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 (ALT) man is the cruelest animal.

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MessageSujet: (ALT) man is the cruelest animal.   (ALT) man is the cruelest animal. EmptyMar 17 Juil - 9:25


LES DIAMANTS SONT ÉTERNELS. LES PUTES AUSSI.

Dans les escaliers, elle commence déjà à changer de peau. Sinéad enfile son épaisse veste sur ses épaules, cache sa presque nudité, cette vulgarité dont elle s'habille chaque jour comme d'une arme, d'un vêtement de travail. Ses bas, son rouge à lèvre, le liner parfait de ses yeux, son chignon défait en fin de journée sont des boucliers en béton dont elle change l'identité pour se donner l'illusion d'être une autre. Non pas par culpabilité ou par honte ; elle a toujours aimé scindé sa vie en plusieurs parties, mettre des murs entre chaque facette de sa personnalité. A la prison, lorsqu'elle va voir son frère, elle est enfermée dans une pièce hermétique où seules ses paroles raisonnent. Ici elle est une autre, la vraie elle, teintée de l'orgasme des hommes, rendue laide par le nombre de pipes réalisées dans la journée et le fric encore enfoncé dans son soutien-gorge. Clope au bec, la marque de son rouge à lèvres se dessine sur le filtre alors qu'elle balance son mégot à même les couloirs. Personne ne lui en tiendra rigueur ici. Tous sont plus crades les uns que les autres. Ses talons hauts évitent soigneusement les déchets alors que les néons de l'hôtel, laissés là par les anciens proprios brillent sur son visage pailleté. Poupée désarticulée aux courbatures nombreuses après s'être contorsionnée toute la journée pour des types dont elle connaît tout juste le nom. Durant l'acte, les coussins et les matelas sont ceux qui soutiennent son visage, rares sont ceux qui osent se perdre dans le puits sans fond de ses yeux. Sûre d'elle, imperturbable, elle ouvre la porte de la chambre qui l'accueille dans un bruit de télévision. La tapisserie jaune lui saute aux yeux comme à chaque fois alors que le plafond humide lui donne la sensation de leur dégueuler dessus. Les rideaux épais, de velours rouges et poussiéreux cachent la lune qui l'espionnait jusqu'ici. Première témoin de ses vices. Son regard se pose sur la silhouette d'Azur allongée dans les draps. Nue, défaite de son enveloppe de traînée pour redevenir une fille. Une gamine, que l'on saute pour quelques billets, une tarée aux plaies trop nombreuses pour être soignées.

A nouveau, Sinéad enlève sa veste, la pose sur le dossier de l'unique chaise de la pièce. Son regard se plante sur son reflet tandis que les nombreuses ampoules entourant le miroir caressent chacun de ses traits. Elle commence par enlever ses faux-cil, vient ensuite le rouge à lèvre. Putain. Tu sais pas ce que m'a fait l'autre con qui traîne sans arrêt au Lion ? Elle se penche un peu plus vers l'avant, enlève les dernières traces de maquillage et balance ses talons hauts pour la rejoindre sur le lit. Son corps s'échoue à ses côtés. Az est indéniablement plus belle et féminine qu'elle, une beauté qu'elle pourrait détester si elle n'était pas devenue une alliée. Sin est ce genre de vipère détestant toutes les filles plus jolies qu'elle en dehors des célébrités qu'elle tolère. Il était persuadé que j'allais avaler, si l'autre conne de Sophie est pas capable de lui dire non, qu'elle ne nous refile pas ces gros dégueulasses mal élevés ensuite. Je lui ai gerbé sur les chaussures. Ce à quoi elle crache un rire dont Az est une des rares à connaître le son. Désinvolte, elle parle de ses journées comme si elle rentrait du bureau. Finalement, sa main se pose sur la joue de sa compagne de chambre pour déposer un baiser sur ses lèvres dans un sourire plein d'une revanche qu'elle prend sur le monde crade qu'elles côtoient chaque jour depuis des mois. Bonne journée ? La question ne veut pas dire si elle s'est bien déroulée mais plutôt combien elle s'est fait parce que le fric, c'est finalement tout ce qui compte, leur unique carburant. Elles ont un glaçon à la place du cœur.
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MessageSujet: Re: (ALT) man is the cruelest animal.   (ALT) man is the cruelest animal. EmptyMar 17 Juil - 11:02

