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MessageSujet: forbidden grounds } tilem   forbidden grounds } tilem EmptyMer 6 Juin - 5:13


forbidden grounds
a little bit more is never enough
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tes doigts sur ma peau
l’ivresse qui m’enivre
si je dois faiblir
je veux que tu disparaisses

la sensation désagréable d’avoir une boule dans l’estomac et un poids dans la gorge qui grossit, salem s’impatiente. assise dans un bordel dont elle est la seule responsable, elle ne sourit pas. de l’autre côté du mur, la rumeur légère des activités d’andrea résonne comme une douce clameur de fond. ce genre de cliquetis infime qui, d’ordinaire, la berce, aujourd’hui l’insupporte. depuis quelques temps, son univers ne tourne pas rond. son centre de gravité se déplace lentement et orbite autour des paradis perdus de night falls.
elle ne le supporte pas.
ça ne lui ressemble pas.
elle ne s’y fait pas.
mauvaise humeur qui en dit long. fausse colère qui parle d’elle-même. c’est la débâcle sentimentale. avant tout ça, avant lui ; la vulnérabilité ne lui avait jamais été familière. elle ne pliait pas. maintenant, elle se surprend parfois prise de pensées parasites, de désirs anormaux, d’envie maladive d’un autre. c’est la passion pour la vie de l’être ordinaire bien trop vite transformée en poison, des fulminations contre le sort, des majeurs levés à ces quelques sentiments étrangers comme une malédiction qui la gangrène.

à cœur perdu
je te ferai la guerre


le pire de tout, c’est le manque. c’est très mal décrit dans les livres d’ethnologie, c’est le genre de trucs qu’on apprend pas même quand on sait lire entre les lignes. le manque, c’est comme un tout petit fantôme perché sur l’épaule. c’est comme un petit diable logé au creux de l’oreille et qui murmure toutes ces choses qu’on a pas envie d’entendre. salem en a déjà vaincu des démons : ceux qui se tapissent dans son miroir et derrière le néant de ses yeux. mais ce diable-là, il ne part pas. ce diable-là, il a un nom et un visage et il ne la ferme jamais, sa grande gueule. salem soupire.
autour d’elle, des vêtements qui s’empilent. elle cherche quelque chose. pathétique méthode de diversion, ça ne suffit pas à tromper l’esprit, même pas à le distraire. mais dans son déni, elle s’entête et devenue tempête, elle retourne la chambre. fixée sur l’idée d’un oubli, elle se prépare à partir, elle souffle d’agacement pour ce qu’elle s’apprête à provoquer. y’a bien quelque chose qu’est pas là, un petit truc qui lui manque, mais ça sert à rien de faire semblant, tout le monde sait que c’est pas un vêtement.

là où tombe la nuit
et l’habitude de tes draps


debout devant la porte, sa propre présence ici l’agace. night falls est un trou noir dans lequel on se retrouve inéluctablement happé. elle est la sombre lumière de cette ville-étoile et du sillon de sa clarté, on ne que s’éprendre. terrible, sauvage et enivrante, telle est la veuve noire qui surplombe crescent heights. dans son sein infernal, elle embrasse les pauvres, les miséreux, les criminels et l’enfer tout entier aussi. et puis tim, le roi de tout ce qui s’fait pire.
salem frappe.
une fois.
deux fois.
trois fois.
beaucoup trop fort. beaucoup trop longtemps. agressive d’entrée de jeu, contre sa propre idiotie elle est prête à monter la garde. la porte s’ouvre comme un portail sur la géhenne et tim apparaît dans l’encadrure. les yeux dans les yeux l’espace d’un instant. un millième de seconde à la volée et c’est tout ce qu’elle lui laisse. sans un bonjour, sans un mot gentil, salem s’invite à l’intérieur. elle se glisse contre le chambranle et du bout des doigts, sans doute plus que nécessaire, elle repousse le madder pour se laisser passer. le lieu est familier, le visage qui la regarde aussi. le sentiment qui l’accompagne n’est pas le bienvenu. « j’ai laissé une veste ici. je veux la récupérer. » effort de froideur, pas la moindre amabilité et pourtant c’est bien elle qu’est venu titiller un peu le diable, c’est bien elle qui a plié le genou en premier. « je la récupère et je m’en vais. j’ai pas envie de rester là. » elle détourne pas le regard quand elle lui ment. parée d’une frêle fierté pitoyable, elle se croit forte salem.
elle se croit intouchable, salem.
faudrait pas qu’on l’attrape, salem.
c’est qu’elle comprend pas ces choses là, salem.
alors elle les évite. voilà ce qu’elle fait, salem.
et comme pour montrer qu’elle s’en fout, qu’elle ne tient qu’à ce bout de tissu qu’elle invente, elle fait mine de commencer à chercher. elle regarde par-ci, elle regarde par-là elle regarde partout mais surtout pas vers lui. « tu vas m’aider ou tu vas rester planté là? j’ai pas que ça à faire. »

montre les crocs
surtout si t’as peur.


Dernière édition par Salem Lovecraft le Mer 6 Juin - 17:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: forbidden grounds } tilem   forbidden grounds } tilem EmptyMer 6 Juin - 13:38

Forbidden grounds

Le concept de rêve est clair pour un esprit éveillé. Mais y a aucun éveil pour le rêveur : pas de monde réel, pas de vision saine des choses. Ça doit être pour ça que j’ai l’impression tenace que l’cauchemar se termine jamais : j’suis un foutu rêveur.

J’claque la porte en furie, comme d’habitude. Le clebs de la voisine hurle en retour. Comme d’habitude. Je dégouline de transpiration ; les cheveux qui me collent au front et le tee-shirt à la peau. J’viens d’enquiller dix bornes pleine balle en essayant vainement de m’vider la tête. Depuis que le Sinners s’est trouvé réduit à l’état de cendres j’ai tout l’temps de vilaines pensées qui affleurent. J’voudrais pouvoir régler cette histoire à ma façon en cognant tout c’qui bouge. En éclatant des visages. En tuant l’responsable.
L’adrénaline me remplit le myocarde juste en m’imaginant tomber sur cet enfoiré de pyromane.
J’ai déjà des centaines de scénarios de tortures planifiés dans l’détail qui l’attendent.

Je souffle un bon coup et passe en trombe sous la douche. J’m’y éternise pas parce que c’est devenu un moment pénible : j’y suis seul avec moi-même. Et mes envies de meurtres. Et cette terrible sensation d’être à nouveau orphelin.
Le bar c’était pas que mon boulot. Pas que des heures de piquet à l’entrée ou des gueulantes contre les clients trop bourrés. Pas non plus que des filles à poil et des coups gratuits. C’était ma maison. Plus que ce minable deux pièces où j’zone comme un réfugié.

