ouragan (zica)

t'aurais sûrement du rester en place. t'aurais sûrement du regarder la scène et ne pas interagir, ne pas te lever pour la sortir de cette mauvaise passe. peut-être que comme ça, elle serait jamais revenue hanter te lieux, peut-être que comme ça elle aurait complètement disparu de ta vie et tu pourrais enfin retrouver un calme certain. mais non zian. non. tu t'es levé et tu t'es précipité pour faire dégager le type. tu l'aurais sûrement fait avec n'importe qui, c'est la réalité, mais là.. envers luca, ça montre quelque chose de plus, t'en as conscience. malheureusement, t'en as terriblement conscience. son regard qui tombe dans le tien. tu la revois, des jours en arrière, assis sur le bout de bureau, les jambes serrées autour de ta taille. un souvenir, rien de plus. un souvenir amer, puisque par la suite, elle est partie, si simplement, si rapidement. faut que tu partes, que tu la laisses mais tes pieds bougent pas. non. ils sont là, ancrés dans le sol, impossible de faire le moindre mouvement. t'as juste envie de fuir, le plus loin possible de ses yeux de biche et de son corps bien trop indécent pour être réel, pour être autorisé. une phrase, une question, un froncement de sourcil. tu secoues la tête. non. tu souffles. c'est rapide, fugace. pas méchant. pas haineux, juste un souffle, un murmure; tu aurais voulu le trouver tu l'aurais gardé, avec toi. un souvenir moins amer, peut-être, ou juste l'idée qu'elle ait pu l'oublier, exprès, pour revenir. avoir une raison de te revenir. viens, on va aller voir s'il est là-bas. tu rajoutes, sans savoir ce que tu cherches à faire, ce que tu veux faire, mais t'es déjà en train de sortir de la salle pour te précipiter vers ce petit bout de mur où il y a la porte. là où tu l'avais vu, la première fois, tu l'avais vu fouiner et t'avais voulu la détruire, en quelques sortes. t'avais voulu la connaître, savoir ce qu'elle préparait. la faire tomber, mais t'as bien peur d'avoir été touché pendant l'échange. tu tiens la porte, tu vois qu'elle t'a suivi, malgré tout. tu la laisses passer avant de lâcher la porte qui se referme toute seule. un battant et la musique qui est déjà bien moins forte. tu continues. la porte du bureau. tu entres, tu marches. tu t'appuies contre le mur, les bras croisés contre ton torse et tu la regarde. t'es revenue pour ton bracelet ? tu demandes, pas certain de vouloir la réponse.

T’es trop surprise pour que ton visage ne montre aucune expression. Immobile devant lui, il accepte de t’aider et tu pensais qu’il te dégagerait dans la foulée. C’était ce qu’il avait l’air de vouloir pourtant en partant du bar, en te laissant seule volontairement sans se retourner. Tu respires un peu à l’idée de le voir te répondre et te proposer d’aller « là-bas », consciente de savoir vers où il se dirige. Ce souvenir qui est toujours dans ton esprit depuis que tu es revenue ici et jamais tu n’avais pensé que t’enfuir avait été un mauvais choix. Erreur, quand tu y repenses, tu imagines ce qu’il aurait pu se passer en omettant bien volontiers le mauvais souvenir de la menace qui pesait sur toi. Alors tu le suis sans réfléchir, au pas comme une ombre séparée de quelques centimètres sans regarder ailleurs que la direction que vous prenez. Bien vite, tu retrouves tes marques, cette porte, l’ambiance tamisée et le son qui ne devient plus qu’un fond presque agréable. La porte se ferme et ça te rappelle tout. Le moindre détail concernant Zian. Le bureau, vos baisers et vos mains amourachées. La chaleur de son corps contre toi, perchée sur ce morceau de bois bougeant sous l’étreinte. Et enfin cette porte qui cogne et la fin. Tu te rappelles surtout qu’ici, c’est lui qui décide et régit ce lieu aux multiples vices. Tu ne sais toujours pas exactement son statut ni même les histoires scabreuses dont il fait partie, tant de mystères qui ne seront probablement jamais résolues suite à cette décision de partir loin de lui. C’est la peur qui t’animait chaque seconde et qui t’a poussé à franchir cette porte pour retrouver ta liberté. Tu te souviens avoir suffoquée le cœur battant et les jambes tremblantes en sortant dehors, et tu as imaginé qu’il ne s’agissait que de la peur qui se propageait. Mais peut-être que c’était bien plus profond que ça Luca et tu viens seulement de t’en rendre compte. Tout ça, ces sentiments survenues à cause de lui, tu ne maitrises rien et encore une fois te replonger dans l’abysse ne fait que rendre ta gorge plus sèche et tes doigts plus maladroits. Tu tentes d’esquiver son regard que tu meurs pourtant de retrouver, terrassée intérieurement par ce qu’il pourrait dire ou faire après avoir retrouvé ce fameux bracelet. Tu ne mens pas, tu l’as vraiment perdue. Mais cette espoir de le revoir, tu l’as tu jusqu’à maintenant. Tu cherches sans grande volonté dans la pièce pour retrouver ton objet, c’est à ce moment qu’il choisit de te reposer une question, la véritable raison de ta présence ici. C’est détourné et pourtant clair, t’es vraiment venu pour ton bracelet Luca ? Tu frissonnes, t’arrête un instant avant de te retourner vers lui en ouvrant les bras. Qu’est-ce que tu veux entendre Zian ? Tu baisses ta garde, l’émotion monte et finit par t’envahir. Ta voix tremble, tes yeux brillent et font baisser ta garde comme jamais. T’es aussi perdue que lui, ne pas répondre à sa question dévoile ton incapacité à poser des mots sur la situation. Tu veux que je te dise que je suis revenue pour toi ? Tu voudrais savoir si j’ai vraiment pensé à toi ou si je te mens depuis le début c’est ça ? Les mots sortent sans s’arrêter ça devient plus fort que toi et tes pensées. Tu avoues sans vraiment le faire et ça te fait marcher vers lui frénétiquement. Ça part dans tous les sens, l’alcool doit pas aider, mais tu finis par lâcher prise et retirer ce masque que tu gardais pour essayer de faire face.

