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| Sujet: Electricity ~ Sasha Mer 30 Mai - 5:50 | |
| Sasha Hawkins (Such a beautiful mess intertwined and overrun) -- -- -- -- -- -- -- -- --
prénom et nom: Azalée Sasha Hawkins. Le premier vient de Maman, un prénom de fleur sur le bout de ses lèvres entachées de larmes. La féminité d’inscrite sur le front du nourrisson dès le premier souffle. Azalée. Le second vient de Papa et c’est celui qu’on a gardé, celui qui colle à la peau, celui qu’est inscrit sur les registres d’école. Sasha, mixité d’une poignée de lettre, Sasha, parce que ça sonne aussi gamin que fillette. âge et date de naissance: 20 années, une année de plus qui s’écoule à chaque automne qui passe. Elle est née au milieu des feuilles orangées sur les pavés. 25 Octobre, un soir de merde où même le ciel pleurait. lieu de naissance, origines: Crescent Heights, du mauvais côté de la ligne ferroviaire. Celle où les gens se tuent à la tâche pour espérer avoir à bouffer. La famille n’a jamais été pauvre à en pleurer, mais elle n’a jamais eu l’occasion de rouler sur l’or non plus. Modeste, fille d’un père ouvrier et d’une mère imaginaire. Les origines qu’elle n’ose pas demander, peur de venir déclencher l’ouragan de colère qui souvent sert de réponse face à ses points d’interrogation colorés. occupation: Serveuse à temps partiel dans un café au coin de sa rue, l’argent qu’elle récolte pour danser, pour s’acheter le silence des amies, les alibis de papier qui font bien lorsque Papa appelle pour vérifier. Lycéenne en galère, à répéter sa dernière année, l’école c’est pas pour elle, ça ne l’a jamais été. Mais le père a été clair, elle bougera pas tant qu’elle n’aura pas terminé sa scolarité au moins statut, orientation sexuelle: L’amour, elle n’y croit pas. Enfin, elle aimerait ne pas y croire. Faut dire qu'elle n’y a jamais goûté, et puis elle n’en voit pas l’intérêt. Elle a vu les dégâts sur son Papa, elle a vu les films et lu les bouquins. Elle sait que c’est pas pour elle, elle l’évite, en a peur presque. Et pourtant. Pourtant y’a cette partie rêveuse, curieuse qui se demande comment c’est, ce que ça fait. D’aimer. Puis elle ne saurai pas dire non plus qui la fait chavirer, les garçons ou les filles. Elle sait juste qu’elle les trouve beaux avec leur imperfections, c’est déjà un début. Alors elle attend, perdue dans ses nuages imaginaires elle attend que le cœur explose à la simple vue de quelqu’un. traits de caractère: Bornée, tenace, passionnée. Elle a une gueule de soleil lorsqu’un sourire pousse sur le coin de ses lèvres, mais c’est bien trop rare. Regard fermé, elle parle pas beaucoup, n’aime pas discuter des sentiments, du passé. De Maman. Aérienne lorsqu’elle se met à danser, personne différente une fois les notes de musiques envolées. Sasha c’est le jour et la nuit mélangé, une demoiselle capable de démonter le premier qui la cherchera d’un peu trop près. groupe: Stella
- Mon conte de fée:
Papa voulait un garçon, un gamin pour se chamailler, un rejeton à aimer d’un amour brutal, sans chichi et sans manière comme il le dit si bien le père. Il voulait quelqu’un à bousculer, quelqu’un sur qui gueuler. Un mec, un vrai. Il voulait lui montrer comment se raser, et c’est quoi les manières qu’il faut pour venir draguer les filles du quartier. Il voulait un gagnant, un qui sait jouer des poings, qui ferait pas parti des brutalisés au portail de l’école. Mais papa a eu une gamine, le bébé avait un bonnet blanc, orné de papillons rosé. Le bébé avait les lèvres délicates d’une pisseuse, d’une qu’il aimerait telle la prunelle de ses yeux sans pourtant démordre du fait que lui, il aurait aimé avoir un p’tit gars à élever.
Maman a pleuré en voyant sa progéniture, les hormones ont dit les médecins, le soulagement d’en avoir enfin terminé de tout ça a dit Papa. Maman est partie dès qu’elle a pu sortir de l’hôpital. Disparue du jour au lendemain en laissant au père une gamine qu’était née avec les mauvaises parties en bas. Mais c’est un homme bien, Papa. Il a prit son enfant entre ses grosses mains d’ouvriers, le guidant tant bien que mal dans cette existence où un fils ne lui avait pas été accordé. Il en a prit soin de sa gamine, il l’a choyé, lui a appris tout ce qu’il voulait partager avec ce fils imaginaire, la course, les règles de la vie, comment user ses poings sur la figure de quelqu’un, le bruit d’un moteur qu’allait clamser, un enseignement constant et nouveau à chaque nouvelle journée. Les outils de la boîte du garage étaient devenus jouets, les bobos et autre bricoles n’étaient que des blessures sur lesquelles souffler, les meubles un prétexte pour tout escalader, les vêtements de papa, rien qu’un autre déguisement à essayer. Maman est revenue plusieurs fois. Elle a essayé de voir son enfant, sa fille. Elle voulait. Elle a pleuré, beaucoup de fois, sans succès. Rien que des larmes de crocodiles, qu’il disait Papa.
