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 Might as well give up - libre

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MessageSujet: Might as well give up - libre   Might as well give up - libre EmptyJeu 19 Juil - 19:25

Might as well give up
Libre
I used to think that dreams where made out of stardust, but now all I see is the cold reality of what life truly is. A lonely waste of time.

Digne d’une scène de film, un décor en papier mâché ou bien alors le truc dégueulasse d’un fond vert comme si c’était réaliste ces machins. Pluie torrentielle, le ciel noir, la rage au ventre, l’esprit qui gueule, les poings serrés, l’envie de venir tout démonter. Injustice qui cours dans le sang, et le sang bouillonne, les veines remuent de colère, de haine. Révolution des globules qui les poings levés s’élancent à pleine vitesse dans les muscles tendus, dans les doigts serrés, dans chaque mouvement que je fais. Et je fuis. Encore, je fuis, loin d’une maison à l’enfance lourde, loin des cris, loin de la haine, loin de cette violence systématique, une violence invisible, se traduisant par des trous au mur et des étincelles à force que les mâchoires se serrent, que les dents claquent de colère. Je fuis, les larmes aux joues, ou peut-être est-ce la pluie, qu’en sais-je ? Vingts années, gamine toujours autant persécutées, incapable de prendre l’envol que je voudrais, celui que j’attends, celui qui me fera sortir de cette maison que j’aime autant que je hais. Ailes toujours enchainés à mes épaules, les plumes qui s’arrachent à force de ne pouvoir respirer. Un père aimant, oui, prêt à me soutenir, prêt à venir m’aider, m’épauler. Mais le père reste étouffant, incapable de voir clair dans sa propre vie qui n’a jamais suivi le chemin qu’il aurait aimé. Vengeance facile sur l’enfant qui n’est pas bien né. Pas le bon moment, pas le bon sexe, pas avec la bonne mère. Instabilité qui commence à me jouer sur les nerfs.

Et c’est la quatrième fois de la semaine que je fuis. Des rêves trop grands, une vie trop petite, c’est ce qu’il m’avait gueulé au visage, les poings en l’air. Que j’étais bien belle avec mon sourire, que je ressemble bien trop à ma mère, que je ne veux qu’une chose, l’abandonner comme elle a pu le faire. Et les même phrases étaient revenues, toujours le même refrain sur l’éducation, et sur les déceptions de son existence, et l’alcool empestait contre son haleine, et la peur infiltrait mes os, et les cris, les pleurs, les menaces et la colère. Vingts années et je suis toujours rendue à la case départ, coincée sans pouvoir respirer. Fuir, la seule solution, fuir et me trouver un coin de calme jusqu’à ce que la tempête passe, jusqu’à ce qu’il s’endorme, jusqu’à ce qu’il oublie, qu’il redevienne le papa tout charmant, tout gentil. Qu’il se souvienne que sa gamine ne remplira jamais son moule de fils parfait, mais qu’elle essaye, à sa manière.

Scène de film, je disais, pluie torentielle, vêtements trempés, cheveux qui collent sur le visage, normalement c’est le passage des grandes rencontres, celles des belles réconciliation où les cœurs s’enflamment et que des lèvres s’embrassent. Mais j’ai personne à rejoindre moi, dans ce quartier, personne à embrasser, personne pour parler, à qui sourire, quelqu’un à appeler. Comble de ces vingts années passées ici, que de vulgaire connaissance ici et là, des traits que je reconnais, des prénoms que je connais sur le bout des doigts, mais aucun lien, pas d’amitié, d’amour, ni rien. Y’a eu qu’un gars qui a réussi à dompter les poings pour m’apprendre les mots, mais il a fini par s’évaporer. Il a dû se rendre compte que j’étais pas faite du même bois que lui, que je pouvais pas le suivre dans toutes ses conneries, que j’avais un rêve moi-aussi, un beau tout brillant, un secret que je pouvais pas dire à papa, mais que j’ai dit contre son oreille, à lui. C’est là où j’ai compris que sa belle gueule, je la voyais pour la dernière fois.

Pause d’un instant contre la façade d’un mur, mains sur les genoux, la gueule ouverte vers le trottoir, cœur sur l’estomac, impression de n’être plus qu’un corps qui bat. Et mon refuge est encore un peu plus loin, je peux pas me permettre de m’arrêter, pas ici, pas sous la pluie battante et ce ciel noir. Et puis, peut-être que pour une fois le père s’est mis à me chercher. Visage que je relève vers la pluie, haletante, la respiration que je reprends, avant de m’étirer le dos, et c’est ma course que je reprends. Une course contre une montre invisible jusqu’à ce refuge que j’avais découvert il y a quelques années. Vieux studio de danse un peu délabré, poussiéreux et définitivement inhabité. Mais c’était le paradis pour une gamine comme moi, un rêve éveillé. J’y avais entraîné mes muscle, découvert les pas peu à peu, enchaîné des chorégraphies inventées voire même passée quelques nuits, lorsque rien n’allait.

