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 maxym ) réparer les vivants.

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MessageSujet: maxym ) réparer les vivants.   maxym ) réparer les vivants. EmptyDim 22 Juil - 15:08


IN MY HEART A FLOWER DIES SLOW LIKE A CAMPFIRE COVERED IN PISS.
Il boit après le boulot. C'est devenu une habitude lorsqu'il ne bosse pas de nuit et que les tensions de la journée ont fait de lui un tas de chair qu'il ne supporte plus. A bord de sa voiture, alors qu'il rôde, l'haleine alcoolisée, le regard fatigué d'un divorce qui le hante chaque jour, Ryker resserre ses doigts sur le volant. Night Falls est devenu son nouveau territoire, là qu'il traîne pour se dégoter des pilules qu'il prend à l'occasion, lorsque le stress est si intense qu'il a la sensation que son corps se retourne contre lui-même. La sensation est toujours la même, d'abord ses côtes qui se resserrent alors que son coeur tente toujours de battre plus fort. L'horreur de ses poumons qui refusent l'oxygène que l'atmosphère lui offre. Tout un protocole d'autodestruction que Diaz ne supporte plus les soirs où la créature qui lui sert de femme hante chaque parcelle de son existence. Il peut la voir partout, entendre un son, sentir une odeur, reconnaître une saveur qui le ramènera à un moment passé à ses côtés. Il aimerait pouvoir s'amputer d'elle, dégager de son cerveau les souvenirs qui le ramènent à tout ce qu'il n'aura jamais pour ne plus avoir cette sensation désagréable de devenir taré.
Fou.
Il doit l'être depuis des années déjà. Résister à la disparition de sa fille, accepter qu'elle puisse être morte ou vivant, ou bien les deux à la fois, c'est perdre des cases, tourner suffisamment la boule pour ne pas mourir. Tu peux pas rester sain à la perte d'un enfant. Etre arraché à la chair de sa chair, c'est comme se faire enlever une partie de soi dont on ne peut se passer. Quand les reins décident de faire grève, on dialyse, quand le coeur menace de lâcher, on le fout sur pile, on lui change les branchements ; toute une technologie de pointe pour empêcher le corps d'abandonner. Mais alors que fait-on lorsqu'on perd une continuité de sa propre personne ? Lorsqu'on se rend compte, un jour, qu'un vide en nous ne se refermera jamais parce qu'une part de nous est ailleurs, probablement en train de vivre l'horreur si elle n'est pas déjà morte. C'est simple, on ne fait rien, on subit.

Comme à chaque fois qu'il boit -qu'il est encore conscient d'être saoul, pas totalement anesthésié au point de s'endormir sur place ou vomir ses tripes-, Diaz s'en veut. C'est toujours terrible cette passe pour lui : celle où les remords le prennent à la gorge et où les souvenirs sont plus limpides que jamais alors qu'il passe le plus clair de son temps à les refuser. Parfois, il a même la sensation de vivre dans le présent, d'avoir adopté cette philosophie de vie à la con : carpe diem. Bois un verre de trop et tu te rendras compte que le passé se déguise en présent. Tout cela n'est qu'un décor. Night falls est un caniveau perdu dans l'espace où tout le monde vit sans se soucier de l'extérieur, sans se dire qu'ailleurs est peut-être meilleur -ou alors pire. Sur le côté de la route, dans la lumière de ses phares, il aperçoit une silhouette qui l'empêche d'aller plus loin. Le type klaxonne, la gamine sursaute et se tourne vers lui, éblouie. Toujours en tenue de travail, Ryker descend la fenêtre côté passager, se penche légèrement. Sa main derrière le dossier du siège, il lève les yeux en direction de la gosse boiteuse. Il pourrait avoir pitié d'elle mais l'estime heureuse d'être encore là, en vie. Sa voix grave traverse le silence, chaude, fatiguée mais encore un brin bienveillante. Qu'est-ce que tu fais dans le coin à cette heure-ci ? C'est pas avec sa canne qu'elle sera capable de se défendre, ça se saurait sinon. L'autre main toujours posée sur le volant, le brun dégage le siège de paperasses qu'il entrepose pour la mettre dans la boîte à gant. Allez, monte, je te conduis chez toi. Il est plus vraiment certain de se souvenir de son prénom mais son visage et le son de sa voix l'inspire encore assez pour ne pas la laisser seule au milieu de ces rues. Combien de descentes n'a-t-il pas fait lorsqu'il était flic au beau milieu de la nuit ? Diaz a vu des horreurs en ces lieux qui foutraient le bourdon à n'importe qui. Même s'ils se sont agresser, il n'aura qu'à sortir son arme de sous son siège pour convaincre les gamins de ne pas déconner avec eux. Ce n'est pas parce qu'on a bossé avec la loi que l'on reste clean jusqu'au bout. Avoir été rejeté de la seule chose où il excellait a rendu Ryker plus amer que la moyenne.
Fous aux chiottes un bon flic et t'es certain d'en faire le meilleur des bandits.
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MessageSujet: Re: maxym ) réparer les vivants.   maxym ) réparer les vivants. EmptyMar 24 Juil - 6:34