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ua, azur & sinéad

C’est toujours les mêmes poignes féroces et frustrées qui s’agrippent à ses hanches. Elle entend les mêmes disques rayés de leurs grognements quand ils pleurent leur orgasme entre ses cuisses. Azur, reine du camouflage, s’amuse souvent à maquiller les bleus laissés par les connards qui s’emportent, souffrent de ne pas pouvoir le faire sur les visages ignorants de leurs femmes vaillamment trompées. Des cocues qu’elle aurait pu prendre en pitié si à l’intérieur un vent ne soufflait pas à travers les failles laissés par le temps passé dans les rues, errants dans les marécages humains qu’elle traverse sans marquer qui que ce soit. Un visage vite oublié, poupée fracassée entre des doigts passionnés qui n’apportent pourtant plus aucun plaisir. Parfois, elle fait face à des mecs qui ont son âge, remplis d’hormones, bandant pour un sourire de sa part, s’excitant trop vite, certaine qu’ils se pavanent fièrement devant leurs potes juste après, rengorgé d’orgueil d’avoir baisé une pute. Le monde l’indiffère salement. Azur qui a la bouche remplie de conneries, qui parfois se force à pas y mettre les dents pour entendre leurs cris de douleurs, refoulant la bile qui lui remonte dans la gorge chaque fois qu’elle est laissé derrière, déchet vite utilisé pour défrustrer le plaisir d’hommes mal dans leurs propres corps, parfois tellement seuls que certains lui demandent juste d’écouter leur journée de merde. Elle fait la sourde oreille, enchaîne les clopes, hoche la tête de temps en temps sans vraiment s’intéresser à leurs malheurs. Ils ne savent pas que y’a que du sang dans ses souvenirs, de la chair qui maculent les murs, des cadavres de douilles qui jonchent le sol de son esprit. Toujours le même regard mort et figé de sa mère qui transperce ses rêves. Elle y pense, quelques fois, quand elle fait son travail, juste ce qu’on attend d’elle, comme pour refroidir son corps déjà rigide sous celui d’un autre. Elle fait même plus l’effort de simuler, leur crache parfois du dégoût, pas l’envie d’être sympa, pas même une seconde.

