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 ectoplasmes auroraux // salem

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Artyom Dolokhov
Artyom Dolokhov

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Messages : 20
Identité : la métamorphose d'hermès, nastasia.
Avatar : timur simakov.
Crédits : afanen (av).

Âge : vingt-quatre coups de grâce.
Occupation : il a les mains blanches mais n'a pas de mains ; vendeur de mort.
Côté coeur : mes amours d'un instant valent des amours d'un siècle.

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MessageSujet: ectoplasmes auroraux // salem   ectoplasmes auroraux // salem EmptySam 18 Aoû - 10:55

Il ne pouvait pas dormir.
L'oreiller lui avait paru trop froid, les draps trop chauds. Et la lumière des lampadaires (la lumière blanche, froide, méchante) qui s'infiltrait à travers les volets cassés, elle lui poignardait les yeux chaque fois qu'il les ouvrait. Sa propre chambre lui semblait hostile, parce que son âme fatiguée s'évaporait en élucubrations macabres, invitait les fantômes du placard à leur capharnaüm noctambule. Un craquement ; deux craquements ; et au troisième, Artyom se dit que ça ne pouvait plus être son imagination. Les spectres dansaient devant ses yeux, le narguaient, se moquaient de son immobilité désinvolte. Il s'était assis, sur le bord de son lit, et avait tendu la main pour attraper son paquet de cigarettes qui traînait sur sa table de chevet, comme oublié sous d'autres objets qui finirent rapidement par terre. Artyom n'eut pas le courage de tout ramasser. Il n'eut le courage de rien ramasser et se contenta de regarder ce monticule de choses non identifiées, absent, le bout incandescent de sa clope éclipsant de toute façon le reste de la pièce. Ce trou béant dans la nuit, il le fixait sans vraiment le voir, s'abîmait la rétine pour le pur plaisir de s'aveugler.
L'anniversaire macabre.
Le reste de l'année, il s'était presque convaincu que cette aventure sépulcrale avait été reléguée au rang de souvenir vaguement douloureux. Mais le crépuscule estival, les températures qui se rafraîchissaient, l'odeur de fin de saison qui flottait dans les rues de Crescent Heights, tout cela coexistait désormais avec un univers tout entier qui s'anéantissait dans les flammes et le sang, dans le whisky, l'eau souillée. Le goût du sang dans sa bouche et les océans dans lesquels il s'était noyé chaque nuit. Chaque nuit qui puait la sueur et les hurlements intérieurs.
Maintenant, dans l'atmosphère étouffante du mois d'août expirant, tout revenait.
Au galop.
Et lui ne pouvait pas dormir.
C'est empli d'une résignation désespérée qu'il sortit de son appartement. La nuit n'était déjà plus la nuit et agonisait lentement pour laisser place aux nuances azuréennes de l'aube naissante. L'air était étouffant, et on sentait dans les vibrations de l'espace les tensions d'un quartier tout entier qui souffrait de la chaleur nocturne écrasante. C'était d'un tout autre mal que souffrait Artyom – la fièvre de l'atmosphère ne semblait être qu'un symptôme de ce vague à l'âme qui le faisait errer sans but dans les rues de Crescent Heights.
Ses pas le portaient naturellement, il ne pensait à rien. Les mains dans les poches et la cigarette entre les lèvres, il était un spectre qui fuyait des spectres et s'enfonçait toujours un peu plus profondément dans la ville somnolente, conscient qu'il essayait d'échapper à quelque chose de bien plus démiurgique, et donc omniprésent, que Dieu lui-même.
C'est peut-être cette force supérieure qui le conduisit aux portes du cimetière de Crescent Heights.
Les grilles étaient fermées, mais branlantes. Se glisser entre elles, s'aventurer dans cette ville mortuaire interdite à de telles heures de la nuit, c'était du ressors de n'importe qui. Même d'Artyom, qui semblait toujours dans cet état second, entre conscience et aveuglement délibéré. Ce fœtus, bien entendu qu'il avait pas de tombe. Ce n'était pas un gosse, rien que l'idée d'un gosse – les idées n'ont pas droit aux sépultures. Il ne savait même pas ce qu'il foutait là, mais il continua malgré tout de marcher, de s'avancer. Toujours un peu plus loin.
Un pas après l'autre.
Et y'avait cette silhouette au loin. Il s'en approcha, sans même ralentir. Peut-être qu'il savait de qui il s'agissait avant même d'en discerner le visage. Comme si la mélancolie, cette nuit, était réservée aux deux seuls témoins de cette  journée. Comme si les spectres ne pouvaient s'en prendre qu'à eux. Ou qu'à lui. Parce qu'Artyom ne pouvait toujours pas se faire à l'idée qu'elle (la meurtrière, l'assassine, l'infanticide) soit aussi torturée par les ectoplasmes de celui qui n'avait jamais existé.
C'est ironique qu'tu sois là.
Sa voix était froide, peut-être même glaciale et elle tranchait la fournaise estivale sans pitié. Cruel (comme c'que tu m'as fait). Il est arrivé à sa hauteur bien plus vite qu'il ne le pensait – peut-être s'était elle rapprochée en même temps, inconsciemment ou consciemment, peut-être ne comprenait-il plus les distances. Son regard se perdait, s'élançait quelque part dans l'obscurité. Tout sauf son visage. Tout sauf son visage qui le déchirait encore, un an après.
C'est quoi, exactement ? Un rite confessionnel tordu ? T'expies tes péchés ou t'exorcises tes remords, Salem ?
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ectoplasmes auroraux // salem
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