En sortant de la salle de bain je jette un coup d’œil circulaire au bordel sans nom qui constitue le paysage. Y a des papiers qui jonchent le sol accompagnés d’un nombre incalculable de mégots usagés et de cadavres de bouteilles. Sans parler des fringues qui semblent s’y être répandues au petit bonheur la chance.
J’m’avance sans conviction vers le canapé transformé en tranchée de guerre pour y choper un futal. J’hésite à enfiler le Tshirt juste en dessous mais y renonce rapidement en reniflant l’odeur qu’il dégage. Putain, faut vraiment que j’fasse quelque chose là.
Alors j’dégage juste l’espace qu’il faut afin d’y poser mes fesses et m’affale dans le divan.
Faut pas rêver : il est pas arrivé le jour où j’me motiverai à ramasser mes conneries.

La fumée soutenue de la weed m’enveloppe et vient former une brume persistante dans l’appart’. J’ai les yeux rivés au plafond depuis une demi-heure en attendant… quoi ? Qui ? Rien. Personne. Tout le gang est en deuil ou trop occupé à courir à droite à gauche pour s’enquérir de mes états d’âmes. J’ai bien essayé de joindre Jem mais il m’répond pas. Encore fourré en studio avec son connard de pote.
Faut que j’m’y fasse : j’suis seul.
Bref, j’fixe le vide – ou alors les fissures là-haut qui commencent à danser devant mes pupilles – quand des coups rapides sur le battant de ma porte me font sursauter. Je grogne en me levant, déjà en train de regretter l’amère tranquillité, et finis par ouvrir.
Ses yeux amochent les miens tandis qu’un pâle fantôme de sourire vient immédiatement s’exhiber sur mes lèvres.
C’est comme une étincelle.
Salem.

Elle déboule en reine. Pas de salutation ou de quelconque politesse, juste des constats terriblement banals. Délibérément ennuyeux. J’referme derrière elle presque avec douceur : le piège doit toujours être amorcé délicatement. Le ton que j’emploie en revanche est clairement hargneux, en écho au sien.
« Ouais, salut aussi. Tu sais qu’normalement les gens préviennent plutôt que d’s’incruster ? »
Je parle dans l’vide. Elle est déjà en train de retourner le chaos qui règne, comme si elle allait réussir à retrouver quoi que ce soit là-dedans. J’la regarde s’affairer avec sa silhouette de danseuse trop frêle et sa crinière coupée court. Chaque geste bourdonne d’exaspération contenue. De dédain violent. Sans parler des phrases mécaniques qu’elle me balance à la gueule.
Ça m’gonfle direct.
« Tu viens d’rentrer ici toute seule nan ? Donc t’as qu’à continuer sur ta lancée et t’démerder ma grande. »
Sale gosse jusqu’au bout des nerfs malmenés,  j’lui passe devant pour retrouver ma place sur le canap’. J’en profite pour l’effleurer en réduisant indécemment nos distances, juste le temps que son shampoing à la lavande me frappe les sinus.
L’cœur loupe un ou deux battements avant de repartir en galop forcené.
Merde.
« T’aurais pu oublier ta p’tite culotte. Là j’aurais p’t’être fait l’effort de t’aider. »
J’lance ça avec désinvolture, le joint tout nouvellement rougeoyant au bec et les pieds qui s’échouent sur la table basse en lui barrant le passage.



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MessageSujet: Re: forbidden grounds } tilem   forbidden grounds } tilem EmptyMer 6 Juin - 17:09


forbidden grounds
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il a l’audace de lui sourire et le pire c’est qu’elle aurait presque envie de lui rendre. c’est l’ombre d’un sentiment satisfait qui passe flottant sur son visage mais les paroles qui s’échappent de ses lèvres sont acerbes, parées d’inflexions d’aigreur miroir à celles de salem. elle ne le regarde pas quand il ouvre la bouche, feignant l’indifférence, déjà occupée à autre chose. pourtant, même cachée derrière son apathie, elle boit ses mots quoi qu’ils puissent raconter. elle se régale de sa voix ; celle du téléphone. la voix qu’elle a entendu des dizaines de fois avec de pouvoir de lui donner un corps. la voix d’un petit con au caractère de merde.
la voix de tim.
la voix de tim.
il se plaint de son arrivée à l’improviste, lui rappelle les règles basiques de savoir-vivre mais c’est rien de la salive gâchée. entre deux fringues sales jetées par terre et des mégots écartées, elle signe vaguement de la main son désintérêt. la normalité, la bienséance et toutes ces conneries, c’est déjà très peu pour salem. et pire encore si c’est pour faire bonne figure auprès de tim : plutôt crever.

pas envie de partir
mais j’veux surtout pas rester


elle sent ses yeux dans son dos qui la découpe d’un regard en acier. des yeux toujours plein d’une arrogance caractéristique, des yeux qui suintent l’insolence et la confiance en soi. des yeux qu’elles se stupéfait à apprécier par moment, mais qu’elle exècre aujourd’hui. sans grande surprise, il lui refuse son aide dans la recherche de sa convoitise imaginaire. d’une remarque impudente, il balaie la requête. « tu sers à rien. » c’est ce qu’elle marmonne pleine de venin pour le simple amour de la provoc. puis toujours sans vraiment lui prêter attention, salem devine l’expression à la fois agacée et hardi qu’il affiche probablement. ça ne fait qu’ajouter à sa mauvaise humeur. mais quand il se rapproche ; et quand il l’effleure, elle se sent faiblir dans sa colère. et même si ça ne dure qu’un instant, que le temps d’un battement de loupé juste là dans la poitrine entre les palpitations déraisonnées d’ce foutu cœur, ça suffit à la déstabiliser. juste un peu. juste assez. elle a pas vraiment l’habitude de c’genre de réactions : celles qu’ont les personnages à la télé ou ceux dans les livres. le genre d’émotions qui ne touchent que les gens normaux, ceux avec toutes les cases fonctionnelles dans leur tête ; qui ne touchaient que les gens normaux.

