drunk in love. (tommy/cash)

tourbillon de l’âme. plus rien n’a de sens. le château de cartes s’écroule à la vitesse des mensonges. la débâcle enfin révélée au grand jour, sans qu’il n’ait rien vu venir. il aurait dû. c’est pas comme s’il avait été super minutieux. délaissant ça et là les preuves, pourtant restées à l’abris des soupçons. voyant l’une au grand jour et l’autre à la lueur des néons, quand le monde n’appartenait plus qu’à eux deux. et bien sûr qu’il s’en doutait, comme on se doute un jour que les conneries finiront bien par nous retomber un jour ou l’autre. jamais il pensait que ça viendrait aussi vite pourtant. il n’a été qu’un homme. un homme pensant tout avoir. un homme épris de deux femmes, incapable de vraiment faire un choix. l’idiot pensait pouvoir continuer la mascarade encore un temps, pas pour s’en rassasier un peu plus, mais plutôt le temps de trouver quoi faire. comment faire. le temps l’a rattrapé avant qu’il n’ait pu trouver une solution tangible qui conviendrait aux trois partis.
à croire que c’est comme ça, dans la vie de cash. il pose ses palourdes partout là où l’envie lui prend sans jamais songer une seule seconde à ce qu’il risque. à ceux qu’ils blessent, en arrière plan, quand l’avarice a fini de jouer des siennes. encore une fois où cash a pensé pouvoir s’en sortir indemne. encore une fois où il s’est brûlé les ailes en plein vol, s’écrasant au sol à la rude réalisation avec laquelle il est coincé maintenant : il n’est plus qu’un homme qui a tout perdu, sans avoir pris conscience de ce qu’il avait plutôt. perdu entre les recoins de la conscience qui lui écrasent le palpitant, et ceux de l’âme qui réalisent avec une déception non mesurée tout ce qu’il a foutu en l’air. se battant sans cesse entre les deux côtés miroirs de son âme, l’un lui soufflant qu’il a jamais été de ceux à être enchaînés, l’autre criant qu’il aurait mieux fait d’être plus scrupuleux. sans savoir s’il se sent mal parce qu’il a blessé, ou simplement parce qu’il a été découvert. mais un connard reste un connard et cash s’est jamais embêté à s’faire passer pour un gentil garçon. bien sûr qu’il aurait préféré que ça s’finisse pas comme ça et il sait même pas auprès de laquelle des deux il aimerait s’faire pardonner - s’il en a seulement vie. parce que c’est deux années de relation tumultueuses et qu’il jette aux enfers, les courbes de mila qui ont enflammé ses nuits. et c’est aussi l’innocence de deva, le regard enfantin qui réussissait presque à lui faire croire qu’il était le roi du monde. l’assurance retrouvée chaque fois qu’il en a eu besoin, juste là au creux de ses yeux. mais voilà que ça cogne à nouveau dans sa tête, une migraine pour faire comprendre que trop réfléchir ne résoudra rien. cash sortant tout juste d’une gueule de bois, la gueule encore à moitié endormie et l’allure débraillée, prêt à s’jeter à nouveau dans les tréfonds mielleux que lui offrent l’alcool tout ça pour mieux oublier. « putain mec, merci d’être venu aussi vite. » il a jamais été plus soulagé que ça d’voir son frère, cash. parce qu’au fond y a bien que lui pour raisonner tout ça, secouer sa caboche idiote et le sortir d’une léthargie qui n’en finit plus. mais c’est pour ça qu’il est là cash, parce qu’à priori ils sont pas de ces meufs qui échangent tous les secrets, discutent de leurs putain de sentiments et autres conneries sur lesquelles il gerberait bien maintenant s’il était pas assoiffé d’un vieux whisky bas de gamme - le seul qu’il puisse bien s’offrir, à force d’éviter les combats. « j’espère que t’as rien de prévu ce soir, j’compte pas sortir d’ici avant la fermeture. » de préférence pas même en état de marcher. y aurait bien que ça pour le rendre de meilleure humeur, qu’une seule personne pour le faire rire à s’en péter le bide. et enfin, oublié que tout ça soit un jour arrivé.