Puis l’enfant a grandi.
Les questions sont apparues, une conscience plus douteuse aussi. Plus consciente quelque part. Les moqueries, les railleries, les questions, les regards dans la cour de récré. Les goûts ont changé, ce qui autrefois n’était que fierté et amusement s’est changé en honte intériorisée. Point d’interrogation gravé sur le bout de la langue, des pourquoi contre les cordes vocales, voilà que la fille parfaite questionnait les agissements des autres enfants. Elle savait bien, qu’elle était différente, qu’elle n’aimait pas jouer aux chevaux que elle, elle préférait les petits soldats que son papa lui avait donné, qu’elle voulait jouer à la guerre avec les garçons, comme elle avait toujours fait. Et plus les années se sont enchaînées, plus les questions étaient lourdes, plus ça lui pesait au cœur, de pas se sentir normale parmi la marée de fillettes dans la cour de récré. Alors, elle s’est mise à jouer, mise à s’approcher des autres. La sauvageonne qui se faisait renvoyer à coup de tirage de langue est devenue membre des cercles où on parlait garçons et promenade avec maman. Parce que les autres, elles en avaient une, de maman.
L’âge a continué de s'effacer, prenant année après année, une espèce de double vie a grandi au sein de son être aussi. C’était mécanique et leçon de catch à la maison contre un banc de cour de récré à regarder les garçons faire du foot à l’école. Et puis quelque chose s’est brisé, lorsque pour la première fois, son coeur a rebondit plus fort qu’à l’accoutumé. C’était un vendredi banal à l’école, un cours de sport où toutes les classes de l’école s’étaient rassemblées dans le gymnase. Elle avait quoi, 10 ans peut-être ? Un récital, qu’il avait annoncé le directeur, un spectacle de fin d’année. Et sa classe, elle danserait. Dès les premiers mouvements de la prof venue spécialement pour aider, la première note, elle est tombée d’un piédestal que son père lui avait façonné pour venir vibrer contre le plancher rainuré du vieux bâtiment scolaire. C’était comme une flamme d’allumée, une transe immédiate, un amour brut, pur, hypnotisée face à la grâce indescriptible de la dame qui démontrait ce qu’elle savait faire avant de commencer à enseigner. Elle se souvient de tout, Sasha, les muscles tendus, la beauté des gestes, la douleur retranscrite, les émotions sur un visage tirés par un chignon serré. Elle se souvient de cette première fois comme si c’était hier.
Et vous auriez dû la voir rentrer le soir chez elle, en courant, un sourire plus grand que le ciel sur le rebord des lèvres. Un vrai soleil ambulant. Un nouvel amour à partager avec son Papa, son beau Papa si aimant. Mais le père a tout brisé ce jour là, il a ricané, il avait bu, il avait mal, il venait de perdre un travail, il s’est moqué, a pris un marteau de plomb pour dégommer une à une les étoiles perdues dans le regard de sa fille adorée. Sa fille qu’il n’avait jamais voulu pour commencer. Il lui a dit tout les mots qu’il faudrait jamais leur dire, aux gamins de son propre sang. Il a fait couler les larmes sur les joues de son enfant, lui a fait taper du pied aussi, gueuler plus fort que lui, parce qu’elle savait bien qu’elle ne trouverait ce genre de sentiment qu’une fois dans sa vie, et elle était prête déjà à le protéger.
C’est une nouvelle forme de vie qui a alors commencé. Celle où les chaussures de danse étaient planquées sous une latte de parquet dans sa chambre, celle où des compromis on dû être fait entre père et fille parce que c’est qu’elle était, une fille. Une femme en devenir. Les billets pour le déjeuner étaient échangés contre des leçons anonymes, les muscles se sont épaissis, les jambes allongées, la grâce s’est accrochée sur la peau de la gamine qui grandissait. Et elle dansait, aussi souvent que possible, ravalant les joies et les peines que ça lui causait, prétendant toujours qu’une profession dans le milieu était bien loin de ses pensées, faisant bonne figure devant son papa, l’écoutant toujours aussi bien, se perdant parfois dans la musique pour venir brûler la colère d’un réflexion qu’il lui avait faite, pour venir écouler les larmes qu’un coup, censé la rendre plus forte, avait provoqué. Un caractère aussi trempé que son père, elle était encore plus bornée que lui, il le sait bien. Des étincelles constantes entre eux depuis ses quinze ans, frictions de deux morceaux de roches qui se ressemblent bien trop, sauf que là où l’un n’est que morceau de charbon, l’autre est diamant n’attendant que de pouvoir exploser loin de la suie noir qui l’environne. Alors elle danse, la gamine, elle court après un rêve trop pailleté, elle danse seule ou accompagnée, elle danse sans jamais s’arrêter.
Dernière édition par Sasha Hawkins le Jeu 31 Mai - 6:56, édité 1 fois |
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