on m’disait que ça n’arrivait qu’aux autres

il se repose sur le meuble à demi-mort qui lui sert de canap’, un joint entre les lèvres, les pieds comme un barrage posés sur la table, grand prince de son royaume de poussière. le désordre ne le perturbe même pas, il y est comme dans son élément. et si on le regarde suffisamment longtemps, assis là comme un insouciant dans sa jungle, on en oublierait le bordel à chaque coin de chaque pièce, on en oublierait les lézardes sillonnant le plafond en formes abstraites uniques, on en oublierait le monde tout entier. enfin, quelqu’un d’autre peut-être, mais pas salem. hors de question de se faire prendre à ce jeu. « j’ai l’air d’être d’humeur pour tes conneries? » elle lâche ,véhémente, répondant à la remarque salace de tim. question piège sans doute, salem n’a jamais vraiment l’air d’humeur. caustique comme deuxième nature, elle ne montre les dents que pour mordre ; ne sourit que pour se moquer. alors quand il provoque, elle réplique coup sur coup et malgré son désir de rendre la pareille, de l’allumer à lui en brûler la peau, elle ne montre qu’un visage acariâtre. « pousse-toi. » elle dégage ses jambes qui la gênent pour passer de l’autre côté. elle ose un coup d’œil plus long en enjambant son corps et remarque juste alors qu’il ne porte pas de t-shirt. tout juste sorti de la douche, les cheveux encore un peu mouillés, il sent bon le savon. salem insiste trop longtemps dans son regard et se maudit pour son inattendu sursaut de désir. machinalement, elle se mordille l’intérieur de la lèvre inférieure ; geste qu’elle répète trop souvent pour qu’il ne devienne pas évident. levant les yeux au ciel, avide de détourner l’attention, elle prétend de nouveau s’affairer à autre chose. mais la recherche est vaine, l’appartement est bien trop bordélique. le désordre la dérange. elle s’en agace. « c’est dégueulasse ici. » qu’elle fulmine. et dans son élan, elle déloge la bâton de bonheur des lèvres de tim et l’écrase dans le premier cendrier présent. elle veut qu’il s’énerve, qu’il soit deux à se faire la guerre, que chaque insulte lui soit retournée. « ça t’arracherait la gueule de nettoyer de temps en temps? de toute façon maintenant que le sinner a brûlé, tu dois avoir suffisamment de temps libre pour passer le balai. » c’est tout de suite le sujet qui fâche. salem dépourvue de moyens face à l’inconnu, y’a que le poison pour se défendre. qu’il se mette en colère, qu’il hurle alors. d’une certaine façon un peu perverse, elle se plait à le voir criser, à le voir perdre sa nonchalance à cause d’elle.

je voudrai te dévorer à pleine dents.

« pourquoi t’es là d’abord? t’as pas des cendres à aller ramasser ? tu dois sûrement avoir mieux à faire que d’comater ici à regarder le plafond se fissurer. » appuyer là où ça fait mal dans un espoir de lui faire prendre la fuite. c’est pour mettre de l’ordre dans les choses, remettre le monde à l’endroit. avant, l’problème, c’était l’myocarde léthargique. maintenant l’problème, c’est l’myocarde qui panique. et c’est lassant d’osciller entre monstre et tendresse. l’un pour pas sombrer, l’autre pour pas le perdre. mais c’est le pari, le jeu qu’ils se sont lancés et salem est si mauvaise perdante.
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MessageSujet: Re: forbidden grounds } tilem   forbidden grounds } tilem EmptyMar 3 Juil - 9:58

Forbidden grounds
Salem & Tim
l'amour

Mais Salem ne connait pas de lois, surtout pas ici. C’est la grande prêtresse du sabbat qui continue à s’activer dans chaque recoin en espérant y dénicher ses frusques. Ça m’fait sourire autant que ça m’agace. La voir là, à danser dans l’bordel ambiant. Avec ses beaux yeux de biche qui m’balancent des éclairs. Sa voix si verglaçante qui s’échappe de sa jolie bouche ourlée.
Elle détonne.
Dérange mon habitat naturel.
De l’extérieur au milieu de ce salon merdique. De l’intérieur quand mon palpitant cogne un peu plus fort entre les côtes en savourant cette dureté qu’elle arbore, si peu banale chez les femmes.
C’est pour ça que j’l’aime presque bien Salem. Pas seulement à cause de sa silhouette déliée – même si elle me fait clairement fantasmer – ou de cette sensualité qu’elle exprime au travers du combiné en m’indiquant les urgences les plus proches un peu trop souvent.
C’est l’bug dans la matrice.
Ça doit être pour ça que je savoure jusqu’au choc quand elle entre en collision avec mes pattes qui l’empêchent d’avancer. Un bref éclair s’agite sous mon crâne. J’l’imagine avec seulement son éclat d’ivoire épidermique dans la pénombre malpropre de l’appart’. Tous les tissus au sol, et là, juste devant moi, rien d’autre qu’elle.

J’serre les dents en refoulant à peine le retroussement lubrique de mes lèvres. Salem me crispe. Salem me charme.
« J’avais pas remarqué… »
J’envoie un bâillement à la volée pour lui signifier mon ennui. J’ai jamais eu de mère sur le dos en me disant c’que j’avais à faire, et c’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Si elle est pas contente elle a qu’à foutre le camp.
Mes mâchoires se resserrent quand elle évoque le Sinner. C’est con, mais m’entendre balancer ça par une autre voix que la mienne me renvoie à une trop brusque réalité. Ça la regarde pas, c’est pas son monde, pas son business.
J’décide de rien laisser paraître, le ton toujours aussi nonchalant sans que le moindre tressaillement ne vienne l’érailler.
« Mais tu peux en profiter pour nettoyer s’tu veux, j’suppose que tu sais manier un aspirateur ? »
C’est complètement puéril. Et à dessein. Ça se profile doucement mais j’me dis que si elle se trouve là, alors que j’m’ennuyais ferme, c’est pour une bonne raison. Lui faire péter les plombs pourrait convenir en distraction.
J’me relève souplement pour venir me coller dans son dos.
« Tu l’as dit toi-même : j’suis pas foutu de ranger quoi que ce soit. Et si tu m’files un coup d’main j’veux bien te rendre service. »
Je précise pas la nature du service en question mais le sourire trouble qui m’étire les lèvres le signifie clairement. J’ai le bassin presque contre ses fesses et ses cheveux qui me chatouillent le nez. J’sais qu’elle est pas pour la proximité : c’est exactement pour ça que j’force son espace vital.
« ‘Puis avec un peu d’chance on va finir par retrouver ta veste. »
C’est chuchoté sur un air de connivence, comme une bonne blague alors que mon souffle s’échoue le long de sa nuque.
Compte à rebours lancé, j’suis persuadé qu’elle va pas tarder à vriller.


