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 kill your darlings } rory

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kill your darlings } rory Empty
MessageSujet: kill your darlings } rory   kill your darlings } rory EmptyVen 27 Juil - 13:23


kill your darlings
prosterne moi, je serai ta tragédie
un soupir comme un baiser qui s’éteint devant la sempiternelle question qui tourne et danse devant les yeux d’une salem qui s’ennuie. il y a toujours eu elle et les autres. deux entités que l’on ne mélange pas, au risque d’ouvrir les cieux en deux, de déclencher des cataclysmes majeurs. deux groupes aussi distinct que l’eau l’est de l’huile, pour maintenir l’équilibre si fragile du monde. mais les choses ont changé. l’univers s’est perdu dans son éternelle expansion et quelque part dans notre système, quelque chose a explosé. le cosmos se retourne et les règles ne tiennent plus. salem est désormais l’une des autres. c’est celle ville, c’est l’influence de cet endroit. crescent heights : la cité maudite où s’en vont mourir les âmes brisées et où naissent tous les anges qui finiront en enfer. crescent heights se trouve au centre de l’univers. elle est le phrare du monde entier et son aura, irréelle, intemporelle, infinie même provient d’ailleurs. ici, la vie n’a pas de sens. le temps s’écoule à son propre rythme, parfois bien trop rapide, souvent beaucoup trop lent. c’est cette ville qui a modifié la course du macrocosme et qui s’amuse à tourmenter ses habitants. car depuis qu’elle y a mis les pieds, salem vacille sur ces certitudes. depuis qu’elle n’est plus qu’une étoile sans lumière au milieu de tous ces autres astres à la lanterne brisée, elle titube encore plus qu’avant, toujours errante et pourtant jamais perdue. car ici, elle a trouvé des gens qui lui ressemblent. c’est une étrange sensation que de croiser son reflet, même bancal, après toute une vie dans l’ignorance d’une telle espèce similaire. ici, chacun à sa façon, chaque vie est une tragédie. les yeux des jeunes se remplissent de ténèbres aussitôt que vient la nuit, à la recherche de la comète qui porte leur nom, pour peut-être un jour, partir. a crescent heights, les amours s’avouent en se susurrant des histoires de fantômes, en se promettant de se haïr pour toujours, en ne s’aimant pas du tout. à crescent heights, l’indifférence ne fait plus office de loi immuable. car à crescent heights, malgré les ectoplasmes aux sourires amers qui ont remplacé la jeunesse, malgré la misère qui ronge les quartiers au sud des rails, malgré les anges qui, privés de leurs ailes, si violemment arrachés par la fatalité, se languissent d’un ailleurs, malgré l’infinité qui se meurt ; malgré tout ça, on développe cette sorte d’attachement morbide pour tout ce qui brûle. salem se surprend à ressentir. à ressentir de plus en plus souvent et comme jamais elle n’avait ressenti. dans les flammes de la haine qu’on lui jette, dans la vibration d’un poing dans ses dents, dans l’étrange affection que certains s’entêtent à lui donner ou pire encore : dans les yeux du fantôme qui la hante.

A U R O R A
maudis sois ton nom.

