Suck my fat one, you cheap dime store hood.

- la tête tournée vers les étoiles -

(créature.) fils de deux adolescents, deux pauvres gosses pas prêts à devenir parents. abandon des plus typiques. d'orphelinat à famille d'accueils. de parents déviants en parents déviants. gosse à moitié construit, enfance dérangeante, t'es devenue un adulte dérangeant. t'as les sens à vifs, attiré par le sang comme un vulgaire charognard, les crocs apparents, loup enragé, et la peau dure et froide comme un reptile.
(le soleil et la lune.) ta famille tu te l'ai construite, elle se compose d'une seule personne, Sony. ta raison de vivre, ton double et celui qui tempère. le sourire là où tu n'es que grimace difforme. la gaieté alors que c'est à peine si tu sais rire. le bonheur, là ou tout n'est que malheur. deux gosses esquintés qui se lient d'amitié, grandissent et deviennent frères. tu as toujours tout donné pour Sony, et jusqu'à ton dernier souffle tu resteras à ses côtés.
(éclipse.) il y a dix ans. le jour où tout a basculé. ou les mots se sont transformés en actions véritables. t'as pété les plombs. t'as frappé trop fort, trop vite, t'as pas réfléchis et t'as foncé dans le tas. tu l'as tué cet enfoiré. t'as encore l'image imprimé sur tes rétines, celle du père de Sony gisant dans son propre sang. tu l'as crevé la raclure et il a pas pu te maîtriser Sony. le taureau a foncé tête baissée. alors vous avez pris la fuite, abandonnant votre vie pour échapper à la prison qui n'attendait que toi. vous avez abandonné cece avec la conviction de revenir un jour ou l'autre. mais vous avez jouez aux cons.
y'a eu les vols, les agressions, les braquages sans armes à feu. et la connerie de trop, comme deux incapables. comme deux amateurs, toujours à visage découvert. on est jeunes, qu'est qu'on risque. les bracelets derrière le dos, et les photos sous une lumière blafarde. vos empreintes à jamais sur papiers, et le casier judiciaire qui s'est rempli en un éclair. le coup de marteau et la sentence. un an. un an c'est court, ça passera vite. mais pas pour vous. c'est trois ans que vous avez tiré. 
(yang.) le mauvais côté, le plus sombre, celui qui t'habite entièrement et n'est atténué qu'en présence de ton frère. c'est en centre de redressement qu'il s'est le plus dévoilé. c'est grâce à ça que tu es resté droit et digne, petite brute prête à tout pour se faire respecter. t'as garder les marques sur ton corps, les cicatrices sur tes phalanges brisées.
(cendres.) ta vie n'est qu'un vulgaire tas de cendre. forêt cramée dès la naissance. t'es sortie de taule sans rien avoir à re-construire. alors tu vis ta vie au jour le jour, sans te soucier des apparences, sans rien calculer à l'avance. mauvais joueur de poker, tu ne sais pas bluffer pour avancer. tu mises tout ce que tu as- et tu n'as pas grand chose- et la plupart du temps c'est en pure perte.
(animal.) t'es fait d'émotions pures et d'envies primaires. la colère au bouts des doigts, l'envie au creux du bide, la folie dessinée dans tes pupilles. impulsif et violent. t'as l'épiderme à vif, tu ressens plus qu'il n'en faut, perpétuellement sur les nerfs, ta raison s'est fait la malle depuis des années. alors tu frappes, tu hurles, tu griffes, tu mords. tu détruits sans état d'âme. tu laisses tout ressortir pour ne pas imploser, laissant des débris sur ton passage. putain d'ouragan.
(mante religieuse.) c'était une gosse, une gamine comme une autre. puis c'est devenu une femme et t'as eu le regard plus coriace, plus vorace. typique. parce que tu sais plus comme t'y prendre, tu sais plus où est ta place et que tu le sens le poison dans tes veines, qui s'infiltre et grimpe jusqu'à tes méninges. paralysant la seule raison qui te reste quand il s'agit d'elle. Cécilia, que tu considérais comme ta sœur. et t'as le ventre noué, la colère qui gronde et des envies meurtrières. tu sais qu'elle aura ta peau, c'est ce qu'elle désire depuis que vous avez pris la fuite, encore plus depuis votre retour. à petit feu elle va te tuer, tu l'auras bien mérité.

mauvais choix sur mauvais choix. trahi par ton impulsivité, t'as mal gérer les événements. une soirée toujours trop arrosée, de l'herbe plein les poumons, du sang sur les phalanges et le sourire victorieux, flingue à la ceinture, c'est comme ça qu'on t'a arrêté. une nouvelle fois. vingt cinq ans et toujours rien dans le crâne. vingt cinq ans et la certitude d'être invincible. un an de prison ferme dont douze mois avec sursis, c'est tout ce que t'as gagné. une année pour mûrir et réfléchir, en vain. c'est toujours la rage au ventre que tu sors de ces quatre murs, l'envie de bouffer la vie comme elle a pu te bouffer.