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MessageSujet: Re: forbidden grounds } tilem   forbidden grounds } tilem EmptyMer 4 Juil - 19:27


forbidden grounds
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malgré l’effort, il continue d’afficher insouciance et détachement sur son visage de voyou. beaucoup trop tim pour réagir autrement, la nonchalance détend ses traits, lui donnant l’air de n’avoir jamais connu ne serait-ce qu’un seul mauvais jour. de chaque remarque se voulant blessante ou au moins signifiante d’une quelconque façon, il se moque éperdument. l’impudicité remplace la colère qui devrait être sienne et sous l’œil assassin de salem, tim baille et tim s’ennuie. il se fait puéril, parle de laisser le fardeau de faire le ménage à celle qui justement s’en plaint et si l’intention est de piquer un agacement déjà évident, l’objectif est atteint. « je suis pas ta chienne et j’en ai rien à foutre de ton bordel. j’habites pas ici et de toute façon, dès que j’ai trouvé ce que je cherche, je m’en vais. » répète le, ça te feras y croire l’irritation d’une menteuse qui sait qu’elle ne trompe personne ou la simple exaspération au moindre mot qui s’échappe des lèvres de tim. il est cette impression de mort imminente lorsqu’on se noie et la bouffée d’air qui suit juste après ; la tentation aussi inexplicable qu’irrésistible de poser sa main sur un fer chaud et la brûlure qui l’accompagne ; le poison et l’antidote puis une dose de poison encore. il est tout ce qu’on désire autant qu’on le represse, tout ce qu’on rejette parce qu’on le veut tellement. sur son sillage, seulement le foutoir qu’il engendre au moindre battement de cil ; mais salem tient à l’ordre établi. salem n’a pas de place pour un chaos qui n’est pas le sien.

erreur 404 : anomalie système

et puis il se lève et son audace l’amène bien trop près. les corps qui s’effleurent, l’espace vital complètement envahi. ça lui plait pas à salem. elle aime pas qu’on l’accule, qu’on s’approche de trop près. les contacts vains ne sont que très peu pour elle et sa zone ne doit être occupée que si elle le demande – l’exige. elle ne veut pas qu’on la touche juste pour le plaisir de la sensation de sentir une autre peau contre la sienne. s’il faut qu’il y ait contact, elle veut qu’on la violente, qu’on la malmène, qu’on la serre trop fort ou alors pas assez. pas d’intérêt pour les caresses amoureuses et la douceur dans les doigts qui s’entrelacent. ce qui la fait couler entre les cuisses, c’est qu’on y aille fort puis qu’on la laisse pendante, languissante d’une suite. c’est le geste doux rendu brutal, agressif, animal. le retour à la primalité la plus bestiale, les griffes a la place des doigts, les crocs a la place des dents. dans le fond, c’est toujours une histoire de contrôle : l’envie de le perdre et de se subjuguer a plus sauvage que soi ou de le garder jalousement pour soi, d’être le meneur de jeu qui chevauche au-dessus. et si l’abandon a ses attraits parfois, avec tim, il n’en est rien. alors désireuse de prendre l’ascendant dans ce puéril duel du plus fier, elle se tourne, lui faisant face, refusant de lui offrir un peu plus de sa furie, tentant néanmoins et toujours de provoquer la sienne. tout à coup séductrice, surtout mante religieuse à tous les égards, elle plante son regard dans les yeux de tim, devinant la lubricité qui y brille et le rictus vicelard qui lui fend les lippes. « je suis désolée. c’est égoïste de ma part de me plaindre pour une veste perdue. » le miel de ses paroles lui collent encore aux dents mais le ton sonne faux, le traquenard se repère à des kilomètres. dans la bouche de salem, les excuses ont le gout de mensonges et de parjures, jamais sincères même quand elles le sont. elle se rapproche encore, s’emparant à son tour de tout l’espace personnel de tim, pas certaine que ça le dérange cependant. à travers son pull, ses seins se pressent contre son torse nu : l’attiser pour mieux lui faire perdre pieds. « alors que toi, tu viens de perdre ton job, j’ai même cru comprendre que t’y tenais quand même un peu au sinner. » la compassion est feinte. hissée sur la pointe des pieds, elle lui murmure chaque parole directement au creux de l’oreille comme un secret qui n’existent qu’entre eux. « on raconte que c’était un incendie criminel, en plus. ça veut dire qu’y’a un mec qui a pris son pied à regarder ta deuxième maison partir en fumée. imagine : les murs qui s’embrasent, les vitres qui explosent, les cendres de tous tes bons souvenirs là-bas étalés au pied de l’incendiaire. » le même sujet dans l’espoir de l’atteindre. cruelle, cruelle salem. ses mots susurrés comme une lettre d’amour, son corps qui se presse contre celui de tim. puis une main, baladeuse à l’excès, qui finit par se perdre contre le tissu de son jean, juste là où s’abrite le trésor. la séduction est livrée dans un cercueil. faut croire que la méchanceté, ça la fait vibrer. « qu’est-ce que ça te fait ? tu dois être super en colère. » si prompte à se lasser s’il ne s’énerve pas, si y’a rien qui va mal. car tim n’est jamais plus attrayant que quand il lui crache d’aller se faire foutre, quand il s’impatiente, quand il en a marre. la meilleure version de lui, c’est celle qui offre le pire.

cœur de plomb
écorche moi, je te jouis.

un baiser fugace qui s’égard et va trouver les lèvres de tim puis dans un souffle, elle ajoute « moi, je trouve pas que ce soit une grande perte. et puis toute cette merde qui brûle, j’aurai adoré être là pour regarder. » excitée par l’odeur du feu, elle jubile presque. le traditionnel sourire mauvais quand elle lève les yeux vers lui. l’envie de le torturer par vengeance à ce qu’il a fait sans s’en apercevoir. sentence pour le crime commis, impardonnable pour la cour qui le juge : prendre le myocarde, si froid mais toujours battant de salem, le prendre au bout d’une corde et l’attacher au sien.


Dernière édition par Salem Lovecraft le Jeu 5 Juil - 16:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: forbidden grounds } tilem   forbidden grounds } tilem EmptyJeu 5 Juil - 16:04

Forbidden grounds
Salem & Tim
big black hole

Sauf que la réaction attendue n’vient pas. J’imaginais les cris déchirants mettant à l’agonie ses cordes vocales. Certainement sa main osseuse contre ma joue ou même un coup de dents bien ajusté. Mais à la place elle se retourne en prenant son temps et réduit encore un peu plus le vide entre nous.
Un frisson familier me hérisse l’échine et j’me mets presque instantanément à avoir un début d’gaule lorsque sa poitrine et toutes ses formes minces se retrouvent blotties contre moi.
Fais gaffe Salem, le bigbang est pas loin.
Et ça m’gave. Ça m’gave de constater à quel point j’pense avec ma queue plus qu’autre chose quand elle est là alors que chaque syllabe qui sort d’entre ses dents ne m’fait qu’enrager davantage. J’ai l’habitude de la situation pourtant avec les gonzesses qui tentent de me provoquer. Mais j’ai toujours préféré le plaisir de la destruction à celui du désir. Normalement je les lacère du bout des lèvres et ça suffit à les mettre à bas. Et elle, avec ses allures poisons, c’est tout l’contraire qui s’produit. Elle cherche, appuie juste. Et j’comprends que c’est pas seulement pour me faire chier : c’est parce qu’elle veut voir le forcené que j’abrite. Y a aucune trace d’appréhension dans les yeux de Salem. Juste de l’envie frelatée.
J’la trouve magnifique enveloppée de cette agressivité mélancolique.
Au lieu d’vouloir l’éparpiller en miettes, j’voudrais la retenir encore un peu.