Ce soir, elle rentre en trainassant sur des escarpins qui ont vu leurs venis vite s’écailler, tout comme sa naïveté d’enfant d’à peine 19 ans. Son âge veut plus rien dire, il parle de choses inconnues, d’adolescences où les rires sont plus présents, où on a l’insouciance sous la peau. Azur, tout ce qu’elle a, c’est du fric dans les poches de sa jupe, le parfum du sexe vite fait qui lui colle à l’épiderme et les cheveux emmêlés des doigts qui y sont passés. C’est une armure qu’elle détache lentement. Veste en cuir lancée sur une chaise qui sert de porte manteau dans le taudis qu’elle partage avec Sinéad, son absence criarde dans le silence. Dans des mouvements lestes et sans un bruit, elle fait glisser le crop-top tout aussi noir que le reste, abandonne, laissant la dentelle s’accrocher à la pointe d’un sein qu’on a maltraité lui aussi. Chaque parcelle de son corps est un lieu de fantasme, un coin où on lèche, mord, pince. En une seule nuit, rien n’est laissé au hasard. Femme objet, elle redevient doucement elle-même entre quatre murs craquelés de vieillesses, ses yeux effleurant ce qui lui sert d’abris depuis plusieurs mois. Elle aime ça même si c’est immonde, elle aime la promiscuité que ça donne, elle aime le lit sur lequel elle finit par se jeter une fois tous ses vêtements abandonnés, entend ses os craqués comme pour lui hurler que ça suffit, qu’elle devrait faire un truc moins sale, où elle aurait pas à connaître le goût du plaisir d’autres hommes, où elle aurait plus à entendre leurs insultes quand elle fait pas ce qu’ils veulent, où on la materait pas avec mépris ou pitié dés qu’une voiture passe devant elle. Un soupir lourd outrepasse ses lèvres où le rouge à lèvres s’est fait la mal depuis longtemps, gommé par son dur labeur. Elle allume la télé minuscule qu’elles ont pu récupérés y’a quelques temps de ça, zappe sur des téléfilms à la con où les filles chialent, pleurent, jouissent, où l’amour tremblote et Azur qui observe ça d’un œil torve, son ventre criant famine, vide de tout. Le bruit de la serrure suffit à lui faire lever les yeux, elle tombe sur le visage de Sin à travers ses mèches blondes, serpents de lune effleurant un visage qu’elle évite souvent de regarder maintenant, par peur d’y voir une épouvantable vérité. Elle l’observe se délester à son tour de ses artifices de catin, hausse un sourcil à sa question qui attend simplement une suite. Azur finit par esquisser un sourire alors que Sin s’affale à côté d’elle, deux corps esquintés par leurs journées à faire semblant d’être aux services des autres. Ils n’ont juste pas compris qu’elles étaient les reines sur leur bout de béton, eux, des chiens, mis à genoux.

Un rire finit par faire écho aux siens, faussement surprise par la chute de la phrase “Comment il a réagit ? Et puis tu sais bien … Sophie est une grosse tirelire dans laquelle on fout un peu ce qu’on veut sans qu’elle bronche. La soumise parfaite.” elle détourne juste un temps la tête, fouille le sac à main où se perdent capotes, billets et paquets de clopes usés ou neufs, en sort une qu’elle laisse entre ses doigts alors que les lèvres de Sin épouse les siennes, bref moment de douceur qu’Azur accepte sans rechigner. Ses lèvres, elle les offre à peu de monde, peu de monde regroupant un seul prénom, en réalité. Un ricanement amer s’échappe d’entre ses lèvres alors qu’elle s’affaire à allumer sa clope, laisse le poison glisser dans sa gorge, lui caresser les poumons pour finalement la recracher en quelques mots “Ouais, on dira ça. Si on oublie que j’ai encore dû supporter quelques gros porcs qui pensent que claquer des culs et des seins ça donne des orgasmes à tout le monde.” mais ce n’est pas la pire de ses journées, elle ne fait pas partie de celles où elle se sent la plus crade. La cendre tombe dans un cendrier déjà pleins des cadavres de leurs cancéreuses vite enfilées. Azur finit par se relever, chope la brosse à cheveux qu’elles se partagent avant de revenir près de Sinéad, se passer ses doigts à travers ses cheveux où d’autres doigts ont dû passer là aussi. Elle remplace la brutalité des autres par la douceur qu’elle arrive à lui offrir malgré que rien de tendre ne persiste en elles, brosse la pointe de ses cheveux plus sombre que les siens, qu’elle trouve pourtant plus beaux que les mèches délavées qu’elle a sur la tête “Combien t’as ramené ce soir ?” loin d’être tabou, c’est une question sans arrières pensées, elles savent bien toutes les deux pourquoi elles passent leurs temps à jouer les corps usagés pour des vieux cons, pourquoi elles le supportent. Elles survivent, trouvent du temps à tuer, pour garder la tête hors des eaux sombres qui remplissent leurs crânes.
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MessageSujet: Re: (ALT) man is the cruelest animal.   (ALT) man is the cruelest animal. EmptyJeu 19 Juil - 9:54


LES DIAMANTS SONT ÉTERNELS. LES PUTES AUSSI.