elle est comme le spectre de ce que salem aurait pu être, le fantôme de quelque chose qui lui ressemble. rory raynes. un nom que salem exècre pour toutes les mélodies qu’il lui inspire. dans le secret des syllabes de son nom, elle accepterait volontiers de s’y perdre pour le simple plaisir de haïr tout ce qu’elle y verra. le monstre dans le placard, l’horrible soi-même qui rôde quelque part à chaque instant dans cette ville bien trop petite pour l’éviter. salem se méfie, mais salem s’enivre aussi. car dans les yeux néants de cette némésis qu’elle déteste, elle s’abîme à regarder tout au fond d’une âme salie qui hurle à retrouver sa jumelle. c’est l’attraction fatale, l’appel du vide dans sa forme la plus primitive. rory est le bord du précipice et salem est sur le point de sauter. le mur est droit devant, mais il est trop tard pour s’arrêter. la fin du monde est juste là, pendues à leurs lèvres ; un baiser empoisonné pour sceller l’avènement du chaos. Il n’y a plus d’ordre dans les pensées de salem quand elle s’oriente vers la princesse fantôme. seulement l’anarchie qu’elle y laisse comme pour marquer son passage. plus rien n’a de sens sinon l’irrésistible sensation comme un besoin vital de la revoir combattant avec férocité l’instinct priant pour s’éloigner. la collision est inévitable, tout le monde le sait. l’univers se prépare à subir de nouvelles explosions. il leur suffit d’une rencontre et de la volonté de tout détruite pour faire entrer la ville dans un nouveau paradigme : celui du pêché, celui du rien du tout. l’ère du néant qui règne lorsque deux reines sans cœur se mettent en tête de brûler les terres juste pour s’amuser.

viens à la crique.
je veux te montrer quelque chose.

je veux te montrer comme ça brûle d’être comme moi. je veux te montrer combien je t’aime. un message comme un aveu de faiblesse. un cri qui signifie ″tu me manques″. rien ne va plus dans la tête de salem alors quitte à se perdre dans un dédale, autant que ce soit le sien, celui de rory. d’ailleurs, c’est elle qui arrive en premier au lieu de rendez-vous. comme un univers caché à l’intérieur de l’univers, la crique s’ouvre au milieu des arbres et des roches glissantes telle un secret. l’eau écume et se lance, coléreuse, comme la falaise et dans sa rage, elle disperse ses goulettes à la manière d’une seconde pluie. le ciel est gris, les temps sont froids et la nature se montre furibonde. et au milieu du tableau, décrit comme une scène de la bible, elle se tient là, debout bien trop prêt du bord comme l’élégante apparition du spectre hantant ces eaux. salem la regarde, avide sa silhouette et pourtant prête à la pousser et à la regarder tomber dans le vide. « tu devrais pas te tenir si prêt du bord. quelqu’un pourrait être tenté de te faire basculer. » et sur ces mots, elle s’approche à son tour, les yeux fixant l’en-bas, se demandant à quel point elle aurait mal si elle saute. le seul précipice qui vraiment l’intéresse, néanmoins, est celui qui se tient humain sous ses yeux et qu’elle se surprend à vouloir détruire aussi bien qu’à embrasser. c’est dans son regard qu’est contenu le monde. car à chaque fois que salem s’y perd, elle a cette sensation amour-amère d’assister à la fin de toutes choses. rory ressemble à la fin du monde. comment y résister ? « je supporte vraiment pas ta gueule, aurora. » son prénom que l’on prononce comme une clef pour ouvrir toutes les portes. salem joint le geste à la parole et malgré la véhémence de ses dires, c’est avec douceur, avec une tendresse infinie qu’elle prend ce visage qu’elle déteste entre ces mains. du bout des doigts, elle étudie ces traits, parfaits à l’excès, détestable en tout point. « pourquoi tu continues de venir à chaque fois que je t’appelle ? je suis pas quelqu’un de très fréquentable, tu sais. » et toi non plus. pourquoi se font-elles ça ? pourquoi recommencer si à chaque fois, on sait que ça finit mal ? dans des éclats de folie qu’on a l’indécence d’appeler amour.

qui de nous deux, les fleurs ? qui de nous deux, le mal ?

« je t’aime décidément pas. » conclut-elle. mais dans sa bouche, les mots sonnent comme un poème. pas capable de ″je t’aime″ alors on dira le contraire. à mi-chemin entre la haine réelle et l’affection la plus sincère. c’est ça, le monde qui va pas. c’est des sentiments bizarres, le genre qui n’existaient pas avant. avant crescent heights et son univers qui penche. avant les gens d’ici. avant la fracture entre le passé et maintenant.

(© icons – venus in furs)
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