C’est pas l’plan prévu.

J’penche la tête vers la jeune femme pour lui faciliter la tâche. Chaque murmure distille un nouveau venin qui s’répand comme une brûlure. J’refais l’film au fur et à mesure de ce qu’elle décrit, jusqu’à ce que la fureur atteigne son paroxysme.
Au même moment ses doigts ne viennent qu’ajouter à la franche pression contre ma braguette. J’ferme les yeux une demi-seconde pendant que sa bouche s’appuie sur la mienne. Trop brièvement pour que j’y réponde.
A ce stade j’pourrais réduire en miettes le mobilier, tourner l’gaz et tout laisser exploser. M’faire renverser par une bagnole et y trouver mon pied. Ou cogner sur l’premier inconnu croisé pour lui faire payer… quoi ? Tout.

Je finis par rouvrir les paupières sur sa dernière phrase. Une poigne solide vient vivement lui enserrer la courbe de sa mâchoire. J’sens toutes les fibres qui en composent les tendons. Je presse encore. Mes jointures en blanchissent.
« Ta gueule. »
C’est rauque. Ça sort des tripes en grognement primaire comme le cri originel de l’homme.
Je l’accule contre le rebord du canapé défoncé, la contrains à s’y alanguir presque allongée, moi toujours au-dessus rivé au bas de son délicat visage. Mon regard marmoréen lâche pas le sien tout aussi malsain. Un vrai jeu de miroirs désastreux.
« Tu d’vrais pas dire des trucs pareils. Tu m’connais pas Salem. Tu sais pas… Tu sais pas c’que j’pourrais faire. »
C’est paroles sont une aberration. Ordinairement j’fais pas de mise en garde ; j’tape direct au cœur pour mettre l’adversaire hors jeu le plus vite possible. Pas d’indulgence ou de commisération, juste une haine efficace.
Alors comprenez bien qu’Salem devrait déjà gésir dans sa peine. Et pourtant c’est moi qui suis en train de m’fissurer. J’fais pas exprès.
« Et tu d’vrais pas non plus t’réjouir du malheur des autres. Y a un truc qui s’appelle le karma et qui revient comme un boomerang.»
J’en sais quelque chose.

J’suis divisé. Effroyablement tiraillé entre le bas de mon corps qui l’écrase et rêve seulement de lui arracher ses fringues jusqu’à ce ses joues d’ivoire rosissent enfin sous l’effet des endorphines. Puis y a cet autre partie d’moi qui souhaite juste lui fermer sa grande gueule en la détruisant, et pas métaphoriquement parlant.
« Tu cherches quoi ? »
En t’pointant comme ça chez moi, en foutant l’feu à tout c’que tu effleures du bout des cils. Pourquoi est-ce que tu t’obstines à venir m’ouvrir la cage thoracique pour en sortir le bout de palpitant fumant qui survit péniblement à l’intérieur ?
Autant laisser tomber. J’suis pas fait pour penser aux autres. Ou alors pour l’faire mal. Monté à l’envers depuis la naissance j’ai qu’une seule façon d’aimer : à la haine.


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MessageSujet: Re: forbidden grounds } tilem   forbidden grounds } tilem EmptySam 7 Juil - 19:46


forbidden grounds
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à force de jouer avec le feu
et de s’y brûler à chaque fois
on pourrait bien finir par s’en éprendre

et finalement, elle finit par avoir raison du prétendu détachement de tim. l’indifférence c’est le domaine de salem, le bain dans lequel elle est née. elle la connaît si bien qu’elle a même appris à la briser. et la fracture est splendide. une scission de l’intérieur qui resonne jusque dans le salon chaotique et termine sa course dans les doigts de tim qui viennent s’emparer sans douceur de la mâchoire de salem. il serre. fort. bien trop pour ne pas être pris au sérieux. mais ce n’est plus un jeu dorénavant. entre la sorcière et le mauvais garçon, qu’est-ce que c’est ? elle soutient le regard, pourtant tranchant à en saigner, qu’il lui lance. car elle l’adore. il est là comme elle voulait le voir : le désaxé qui succède à l’insouciant. avec sa main comme un étau sur le visage de salem, il lui fait mal. mais elle adore. le désastre était imminent depuis la seconde où elle a franchi la porte et peut-être même encore que le pire reste à venir. mais la catastrophe éclate en une pluie de confettis qui dissout et agonise et galvanise sur son passage. l’accueil de la pagaille provoquée avec tant de ferveur. la prise sur son visage semble s’alourdir avec chaque interminable seconde qui s’écoule. le temps s’étire vers l’infini avec une lenteur extraordinaire. mais salem ne supplie pas. elle ne se débat pas. au contraire, elle s’abandonne. la douleur est un plaisir qu’il faut être fou pour apprécier. et couchée là, dans une position de faiblesse, sur ce canapé qui frôle le glas, elle est tous genres de folie. et c’est sa faute à lui. avec ses airs de vaurien et le sang qui le sublime quand il coule de sa bouche. c’est de sa faute à lui. et puis il la met en garde. dans sa bouche, le prénom ″salem″ sonne comme tous les interdits. et c’est ceux-là même qu’elle veut si ardemment braver. ce qu’elle veut toucher du bout des doigts, c’est cette déraison de l’esprit qu’il s’efforce de cacher derrière des avertissements pourtant vains. car les ″attention!″ ne sont des invitations à tenter le diable et la réticence de tim abrite en elle la boite de pandore. un écrin fragile dans lequel dorment tous les maux du monde et c’est volontiers que salem force l’ouverture. « alors montre-moi, tim. de quoi t'as peur? de me faire mal? de m'effrayer? je te pensais pas si faible. » c’est presque une supplication, une exhortation au pire. lui ouvrir le ventre et regarder à l’intérieur. car s’il ne la laisse pas entrer de lui-même, où que soit ces dédales dans lesquelles elle rêve de se perdre ; de force, elle fera tomber tous ses murs. jamais elle n’avait souhaité se loger au creux d’un esprit autant que dans le sien. jamais non plus elle n’avait désirée disséquer quelqu’un de toutes pièces et de toutes parts avec tant de zèle.
jamais avant tim.
jamais avant tim.
oh, misère.

catharsis pour nos passions impures.

