con.

« T’en voudras une autre ou bien c’est bon, tu vas te la fermer ? » Menton relevé, poings serrés. Qu’il vienne, qu’il ose, qu’il se rapproche encore, qu’il fasse son cador à venir coller nos visages, qu’il vienne, je suis prête, je l’attends. « Je suis pas une de tes chiennes moi, j’en ai rien à battre de savoir comment tu me trouves, je suis pas ton jouet. » Ton calme, toujours aussi calme, même si le cœur tourne comme une bête enragée dans ma poitrine, même si la rage hurle au loin, même si les neurones s’emmêlent les uns aux autres, incapables de se rappeler comment ça fait, la sérénité. « T’es bien beau à vouloir jouer au donneur de leçon, Nox, toi aussi t’es toujours coincé dans ce trou. » Et j’imagine que la scène doit bien être ridicule pour ceux qui osent suivre le circuit de la visite, ceux qui franchissent la porte de la salle sans faire attention à la tension qui émane de l’entrée. Une gamine qui tient tête à un gars bien mieux battit qu’elle ne l’est. Au moins, on amusera la galerie.

« Puis tiens, ça te va bien de me parler de tutu, mais au moins j’ai un objectif. Tu vois, je suis pas née avec une cuillère dans la gueule moi, j’ai pas le privilège de pouvoir me reposer dessus. Mais tant mieux, au moins, je suis pas une incapable comme certains. » Soupir léger, l’envie soudaine de rire et de lui proposer d’oublier les quelques minutes écoulées. Oublier pour mieux repartir, se serrer la main, se prendre dans les bras, rire et peut-être même s’embrasser. Parler des escapades vers nos lieux de rencontres secrets et se rappeler des conneries inventées. J’en entends presque nos semelles qui résonnent contre l’asphalte des trottoirs. Pourtant, l’envie de sourire se fane aussi vite qu’elle ai pu éclore, une étoile se meurt dans le palpitant, un soleil qui s’éteint pour venir me prendre à la gorge. Sel qui se déverse de tout ses grains, sans retenue, sans hésitation. La rage cesse de remuer ses chaînes, elle laisse la tristesse venir vers elle, elle la laisse panser les plaies à vif de ses poignets enchaînés. Rassemblement de sentiments entre les neurones, les poings que je détends un peu, et je le fixe, lui. Ce nouveau Nox que je ne connais pas, que je ne reconnais plus. Des traits toujours aussi dur, figé dans du marbre éternel, une beauté singulière accompagné d’un esprit pas si con que ça. Alors, pourquoi ?

C’est au tour de ma voix de résonner parmi le ciel artificiel. Les mots se balancent entre les astres électroniques, vrillent de temps à autres, se jettent contre son visage impassible, se lancent vers lui, bras tendus, attendant avec impatience qu’il vienne stopper leur chute. « Pourquoi t’as tout gâché ? » Fissures qui s’écartent un peu encore, tremblement de terre grandeur nature qui se prépare, je n’aurais jamais pu prévoir que le revoir nous séparerai encore plus. « Pourquoi ? » Bras qui retombent le long de mon corps, sans jamais avoir quitté son regard, mains ouvertes, vulnérables. La rage pleure contre la tristesse dans un coin. Bien incapable de rester longtemps, submergée à chaque fois par ce même manque, cette même douleur de s'être faite déchirée sans raison, cette sensation d’avoir perdu un bout d’être sans avoir eu l’occasion de s’y préparer.  
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