Elle dit qu'elle partira. Elle dit qu'elle s'en ira lorsqu'elle aura suffisamment de fric pour se payer un appart ailleurs que dans cette ville mais en réalité, Sin n'en sait rien. Certainement qu'elle le fait pour motiver Azur, plus jeune, à retrouver la lumière, tomber dans une vie où elle n'aura pas à se mettre à genoux pour gagner des billets. Mais Sin ? Elle a baissé les bras, elle les a même jamais relevé une seule fois. La crasse dans laquelle elle baigne chaque jour est la même que son âme. C'est con mais elle se sent pas sale, ni objet ; seulement à sa place. Elle a jamais envie de changer de job, d'abandonner tous ces types qui comptent sur elle pour ne pas merder ailleurs. Ils sont violents parfois, c'est vrai, mais si ça peut les empêcher de battre leurs gosses ou de terrifier leurs employés alors pourquoi pas. Elle se dit qu'elle sert à quelque chose, que derrière ses vêtements transparents, il y a un trou noir qui aspire le plus sombre de l'humanité. L'horreur à l'état pur qu'elle transforme en pseudo libido pour se nourrir d'eux. Les paroles d'Azur la ramènent à la réalité alors que les gémissements des porcs disparaissent petit à petit de sa mémoire ruinée par les chairs qui claquent. Entre elles se trouve une douceur rare, presque précieuse, qu'elles se donnent à l'abris de regard pour empêcher les sécrétions des autres de les tâcher. Elle inspire, se tourne instinctivement lorsque sa compagne de chambre vient lui coiffer les cheveux. Elle se laisse faire, qu'importe son corps sale des autres, ses vêtements à moitié enlevés. Sin passe ses mains dans son dos pour dégrafer son soutien-gorge, le balancer plus loin et respirer à nouveau mieux. Ses seins fermes retrouvent leur liberté tandis qu'elle fixe les détails de leur chambre. L'analyse de la tapisserie est comparable à celle d'une oeuvre après de longues heures à ne rien voir d'autres que par sa chatte. De vagin, elle reprend petit à petit ses particules qui font d'elle une femme.

Sinéad sort ses billets de sa culotte et les étale avec ceux de son soutif pour montrer à Azur le montant de ce qu'elle a gagné. Elle ne prend jamais le temps de faire les comptes sur place, les fait uniquement après son service. Aujourd'hui n'était pas la meilleure, beaucoup de pipes et de branlettes, très peu de passage à l'acte qui lui rapportent une blinde. Elle soupire, termine par s'allonger à son tour une fois que ses cheveux ont retrouvé leur douceur. Son visage se tourne vers Azur qu'elle fixe de ses pupilles sombres. Que devrait-elle faire pour la sortir de là ? En réalité, Sin n'essaie même pas, la laisse gérer sans jamais lui demander ce qu'elle ressent au fond, si elle se sent sale ou si elle parvient à dealer comme elle le fait avec son propre esprit. Personne ne tentera jamais de les sauver si cela ne vient pas d'elle. Elle se souvient alors de Taylor, ce connard qu'elle avait terminé par envoyer chier alors qu'elle avait encore suffisamment de limites pour ne pas se faire payer. Peut-être aurait-elle pu trouver mieux si son besoin de n'être à personne ne l'avait pas prise au piège. Si l'orpheline n'avait pas autant de fierté, certainement qu'elle irait le retrouver, au moins pour boire un verre, lui refiler un livre qu'un de ses clients lui avaient passé et qu'elle avait bien aimé. C'est une bonne excuse, elle le sait, mais la réputation qui la précède est tellement encrassée qu'elle est presque certaine que Reed ne voudrait même plus lui adresser la parole. En devenant une catin, elle s'est mise à dos le peu de monde qui était encore là pour elle. En échange, Sin a trouvé Azur et se dit souvent que la compensation est belle, que le reste ne lui atteindra jamais la cheville.