il mentionne le karma et salem en a presque envie de rire. le thème semble récurrent dans cette ville. à force de vivre si près des étoiles, les habitants ont fini par se persuader qu’elles peuvent vraiment influer sur leur vie. et peut-être ont-ils raison. elles tanguent, ces putains d’étoiles dans le ciel. elles chavirent sans aucune grâce et sur leur passage ne laissent que des cataclysmes stellaires d’ordre macrocosmique. tout finit toujours par tourner mal à crescent heights, c’est un fait. et c’est sans doute de leur faute à ces foutues lumières qui ne servent qu’à habiller le firmament nocturne. pas capables de guider droit alors forcément, les astres – les mauvais – finissent inlassablement par se percuter et alors ils ne restent d’eux que de la poussière et des cendres. peut-être que c’est ça le karma des gens d’ici : être condamné à sans cesse œuvrer pour sa propre fatalité dans le piège d’un destin tragique dicté par des étoiles tortionnaires. c’est la sentence de tous pour s’être si orgueilleusement enivré du ciel : continuer à le suivre dorénavant. où qu’il aille et quoiqu’il dise tout en sachant pertinemment qu’il n’est que cruauté. le karma, si on y croit, promet équilibre et justice mais sous les étoiles, ces notions semblent bien vite dérisoires. aussi, tout ce que salem sait avec certitude, c’est qu’il n’est rien qui puisse changer l’ardoise avec laquelle on nait. prédéterminé à la naissance à toutes les horribles choses que la vie nous prédestine. et aussi fort que l’on essaie de s’y soustraire, il n’est aucune personne que le karma ne rattrape pas. « de toute façon, je pense déjà avoir passé le point de non-retour niveau karma. » c’est ce qu’elle dit, bien peu impressionnée par la menace. si tout un chacun vient au monde avec sa fatalité comme une ombre ou une deuxième peau, indélébile et inchangeable, à quoi bon être moral ? tout le bien fait ne saurait racheté le mal qu’on était prédestiné à accomplir. ce n’est pas ma faute, mais celle du destin. de bien pitoyables excuses pour des sociopathes dans le genre de salem.

c’est toi mon mauvais karma.

un ange se pointe et finit par passer tandis que la question de tim resonne dans la tête de salem. elle entend son écho lui emplir l’esprit et se surprend confuse devant une telle simplicité. ce qu’elle cherche? comment pourrait-elle le savoir ? elle titube sur des terres inexplorées. un univers entier dans lequel elle n’avait jamais mis les pieds et qu’elle n’oserait même pas nommer. ce qu’elle sent et à son grand dam ressent n’est qu’étrangeté dans ses pensées. alors elle ne répond pas. pas tout de suite. et quand elle finit par parler, sa propre honnête la prend au dépourvu. « je sais pas. » la vérité parait bien faible lorsqu’elle n’est pas utilisée comme un outil de malice. mais elle est là, nue et frêle. elle ne sait pas. elle ne comprend pas, elle non plus. agir comme l’animal, féroce et agressive, c’est tout ce qu’elle peut – sait – faire face à l’inconnu. montrer les crocs, les canines et grogner et espérer le meilleur. « c’est plus fort que moi, à chaque fois que je te vois… » elle s’interrompt et le regarde. allongée sur le canapé, lui au-dessus, elle rive son regard au sien au risque de s’y perdre. elle ne sait rien du tout quand elle nage dans ces yeux là. « … j’ai envie de faire des ravages. je suppose que je dois aimer regarder les choses prendre feu autour de moi. » une confidence, peut-être. un aveu. le peu qu’elle saisit de sa misérable condition, elle le lui offre sur un plateau, le mettant presque au défi de le retourner contre elle. et dans un élan qu’elle contrôle à peine, elle tend les bras vers tim. ses mains se posent – sans virulence, avec tendresse même sur son visage – et du doigt, elle en dessine les contours. qu’il est beau, tim. avec ses traits tendus par la colère et les yeux féroces. qu’il est beau dans sa violence et même dans son calme. tout le temps. « pourquoi tu ne me détestes pas ? c’est presque un murmure qui s’échappe de ses lèvres. moins une question directe qu’une réflexion formulée à voix haute. car aux yeux de salem, l'affection sous toutes ses formes est un défaut majeur de l'être humain. aimer autrui va au-delà de toutes les règles d'auto-préservation, de toute rationalité. la haine et ses dérivés devraient venir bien plus naturellement aux hommes. alors pourquoi ne pas la haïr, elle ? la sorcière. corrosive au toucher. cette parade entre lui et elle n’a aucun sens. elle défie toute logique. le poison qu’ils se donnent est le poison qu’ils reçoivent et pourtant bien conscient de la toxicité qu’ils échangent, ils boivent leurs déboires odieux et pire encore : se retiennent quand ils menacent de prendre fin.
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MessageSujet: Re: forbidden grounds } tilem   forbidden grounds } tilem EmptyLun 9 Juil - 9:00

Forbidden grounds
Salem & Tim
avalanche

J’lui colle à la peau, les mains en étau. Elle m’apparaît fragile, presque intangible malgré le rythme de sa circulation sanguine qui me pulse sous les doigts.
Je persifle en essayant de détailler avec minutie ses expressions. Ses prunelles. Mais je n’y découvre qu’un gouffre, juste au bord duquel je me tiens en essayant de conserver l’équilibre.
Continue à battre des bras mon grand, t’arriveras p’t’être à t’en sortir.
J’préfèrerais qu’elle se rebiffe. Morde, griffe, crache pour me sortir de son périmètre. Ça m’éviterait d’être tenté. Parce que pour la première fois de ma vie j’veux vraiment refouler mes bas-instincts. J’risque de la briser en deux en voulant la toucher. La goûter. L’engloutir. Y planter les dents jusqu’à c’qu’elle ressemble plus qu’à un tas informe.

Mais Salem parle. Ou ronronne, ça dépend du point de vue.
Sous son palais les tonalités dures se mettent à adopter une certaine rondeur. Les termes en deviennent élégants. Terriblement séduisants, là, en train d’être caressés par sa langue.
J’entends un écho étrange dans ses mots. J’sais ce que c’est de vouloir tout détruire, et soi-même plus que n’importe quoi. D’être en confrontation avec la terre entière et tout l’temps. On est jamais rassasié, on cherche à se sentir vivant – même une fraction de seconde – dans le malheur et la douleur. Parce que si on est capable de ravaler sa peine et déguster sa propre souffrance on peut survivre à tout.
C’est bien l’problème.
Survivre. Quel intérêt si y a pas de point d’chute ?
Ça doit être pour ça que j’en cherche désespérément un au creux de ses cuisses.

