Retour aux sources ll Charlie

( la tête tournée vers les étoiles )
C'est en plein moi de janvier 1983 que Charlie Love Swan est née. Oui c'est bien moi. Je suis née un jour de neige. Ma maman a failli m'appeler Snow rien que pour ça mais mon père beaucoup trop terre à terre avait opté pour Charlotte, mais ma maman n'aimait pas la consonance, ils se mirent tous d'accord sur Charlie, prénom qu'affectionnaient particulièrement mes deux aînés. J'étais l'enfant du milieu si l'on peut dire. Soeur de trois grands frères, plus âgés de quelques années, j'ai grandi et baigné dans la testostérone toute mon enfance. Je suis née à Crescent Heigts. J'ai toujours aimé ma ville, très chauvine, j'aimais que très rarement partir en vacances ailleurs que de rester ici. Je détestais lorsque j'entendais des gens dire qu'il y avait mieux en dehors de la ville à voir ou pour vivre. Ma famille avait toujours vécu ici et je comptais faire de même. à l'âge de 4 ans, ma maman tomba enceinte par accident et donna naissance à ma petite soeur. Plutôt très coquette, elle a toujours été très proche de ma mère et de ses copines. J'ai toujours été de mon côté attirée par le jeu des gendarmes et des voleurs, j'aimais me rouler dans la boue, ou me casser un ongle pour réparer mon vélo de façon autonome. Mes parents ne se sont jamais inquiétés de mon style vestimentaire plutôt garçon manqué ni de mes fréquentations plutôt très masculines.. Ma petite soeur me reprochait toujours de ne pas ressembler à une fille, mais ce qu'elle me disait me passait au dessus. Malgré cela, nous étions très proches elle et moi, d'ailleurs toute la fratrie se serrait les coudes en cas de problèmes. Comme dans toutes familles, les disputes éclataient toujours mais j'aimais ma famille plus que tout.  Mon père était flic, nous étions tous bien élevés, avec interdiction de faire un faux pas sous peine de représailles. Nous avions beaucoup de restrictions et d'interdit. J'appelais plus souvent mon père Monsieur que papa et pour mes frères c'était la même chose.

Ma vie s'est déroulée sans encombres durant mon adolescence, à l'adolescence, je sortais souvent le soir, découvrant les vêtements de mode, les bijoux, le maquillage, j'avais une meilleure amie assez féminine qui m'initia. Sortant tous les weekends sous le regard réprobateur de mon paternel qui surveillait chacun de mes pas. C'est à 16 ans que j'ai eu ma première relation, nous avons été ensemble deux ans. Mon père ne l'appréciait guère mais faisait l'effort de le tolérer de temps en temps à la maison. L'aîné de notre fratrie, Mike s'est tourné dans l'armée à 18 ans, mon père fier de lui n'a pas arrêté de nous dire à nous 4 restants de suivre son exemple et de choisir une profession qui sert le pays. Mes deux grands frères restants décidèrent de suivre les pas de notre cher père en devenant flic. Voulant voir du pays, Adam décida de suivre ses cours de police à Chicago. A chaque fois qu'il rentrait à la maison, il nous racontait combien Chicago était une ville parfaite et combien l'école de police était une bonne école. A mes 17 ans, j'appris que Mike avait perdu la vie dans un accident d'hélicoptère alors qu'il était en mission. Plutôt très affectée par sa mort, j'ai décidé de servir mon pays pour l'armée mais mon père s'y opposa fortement, ne voulant pas perdre un second enfant. J'avais donc décidé tout de même dans l'idée de protéger mon pays, c'est la raison pour laquelle j'avais décidé d'écouter les conseils d'Adam et avait suivi les traces de mon frangin en m'inscrivant à l'école de police de Chicago, rompant par la même occasion avec mon petit ami de l'époque.

Beaucoup trop triste à l’idée de quitter ma famille et ma ville natale, j’ai décidé le soir de mon emménagement à Chicago de profiter de ma dernière soirée avant de commencer l’école de police pour laquelle je me donnerais à fond pour être la meilleure.

Ce soir là, un bar se trouvait juste en dessous de l’hôtel où je résidais pour la nuit. Je m’étais donc rendue dans l’espoir de m’amuser un peu. Fraîchement célibataire mais surtout fraîchement libre. J’avais enfin coupé les liens trop serrés avec mon père. Plus de lois, plus de restriction, je pouvais enfin faire ce que je voulais, mon père n’en saurait rien. Et c’était plutôt bien agréable cette sensation.

