(tidus) salvation

- la tête tournée vers les étoiles -
Tu es beau quand tu souris, kiddo # Voilà, ce qu'il me balance en pleine poire. C'est violent, cela m'égratigne la face. Cela aspire ce vague sourire et n'offre qu'un néant abyssale en retour. Mes yeux se perdent dans l'écume alcoolisée et glacée face à moi. Je laisse les volutes de cigarettes m'engloutirent. Je veux disparaître. Qu'est ce qu'il peut bien me vouloir ? Elle est où l'arnaque ? Moi, je ne voulais que les quelques centimètres sous la boucle de sa ceinture. Je pense que j'avais bien rendu les choses claires, non ? Qu'est ce qu'un gamin de mon âge ferrait dans un bar à quatre heures du matin ? Je viens clairement pas tenir la jambe des piliers de comptoir ou taper la discute avec ces femmes - ou en tout cas ce qu'il en reste - qui ont leurs rouges à lèvres qui bavent jusqu'à leurs poitrines plantureuses. Il me pense que je me suis perdu ? Qu'il faut appeler papa et maman ? Peut-être qu'il va me demander si je vends des cookies pour mon école ?
J'ai juste envie de lui en foutre une.
Par contre, la douche c'est pas pour les chiens, kiddo # Il humecte son doigt et efface une trace sombre sur ma joue. Je recule. Il s'en amuse. L'enfant des rues que je suis meurt d'envie de lui sauter à la gorge et de planter mes crocs dans sa jugulaire. Mes yeux restent impassible. J'ai appris en ce monde qu'il faut mieux dissimuler ses sentiments pour garder son cœur et ses os intactes.
Mais, vraiment, il attend quoi de moi ? Il me drague où quoi ?
Je ne veux pas de tout cela. J'en dégueule. Je ne veux pas de sa pitié. ll croit quoi ? Que je vais tomber amoureux, qu'on va s'installer dans une belle maison, avoir trois enfants et bruncher tous les dimanches avec belle-maman et beau-papa ?
Je suis pas digne de son intérêt. Je suis aussi sale que les emballages de fast-food bien gras qui couvrent les trottoirs. Il y a rien à offrir ou à donner chez moi. Je suis né dans la rue et je vais y rester. J'y suis bien. Les putes et les macros sont ma famille. Je chille avec les dealers. Je plaisante avec les flics, car il faut rire. Il n'y a pas un jour où une personne que je connais ne meurt pas : règlement de comptes, drogue, sida, ect...C'est mon quotidien et cela me va très bien. Donc, non, monsieur le prince charmant, je n'ai pas envie que vous m'emmeniez sur votre cheval blanc ! J'ai pas besoin de vous ! J'ai besoin de personne !
Pourquoi il me sourit comme cela ? Je sens trop l'arnaque qui pointe le bout de son nez. Je dois me casser.
Et pourtant, je reste là. Fondu comme mes glaçons au fond de mon verre. Impossible de me débattre. Je peux juste me liquéfier. Le bar est presque vide. Je pourrais me mettre plus loin et pourtant je suis là. Mon épaule qui frôle la sienne. La pièce est gigantesque et nous sommes là...à quelques respirations l'un de l'autre.
Il est beau je ne vais pas mentir. J'aime cette perle de sudation qui coule de sa nuque et quiva se perdre dans les plis de sa chemise. J'aime son sourire démesuré.
Je commence à aimer pas mal de choses....Cela commence à me casser les cou##### !