dumb. (bobby)

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les yeux grands ouverts. ceux qui fixent le plafond. y a presque quelque chose d'intéressant dans la fissure qui craquelle la peinture blanche. celle a laquelle son regard s'approche. distraction factice. éphémère. pour pas penser. pour pas faire attention. à la douleur qui part. revient. le long de ses doigts. dans ses poignets. peut-être qu'on ne la sent plus, la douleur. à un moment. au bout d'un certain temps. quand elle est trop importante. quand elle est trop insupportable. mais bobby, elle espère que ce jour ne viendra pas. le jour où elle ne sentira plus rien. pas maintenant. pas tout de suite. la douleur qui se fait sentir vivante. elle soupire. se retourne un peu dans ses draps. maigre silhouette qui se dessine dans les reflet ombré du draps blanc. elle grogne un peu. quand les yeux n'arrivent plus à se fermer. quand l'esprit est un peu trop éveillé pour sombrer à nouveau. même quelques instants. quelques petites secondes. le coche est passé et bobby est frustrée. elle se redresse, déambule dans la sombre chambre. jo n'est pas là, elle le sait, elle l'entendrait. ronfler. bouger. respirer. quelque chose. un bruit, quel qu'il soit. elle cherche un bout de tissu à bout de bras. n'importe lequel. quelque chose pour couvrir son corps qui frissonne un peu. l'air frais qui mord sa peau nue. un short, un débardeur. et elle sort. les pieds qui traîne, les yeux qui s'habituent lentement à la lumière. ça pique quelque secondes. mais on s'habitue. on s'habitue à tout. et c'est peut-être ça qui est insupportable. y a son ventre qui se tord de faim. l'estomac qui crie famine. qui crie presque aussi fort qu'elle. pourtant, y a ses lèvres qui peinent à vouloir s'ouvrir. l'envie qui n'est pas forcément là. malgré le besoin. la nécessité. mouvements répétés. mouvements réglé. l'eau qu'elle fait couler. le café qu'elle fait ruisseler après avoir mit le filtre. elle connaît la chorégraphie par cœur. une de plus. machine qui vrombit. déchire le silence. celui qui est rare. celui qu'elle n'aime pas. alors y a ses doigts qui courent, allument la radio. une chanson pop un peu trop sucré. mais ça lui va. alors qu'elle ondule un peu son visage. alors que ses hanches suivent le mouvement lentement. elle se mouve, parcours la cuisine. celle complètement en bordel. celui qu'elle fait mine de ne pas remarquer. magicienne des placards. les portes qui s'ouvrent aussi vite qu'elle les referme. ses doigts qui se serrent autour d'une tasse. elle s'approche de la cafetière, fronce les sourcils quand elle trébuche un peu. la tasse qui lui échappe des mains, s'écrasent bruyamment par terre. putain ! et elle maudit celui qui laisse traîner ses chaussures partout. son regard qui observe le cadavre en porcelaine. c'est même pas la sienne. aucunement sa préférée. mais ça fait du bien de jurer. elle ramasse, jette. fera mine de rien. comme toujours. café qu'elle se serre enfin. y a un sourire qui se relève quand une voix coupe david bowie. salut. ouais j'ai bien dormi merci, et toi ? qu'elle raille dans un sourire ironique. elle croise à peine son regard alors qu'elle se presse de boire une gorgée de café. fort. sans sucre. odeur de caféine et de weed. et bobby, elle a une furieuse envie de fumer. celle qui lui reste un peu. qu'elle économise. elle soupire. j'en sais rien. expressif à souhait. elle se contente du nécessaire. puis y a le café qui fait effet. l'esprit embrumé qui s'éveil. lentement. sûrement.j'te suffis pas ? tu m'brises le cœur. qu'elle fait mine. bobby la comédienne. bonne. mauvaise. c'est elle qui décide. mais y a son sourire qui barre son visage. la malice qui emplit son regard.