Ce soir là, j’ai rencontré un homme. Un certain Reed. Plutôt charmant et surtout charmeur, je n’ai pas mis longtemps avec un coup dans le nez avant de succomber à son charme. Goûtant au fruit défendu, c’était un régal de se dire que le lendemain je n’aurais pas de compte à rendre à ce bel inconnu. Que je ne le reverrais plus. Je n’avais jamais fait cela et pourtant c’était fort plaisant.
Le lendemain à mon réveil, je me retrouvais seule. Ce qui me soulageait vraiment. Je ne savais pas vraiment comment lui dire que ce n’était là que pour un soir. Mais visiblement cet homme avait la même idée que moi. Soit ! Une nouvelle vie commençait pour moi. J’étais enfin prête à marcher dans les traces du chef Swan. Ici, tout le monde connaissait Adam et mon deuxième frère. À présent Chicago était un peu notre ville. J’espérais m’acclimater rapidement ici. Je ne sais pas ce que cela donnerait mais j’avais beaucoup d’espoirs.

Promotion d’une centaine de garçons et j’étais la seule fille cette année là comme le souligna avec ironie le formateur référent de notre année. Je ne me laisserais pas intimider par toute cette testostérone. Après tout, j’avais vécu avec 4 hommes à la maison, je savais me faire respecter. Je n’étais pas niaise non plus, j’espérais donc me faire une place parmi tous ces hommes sûrs d’eux.
Lors de l’appel un nom l’interpella, Reed Taylor. Le même que l’inconnu du bar. Le retournant, je tombais nez à nez avec mon coup d’un soir. Ce n’était pas possible. La ville n’était donc pas assez grande ?

Au fur et à mesure des mois passés à l’école, je sortais toujours major et j’avais toujours d’excellentes notes. Je me donnais à 200% dans le but de choisir le meilleur commissariat. Et je voulais surtout fermer son caquet à cet imbécile de formateur qui ne croyait pas en les capacités d’une femme au sein de la police. Quant à Reed, tout était si différent de notre première nuit. Il était arrogant, puéril, imbu de lui même. Je ne le supportais pas. J’avais envie de l’emplâtrer contre un mur. C’était un type qui ne méritait pas d’être flic à mon goût. Toujours à s’envoyer des piques, nos échanges étaient toujours très tendus. Je n’étais bien que lorsque je n’étais pas près de cet homme.
Toute cette année avait été bien malgré tout. Je m’étais fait des amis. Je m’étais davantage ouverte aux autres, et j’avais adoré l’école. Adam avait raison ! Mes cuites, mes réveils impromptus et mes sorties m’ont donné le goût de vivre à ma facon.
Après avoir enfin obtenu mon diplôme, je me retrouvais dans le meme commissariat que Taylor. La belle affaire. Nos supérieurs ne trouvèrent pas meilleure idée que de nous mettre ensemble comme partenaire. On ne s’entendait sur aucun point. Je n’aimais pas ses manières de flic ripou. Il était beaucoup trop violent et son impulsivité me tapait sur le système. Lorsque je lui faisais part de mon mécontentement, il m’envoyait sur les roses. Au bout de quelques temps, n’en pouvant plus d’avoir un gosse mal élevé comme coéquipier, je décide de changer de partenaire. Bien que je le connaissais par coeur, j’avais besoin de changement. La tension qui habitait notre relation ne faisait que grandir de plus en plus.
La hiérarchie me demanda des explications, excédée par Taylor, je décidais de le dénoncer. Je détaillais chaque interrogatoire et les manières peu légales de Reed pour obtenir aveux et informations.
Très surprise, une enquête confirma les dires et Je finis par changer de poste en devenant commissaire.
Je ne voyais plus Reed, espérant qu’il n’est pas été viré, je continuais mon travail en gardant toujours la tête haute et en ne me laissant pas marcher dessus. Assoir mon autorité n’était pas chose aisée mais avec l’éducation que j’avais reçu de mon père, c’était pas difficile. Un peu compliquée parfois mais je m’en sortais pas trop mal.

Contre toute attente, ce bougre d’idiot de Reed me manquait terriblement. Mes coéquipiers n’étaient pas aussi compétents que Reed. Je culpabilisais d’avoir balancé mon coéquipier à la hiérarchie, cependant bien trop fière de moi, je ne l’avais pas contacté pour m’excuser ou trouver une solution pour revenir en arrière.
Tout avait toujours été simple avec Reed finalement ... on se comprenait et chacun comprenait l’autre sans paroles. Je n’avais jamais retrouvé ça avec quelqu’un d’autre. Il était le seul en qui j’avais confiance. Et avec qui je me sentais en sécurité. Malgré nos caractères incompatibles.
Aujourd’hui, j’ai besoin de retrouver mes racines. Mon père venant de décédée,  j’ai besoin de retrouver ma famille. Mes frères ont été muté quelques années auparavant ici, chez nous. Nouvelle chef du district j’espère retrouver le goût d’exercer. Chose que j’avais perdu à Chicago.
Je suis loin de me douter que Reed est là bas lui aussi, par ma faute.