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✩✩✩
ash the cigarette, sit down, no phone calls in the whip now
ryker & maxym

Vieille balade, vieille routine, elle déambule en funambule claudiquant dans du béton noirci par la nuit, les rayons de lune laissant leur traces blanchâtres sur quelques bouts de murs, éclairant les cages d’escaliers, de la ferail rouillée qui semble prête à se décrocher des profils rouges d’immeubles qui ont pris de l’âge dans la pierre. Elle a abandonnée une soirée pleine de musique et de rires d’ivresses pour se plonger encore et encore dans son obsession. Elle ne décroche plus depuis quelques jours, ça se fait parfois tellement fort que ça l’empêche de fermer les yeux pour laisser place à Morphée. Non, elle étouffe au milieu des gens parfois, se sent prête à imploser sous l’angoisse et la rancune. C’est pas ce qu’elle aime ressentir. Des choses lui murmurent parfois qu’ils ne peuvent pas comprendre alors qu’elle n’a jamais voulu qu’on comprenne ce qui pèse lourdement sur sa famille qui, en un mot, résume la misère. Blake, si tu le prononces dans le quartier, on sait que ce sera suivi du mot “dettes” ou “père-indigne” tout attaché, à croire que les bons pères n’existent pas à night falls, ils se traînent tous dans les bars pour se noyer dans leur mal-être collant, tout comme celui qui colle aux lèvres de son père, l’empêchant de sourire à nouveau. Ca fait des années qu’elle l’entend même plus rire, quel son résonne lorsqu’il le fait ? Aucune putain d’idées, elle a oubliée avec le temps comme on commence à oublier le visage de quelqu’un que la mort à emportée.

Idées bien moroses que d’une tête secouée elle fait s’envoler, empoignant de nouveau son appareil photo. C’est tous les soirs la même chose, l’espoir de voir débarquer l’indice qui pourra foutre au trou ceux qui les ont poussés dans les catacombes. Sa soeur existe même plus à présent, fuyarde parfaite ne voulant jamais regarder le mal en face. Maxym, elle, l’a vu, elle a bien croisé ses yeux de Diable, lumineux, brillants, brillants tellement que ça brûlait les rétines pour s’ancrer au fond de son corps, assassinant le coeur. Elle s’est réveillée avec une moitié de corps en moins juste après. Elle l’avale lentement sa mauvaise humeur, à l’abri des regards, elle se déshabille peu à peu de ses sourires pour se couvrir de détermination et de colère, c’est tout ce qui la pousse à continuer de marcher et de ne pas attendre un bus alors que sa jambe la lance dangereusement. Ca arrive. Ca arrive alors elle ignore les douleurs, les muscles qui se crispent, observent les faces patibulaires qui trainassent devant des bars empestant l’alcool et la sueur. A croire qu’il est amusant et passionnant de s’emmerder dans la saleté. Elle passe devant un énième bastringue où cris se perdent et s’emmêlent pour ne former qu’une boule de bruits perdant son sens, de la liqueur bon marché plein le sang sûrement. Son regard déraille rapidement sur l’entrée avant qu’elle ne continue son chemin, s’enfonçant dans une brume nocturne qui l’apaise doucement au fil des minutes qui s’égrainent. Elle commence même à penser à la bouffe qu’elle pourra prendre en passant avant de rentrer bredouille, comme chaque soirs. Un bruit de klaxon la fait brutalement sursauter, la faisant tanguer sur le côté, ses yeux rencontrant une voiture qu’elle n’a jamais vu auparavant. Ses yeux se plissent, le cœur battant de suspicion avant que le bruit feutré d’une vitre qui s’abaisse n’attire son attention, la remplissant d’agacement en avance. Maxym est certaine de faire encore face à un vieux frustré la prenant pour une naïve qui s’avancerait assez pour lui offrir du plaisir éphémère, vite oublié. Un “va te faire foutre” se prépare au bout de ses lèvres quand elle reconnait la voix qui s’échappe de la fenêtre.