les bras croisés, tu la regardes et tu attends quelque chose sans savoir quoi exactement. une question qui s'échappe, une question qui tombe là, sur le coin. pourquoi elle est là ? pourquoi elle fait ça ? qu'est-ce qu'elle cherche au juste ? tu ne sais pas bien. tu veux le savoir, c'est tout ce qui t'intéresse. t'as pas envie qu'elle fouille et t'as pas non plus envie qu'elle parte. un mélange de sentiments qui pourraient exploser à tout moment. comme sa réaction. comme son regard qui tombe et remonte. un changement d'expressions, un changement que tu scrutes. c'est puissant, c'est juste là. tu souffles, un peu, tu la vois s'approcher à mesure qu'elle te répond. des mots qui frappent, des mots qui s'égarent et foncent sur toi. contre toi. ce que tu veux entendre ? tu veux entendre bien des choses et en même temps.. tu ne veux pas les entendre. tu ne veux pas les voir. tu veux juste que ça tombe là et tu verras bien ce que tu en fais. elle continue. est-ce qu'elle a pensé à toi ? est-ce qu'elle te ment ? est-ce qu'elle est revenue vers toi pour te mentir ? pour toi ? pour rien ? pour quoi ? t'en sais rien. les bras toujours croisés, tu tentes de ne pas sombrer. tu les gardes bien serrés contre toi, pour ne pas faire un faux-pas, pour ne pas tomber contre elle, pour ne pas attraper ses hanches pour la ramener contre toi. tu mens ? tu reprends, simplement. sans bouger. impassible, comme toujours. ta marque de fabrique. ces sentiments que tu ne montres pas, que tu ne montres jamais. tu tentes en tout cas. tu les as suffisamment montré quand elle t'a troublé, quand elle était là, sur ce bureau. des choses qui se bousculent, tes doigts qui ont envie de retrouver sa peau, ton corps qui pourrait trembler.. pourquoi t'es partie luca. tu tentes, cette fois, une autre réponse, quelque chose d'autre. tu t'avances, finalement. peut-être un semblant de perte de contrôle quand tu vois son regard. ses yeux brillants et toutes es choses qu'elle dégage.. tes doigts qui fondent sous son manteau, tes doigts qui s'enfoncent à peine contre sa peau. c'est pas le même contact que ça a pu être dans le passé, quelques mètres plus loin.. est-ce que je te fais peur ? je t'ai fait peur ? tu rajoutes, cette fois. parce que tu ne vois que ça. il n'y a que ça qui expliquerait pourquoi elle est partie. elle n'a pas pu mentir quand elle t'embrassait, elle n'a pas pu mentir quand elle serrait ses jambes contre tes hanches.

