unsteady. (jo)

il sait où la trouver quand trop de temps se passe depuis qu’elle a ouvert la porte de son appartement à la volée. trop longtemps qu’il ne l’a pas vue, pas même entendue. et c’est bizarre, de sa part - très bizarre. et si cash est pas d’ordinaire celui qui irait prendre des nouvelles, pour jo il le fait, tout le temps. parce que sous la carcasse dure il s’inquiète. derrière le temps qui passe à une vitesse folle il se prend quand même à se dire qu’elle lui manque. jo comme une étendue de lui-même, la meilleure partie du duo. la plus perspicace, celle qui ira le plus loin. champion sur le ring, cash il s’en sort pas ailleurs, mise les billets qu’il vient tout juste de remporter, sait à peine bluffer. se frotter à des gars bien plus dangereux qu’il le s’ra jamais et passe ses soirées à courser. l’enfoiré sait pas vraiment comment s’y prendre, vit son existence à l’envers. y a rien dans le bon sens, avec cash, parce qu’il est pas doué, parce qu’il se perd dans les problèmes qu’il crée lui même plutôt que de suivre la seule lumière qui l’a toujours guidée. mais il est comme ça, cash, il se cogne à tous les murs avant de revenir la queue entre les pattes. plutôt mourir que de dire t’avais raison. alors c’est pas seulement pour elle qu’il y va, aujourd’hui, à la salle, mais il est bien content de la trouver à s’entraîner. y a le courant d’air apaisant qui l’entoure et il peut pas s’en empêcher de penser à la maison quand il voit jo. il s’avance jusqu’à elle, salue les quelques personnes qu’il rencontre sur son passage. j’cherche quelqu’un - une grande brune jamais contente, tu l’aurais pas vue ? paraît qu’elle met n’importe lequel de ces gars K.O. il s’adosse au mur de brique derrière lui pour lui faire face, voir son visage perdre la concentration quand elle s'apercevra dans son champ de vision. il a le sourire carnassier cash, toujours devant les filles mais encore plus devant jo, parce qu’il sait que ça l’agace. et il peut pas s’empêcher de titiller cash, de provoquer là où on ne l’attend plus depuis longtemps. un coup d’oeil sur sa silhouette, et la remarque lui brûle les lèvres. quoi que tu dois pas connaître, t’as l’air un peu ramollie. ça l’fait ricaner, cash, l’abruti qui ne s’arrête de jouer. y a le sac de sport qui tombe à ses pieds, ses gants qu’il enfile déjà comme un automatisme. et le regard de jo qui le martyrise déjà, ah y a vraiment que comme ça qu’il se sent à la maison, cash.

Comme une irrésistible besoin de vide, Jo tape dans le sac encore et encore jusqu’à ce qu’elle n’en n’ait plus la force. Le problème c’est qu’elle est robuste, elle s’est trop bien entraînée. Toutes ces années de rigueur et d’assiduité lui empêche de ressentir cette sensation de plénitude rapidement et ça l’emmerde encore plus. C’est comme chercher l’ivresse alors qu’on boit trop. Ouais, c’est semblable à l’ivresse ce qu’elle cherche : le vide, le sentiment de plénitude. Mais il ne vient pas, toujours pas, putain. Elle se tâte à provoquer une des nombreuses têtes de nœud qui peuplent la salle dans le but de la foutre K.O et enfin être libérée mais la délivrance semble inespérée. Tout le monde l’évite. Aujourd’hui ils veulent pas d’elle alors elle continue de taper dans son boudin, peut-être qu’il va finir par se décrocher et que ça sera suffisant comme victoire. Quand il ne reste pas grand-chose, on se contente de peu, paraît-il. On revoit ses ambitions à la baisse et ça aussi, ça l’emmerde bien Jo. Elle a pas l’habitude de le faire pour de bonnes raisons : le faire, c’est une forme d’échec et ça ne concorde pas avec sa philosophie de vie. Jo est une battante, une combattante même. Elle sent l’air changer, y a comme une vieille odeur dans le décor. Son organisme se met en alerte, c’est comme si elle pouvait le sentir, sa présence. Qu’est-ce que c’est con et c’est surtout son esprit qui cherche à l’embrouiller. Mais tout ça pour dire qu’avant même qu’il ouvre la bouche, elle sait qu’il est là. Cash. « j’cherche quelqu’un - une grande brune jamais contente, tu l’aurais pas vue ? paraît qu’elle met