Vivement, elle s’abaisse pour croiser un regard déjà accroché auparavant, restant muette un instant avant de froncer les sourcils comme pour souligner l’évidence “J’fais mon jogging, ça s’voit pas ?” elle joue l’insolente en ponctuant son ironie d’un sourire avant de ciller face à l’invitation, jetant un regard plus prononcé vers l’arrière de sa bagnole “Vous savez que y’a que les clients des prostituées ou les pédophiles qui disent ce genre de choses ?” elle cache son angoisse derrière son regard trop bleu, la maquille d’un humour vacillant. Elle est plus montée dans une voiture depuis deux ans et le myocarde s’emballe tout comme ses doigts se resserrent sur ce qui lui sert d’appui précaire. Il a pas besoin de le savoir, pas besoin de le sentir et elle hésite un instant avant de se faire avaler par une phobie qu’elle gère mal. Elle entre, abandonne ses peurs au sol en priant pour qu’elles ne la pourchassent pas. Son nez se fronce légèrement alors qu’elle se penche vers lui, lui lançant un regard de côté “Vous sentez la tizz. Y’avait quelque chose à fêter ?” elle glisse son regard vers le dehors qu’elle vient de quitter, caressant comme un objet précieux, son appareil photo posé à même ses genoux, jetant sa béquille sur le sol, ignorant le mal qui lui ronge les nerfs “Vous êtes assez sobre pour conduire ? Non parce que on peut attendre, j’ai pleins de sujets de conversations pour faire passer le temps.” et elle en gratte nerveusement en s’emmêlant dans les mots, braquant ses yeux partout sauf sur lui. Elle a pas peur Maxym, elle a plus peur de grand chose maintenant et peut-être qu’en se le répétant ça finira par s’ancrer en elle.
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MessageSujet: Re: maxym ) réparer les vivants.   maxym ) réparer les vivants. EmptyMar 24 Juil - 17:25


IN MY HEART A FLOWER DIES SLOW LIKE A CAMPFIRE COVERED IN PISS.
Il sent qu'elle hésite et se dit qu'il doit vraiment avoir une sale gueule pour que même une gamine comme elle ne lui fasse pas confiance. Diaz oublie son haleine chargée, ses yeux fatigués et ses traits tirés, se contente d'être froissé par son comportement sans le lui faire remarquer. Il garde pour lui qu'il ne lui fera pas de mal parce qu'il sait que seuls ceux qui ont de mauvaises intentions se justifient sur leur violence. Ryker n'est pas mieux que les autres mais il sait déjà que même saoul au point de plus se souvenir son prénom, il ne cognera jamais une gamine. Il aurait l'impression de trahir sa famille, de décevoir sa femme qui ne veut plus de lui. Sa femme d'ailleurs, non, son ex femme mais le mot est difficile à accepter, il lui reste souvent en travers de la gorge. Il se contente de lever les yeux au ciel face à la carte de l'insolence, ose se dire que la disparition de sa fille lui a au moins évité ça : essuyer une crise d'adolescence. Ce n'est que lorsqu'elle monte enfin qu'il se sent un peu plus détendu, qu'il la regarde du coin de l'oeil alors qu'elle lui fait remarquer qu'il pue l'alcool. Dans son uniforme, Diaz a le syndrome du mâle, il se croit encore au boulot, suffisamment pour ne pas céder à ce qu'elle lui dit. Tu rigoles ou quoi. Limite outré alors que sa tête part légèrement vers l'arrière, étonné de ce qu'elle lui balance à la gueule. La gamine est sûre d'elle comme lui est certain de pouvoir encore conduire. Et puis, elle ne doit pas habiter à perpète non ? Qu'importe, il redémarre, tranquillement. Pour la rassurer, Ryker ne va pas vite, ne la regarde pas quand, blasé, il lui fait remarquer qu'elle raconte des conneries. Tu sais c'est un cliché. Les pédophiles sont plus ingénieux. Sa voix n'a pas d'émotions lorsqu'il balance ça, habitué à ce genre d'énergumène. Il en a coffré plusieurs par le passé et aucun n'était soupçonné. Malgré son état d'ébriété évident, le brun ne lui fait pas remarquer qu'à payer une pute, il en prendrait une entière, que les pièces rapportées ne l'ont jamais vraiment excité. En réalité, lorsqu'il pense à la femme, il ne voit que le visage de la sienne qui le hante comme une vieille obsession capable de le rendre con comme un manche.