J’frémis quand la jeune femme part en exploration de ma peau du bout des doigts. La rage est toujours là au fond des tripes, plus que jamais, à en crever la gueule ouverte. Mais je la laisse faire. En douceur, millimètre après millimètre et en y traçant des lignes corrosives. C’est comme si elle me tatouait avec une aiguille rouillée. Mes dents se serrent davantage, prêtes à exploser à l’instar de mon jean.
J’prends conscience de sa chaleur – beaucoup trop proche pour l’éviter – et de sa respiration qui lui soulève le ventre, la poitrine, en la plaquant un peu plus contre moi.
Et y a sa voix. Hypnotique qui débite une implacable vérité. L’évidence. En effet j’devrais être en train de la virer de ma piaule à coups de pieds et en la maudissant.
Forcément, c’est l’inverse qui s’produit.
« Mais j’te déteste. »
Juste constat scellé par la possession de ses lèvres. Sans douceur. Simplement le désir. Simplement pour dominer. Et profaner ses rêves.
Simplement parce que t’es pas foutu d’résister, connard.

Ma paume ne bouge presque pas de son nichoir. Tout juste appuie-t-elle un peu plus sur sa gorge tendre plutôt que sur sa bouche que j’explore avec une finesse teintée de sauvagerie. Ma main libre est déjà affairée à virer la moindre couche de tissu habilement. Des gestes rendus fluides par l’habitude.
J’me pose pas la question de savoir si elle est consentante ou non et je laisse l’instinct prendre le pas.
J’veux la découvrir sous tous les angles. C’est impérieux. Comme une grosse soif que vous devez étancher. Ou le besoin d’remplir vos poumons d’air quand vous restez trop longtemps sous la surface.
Non, c’est pire.
Parce que Salem est plus comme les désirs immuables et imperceptibles que vous vivez à chaque seconde. Le sang qui circule dans les veines par exemple. La division d’vos cellules. Les courants électriques qui vous traversent les neurones. Vous en avez pas conscience mais c’est là, tout l’temps. Insidieux et absolu.

J’crois que son Tshirt morfle dans la bataille si on s’fie au bruit des coutures qui craquent. Je continue pourtant le carnage en voulant au plus vite apposer mes paumes calleuses sur sa peau fine. M'y graver à coup d’étreintes et de lèvres.
Finalement je m’arrête, le temps de retrouver un semblant de souffle et la braque d’une œillade.
« T’peux encore te tirer. »
Si tu veux pas. De moi. De nous. Si tu veux pas signer un pacte totalement immoral et auquel il n’y aura pas de happy end. T’as l’droit de prendre la porte Salem et m’laisser là à agoniser dans la frustration. J’m’en remettrais tu seras pas la première.
Tout ça ne s’prononce pas, mais j'sais qu’elle l’entend.


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MessageSujet: Re: forbidden grounds } tilem   forbidden grounds } tilem EmptyLun 16 Juil - 22:12


forbidden grounds
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le monde c’est rien qu’eux deux, désormais. tout ce qui existe autour a disparu. deux statues de marbres au prise l’une avec l’autre : l’empereur fou, tel néron, mettant le feu à son entourage et son pareil féminin, ridicule sur son trône de cendre et réflexion d’un psyché qu’ils partagent mais n’avouent pas. les montées d’adrénaline retombent lentement : c’est de la poudre de craie que l’on efface du tableau noir et qui laisse après son départ une étrange sensation de pas grand-chose. la fête est finie. elle prend fin lorsque tim prononce les mots magiques. il confirme ce dont salem se doute déjà, ce que salem souhaite, mais aussi – dieu la garde de l’admettre – ce que salem redoute. il la déteste. elle sait qu’il ne ment pas. pas quand il la regarde avec ces yeux-là, prêt à la mordre, à la prendre toute entière et à lui briser les os. elle sait qu’il ne ment pas quand elle lit dans les jointures de ses mains calleuses qui blanchissent sur sa peau.
elle sait qu’il ne ment pas parce que c’est elle.
parce que c’est lui.
parce que c’est eux.
et pourtant… et pourtant, il la déteste. et elle sait qu’il ment. elle le sait quand il l’embrasse avec l’appétit de l’affamé, comme si elle était la dernière source de vivres sur terre. elle le sait quand il ne lui claque pas la porte au nez à chaque fois qu’elle se pointe en menaçant de faire tomber la pluie et gronder l’orage.
elle sait qu’il ment parce que c’est elle.
parce que c’est lui.
parce que c’est eux.
finalement, salem ne sait rien du tout. ignorante de toutes affaires du cœur, elle se dit que c’est pas plus mal qu’il la haïsse. mieux encore, c’est tout ce qu’elle désire. réagir à l’aversion, c’est simple. encaisser des coups ; c’est facile, agréable – extatique même. qu’il la abhorre et qu’elle s’en délecte. c’est ainsi que devraient aller les choses. c’est ainsi qu’elles iront, s’ils parviennent à les tenir leur putain de place dans cet univers, eux, les astres embrasés ; astres embrassés entrant sans cesse en collision délibérée et destructrice. en dehors de leurs orbites respectives, loin de l’arsenic dans leur traînée, c’est là qu’ils devraient être. toutefois, quand il prend ses lèvres comme il le fait maintenant, l’ardeur remplaçant la douceur, l’appétence brute et à vif d’un corps comme principal moteur ; quand sans qu’elle ait besoin d’ouvrir la bouche, il lui fait tout ce qu’elle demande, comment pourrait-elle penser qu’elle n’est pas exactement où elle se doit d’être ? juste là, au milieu du carnage, sous l’averse de mauvaises intentions, bientôt drache de pêchés.