Sa main dégage une mèche de cheveux blonde platine qui floute son visage pour retrouver la beauté de son regard. Instinctivement, sans spécialement le contrôler, la brune est plus douce et prévenante avec elle. Sophie et toutes les autres traversent souvent sa tête mais n'atteignent jamais la partie creuse de son corps. Ici, Azur est logée quelque part dans une endroit qu'elle ne saurait exactement localiser. On pourra aller se bouffer un mcdo demain si tu veux. Elle descend sa main sur la sienne, caresse du bout de ses phalanges ses nombreuses cicatrices sans éprouver du dégoût. Dés qu'elle effleure cette partie de son corps, elle a la sensation dans un autre monde, plus sombre, plein de violence qu'une gamine n'a cessé de subir jusqu'à s'échouer dans ce lit là, à ses côtés.
Un mcdo, c'est mérité quand on sait qu'elles passent leur temps à genoux, comparable à des saintes.
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MessageSujet: Re: (ALT) man is the cruelest animal.   (ALT) man is the cruelest animal. EmptyVen 27 Juil - 15:34

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Moment inédit de sa douceur offerte gratuitement à la seule personne qui habite encore sa vie. Peut-être que Sinéad est une autre de ces errantes venant hantée son existence de pouilleuse et elle ne la pleurera pas si, un soir, elle ne voit plus aucune de ses affaires. Plus de larmes à jeter à la gueule de louve qu’elle s’est façonnée, plus de tristesse à nourrir quand on est un peu morte dans le fond. Elle oubliera la douleur et le pincement au coeur parce qu’elle est toujours si persuadée que les gens s’en vont, la fuient, s’embarquent pour ailleurs et ne jamais lui revenir. Azur se repaît de la douceur de ses cheveux, du bruit feutré de la brosse passant dans les mèches, de leurs respirations qui en belle communion se rejoignent et se chantent qu’elles sont vivantes pour faire jolie. Pour être jolies. Elles sont des corps qui s’attachent mais ne ressentent plus. Azur n’a jamais parlé du passé qui la tyrannise, des yeux d’Enfer qui s’éclairent dans ses cauchemars, des maux qu’il a ouvert et jamais refermé. Elle met un espace immense entre ces années où elle était encore naïve et belle et maintenant, empoisonnée de cynisme et bercée par ses galères qui l’empêchent de croire encore que ça s’arrangera. Elle continuera à se punir la bouche et le corps pour quelques billets, à entendre les plaintes immondes d’orgasmes trop rapides, à se faire exploser de l’intérieur sans pouvoir protester si ce n’est que par le silence. Et quand viendra le jour où elles auront de quoi sourire sans avoir à faire semblant ?

Elle saisit sa clope, recrache la fumée, croisant, toujours silencieuse, le regard carbonisé de sa coloc de galère, ne cherche pas à parler si elle n’en a pas besoin. Et c’est pour ça qu’elle l’aime, au fond. Sinéad ne la force pas à vomir des mots étranglés, à la faire avouer l’inavouable, elles se parlent bien mieux dans les silences, les regards, les sourires et les rires qui ne s’étouffent pas, comprennent sans rien avoir à dire. Sin se relève, le nuage de ses cheveux entourant son visage que tant doivent désirer sans jamais chercher à fouiller ce qu’il y a derrière. Parfois elle pense qu’il n’y a rien à part une nuit où les étoiles ont peur de briller, terroriser d’espérer encore, que ça sonnera creux si on y toque mais ça résonnera de la même façon en elle, du vide qui répond au vide et se complète. Elle voit les billets s’étaler sur le lit, les saisies de ses mains dégommées auxquelles elle s’est finalement habituée. La laideur, on s’y fait comme on se fait à une nouvelle coupe ratée. Le papier se frisse entre ses doigts qui ont dû salir et griffer pour ceux qui demandaient, masturber les égos de mecs sans confiances et qui se sentent bien plus sales qu’elle à l’idée de se laisser offrir du plaisir par une inconnue qui prendra du fric pour ça. Ils la dégoûtent, bien plus que son frère l’a un jour dégoûté, bien plus que celui dont le nom est imprononçable à présent, c’est un nom qui appelle les chimères effrayantes. “En y ajoutant ce que j’ai amassé aujourd’hui, on aura carrément de quoi se faire plaisir et payer notre palace.” un paradis de fissures et d’humidité qu’elle entoure d’un geste de la main comme pour présenter quelque chose de magnifique. Ca l’est, en quelques sortes, c’est ici qu’elles vivent et se reposent, pour oublier la crasse dans laquelle elles glisseront de nouveau après le sommeil.