T'habites quel coin ? Les phares allumés, il se concentre sur la route, pas vraiment motivé à l'entendre parler. Pourtant, Diaz ose lui poser des questions, la relancer dans son besoin d'être en discussion permanent avec lui mais aussi les autres. Au pire, rien ne l'oblige à l'écouter. Il n'aura qu'à acquiescer, faire semblant de l'entendre ; il est bon pour simuler, une véritable petite merde qui fait mine de te donner de l'importance. Ryker pose sa main contre sa bouche et souffle devant avant de la sentir et froncer les sourcils. T'exagères. Je sens pas à ce point. Il pourrait s'en inquiéter mais sait depuis longtemps les heures où les flics sont plus occupés à être sur le terrain qu'à faire des test d'alcoolémie. Il saura suffisamment les baratiner pour s'en sortir en gardant son permis ; l'avantage d'avoir été parmi eux pendant des années et d'avoir perdu un gosse. Si sa fille n'avait pas disparu, on l'aurait jamais enfermé dans du coton, on prendrait pas des gants avec lui pour lui annoncer la plus bête des informations. Ne plus avoir son enfant dans sa vie, c'est devenir aussi fragile que du cristal alors que Diaz est persuadé d'être toujours aussi solide. Les épaules bien droites, sur son siège, il s'arrête à un feu rouge et en profite pour lui lancer un regard.

Même dans la nuit, il remarque sans peine ses yeux bleus et les traits juvéniles de son visage. C'est quoi ce machin ? Son appareil photo. Il pose la question comme un vieux con qu'il est parce que Diaz peut pas s'empêcher de se dire qu'elle est l'une de ces ado de plus se prenant pour une artiste. S'il poussait la connardise jusqu'au plus profond de lui, certainement qu'il ajouterait qu'on ne gagne pas sa vie en immortalisant des morceaux de cette ville merdique. Ryker s'abstient, contrôlé par un fragment de sa conscience qui le pousse à ne pas ruiner le moral d'une gamine sous prétexte que lui n'est capable que de broyer du noir. Le whisky qu'il s'enfile trop souvent et dont personne ne le raisonne reste seulement un exutoire.
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MessageSujet: Re: maxym ) réparer les vivants.   maxym ) réparer les vivants. EmptyVen 27 Juil - 14:57

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Enfermée dans la ferraille ambulante, Maxym fait mine de ne pas entendre les grincements suintant de ses poumons qui se contractent d’angoisse. En litanie obsédante, elle se répète qu’elle n’a peur de rien, ni de personnes, un coup de béquille parfois des mots plus gros que des injures suffisent. Mais qu’est-ce qui perce le brouillard épais et sanglant de la peur ? La réponse elle-même l’écrase sous le poids de la frustration. Elle est censée être forte et plus brûlante qu’un feu, elle se refroidit doucement alors qu’elle comble le tout de ses mots barbouillés, flous. Sa réponse attire son attention sur son visage d’homme épuisé, comme si un boulet s’attachait à sa cheville sans cesse, lui arrachant à chaque pas des morceaux de vie. Maxym ne demande pas, comme certaine que ce serait un terrain trop glissant même pour elle pour s’y aventurer. Si elle l’estime moins inconnu qu’avant, elle est ignorante de toutes les facettes qu’il a en lui. Peut-être qu’il parle mieux la violence que la sagesse aussi bien qu’elle peut parfois le faire. Ses yeux lui jettent l’insolence alors qu'elle demande “En quoi c’est même ingénieux d’être pédophile ?” elle entend les échos d’années usées au bout de sa voix et préfère ne pas fouiller plus, certaine qu’il pourrait la jeter de la bagnole, changer d’avis en se rendant compte qu’elle cherche à faire disparaître sa peur débile. Elle s’agite, tape de son pied nerveux contre le sol, s’acharnant de ses dents sur l’ongle de son pouce récalcitrant, elle s’évite de dérailler alors qu’elle a aucune raison de le faire, espère le faire parler un peu plus parce qu’au fond, même son sarcasme et sa froideur suffiront à la délester un instant de sa phobie débile. Parce que y’a rien de plus débile que d’avoir peur, de que trembler face à l’invisible, que de vivre selon un passé douloureux et ne pas profiter du présent.