après toi, le déluge

il la déshabille du regard mais surtout de ses doigts qui ont répétés ces mêmes gestes à tellement d’occasions par le passé. sur ce canapé, dans un lit ou l’autre, dans la douche, partout. un coup de rein pour toutes les fois où ils ont voulu s’arracher le visage au point de faire redescendre la vapeur dans leur seule interaction qui les tue pas lentement. et encore. même ça ne saurait rester vrai très longtemps. l’instant se prolonge et dure longtemps. juste salem au creux de la poigne de tim et son cœur qui frémit quand il la touche. et lorsqu’elle l’instant termine, elle en aurait presque envie de vomir. d’elle, de sa faiblesse, de l’irrégularité de ses battements par minute. ici, elle se sent beaucoup trop bien pour y rester. ça devrait pas se passer comme ça. elle devrait faire la morte à l’intérieur comme elle a toujours fait. ça devrait pas se passer comme ça. ça, c’est pire que tout. aussi, quand elle entend son t-shirt craquer, il en est un peu de même de sa volonté à supporter le manège qu’ils s’imposent. tim est partout sur elle, mais salem est partout ailleurs. l’esprit au vague, loin d’ici et bientôt son corps aussi. lasse. voilà ce qu’elle est. elle finit toujours par le devenir. lasse de l’impatience à voir le monde exploser et lorsqu’enfin elle obtient ce qu’elle veut, ce n’est que de l’abattement, déjà pensante à sa prochaine perversion. ou alors serait-ce juste de la pure et simple lâcheté ? un besoin de fuir quand le jeu n’en est plus un mais quelque chose de sérieux, dorénavant ; presque un contrat tacite entre deux parties qui savent très bien ce qu’elles encourent.
non.
pas de ça entre nous. ils le savent très bien. et de toute façon, la fête est finie. tim le dit lui-même, elle peut encore partir et elle ne se le laissera pas dire deux fois. entre deux baisers et dans un murmure « ça suffit. » elle repousse tim, sans l’agressivité du début, juste avec l’empressement de se défaire de lui, d’aller loin de son aura supernova qui lui empoisonne les pensées. « j’en ai marre. » elle le dit plus fort cette fois. pour le convaincre, lui. pour se convaincre, elle. libérée, elle se relève, à moitié nue et se rhabillant déjà. elle lui tourne le dos quand elle remet son pantalon et constate qu’elle ne repartira pas avec le t-shirt avec lequel elle était venue. soupire. de dépit, de fatigue, de tout. « je veux pas de toi, tim. » elle lui fait face pour lui mentir en le regardant droit dans les yeux. son regard se fait dur, ses paroles froides. versatile, elle qui auparavant se plaisait à l’allumer ne lui renvoit que de la glace. ça ne l’amuse plus si elle aussi s’y perd. « je te supportes pas et tu me supportes pas non plus. alors je sais pas ce qu’on essaie de faire, là. » mettre leur cœur à la dérive, déclencher la fin du monde, tenter l’impossible. « je voulais juste t’énerver un peu. pour m’amuser. mais là, ça me fait plus rire. » elle termine de s’habiller avec un pull à lui, qu’elle prend parmi le tas présent, sans demander, évidemment. parti remise pour le vêtement qu’il a cassé dans son élan, elle dira. elle le regarde encore un instant avant de tourner les talons et de se diriger vers la porte. sc’était son idée à elle. c’était ses provocations à elle. c’était son caprice à elle. et regardez-là comme elle fuit au premier signe de danger. c’est elle qui est venue à lui. et c’est elle qui part la première.
ce n’est pas comme ça que ça aurait dû se passer.
sur le pas de la porte, elle s’apprête enfin à partir. entre ses côtes, le palpitant s’agite encore de la sensation latente de tim contre sa peau. sans lui jeter un dernier coup d’œil, elle ajoute : « me refais pas ça, tim. » marmottement autant destiné au silence qu’à lui. un sous-entendu qui porte lourd tout son sens. ce qu’il lui a fait, irrémissible : lui donner l’envie de rester quand tout son mental lui hurlait de partir ; lui toucher le myocarde du bout des doigts, l’effleurer à peine et juste assez pour le faire démarrer au quart de tour.
ce n’est plus un jeu.
ça ne l’amuse plus.

la fête est finie.
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MessageSujet: Re: forbidden grounds } tilem   forbidden grounds } tilem EmptySam 21 Juil - 15:41

Forbidden grounds
Salem & Tim
ayayay

Les phrases qu’elle prononce me cueillent le système nerveux comme un poing s’écrase sur une mâchoire. C’est douloureux. Ca allume toutes les lumières sous mon crâne qui hurlent à l’incompréhension.
Je veux pas de toi.
Les mots sonnent creux. Vides de sens. J’ai pas rêvé, y a trente seconde elle était réceptive avec sa chair de poule inconvenante et ses soupirs à peine murmurés. Et la voilà en train de se saper à toute allure, comme s’il fallait pas que mon regard lui brûle l’épiderme plus longtemps.
Y a un drôle de bruit dans ma poitrine, ça m’fait penser à un verre qui se fissure. C’est incongru parce que dedans y a plus rien à casser depuis un bail.
« Tu mens. »
C’est plus fort que moi : faut que j’le clame à haute voix. Accompagné d’un sourire tordu – un peu fracassé par la colère qui s’en mêle, jamais très loin. J’sais pas contre qui j’suis le plus furieux entre elle et moi.
Sûrement moi pour être assez con à la prendre pour acquise et la cataloguer avec toutes les autres. Parce que de toute évidence c’est loin d’être le cas. Elle est différente, excessivement éreintante, délicieusement piquante. Salem c’est ma came. Une putain de dope. Et j’ai jamais été capable de résister à d’la dope.

J’la vois, en train d’enfiler c’qui lui tombe sous la main. Me retiens de lui arracher le pull, mon pull qu’elle ose se foutre sur le dos. La peau de Salem disparait sous les couches de tissus ; autant de batailles livrées inutiles. Autant que mon érection en train de m’pousser à bout. Autant que cette montée d’adrénaline que j’vais devoir évacuer en trouvant un sombre connard sur lequel me défouler.
Elle lance sa malédiction en un battement de cils. Des phrases concises, efficaces, prononcées d’une façon atone pour bien m’faire comprendre que rien ne l’atteint. La sale menteuse.
« C’est ça… Casse-toi et tire-toi loin. C’est pas la peine de refoutre les pieds ici. »
Salope. Salope salope. Elles sont toutes pareilles au final avec les mensonges à la bouche et les désillusions au coin des paupières. J’l’avais déjà vu venir avec ma génitrice, puis Jules, puis l’genre féminin entier. J’ai la haine. Terrible et corrosive, que j’ai jamais su contenir.
« La prochaine fois qu’on s’croise t’as intérêt à faire comme si tu m’connaissais pas. C’est clair ? T’iras chercher ailleurs pour t’faire tringler. »
Toutes les mêmes.
Et toi t’es toujours le même.
La porte claque à la façon d’un glas. J’reste comme un con, à moitié nu dans mon salon en train de fixer les murs. Sur les surfaces ça danse en lettres de feu. S. A. L. E. M.
J’la sens encore contre ma peau. Contre mes lèvres. Au creux des reins. C’est comme une vague qui naît et qui déferle sans s’arrêter. J’hurle sans voix, la bouche close. Et j’explose.
Ma cage thoracique vrombit à toute vitesse tandis que mes mains s’abattent sur les premiers objets qui subissent ma colère. Le bordel devient chaos au fur et à mesure que je m’applique à mettre en pièce le moindre mobilier qui me tombe sous la main. Les limites sont outrepassées, ignorées puis dissoutes. Une personne normale se recroquevillerait ou s’mettrait à chialer. Mais moi j’connais que la destruction. Alors j’fracasse avec minutie, sans penser à l’éventuel coup de fil des voisins concernant le tapage. Les échardes et débris de verres m’ouvrent de nouvelles entailles, à croire que j’suis incapable de garder un corps sain plus de deux jours d’affilés.
Grenade dégoupillée, éparpillée, j’finis par me rassoir à même le sol enivré par mes débordements. Et dans ma tête - se repassant toujours en boucle - les parties d’jambes en l’air avec la sorcière. Et en bruit de fond mon prénom murmuré comme un sortilège.




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