Tu ne pensais pas te retrouver là, ce soir. Qu’en quelques baisers et quelques caresses, il t’entrainerait chez-lui, que tu le suivrais, que sa main finirait contre ta queue, à te couper le souffle, à le multiplier, que tu serais tellement défoncé que t’aimerais peut-être ça, l’être. Ton corps qui n’obéit plus à ta raison. Cette putain qui veut juste de la chaleur, du plaisir, de cet amour qu’elle refuse trop souvent. T’es vraiment une petite salope quand t’es stone, Ferdie. S’en est dangereux. Le badtrip était peut-être moins pire, finalement. Parce qu’à se rythme-là, tu finirais dans une orgie ou dans des conneries de gangbang de fille mineures qui prendrait de drôles d’allures de viol. Non, là ça allait, pas de festival de la saucisse. Rien qu’un petit barbecue à deux grillades au fond de la pénombre de la chambre de… Merde. C’est quoi son nom déjà. Ah, puis tant pis, tu t’en souviendrais peut-être demain. Ou tu l’oublierais, comme t’oublierais que c’est toi qui frottait vos protubérances bien dures au travers des étoffes trop serrées enroulant vos hanches qui se pressaient. Comme t’oublierais ce désir qui fend le bide en deux, qui remonte dans l’œsophage et donne envie de s’étouffer avec l’autre. Toi, quand t’as envie, tu deviens muet. Très mauvais acteur porno qui ne fait que grogner plutôt que de souffler des ‘’encore papa’’. Non tu te contenter de soupirer et pincer tes lèvres quand il se presse et se moule à ta main. De sa main, contre tes fesses, entre tes fesses et tout ses désirs que t’étouffent contre sa bouche.
Lui il parle, radote entre vos baisers et le temps que tu perds à tenter de faire du sens de ses mots, y’a sa main qui franchis la barrière de ton boxer et viens t’arracher un soubresaut de plaisir. Ce genre de plainte qui refuse qu’on s’arrête. T’as raté la dernière sortie avant le pont payant, too bad, tu vas payer. Son sourire carnassier contre ta gorge et tes soupirs qui se perdent au plafond sous ses gestes profonds. Il murmure des cochonneries, auquel tu réponds que quand il te demande si tu veux qu’il continue. Pas envie qu’il arrête, qu’il te laisse là avec le ventre plein de désirs inassouvis. Tu cherches à lui grogner un oui au travers de tes soupirs que tu retiens. T’es pas volubile au lit, tu parles par tes actions. Tu ne demandes pas de permission, n’exprime pas tes désirs. Pas comme lui en fait naître dans ta cervelle avec ses mots qui se languissent. Sa bouche et sa langue qui courent contre ta gorge. Tes mains qui s’activent pour toute réponse. Une qui fait glisser l’élastique de ton boxer jusqu’à tes genoux, l’autre qui tire sur sa nuque pour qu’il vienne embrasser tes hanches, que tu effleures le bord de ses lèvres avec ton membre, avant de l’enfoncer dans sa gorge, ta main sous son menton, pour bien avoir son petit regard affamé de braqué sur toi quand il t’avale. Y’a quelque chose d’affreusement plaisant avec un gars. Quelque chose de fort, d’inépuisable, genre de corps à corps que t’as envie de perdre.
Tu sais pas quels démons il a foutu en toi, le petit, avec sa langue, au fond de ta gorge. Sauf que par sa faute, c'est au fond de la sienne que tu te perds. Plus rien qui compte, plus rien de grave. Plus de ''tapette'' murmurés par les voix de tes frères, dans ta tête. Non. Ça rien de tapette tout ça, rien de faible. Rien qu'une faim animale qui se soulage comme elle peut. Tu ne te surprend pas à perdre tes doigts dans ses cheveux trop courts, sur sa gorge trop dessinée ou ses épaules trop musclées, sa nuque pas aussi délicate que celles auxquelles t'es habitué. Sa langue plus vorace, sa gorge plus endurante. Tu pourrais facilement t'habituer à toutes ses conneries, surtout dans le noir d'une chambre, comme ça. Là où il est le seul public de ses soupirs qui défoncent la barrière de tes lèvres, te font fermer les yeux, rejeter la tête vers l'arrière, passer ta langue sur tes lèvres avant de revenir à lui et le bâton de dynamite qu'il a entre les lèvres. Celui qu'il relâche avant qu'il ne soit trop tard. (Comme s'il n'était pas déjà, trop tard.)