n’importe lequel de ces gars K.O. » Typique. Jo exprime rien, si ce n’est cet air contrarié qu’elle tient depuis qu’elle est là. Ça en ferait fuir plus d’un mais pas cet animal-là. Au fond, Jo elle est contente de le voir parce que Cash elle l’aime comme c’est pas permis mais c’est pas souvent que ça sort de sa bouche. Non ils sont pas dans le démonstratif tous les deux, en tout cas pas de cette manière. Eux pour se dire qu’ils s’aiment, ils préfèrent se cogner dessus. Elle essaye de rester concentré mais c’est pas facile avec Cash dans les parages. C’est un emmerdeur fini, il sait comment faire pour mettre la pagaille. « Quoi que tu dois pas connaître, t’as l’air un peu ramollie. » C’est plus fort qu’elle, elle s’arrête et elle s’en veut de lui faire ce cadeau mais en même temps, il la connaît tellement, il sait quoi faire pour la faire sortir de ces gonds. Et il enfile déjà ses gants parce que c’est ce qu’il vient chercher : la bagarre. « Casse-toi, j’suis pas d’humeur, laisse-moi. » Elle lui tourne le dos sans un regard de plus. Si c’est pas clair ça qu’elle veut pas se battre, pas avec lui. Ça serait bien trop facile de se servir de lui comme punching-ball. Elle l’a que trop fait par le passé. C’est une cible de choix. « Si tu veux te dépenser va donc te dénicher un copain… ou alors va trouver ta pouf. » Coup bas même pas déguisé de la part de Garcia, pas aussi efficace qu’un uppercut mais ça laisse tout de même des marques. Elle est mauvaise, c’est une Jo des mauvais jours, voyons voir comment Nichols va répliquer.

voir jo c’est s’attendre indéniablement à une dose grognon de la journée. et ça ne rate pas, à peine ouvre-t-il la bouche qu’il se fait incendier. il a du mal à se souvenir d’où a commencé cette vilaine habitude : de retour au lycée, dernière année, quand il se faisait une joie de pouvoir la narguer avec chaque jour une fille différente à son bras, ou bien peut-être que c’est comme ça que ça a commencé, cash et jo. un coup de gueule et un sourire sardonique. le début d’une amitié aussi forte que grinçante. il sait juste que ça l’irrite autant que ça l’amuse, peut-être aussi qu’il aime bien la chercher un peu, parfois. juste comme ça. par ennui ou par volonté de voir le monstre s’éveiller. c’est comme ça qu’il l’aime le plus jo, tous crocs sortis. à lui faire la morale et à lui faire tourner la tête. à frapper là où ça fait le plus mal. t’as tes règles ou quoi ? coup bas, ça l’fait sourire. il prend l’air interloqué, ça l’fait sourire. il a comme l’impression que ça va lui revenir en pleine gueule mais il peut pas s’en empêcher. c’est plus fort que lui, ça l’amuse, cash, l’éternel rictus emmerdeur qu’il cache parce qu’il tient trop à sa propre vie. elle lui tourne le dos, cogne un peu plus fort. touché. s’il gratte encore un peu, il est certain de pouvoir attirer son attention, il réussit toujours à l’avoir d’une façon ou d’une autre. elle rétorque, nouveau coup bas. déjà, ils ne s’en lassent pas. celui là a l’effet d’un crochet du droit en plein dans le bide, mais il s’départit pas d’son sourire pour autant. laquelle ? il joue au plus mâlin, à l’abruti qui ne comprend rien. et il encaisse le coup quand elle frappe le sac encore plus fort, c’est presque comme si elle le frappait lui finalement. elle l’a pas touché, mais il est presque sûr que c’est lui qu’elle imaginait. elle est visiblement pas de bonne humeur, jo, ou encore moins de bonne humeur que d’habitude. ça a le don de froncer la ride du lion, entre ses sourcils, la pointe d’inquiétude au fond du regard. il prend pas une seule seconde au sérieux sa demande de la laisser tranquille, parce que cash est collant quand il veut et que jo et cash, c’est ensemble que ça marche. jamais séparés. il lui fera pas le plaisir d’aller voir ailleurs, de fermer les yeux sur ses humeurs de bûcheron. il lui fera même cracher le morceau, si c’est ce qu’il faut. bon, on casse la gueule de qui ? en plein dans l’mille, il tourne pas autour du pot cash. il a pas le temps pour ça. et il connait jo trop bien pour passer volontairement ou non à côté.