Sauf que mon pied droit dérape sur un pavé un peu plus relevé, glissant sans peine sur la roche trempée. Et je tombe. Lourdement, violemment. Peut-être que j’aurais dû faire plus attention, peut-être que mon visage n’aurait pas dû tourner, peut-être que j’aurais dû attendre quelques secondes de plus. Je ne le saurai jamais. La douleur occulte déjà les sens, je n’ai pas eu l’impression d’entendre quelque chose se casser, mais je sais que tout n’est pas normal. Larmes qui se coincent au bout des cils, les mâchoires que je serre, le cri que je retiens à en faire jaillir du sang sur la lèvre que je mords. « Putain de bordel de merde. » C’est bien la jambe droite qui me fait mal. Je reste assise sur le trottoir, une main serrée contre ma cheville, l’autre à les phalanges qui blanchissent à vue d’oeil. Bien sûr, fallait que ce genre de truc m’arrive. Foutu destin de merde. Portable que je sors, fierté bien trop grande pour appeler mon père à la rescousse. Bruit de pas que je crois entendre au travers du battement de la pluie contre le bitume. « Y’a quelqu’un ? » Je gueule, hurle, plus rien à faire de déranger le voisinage, je n’ai plus que deux choses à l’esprit, deux certitudes. De un, vu la douleur, j’ai dû bien me faire mal, et deuxièmement, ce n’est pas aujourd’hui que le parquet rainuré du studio délaissé m’accueillera de son odeur familière.
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MessageSujet: Re: Might as well give up - libre   Might as well give up - libre EmptyVen 20 Juil - 1:18


might as well give up
(ft. @Sasha Hawkins)
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« Vint un moment où la souffrance humaine ne leur suffit plus.
Il leur en fallut le spectacle. »


Les affres noires de la tourmente dansent dans les cieux, ballet lointain se rapprochant inexorablement. J’avise rapidement les premières gouttes qui perlent de la tempête. Le vent se lève, souffle le pan de ma veste. J’affirme ma prise sur le sac que je porte à l’épaule. Un livre y dort, un livre neuf en suédois pour Veredis. J’ai songé que cela lui plairait peut-être de s’enivrer de sa langue natale quelques instants dans un volume autre que sa Bible. Je l’ai vue jeter des regards tendres vers les tranches de ma bibliothèque sans oser s’emparer de mes ouvrages pour les emmener dans sa chambre où, cachée aux yeux de Dieu, elle pourrait s’abîmer dans des lectures profanes. Je veux qu’elle sache que je l’y encourage. Il n’est plus bel esprit que celui libéré de ses chaînes.

Les premières gouttes tombent sur mon nez, une eau tiède et douce. Bientôt, la pluie d’orage crépitera sur le trottoir, lançant à l’assaut des cieux les folles gouttes qui rebondissent sur le bitume. Je fouille dans ma sacoche, en extrait un parapluie en bénissant ma prévenance. La toile d’ombres se perd dans la vaste accroche du ciel et m’offre protection.

La goutte virevolte,
tombe du ciel à la terre,
s’envole à nouveau dans l’éther.


Lorsque vient le déluge, je suis prêt. Arche au dessus du crâne, je n’en suis pas moins détrempé. L’eau s’insinue dans mes vêtements, glisse sur l’oblongue surface de la toile huilée, perle dans ma nuque. Une goutte aura réussi à s’y infiltrer Dieu seul sait comment. Le bombardement céleste brouille ma vue : il ne reste dans la rue que l’ondée qui mitraille le pavé. Je clos les yeux quelques instants sans cesser ma course lente : l’odeur de la pluie monte, embaume la terre, sature l’air de son frémissement divin. J’ai toujours aimé les jours d’averse et l’apaisante sensation d’être aux prises avec les forces de Dame Nature. Cette même Dame bénie qui se rappelle à moi lorsque mon talon ripe, incertain, sur la pierre. Prudence, les artères de la ville sont dangereuses pour qui n’est pas attentif.

Je poursuis ma marche en songeant à la douceur du retour. Il est encore tôt, et si l’on excepte les premiers égarements de cette nouvelle vie familiale, je me réjouis de retrouver l’oisillon farouche qui s’éveille chaque matin en tremblant et se couche chaque soir, je l’espère, un peu plus rassérénée. Le congé que j’ai obtenu pour m’occuper d’elle touche à sa fin, et il me faudra bientôt reprendre la route du travail en la laissant seule une partie des journées. Délicate angoisse papillonne dans mon coeur. N’est-ce pas trop tôt ?

