you have a nice heart // valery

- la tête tournée vers les étoiles -
- ta jambe est belle valery. ta jambe est sublime valery. ta jambe pourrait si elle le voulait grandir, grandir encore pour se percher sur la lune. ta jambe elle est grandiose. ta jambe elle est parfaite valery.
- elle fait du bruit.
- ça prouve que c'est pas vide.
il sourit - peut-être. il tourne les yeux - sans doute. s'attarde sur l'ombre au mur qui change selon les minutes écoulées. valery à la lèvre pincée qui entre ses mains, garde son équilibre de métal, de plastiques, de matériaux terrestres aux illusions aériennes.
soldat de plombs.
- pourtant c'est plein d'vide.

une tête, deux yeux, un nez, deux oreilles, deux bras,
deux j-
une jambe.

- j'devrais la nommer.
- tu crois ?
- peut-être.
- peut-être.
- la perche.
- la perche ?
- c'est toujours plus joli que la prothèse.
- vrai.

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- elle est passée où ?
- elle s'est perdue.
- mais où ?
un temps.
- je sais pas où valery.

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les doigts qui glissent sur la poussière, le souffle qui vient l'abattre - la faire disparaître dans le vent. puis les bras qui s'affalent sur le comptoir, la mâchoire qui se décoche, qui baille - valery qui dévisage les passants, imaginant leurs mésaventures singulières.
cette femme pourrait être scientifique -
cet homme pourrait être agent-double -
ce môme pourrait être une expérience -
le dos qui se redresse, qui s'entasse contre le dossier - tête en arrière qui pourrait ne jamais s'arrêter de tomber. soupir. ennui qui trahit ses envies de faire hurler le papier sous un crayon usé - valery à la langue qui passe sur sa lèvre inférieure, les paupières closes.
puis la sonnerie -
puis les pas -
puis l'arrêt - et la retombée sur le visage déjà croisé. les sourcils qui se haussent, puis qui se froncent, incapables de choisir quelle expression enfiler de bonne augure. le rictus qui se pointe, valery qui n'a pas encore demandé son prénom.

- dein Lächeln ist so schön wie du bist.
ça ronronne dans le fond de la gorge comme une mélodie du diable - ça laisse passer un éclat de rire léger, battement d'ailes d'une chimère.
- je comprends toujours pas c'que vous dites.

deuxième fois - ça se compte tant ça pourrait devenir une habitude. coudes qui se posent sur le bois -

- ton sourire est presque aussi beau que toi tu l'es.
- oh.
- oui.

et asa, c'est simple à retenir - c'est joli aussi. asa c'est comme un bout de soleil qu'on aurait mis dans la poche, comme les restes d'une fleur fanée, qu'on aurait égoïstement enfermée entre deux pages d'un ouvrage.