Ses lèvres encore mouillées qui reviennent contre les tiennes, trop défoncé pour lui en tenir rigueur. T'es juste abandonné à toutes ses nouvelles sensations qu'il vient chatouiller en toi, réchauffer ton ventre encore quand il t'embrasse comme ça, avec sa main qui prend la relève de sa bouche entre tes hanches. Peut-être que tu t'offres un peu trop, mais t'en a plus rien à faire au milieu de la nuit. Tu ne vies plus que pour que vos souffles s'entrecoupent de plaisir, se perdent loin vers le ciel. Demain, on ramassera au sol les morceaux de ce que vous avez bousillés ce soir. Et ça t'excites presque d'avantage les mots sales qu'il vient souffler contre tes lèvres. Tordu entre l'envie d'obéir ou de faire bien pire, tandis que le désir vole tout ton sang, en laisse moins pour ta cervelle. L'envie de te retenir encore un peu, de te perdre un peu plus contre lui. Un autre grognement pour tenter de ravaler ce que tu ne veux pas verbaliser. Tes mains qui courent sur son torse, parce que c'est déjà trop tard. Parce que t'es un garçon un peu naïf, qui pourtant n'a été forcé à rien, même si les promesses on pas été tenues. Tes mains se resserrent autour de lui, presse davantage son corps au tien, sa langue pour délier la tienne et tes baisers qui viennent se perdre en soupirs contre son épaule trop doucement. Remontent à son oreille pour lui dire les mots trop doux que t'osent pas dire.
« Est-ce que j'peux te faire l'amour ?... »
Que tu lui chuchotes timidement, espérant qu'il ne se foutent pas de ta gueule, qu'il ne te rigole pas à la tronche. C'est comme ça qu'on demande, hein ? C'est comme ça qu'on dit, hein ? Hein ? Tu sais plus, t'as plus envie de savoir. T'as juste besoin de tendresse, de douceur, de plaisir, d'un peu de mordant au travers, c'est certain. Juste envie d'oublier ton prénom, jusqu'à ce qu'il le soupir assez fort pour que ça te reviennes et t'endormir contre lui, t'épuiser contre son corps. Dans tout vos mensonges, tout ton déni. Il avait dit que ton cul était hors limite, ce soir, mais il avait pas parlé du sien, hein. Oh que tu n'assumeras rien, demain. Sauf qu'au moins, lui, il se fout pas de ta gueule comme le reste du monde, hein ?
Tu réalises que trop tard ta vulnérabilité. Que quand tes mots sont laissés dans le suspend de son sourire qui pourrait bien se foutre de ta gueule. T remettre sous le nez ce qu'on t'as toujours reproché. Cette douceur pas virile, cette tendresse de tapette pas masculine. Parce que les hommes sont que des grosses brutes, pas vrai ?
Okay... Tu clignes doucement des cils. Un peu surpris qu'il ne t'ai pas jugé, comme tout le monde avait toujours fait. C'est fou. Mais avec l'ange, t'as l'impression de pas avoir peur, plus avoir peur, d'être toi, entièrement, infiniment. C'est doux, c'est bon, c'est risqué ; tu pourrais bien revenir t'y perdre, y trouver un peu de bonheur. Là, contre ce lit dans lequel il te pousse, dans lequel tu l'entraîne pour pas qu'il soit trop loin de toi, trop longtemps. Pas trop loin de sa bouche qui vient retrouver la tienne, comme des aimants. Tu commences même à t'habituer, à comment il parle toujours trop. Tu l'acceptes, comme lui, t'acceptes. Arrive à en sourire, le badtrip est loin derrière. Tu sais pas comment tu le veux, tu sais seulement que tu le veux. Son corps contre le tien, pour vous perdre dans les draps. C'est de ça dont t'as envie, te perdre en lui et qu'on ne te retrouve pas, pas jusqu'à tard demain.
Tu crois même que ça t'excites un peu, quand il te murmures d'y aller, de le prendre. Y'a que la capote qu'il te colle contre le ventre qui vient noircir le tableau. Dans ton monde à toi, on peut pas faire l'amour avec un préservatif. Sauf qu'en même temps, il t'a dit d'y aller, non ? Tu le pousses sur le dos, le surplombe, de ta main qui se presse à son ventre. De tes lèvres qui vont se perdre sur sa gorge quand ton corps se frotte au sien. Ta main qui retrouve la sienne, avec dedans, le petit bout de latex emballé.
« On a vraiment besoin de ça, dit ? » Que tu lui souffles en le laissant dans sa main, les tiennent coulant doucement sur ses cuisses pour les soulever, les passer des chaque côtés de ton corps. Une main remontant jusqu'à tes lèvres pour humecter tes doigts, revenir glisser entre ses cuisses. Pas certain que ce soit suffisant, mais bon, tu iras doucement, de toutes façons. Comme tu te glisses doucement entre ses cuisses simplement pour le narguer, attendant d'avoir son accord avant de faire autre chose que lui donner envie en pressant ta chaire à l'embrasure des siennes, sans casque, sans filet, sans rien. Tête première.