Elle glisse encore un regard vers lui, impossible pour elle de ne pas sentir le parfum de l’ivresse s’accrocher à l’air entre eux, de le faire remarquer du bout de ses lèvres sans penser à ce que ça pourra entraîner comme réaction. Maxym se concentre sur ses mots plus que sur le vrombissement de la voiture en marche qui pourrait en percuter une autre, les faucher tous les deux et lui enlever plus que sa jambe. Elle ne veut pas mourir et ne veut pas qu'il meurt. C'est pourtant leur sang qu'elle voit déjà couler dans sa tête. Horrible. Étrange. Elle repose sa main sur son appareil photo, comme pour se remettre en place et s’aligner dans l’instant présent. Elle réfléchit avant de pointer une rue d’un doigt nerveux “Bah pas loin, genre près du grand terrain de basket avec des gars qui auraient sûrement leur place dans votre prison.” elle en sait rien en réalité mais ils ont jamais l’air si clean, leurs sourcils froncés, leurs traits crispés constamment comme figés dans la colère si parfois ils ne se cachent pas dans l’ombre de leurs capuches relevés, les mains perdues dans les poches, les pieds raclant le béton dans l’attente d’elle ne sait quoi. Des squatteurs comme elle en connait plein. Elle reporte son attention sur lui, esquissant un sourire plus doux que les autres, sa voix teintant de son amusement “J’ai jamais dis que ça avait une mauvaise odeur. J’me demandais juste … si vous sortiez d’une fête ou j’en sais rien.” la gamine détourne le regard, parce qu’au fond, elle l’imagine peu dans une salle remplie de foule comme celle qu’elle vient de quitter pour naviguer dans l’océan noir de la nuit, un verre à la main et peut-être même une femme à son bras. Elle sourcille, mordille l’intérieur de ses joues comme pour s’empêcher de lui demander, foutre du béton entre ses questions trop incisées et lui.

Sa question la fait osciller entre son visage et le dit “machin” qu’elle tient entre ses doigts comme un cœur battant à peine délogé de son corps, palpitant de secrets bien gardés. Ses mains s’y crispent rien qu’un peu avant qu’elle ne reprenne d’une voix striée de moqueries “C’est un appareil photo ? Ca photographie.” et comme pour illustrer ses propos, elle le pointe de son arme, lui peinturlure la face d’un flash avant de lui renvoyer ses traits de souris remplie de fierté et de bêtises “Vous voyez ? C’est incroyable la technologie, comme ça avance vite !” un rire éclate, s’apaise et c’est sa voix bordée de souvenirs qui reprend “J’aime bien prendre des photos de la ville, des gens … des choses comme ça. Et la nuit les gens ont quelque chose de fascinant, je crois.” de mystique, pour mieux cacher la laideur du crime. C’est bien la seule chose qu’elle lui dira pas, qu’elle entourera d’un mensonge si il le faut. Les adultes ont tous les mêmes réactions, passent de l’envie de protection, à la moquerie puis à l’horreur en découvrant qu’elle est sérieuse dans ses ambitions d’enquêtrice, ils gueulent des phrases qu’elle n’entend pas, incapable de s’arrêter, ses désirs de vengeance coulant dans le lit de ses veines. “Et vous, vous foutez quoi ici ? Vous avez pas une femme et des gosses à rejoindre ?” elle le sort quand même, se faufile dans l’occasion qui se présente pour en apprendre un peu plus en toute innocence, l’observant toujours de ses opales trop bleues pour s’incruster dans les détails de son propre regard qu’il braque parfois sur elle pour le détourner ensuite, creusant l’espace qu’elle avait déjà senti entre eux, incapable de savoir si il lui faudra redoubler de conversation pour lui voler un peu de ses confidences ou y aller avec plus de douceur, chose compliqué pour elle qui est construite dans la pierre de la maladresse, roulant sur les gens pour ricocher et ne pas couler.
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MessageSujet: Re: maxym ) réparer les vivants.   maxym ) réparer les vivants. EmptyDim 29 Juil - 14:40


