and we're just both of us. (tim)

entre obligations à écrire et devoir à lire, il y a les mots qui filent sans arrêt. qui ne cessent de s'accumuler dans tes tâches à faire dont tu ne vois jamais le bout. partiel de fin d'années, contrôles de début d'année, ça s'enchaine et jamais ça ne frêne. t'es juste la tête dans les bouquins, entre retour de vacances dur à avaler et rédactions à rendre, le temps qui court et toi t'as juste la tête sous l'eau Teddie. tu te noies sans comprendre comment, tu te noies entre une sociabilité qui t'enfonce sous les retards et les devoirs que tu dois rentre sans jamais faillir aux deadlines. le matin t'ouvre les yeux avec l'arrière goût d'une gueule de bois, et l'soir tu t'couches avec la gerbe de ce qui t'attend au réveil. t'es dans le cercle vicieux sans chemin qui mène vers la sortie et le mode pause ou ralentit t'as toujours pas trouver le mouvement. foutaises qui s'accumulent, qui te font étouffer sans que même une seconde ça puissent éclore à l'extérieur. si souriant, si stable, la blague pour rire, le calme et les jeux de mots. Teddie perfection qui dans l'intérieur hurle à en perdre la raison, t'as l'impression de perdre pied. et pour compenser tu sors, tu ne refuses rien, tu ne dérapes en rien. t'es sur le fil toujours aussi stable, toujours aussi bien. mais t'encaisses salement, le matin suffit de voir ta gueule et ton teint livide, ton corps frêle et les bleus qui s'estompent moins bien. quand t'es à bout même ton corps veut plus bien cacher les dégâts. soupire. et dans un sursis de bonheur y'a ton téléphone qui s'active malgré le mode vibreur, un prénom familier, un rendez-vous aux arcades. quelques heures encore à fuir et ça te plait alors t'enfile une chemise et un sweat-shirt, casquette qui retient tes cheveux et tu files. parce que tu sais pas te calmer, tu sais pas refuser ni te reposer. toujours en action pour ce genre de fuite des responsabilité. et tu finis devant une table loin des jeux bruyants, avec une bière entre les doigts et une tête que tu connais trop bien face à toi. puis une autre, Tim et Stefan. ça partait pour un bon moment, Stefan étant du genre à toujours déconner, et votre trio fonctionnant toujours autant du moment qu'aucun ne manque. perfection. ça discute, ça s'amuse, ça blague et pourtant Stef' c'est comme une batterie morte, des explications sur une mauvaise cuite, des soupires et un teint blanc, tu dis rien, vous attendez que ça passe, en discutant.

Invité

ce matin, elle est venue te voir,
douce illusion qui en est restée une,
même si t'as senti ses doigts sur ton bras
quand elle t'a demandé si tout allait bien.
ça faisait bien une semaine que tu l'avais pas vue en vrai ;
le travail, ça finit toujours tard
les repas, tu veux pas les prendre avec c'type que tu connais même pas.
alors, le peu d'heures qu'elle passe à la maison,
toi t'es reclus dans ta chambre
à r'garder les étoiles filer ou les pixels se déchaîner sur l'écran.

du coup, d'abord t'y as pas cru ;
au premier coup à la porte, t'as même pas réagi
casque sur les oreilles mélodie dans les tympans.
t'as juste levé les yeux quand sa fine silhouette est venue poser son fessier sur ton lit.
il était tôt. apprêtée, pomponnée, elle était déjà parfaite.
tout va bien tim ? ash m'a dit qu'il ne te voyait plus manger en ce moment...
comme toujours, t'as haussé les épaules, marmonnant une vieille excuse
qu'elle a gobée.
puis elle est partie, fantôme de l'aurore.

t'as pensé à elle toute la journée
à son absence
le rôle qu'elle devrait avoir
sa voix que t'entends trop peu souvent.
puis, sur le chemin pour rentrer du lycée,
t'as envoyé ce message,
presque désespéré mais ça tu l'diras pas.
t'avais juste envie d'sortir, de voir leurs têtes de cons
d'entendre leurs rires communicatifs.

alors, quelques heures plus tard, tu t'retrouves à cette table
avec ces deux mecs qui t'font sourire les jours de pluie.
la musique des bornes en bruit de fond
une bière dégueulasse à la main
tout c'qui te fallait.
mais stefan il a l'air bizarre
puis son prétexte sonne faux.
pourtant, vous poursuivez la conversation
et finalement, il se barre
comme ça, mélangeant les syllabes quand il s'excuse vaguement.

et tu te retrouves seul face à teddie.
teddie et sa perfection rageante
teddie et ses yeux ravageurs qui ensorcellent tout le monde
même les plus insensibles.
et t'es un peu comme un con là, parce que t'as pas l'habitude d'un tel face-à-face.
alors tu prends une gorgée de boisson, gardant le même sourcil froncé depuis le départ de l'autre type.
il a quoi stef' ? hyper chelou depuis l'début... nan ?

les minutes passent. et bientôt, elles s'envolent avec Stef' et ses blagues que vous connaissez tant. elles s'envolent et écrase un instant ce tête à tête non prévu. il s'enfuit Stef' sans raison, il délaisse l'ambiance éclairée et survoltée de ce lieu. il s'envole loin d'ici, ailleurs et sans avis. fin du trio et des conversations habituelles. on en revient à deux têtes qui ne terminent jamais seules. tu sais pas bien pourquoi d'ailleurs, mais que sa silhouette s'éloigne de la table, tu sais bien que Tim et toi c'est sans doute presque une première fois. pourtant Tim et ses mots calmes ils vont et viennent dans tes semaines. Chaque fois sans raison, chaque fois sans compter, Tim c'est un visage qui s'est incrusté à long terme. parce u'il fréquente des un peu plus grand, parce que tu traines parfois avec des plus jeunes.. et que c'est ainsi que ça c'est créé. Stef' souvent au compteur, parfois d'autres, mais jamais seul. étrangeté de se retrouver maintenant ici sans véritable porte de sortie. alors tu fixes Stef', alors tu dis rien encore perché sur ce départ en fanfare. il a quoi stef' ? hyper chelou depuis l'début... nan ? il parle Tim et pour une fois il y aurait presque des idées de silence; pas sur du court terme mais dans ce duo tu doutes de l'après. il a ce sourcil froncé, cette mine renfrogné, ce visage de Tim que tu as toujours l'impression de croiser. Tim souvent trop sérieux, Tim avec ces sourires lointain, comme si un gouffre vous éloignait sans pour autant que vous vous résignez. tu finis par hausser les épaules, prendre une gorgée de bière, mettre ensuite tes cheveux en arrière. t'es doué pour agir comme si tout était normal, comme si Tim et juste toi c'était pas du nouveau et de l'étrange. carrément... gueule de bois mal digérée peut-être... c'est bizarre. tu jettes un regard vers la porte où il a disparut, porte de sortie qui l'a engloutit. hyper louche ouais... t'veux y aller du coup ? th finis par dire après un instant, sans reproche. dans le fond tu sais même pas trop toi non plus... Tim c'est le pote qui te fait rire, mais jamais en solo, à deux il n'y a jamais rien dans votre jeu. tu jettes les dés, tu le laisses décider, remettre aux autres ce que tu ne veux pas jouer, facile Teddie.