Mèche blonde vite écartée, Azur retrouve le seul regard qu’elle aime croisé sans avoir à se montrer agressive, lui offre naturellement un sourire comme si c’était un réflexe, un mouvement des lèvres incontrôlable qui ne brille pas tellement sur la pâleur de son visage mais elle fait avec le peu de lumière qu’il lui reste au fond des tripes. La main qui attrape finalement la sienne pour épouser les stries blanches, unique vestiges de son passif innommable, elle ne tremble pas, ni ne la lui retire. C’est un chemin qu’elle lui offre volontiers, comme l’impression qu’elle apaise les douleurs fantômes qui y tremblent parfois. “Va pour un mcdo mais c’est moi qui invite.  J’ai l’impression que ça fait une décennie que j’ai pas avalé quelque chose de gras et consistant. Si j’suis encore capable d’avaler évidemment.” le sarcasme est ponctuée d’un sourire plus faux que le précédent, dégoulinant d’acide mais pas moins blasé. Elle reste là, comme alanguie par la main qui tient la sienne, achevant une clope qu’elle remplacera par une autre dans peu de temps, en glisse une aux lèvres de sa compagne nocturne, craque le briquet et laisse la fumée prendre un peu de place dans l’espace exiguë. La blonde trop frêle finit par se relever, foulant le sol de ses pas aériens alors qu’elle se sent lourd de tout, chope deux bières dans le mini frigo qu’elles partagent, fait sauter les capsules avant de revenir sur le lit, bordant Sinéad d’un regard inquisiteur, esquisse d’un sourire au coin des lèvres “Et ton flic ? Tu l’as revu depuis ?” elle est rarement curieuse Az mais elle a retenu son nom et le peu de mots que Sin a lâché sur lui, incertaine sur le poids qu’il a eu dans son histoire.
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MessageSujet: Re: (ALT) man is the cruelest animal.   (ALT) man is the cruelest animal. EmptyDim 29 Juil - 15:52


LES DIAMANTS SONT ÉTERNELS. LES PUTES AUSSI.

Clope au bec, la chambre se transforme en un paradis perdu au milieu d'un enfer dont les flammes tentent de passer sous la porte mais aussi par les fenêtres. Pour ça qu'elles ferment volets et rideaux si souvent ; elles n'aiment pas savoir que les démons rôdent et qu'ils pourraient s'en prendre à leur peau. Elles vivent ensemble dans un demi-monde, partagé entre leurs vices qu'elles vendent aux premiers types qui leur passent sous la main et leurs rêves écorchés qu'il leur arrive parfois d'imaginer dans leurs plus sombres cauchemars. Monde onirique qui ne fait que rendre réel tout ce en quoi elles aspiraient et dont elles ont brûlé les ailes avec leurs briquets. Sinéad est une môme qui a elle-même arraché les pétales de la rose de son amour pour être certaine de ne plus rien ressentir. Elle est une tige, sèche et piquante qui pourrait repousser mais qui ne cherche même pas un brin de soleil pour se développer. Elle se nourrit de désherbant et d'insecticides pour être certaine de finir à la morgue plus vite. Dehors il ne lui reste rien d'autres que des bites qui se durcissent pour elle, des corps avides de sexe qui la cherchent dans chaque recoin de la ville. Etre pute, c'est avoir des horaires à rallonge, être là tout le temps, présente même lorsqu'on ne le veut pas. Sin ne peut plus aller à l'épicerie sans se faire accoster parce que tous la connaissent et l'adulent à sa façon. Les traînées du coin sont traitées à la même enseigne, elle n'est pas une poupée rare, seulement un corps que l'on paie pour le faire devenir sien. Depuis, tous sont persuadés qu'elle est de leur propriété. Il n'y a qu'ici que l'orpheline peut espérer avoir la paix tandis qu'Azur lui allume une clope et qu'elle fixe ses longs cheveux blonds platines suivre ses mouvements. Elle imagine sa beauté vénéneuse. Une fille comme celle là ne peut être qu'une proie facile pour les hommes ; peut-être qu'un jour elle lui demandera si elle est là à cause de l'un d'entre eux ou si tout cela n'a rien à voir.