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Il regrette presque de l'avoir invité dans sa bagnole parce qu'il est tout simplement incapable de tenir une conversation. Déjà qu'il est ivre, la gamine ne fait que rajouter une couche de saoulerie avec ses mots à n'en plus finir. Et pourtant, grand con qu'il peut être, il ne lui dit pas de la fermer en lui signifiant qu'il n'en a rien à faire de sa vie et de tout ce qui la compose. Ce doit être parce qu'elle rayonne, il a pas envie de la tâcher de sa mauvaise humeur et de ses énergies négatives. Ryker fixe la route, enregistre le terrain de basket, le situe sans trop de difficultés parce qu'il connaît cette ville comme sa poche après avoir été l'un de ses cerbères. On peut pas dire qu'il soit un héro, ce serait de la publicité mensongère. Non, il avait les crocs, vraiment, une véritable haine au fond de la gueule qui l'a aidé à ne jamais lâcher l'affaire avec ses dossiers et ses crimes non résolus. Aussi mineures soient-ils, Diaz ne supportait pas qu'un délinquant puisse la lui faire à l'envers. Il aimait bien ça, leur botter le cul avec ses gros sabots et les faire flipper au point de les laisser se pisser dessus. C'est une réaction normale chez l'homme d'entretenir sa satisfaction dans la domination. Soumettre ces petits cons, ces vieux loubards prêts à tout pour échapper à ses filets lui refilait un frisson inexplicable.

Un sursaut le prend lorsque le flash l'aveugle et qu'il perd un instant le fil de la route déserte par la nuit. Putain. Qu'il marmonne, même pas le temps de mettre sa main devant son visage pour se la jouer pudique que la gamine doit certainement avoir dans son appareil un cliché de lui trop bourré pour pouvoir se défendre face à une môme qui parvient à lui retourner la tête avec ses paroles à n'en plus finir. Il soupire, un peu rageur, passe une main dans ses cheveux et se tourne vers elle. Le maton peut pas s'empêcher de lever les yeux au ciel à sa remarque sur ce que la nuit fait aux gens, encore des paroles de poète qu'il ne comprendra décidément jamais. Brute épaisse qui ne se laisse pas attendrir par des détails. Tu sais ce qui les rends comme ça ? Il a l'air sérieux quand il lui parle, fin, il l'est, certainement, ouais, une part de vérité dans chacune de ses phrases. Ce dont il a du mal à se défaire, c'est ce pessimisme si épais qu'il pourrait pas le casser avec une pioche. Ils sont juste comme moi : ils en ont plein le cul de leur journée. Y a rien de fascinant là-dedans t'sais ... Tu photographies des cons comme les autres suffisamment aimables pour pas t'envoyer chier. Ça doit venir de ta jambe, on ose rien dire aux éclopés. Ceux qui ont des soucis évidents et physiques, on leur accorde la grâce mais les alcooliques comme Ryker avec les pensées qui partent en vrille, on les assassine un peu plus pour être certains qu'ils se relèveront pas. Parce qu'on sait que s'ils se remettent de toutes leurs failles mentales, ils deviendront aussi dangereux que les monstres que l'on tente de garder sous notre lit. C'est certainement ce fond de pensées qui rend les paroles de Diaz plus sincères que blessantes. Cela ne lui apporterait rien de vexer une môme. Il a passé l'âge de briser des coeurs.

Et vous, vous foutez quoi ici ? Vous avez pas une femme et des gosses à rejoindre ?
La question le fait tiquer parce qu'elle touche sans le savoir un point sensible. Son regard atteint un fast food ouvert de nuit et s'arrête devant. Ryker pourrait partir dans de longs discours mais ne se sent pas de plonger encore plus bas dans ses névroses. Sa main quitte le volant alors qu'il plante ses yeux en sa direction. J'ai envie de pisser mais on peut pas aller aux chiottes sans consommer. Il noie le poisson comme il peut, nonchalant, la bière le fait toujours uriner comme un taureau. Sa tête tourne légèrement lorsqu'il pose un pied à terre. Tu veux manger une glace ? Ou autre chose, peu importe tant qu'il peut aller se vider la vessie. Ses yeux bruns dans ceux de la gamine, il se rend compte de son jeune âge à peine maintenant, des rumeurs qui pourraient traîner s'ils les voient partager une glace ensemble et s'éterniser à une table du restau. A travers les vitres, la lumière tamisée, les néons et les meubles lui donnent envie de s'y échouer pour décuver un peu avant de reprendre la route.
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