Le coup des règles, un classique, typique même de la part de Cash. Juste parce qu’elle fait la gueule, il faudrait le mettre sur le compte des hormones. Pff, ça l’agace Jo. Avec des répliques comme ça, Cash il se parfait dans le cliché du pauvre type. Le mec viril, un peu brute et débile.  Certes c’est ce qu’il est (mais pas que) mais quelques fois c’est pas le bienvenu. Et il semble qu’il n’ait pas décidé d’arrêter aujourd’hui parce qu’à la remarque de Jo, monsieur retorque laquelle. C’est pas qu’elle l’apprécie sa pouf mais franchement c’est dégradant pour elle, même Jo, ça la choque. Ça doit être son côté féministe qui s’exprime. Comme quoi, il en rate pas une, Cash pour se montrer sous son meilleur jour. Elle préfère quand il est en mode nounours… Enfin cinq minutes. Après ça devient louche. Alors Jo continue de frapper dans son boudin, plus fort, encore plus fort jusqu’à ce qu’il se casse la gueule, bordel. Lâche, arrête de résister petit boudin, on sait très bien que tu finiras par craquer. « bon, on casse la gueule de qui ? » Même si c’est souvent un p’tit con Cash, avec des phrases comme ça, elle oublie pas que c’est un type bien. Ils se connaissent depuis tellement de temps c’est comme s’ils étaient un peu de la même famille. La famille tu la choisis pas, tu fais avec alors Jo elle doit faire avec son caractère de merde, son humour douteux et ses choix plus que mauvais en femme. Oui ça fait beaucoup à supporter… Jo soupire et arrête de taper pendant un instant. « Trop de personnes pour un seul bonhomme. » Range les mécaniques, ça servira à rien. On vous donne le sous-titre. Elle sait bien que Cash il a peur de personnes et qu’il sait très bien se servir de ses poings. Ça la fait chier de le dire mais il est meilleur qu’elle. En même temps, l’inverse aurait été étonnant et même inquiétant. Rendons ses lettres de noblesse au professionnel. « C’est juste un jour comme ça où tous les merdes accumulées décident de cogiter dans ta tête. Donc pas vraiment un jour de fête. » Ouais juste un jour pourri comme il en existe pleins dans la vie. Faut bien qu’elle alimente sa réputation de ronchonne sinon c’est plus une réputation. Et celle-là, elle la tient depuis le bac à sable donc elle veut pas la perdre.

