- la tête tournée vers les étoiles - musique -« Et Jo’ ! »« Tu viens ce soir ? »Et l’espace d’un instant, tu te demandes. Pourquoi tu sais déjà à quoi corresponds le soir. Et l’espace d’un instant, tu te demandes. Pourquoi tu es déjà au courant. De cette putain de fête. Tu souris. Dents trop blanches. T’as même pas besoin de répondre. Ta réponse est forcément positive. Forcément.
« Bien sûr qu’il vient. Unh Jo’ ! »Et la bouche trop rose se pose sur ta joue. Et ton sourire se fait plus précis. Bien sûr que tu viens. Pourquoi tu ne viendrais pas ? Toi qui as la veste de l’équipe sur le dos. Toi qui as le bras de la princesse autour de la taille. Oui, pourquoi ne viendrais-tu pas. Tu viens toujours.
Toujours trop.
Les mains s’attrapent.
Les corps se cognent alors qu’au loin, on entend la musique trop forte.
Celle qui bat plus fort que le cœur.
Celle qui assomme de bong bong.
Mais, elle permet de s’effacer sans un mot.
Les corps se heurtent. Les lèvres se dévorent. Les mains s’enlacent.
Y a rien de doux. Juste l’empressement.
Juste l’envie.
Et t’entends les rires gras et soûls au loin.
Murmure à ton oreille, tu acquiesces rapidement.
Rapidement.
Les garçons s’étreignent et gémissent.
Et la musique assomme de bong bong lointains.
« Tu sais…je sais que tu m’aimes pas. »Tu la fixes. Elle est là assise sur ton lit. Petite moue à ses lèvres. T’as jamais vraiment réussi à la comprendre, à la cerner. Princesse. À la fois froide, à la fois forte. Peut-être fait-elle aussi bien semblant que toi.
« Je sais que t’as baisé avec Louis. » Le sursaut te prend, impossible de nier alors que tu la fixes avec horreur. Impossible. Personne ne vous a vu, t’en es certain. Est-ce qu’il a parlé est-….
« J’dirais rien, t’inquiète. » Et elle se lève. S’approche, petit sourire sur ses lèvres rosées.
« Si tu restes avec moi. » Et sa bouche glisse contre la tienne. Tu comprends pas trop. Réponds juste au baiser, mains sur ses hanches trop fines.
« Oué…oué t’inquiètes. » Rire pétillant dans le coin de ton cou.
« On est bon acteur unh !? » Et elle s’éloigne, petite princesse qui semble heureuse. Tu sais pas. Ce qu’elle a dans sa tête. Mais, parfois, tu te dis que tu pourrais rien faire sans elle.
« Alors ? »Tu le fixes, regard trop froid sur ta personne. Tu hausses juste les épaules, ton sac de sport à l’épaule.
« On a gagné, comme d’hab. » Oué, parce que vous êtes plutôt fort alors, les rencontres se passent plutôt bien pour votre lycée, quelques bonnes passes, et c’est gagné.
« Bien. » T’as un peu comme l’envie de lui cracher à la gueule. Parce qu’il n’est jamais venu te voir. Alors que c’est lui qui te pousse encore et encore à en faire. Du putain de football. Te retourner et monter rejoindre ta chambre. T’aurais pu ne pas rentrer tout de suite. Rester pour la fête. Mais, t’as prétexté une douleur. Ça marche toujours pour qu’on te laisse tranquille. Le corps qui rebondit sur ton lit, soupir blasé dans le creux de tes lèvres. T’en as marre de faire semblant.
Le téléphone bip, t’éveilles alors que te rends compte que tu t’es endormis tout habillé sur ton lit. Ton sac un peu plus loin. Grognement mécontent dans ta gorge. Ta main se tend pour attraper l’objet du délit.
T’viens c’soir ? Le grognement se tait rapidement pour laisser place au sourire. Le corps éveillé se précipitant dans la salle d’eau.
Ptain oué. Que tu tapes rapidement sur le smartphone, avant de t’engouffrer dans la douche.
Ce soir, tu vas le voir.