D’entre les gouttes et les chocs répétés de l’eau sur le sol, j’entends un murmure. Faible voix devient cri, impérieux appel. Je presse le pas avec prudence tandis que meurt dans le fracas de la tempête cette frêle voix. Ai-je rêvé cette supplique ? Non. Je tourne à l’encoignure d’une ruelle et voit luire sous le réverbère un corps détrempé. Larmes et Pluie se mêlent sur un visage enfantin. Je m’approche de l’inconnue, parapluie voûté au dessus de la suppliciée à quelques rues seulement de mon appartement.

« Mademoiselle ? Allez-vous bien ? Vous vous êtes blessée quelque part ? »

J’avise d’un œil inquiet le corps : malaise ? Chute ? Blessure ? Devrais-je appeler des secours ? Pourra-t-elle se relever ?
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MessageSujet: Re: Might as well give up - libre   Might as well give up - libre EmptyMer 15 Aoû - 16:03

Sasha Hawkins a écrit:
Might as well give up
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I used to think that dreams where made out of stardust, but now all I see is the cold reality of what life truly is. A lonely waste of time.

Tout est arrivé si rapidement. La course, cette volonté de se battre, celle d’atteindre le seul refuge de mon quartier, et puis la chute, dégringolade parmi les pavés trempées, la moindre parcelle de mon corps qui se tend, la peau qui hurle déjà de douleur face aux écorchures qu’elle recevra. Mais tout ça, ce n’est rien. Rien face à la cheville qui enfle, rien face à cette valse de sensations qui m’entoure. Douleur, honte, peur. Solitude aussi. Surtout. Et je me sens conne, enfant à nouveau, le genre de gamin qui apprend enfin à faire du vélo sans roulettes, qui le coeur au bout de son sourire prend un peu trop d’assurance et s’envole à toute vitesse, semant par inadvertance des parents qui filment, qui rient, qui applaudissent. Puis le vélo tremble, et chavire, et l’enfant aussi. Sauf que dans ce cas particulier, dans ma réalité, les parents fiers et heureux sont bien loin, moi j’ai rien que de la pluie et du bitume sur lesquels compter.

Cri qui sort d’entre mes lèvres néanmoins, bulle d’espoir jeté contre les moutons noir de l’horizon. Prière silencieuse qu’un orage ne se déclare pas en plus, parce que tout aussi fière que je peux être, à toujours lever des poings, l’orage est une chose que je ne peux combattre. Peur inexplicable qui me poursuit depuis l’enfance. Alors je gueule, comme un animal blessé, une biche en détresse, plus que consciente que la chance que quelqu’un m’entende n’est que mince. Mes doigts dégagent les mèches collées à mon front, les bras prennent appui sur le goudron et j’essaie de me relever. L’oiseau aux ailes coupées n’a pas dit son dernier mot, loin de là. Une fois, deux fois, j’essaie, me traînant de quelques pas de plus à chaque fois. Mais la douleur, et la pluie, le froid. Tout semble contre moi. Les larmes ne se retiennent plus, panique qui s’installe près d’elles, se loge aussi au fond de ma poitrine, sensation d’oppression. Paupières qui se ferment, bourrasque de pensées toutes plus bruyantes les unes que les autres dans l’esprit et je tente tant bien que mal de respirer, de me calmer. C’est d’un énième cri que je chasse les voix.

Bruit au loin. L’espoir que j’étouffe dans son berceau, le laissant bourgeon dans un coin. Mais pourtant, c’est bien une silhouette que je vois arriver vers moi. Un homme je crois. Un parapluie du moins. Reconnaissance qui s’installe entre mes lèvres, sourire léger qui accueille l’inconnu. Il parle d’une voix grave, le genre de voix qui pourrait narrer les bouquins audio. Intimidée, je remue la tête. « Je...Je suis tombée, j’ai glissé sur un pavé, je courrais, j’aurais pas dû, je..merci de vous être arrêté » Respiration que je reprends, les mots dévalent ma langue à toute vitesse, entrecoupés par quelques grimaces de douleurs. « Je me suis fait un truc à la cheville je pense, elle doit être foulée, tordue, un truc comme ça, je sais pas trop...je sais juste que quelque chose ne va pas. » Épaules que je soulève d’un air désolée de ne pas pouvoir plus l’aider, les sanglots qui s’amassent au fond de ma gorge au fur et à mesure que la douleur s’installe, le tout que je retiens, méfiante néanmoins de cette bonne âme qui avait eu la gentillesse de s’arrêter. Je n’y peux rien, c’est dans mon sang, c’est le paternel qui m’avait appris à me méfier, même des gens aux bonnes intentions. Enfin, pour être honnête, j’espère juste que cet homme là, ça en est un vrai, de gentil.
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