c’était facile, trop facile, même pour toi cash. un coup bas digne d’un véritable petit con. mais qu’est-ce qu’il y peut lui, il adore emmerder jo. peut-être plus qu’il n’aime emmerder n’importe qui. jo, c’est sa proie favorite, sans doute parce qu’elle rétorque si bien. toujours au rendez-vous, il lui suffit d’un regard noir, d’un coup de poing pour afficher le sourire satisfait sur sa gueule d’abruti, pour lui rappeler aussi qu’il devrait pas la pousser autant. parce que jo a plus de force qu’elle n’en a l’air et il la voit assez s’entrainer à ses cotés pour savoir qu’elle ferait un adversaire plus que redoutable. c’est ça qu’il aime tout particulièrement, chez jo. elle le laisse frôler les limites tout en sachant qu’il pourrait se prendre une trempe s’il va trop loin. et il adore ça, l’idiot. jo, c’est l’adversaire de rêve, des boobs en prime. c’est bien trop sexy. dommage qu’elle soit si chiante, peut-être qu’il aurait tenté le coup, y a des années déjà. c’est pas c’qui m’arrête. il continue encore pourtant, roule des mécaniques, sait pas comprendre l’allusion. il a le sourire carnassier qu’il porte chaque fois qu’il triomphe, sur le ring ou dans un autre genre de défi. la vérité c’est qu’il sent bien que quelque chose la travaille et qu’il ose pas vraiment demander ce qu’il y a, parce que cash a le courage - ou l’idiotie - d’affronter trente gars à lui tout seul mais pas celui de faire face à des émotions. c’est bien pour ça qu’il est si bon à la boxe, pour ça qu jo l’est tout autant : y a beaucoup moins à affronter quand on tape du poing dans un sac de sable. on est pas obligés d’en parler. haussement d’épaules, il sait cash. ou plutôt il sait pas vraiment, il devine bien assez. en fait, ça l’arrange plutôt bien que jo s’attarde pas vraiment sur ce qui la dérange, il a jamais été à l’aise avec les conversations qu’il juge de meufs et il est ravi que jo lui ressemble sur ce point. tu peux toujours essayer d’me mettre à terre si tu veux. l’éclat de l’oeil malicieux, il désigne le ring derrière eux. les deux hommes y ont presque fini leur entraînement et il est certain qu’ils leur laisseraient volontiers la place. peut-être même qu’ils se feraient spectateurs - après tout, c’est pas tous les jours qu’une jolie fille monte sur le ring. enfin… si t’y arrives. le coup de grâce. une façon comme une autre d’oublier les soucis.

C’est vrai que Jo elle a un talent pour faire la gueule, comme si un sourire venait gâcher son visage. Non, elle ce qui va lui sied au teint c’est le regard noir, la mine fermée et les lèvres pincées. Limite quand elle sourit, c’est louche. C’est un peu caricatural et rassurez-vous nombreuses sont les occasions où elle sourit et même rit. Seulement il est vrai que ça reste minoritaire à quand elle fait la gueule. Chacun son truc sûrement. Ça fait partie intégrante de la carapace. « On est pas obligés d’en parler. » Voilà pourquoi Jo aime Cash. Il lâche l’affaire quand elle dit non. C’est pas le genre de personnes qui va user de tous les stratagèmes pour vous tirer les vers du nez et Jo fait de même avec lui… Enfin la plupart du temps. Faut bien que des fois, elle creuse sinon ce bougre ne s’ouvrirait jamais à personne mais le reste du temps, pas de discussion gênante et trop personnelle. Jo aime penser que leur amitié est simple et facile. Pas au sens péjoratif, non bien au contraire. Elle veut dire par-là que ce n’est pas une relation prise de tête, où il faut réfléchir à quoi dire ou faire pour ne pas froisser l’autre, faire attention aux apparences, etc. Non Jo avec Cash, elle s’en fout d’être dégueulasse, vulgaire et pas délicate parce que Cash il s’en fout aussi même s’il la taquine parfois. La preuve ultime étant qu’ils se cognent dessus et qu’ils adorent ça. De vrais gosses ces deux-là. « Tu peux toujours essayer d’me mettre à terre si tu veux. » Voilà qui lui paraît être un défi tout à fait réalisable. C’est pas parce qu’il pèse quatre-vingt-dix kilos – à peu près – qu’elle arrivera pas à le mettre à terre. Elle l’a déjà fait, elle y arrivera encore après. Et puis c’est dit avec tellement de malice que ça lui fait du bien. Là encore, pas de prise de tête que du fun. Ça lui ferait pas de mal de s’amuser et si elle pouvait avoir l’ascendant sur lui ça n’en serait que meilleur. Certainement pas une journée perdue ! « Enfin… si t’y arrives. » Il ose, la provoquer ! Il manque pas d’air et il a pas peur des risques, on peut le lui reconnaître. Et puis faut dire qu’il la connaît bien parce que ce genre de provocations, elle adore ça Jo ! Je dirais même qu’elle fonce tête la première dedans et augmente la mise. « Très bien, je relève le défi mais je propose qu’on rende ça plus amusant. Parions des choses. » Elle non plus n’a pas froid aux yeux même si elle sait qu’elle pourrait le regretter. Cash ne va pas lui faire de cadeau. « Si j’arrive à te mettre à terre, tu me donnes ta moto. » Elle garde son air sérieux, longtemps. Elle sait bien qu’il y tient à sa bécane tout comme elle tient à la sienne et qu’il y a très peu de chance qu’il accepte ces conditions et elle est pas sérieuse au fond. « Non je plaisante, je voulais juste te faire flipper un peu. Si j’arrive à te mettre à terre, tu m’accompagnes au groove et je veux te voir t’amuser comme un petit fou au milieu de la piste sur tes patins. » Voilà qui promet d’être amusant. Le grand gaillard au milieu de tous ces adolescents.