En attendant elle se redresse légèrement, attrape la bière en rêvant de ce mcdo comme s'il s'agissait d'un repas sans fin de fête de fin d'année. Du genre que faisait sa grand-mère lorsqu'elle était gosse et que toute sa famille se réunissait pour le dévorer en un rien de temps. Ils passaient la journée à table et la gamine en ressortait nauséeuse. Sin ne peut s'empêcher de sourire à son humour gras, passe sa langue sur sa lèvre pour essuyer l'humidité de la bière et hausse les épaules. Pour une fois qu'on s'enfilera quelque chose en le voulant vraiment. Les types sont en général leur sujet principal de conversation parce qu'ils  comblent chaque partie de leur vie, que ce soit leurs clients mais aussi ceux qui courent après Azur ou ceux que Sin s'évertue à détruire de son aura de succube. L'un d'entre eux vient d'ailleurs sur le tapis, le plus fâcheux, celui avec qui elle avait été la plus dure pour être certaine de l'éloigner d'elle parce qu'elle ne se sentait plus capable de tenir la distance. Ses yeux se vident de leurs lueurs lorsque Taylor traverse sa tête. Des semaines qu'elle ne l'a plus vu ou même croisé. Des semaines de vide après un énième échange houleux entre eux. Peut-être y est-elle allée trop fort la dernière fois, peut-être a-t-elle brisé le peu de chances qu'elle avait avec lui si seulement Sin en a un jour eu.

C'est uniquement parce qu'elle ne le considère plus dans sa vie qu'elle ose enfin parler de lui. D'habitude, tout ce qui concerne le flic reste évasif, son nom, quelques insultes et point. Elle n'aime pas s'attarder sur lui. Il reste malgré son absence une croûte que Sin se gratte dés qu'on lui en donne l'occasion. C'est terminé. Et encore, on peut pas vraiment que ça ai un jour commencer. Quel genre de type serait assez suicidaire pour s'emmerder avec une pute. Ils ne se voient plus mais rien n'a été dit clairement. La clope entre les lèvres, goût de bière dans la bouche elle tourne ses yeux vers Azur. Je crois malgré tout que c'était le seul type à qui je pouvais faire confiance. Mais elle a tout fait foirer, elle et son besoin d'avaler des bites comme si c'était des bonbons. Crasseuse qui ne s'assumait que pour l'enrager au point de le perdre et de se perdre elle aussi. Elle inspire. J'ai commencé à me faire payer quand j'ai su que je pouvais m'attacher à lui. Je pense pas que ce soit une bonne chose d'apprécier un homme. Un homme, oui, parce que ce sont eux qui lui ont toujours fait du mal jusqu'ici. Elle s'enfonce un peu plus dans les pupilles d'Azur. Ils sont bons qu'à nous baiser. Tu penses pas ? Soupir léger, sa cendre part dans le cendrier dans un tapotement délicat de doigt. C'est le moment où tu peux choisir de me dire que t'es ici à cause de l'un d'eux. Comme ça, ensemble, elles pourront se construire une carapace de haine pour ceux qui les ont détruites mais aussi ceux qui auraient pu les sauver et qu'elles ont rejeté sans pitié.
Elle espère au fond d'elle que Reed s'en voudra si on la retrouve éventré dans une ruelle de la ville. Avoir le dernier mot, c'est tout ce qui l'intéresse.
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