enfant de ta haine.

prénom et nom: brewen. tout ce qu’il sait c’est que c’est un prénom rare. ses parents ont du tomber dessus hasardeusement dans un catalogue de déco, ou dans un vieux magazine sur le jardinage. y avait que ça à la maison de toute façon quand il était gosse. et puis bon, ils ont du prendre le premier truc qui leur est venu à l’esprit. fallait bien nommer la « chose », aussi peu désirée soit-elle.  sutton. il ne l’a pas toujours porté. avant c’était davis, le patronyme de son père. mais après le divorce sa mère a insisté auprès des administrations pour que ça soit changé. paraît que ça lui donnait envie de cogner encore plus fort que d’habitude. tant mieux s’ils ont accepté le changement alors. faut dire que lui au milieu des coups il ne distinguait que trop peu la différence de toute façon. âge et date de naissance: le 3 janvier c’est son anniversaire. enfant de l’hiver que les flocons n’ont visiblement pas béni ni protégé. c’est surement pas grave d’être la plus grosse erreur de la vie des autres, quand on arrive à passer outre. 22 ans mais la vie n’a commencé que l’année dernière quand il s’est barré du trou à rats qu’était l’appartement miteux qu’il habitait avec sa mère. le pire c’est qu’elle aurait vraiment voulu qu’il reste. même après les millions d’ecchymoses, les insultes et la rage elle prétendait l’aimer. trop fort surement. peut-être que c’était vrai. mais la vie était veine à ses côtés. lieu de naissance, origines: il a passé toute sa vie ici depuis le premier jour. crescent heights, c’est très loin du paradis. mais on s’y fait. on se dit d’abord que ce n’est que temporaire, puis souvent on s’enlise et on reste. parce qu’on n’a pas la tune pour aller rêver ailleurs ou parce que la monotonie et son amertume finissent par séduire comme cette personne moyennement belle mais dont le charme est finalement étrangement captivant. il est né ici et s’est vite retrouvé pris dans la toile de cette ville. ça ne l’empêche pas d’avoir souvent des envies d’ailleurs mais à quoi bon ? tous les troubles l’empêchent d’avancer mais aussi de construire quelque-chose de stable ici. prisonnier d’une vie trop grande et d’une ville trop petite. l’américain moyen. pas celui que vous verrez sur le grand écran, ça c’est sûr. occupation: il vend des tickets à l’entrée du planétarium. ça n’a rien d’incroyable. c’est même un job carrément minable. mais ça paye plus ou moins les factures et quand on n’a pas de diplôme parce qu’on a fini par arrêter les cours pour éviter que les autres posent trop de questions sur les multiples lésions on se contente de ce qui reste accessible. il a bien d’autres ambitions mais la foi n’est plus là comme lorsqu’il était enfant et innocent. il écrit des poèmes sur des feuilles volantes. peut-être qu’un jour ce sera utile d’avoir continué. statut, orientation sexuelle: le célibat lui colle au coeur. la peur du toucher lui colle à la peau. impossible de construire quelque-chose pour le moment. les cendres des traumatismes sont encore ardentes. il observe de loin les filles et les garçons du coin de l’oeil. il leur souhaite d’être heureux, bien sûr, seulement il sait bien que ce ne sera pas avec lui et c’est peut-être une bonne chose. c’est ainsi. maman a toujours dit qu’il détruisait tout, même l’amour. la liberté a un parfum de souffre. traits de caractère: il est pas vraiment expressif brewen vous savez. c’est peut-être parce qu’on ne lui a pas appris à sourire plus qu’à pleurer. ça ne veut pas dire qu’il ne sait pas faire, juste qu’il le fait en cachette. il connaît des tas de jolis mots qui calment, rassurent et rendent la vie plus douce mais il les écrit dans des carnets car à voix haute tout est presque plus terne. c’est compliqué d’être un être humain. ça le rend pas moins compréhensif, juste moins doué pour la communication. pourtant même s’il ne comprend pas tout de lui il est fasciné par le genre humain. créatif, humble et réservé, il n’ose que rarement exprimer ses émotions de manière claire par peur des réactions. ça fait de lui quelqu’un d’assez silencieux lorsqu’il connaît peu. cette confiance il ne la donne pas au premier venu. ouvrir son coeur c’est aussi ouvrir la porte à toutes les destructions alors il fait attention. il a bien retenu ses leçons. mais lorsqu’il apprécie il sourit. beaucoup. y a quelque-chose qui s’éveille en lui. la lumière de son coeur n’est plus aussi faiblarde. elle brille plus fort, encore et encore. l’anxiété caractéristique qui l’habite se dissipe. il aspire au bonheur mais en a tellement peur. cette angoisse c’est celle d’affronter l’inconnu. il a cet air énigmatique mais il n’est que révolté en silence. chacun de ses mots a un sens. et lorsqu’il ouvre la bouche c’est souvent avec passion qu’il parle. moins sarcastique et plus intrépide. peut-être est-ce là sa vraie nature. mais il y a des couches et des couches de déception à peler avant d’accéder au coeur incandescent du jeune homme écartelé par toutes les douleurs. groupe: antaris.