T’aimerais encore avoir le courage de tricher pour te sortir de tes sentiments, ne pas avouer cette faiblesse qui te tiraille depuis que t’as posé une deuxième fois les pieds au sinners. Fallait que tu tombes sur lui la première fois, ça veut dire quoi ? Pourquoi ne pas te foutre à la porte dès qu’il avait senti que tu commençais à fouiner dans des affaires qui ne te regardais pas. Et il ose te demander finalement, reprends les mots que tu viens juste de lâcher dans un tourbillon complètement lunatique. Il insiste et tu lèves les yeux au ciel de peur qu’il ai mal compris. Non, je n’ai pas... menti, le mot ne sort pas et c’est lui qui finit par enchaîner. Tu t’arrêtes en sentant ses doigts se rapprocher, le souffle coupé à nouveau par la surprise du geste alors qu’il donne le prochain coup. La véritable question énoncée clairement à ton encontre. Tu ne peux plus tourner autour de cette question, enjoliver, parler pour ne rien dire. Il attends une réponse clair, nette et précise. Plus de balbutiements. Pourquoi t’es partie. Ces mots résonnent en toi et te font perdre le fil de ta pensée, pourtant la réponse est bien plus limpide qu’il n’y parait. Le voile tombe pour de bon, impossible de te raccrocher à quoi que ce soit de réel à ce moment là. Vous êtes trop rapprochés pour que tu réfléchisses à un nouveau plan pour échapper à l’événement. La réponse se répète dans ta tête avant qu’il ne jette le pavé. La peur. Une peur qui t’animait la première fois, comme si il avait lu dans tes pensées juste à l’instant. La vérité se voit dans tes yeux et pourtant tu ne recules pas, clouée devant lui pour mieux ressentir la teneur de tes mots. Oser avouer, c’est terrible pour toi Luca, surtout lorsqu’il s’agit d’une peur aussi incontrôlable que l’émotion qui s’infiltre chaque seconde dans ton épiderme à cause de sa présence. Je n’ai pas peur de toi... Comme pour s’en persuadée, t’aimerais avoir le courage de lui parler de cette honte concernant le sentiment qui s’installe bien trop profondément dans ta chair. Il manque quelque chose à ces mots que tu lui sort, mais impossible de les dévoiler. Alors tu préfères baisser les yeux un instant, effleurer l’intérieur de son bras en faisant descendre les tiens. Je suis là maintenant, c’est le principal. Tenter de l’en persuadé, noyer la vérité dans le désir qui s’anime en retrouvant sa proximité. C’est débordant de simplicité venant de ta part, mais va t’il le comprendre ainsi ? Ta main remonte et ose se poser sur son torse, tremblante. Je n’aurais jamais du partir. Tu avoues en redressant ton visage dans sa direction.

l'esprit au vif, sûrement comme l'organe qui pulse du sang dans ton organisme. tu sais pas quoi répondre, tu sais pas ce que tu attends, comme réponse. t'aimerais tout et rien. t'aimerais qu'elle parte et qu'elle reste en même temps. des contradictions qui s'accommodent mal, des contradictions qui laisseront une trace peu importe l'échappatoire finale. en attendant, tu t'avances vers elle, en attendant, tu t'approches et t'essaies de la comprendre, de la déchiffrer. quelque chose t'échappe. elle est revenue. oui. pour un bracelet. non. t'y crois pas. pas une seconde. elle ne serait pas partie en courant la fois dernière pour revenir aujourd'hui avec ce regard de biche et ces yeux de chats. non. autre chose. quoi ? t'en sais rien. tu demandes. elle a peur ? peut-être. elle tremble, t'en as l'impression en tout cas. ta main contre son menton, son regard que tu relèves pour qu'elle ne le blesse pas. ce besoin de lire dans ces prunelles une réponse qui te parviendra peut-être à un moment donné. tu ne sais juste pas encore quand, ni comment. elle réfute tes mots, elle réfute ta pensée, pourtant elle est encore là, toute tremblante. sa main qui dévie contre ton bras, qui frôle ta peau. des frissons qui se créaient tandis que t'es sur la pente glissante. t'attends la suite. quelque chose. elle n'a pas peur, mais quoi alors ? elle est bien partie. pour quoi ? à cause de quoi ? puis elle est revenue.. pour quoi encore ? elle ne devait pas revenir si elle partait ? est-ce qu'elle cherche simplement à t'énerver ? à te perdre ? à se confronter à toi ? ses doigts qui se glissent contre ton torse, un contact presque rassurant. ça ne devrait pourtant pas. mais c'est là, c'est le cas. un soupir quand elle remonte son regard dans le tien, quand elle te souffle une vérité si troublante. c'est glissant et tu sais plus comment t'accrocher. elle n'aurait pas dû. t'es d'accord. mais tu l'as fait. et tu devais pas revenir. et t'es revenue, pour quoi ? un bracelet ? pour me chercher ou me provoquer ? pour.. tu continues pas. t'oses pas. il y a quelque chose qui ne va pas. il y a quelque chose qui cloche, inévitablement. tu ne sais juste pas encore quoi. ta main glisse contre sa joue, caresse sa peau douce avant de venir dans sa chevelure brune. pourquoi est-ce que tu regrettes d'être partie ? tu rajoutes, dans un souffle, à peine audible, elle seule peut l'entendre.