il la connaît jo. faut dire que toutes les années qu’ils ont passé ensemble collés l’un à l’autre n’ont sûrement rien arrangé à la situation. il sait quand ça va pas et il sait aussi quand il doit la fermer, s’il veut pas finir avec la gifle de sa vie. il a jamais su pourquoi avec jo c’était pas comme avec toutes les autres. peut-être que jo il l’aime tout simplement trop. de ces amours fraternels qui ne se défont pas. de ces amitiés inébranlables qui survivent à tout. jo c’est pas vraiment une fille. jo c’est un bro. sauf quand elle se la joue bonnasse, alors là c’est une fille canon et il manque jamais de lui faire la remarque. surtout quand ça l’énerve. parce que lui, il adore ça énerver jo, ça fait partie d’son adn. un truc écrit au plus profond d’son être. et il peut rien y changer, même s’il voulait y changer quelque chose. mais il préfère pas - c’est bien trop amusant comme ça et puis après qui jo va s’énerver, si elle ne s’énerve pas après lui ? tu m’intéresses, garcia. il a l’oeil malicieux qui rencontre le sien quand elle se prend finalement au jeu. ça aussi c’est simple. ça l’est pas toujours, parce que jo est peut-être aussi grognon que lui et qu’elle aime bien faire la gueule. mais s’il creuse suffisamment il trouve les failles. sans doute l’une des seules personnes à laquelle il s’intéresse suffisamment pour essayer d’y changer quelque chose. parce que jo elle fait partie des murs finalement. celle dont on se passerait plus, pas après tant d’années. jo c’est l’autre moitié du duo, celui qu’on voit tout le temps, à la salle, partout ailleurs. dans les rues et dans les bars. jo c’est une partie de cash et il se dit souvent que c’est bien trop con qu’ils se soient pas connus plus tôt. plus jeunes, ados boutonneux et gênants. gamins peut-être, toujours à se grimper dessus pour voir qui serait le plus grand. peut-être que les choses auraient été différentes à cette époque, ouais. faut pas bien longtemps avant de réchauffer garcia. en un rien de temps elle passe du tout au tout, de la boxeuse bougon à celle un peu plus joyeuse, qui menace de lui voler sa moto. ça laisse l’abruti incrédule, presque vexé qu’elle en vienne à une telle conclusion. alors là tu rêves, si tu crois que j’vais te laisser partir avec ma bécanne. s’indignant au même moment où elle le coupe pour renchérir. et ça le fait presque sourire finalement de voir qu’elle abandonne ses yeux noirs pour un air défieur qui se cogne au sien. il écarte les cordes du ring pour se faufiler entre elles. il aurait pas perdu de mérite à s’échauffer un peu plus avant, surtout quand il sait qu’elle ne lui fera pas vraiment de cadeau. mais pour une fois l’idée de perdre lui paraît pas si ahurissante - et l’idée que jo finisse au-dessus de lui lui décroche malgré tout un sourire narquois qu’il efface difficilement de sa gueule cassée. s’il parvient pas à chasser les idées perverses de son esprit, la proposition de jo réussit à le faire bouder de dégoût comme un enfant. avec tous les gamins ? breuh, horreur. j’sais même pas faire du patin. l’air renfrogné. c’était peut-être tout ce que jo cherchait.