les rugissements

- la collision entre la lune et le soleil -

t'avais onze ans, l'hémoglobine tâchait tes lèvres rosées et les larmes formaient des ruisseaux dégoulinants sur tes joues tachetées rousseurs quand balthazar en a eu marre des coups violences portés par le géniteur toujours trop ivre pour tenir une idée concrète. un coups, deux coups, au troisième il est tombé comme ont tombe d'un nuage. t'avais onze ans quand t'as compris la vie, quand ton innocence s'est fait la malle en regardant le grand frère crocheter sa première serrure, voler sa première voiture méfaits aux colorations bleues rouilles. pas besoins de mots pour comprendre, un regard échangé, des petites choses emballés à la vitesse de l'éclair, les poches de la mère vidées pour sauver ses progénitures maudites, galvanisées par l'erreur humaine.

le silence qui prend la place des bruits courants dans l'air, parfois fendillés des bruits fantômes du bitume bosselé, vos têtes qui hurlent dans la voiture qui laisse des traces de vos vies souillés sur la chaussée. t'as la certitude en regardant les divers paysages changeant défiler par la vitre salie que vos vies pourront pas être pires que là-bas. balthazar s'en ai déjà assuré au premier coup porté, ça se voit dans la détermination de ses mouvements, alors que toi tu faisais que suivre le rythme en attendant de pouvoir rugir ta haine dans un coin de rue sombre éclairé par la faible lueur de la lune. ont quitte la savane, ont fuit les hyènes, vient qu'ont se crée notre meute de solitaires appauvris par la vie qui vous malmène, qui vous envoie valdinguer au fond d'un trou comme des bons à rien. balthazar avait l'espoir pleins la tête, quelque chose de mieux pour ta pauvre carcasse rougies par le sang. toi tu savais que t'étais pas mieux que maman, même si ça faisait mal de l'admettre, même si t'aurais voulu étudier l'art ou une autre connerie qui aurait remplies tes poches. mais ça, c'était pas pour vous, les enfants sauvages, le loup et la lionne en cavales. vous avez atterri quelques jours et quelques nuits sifflantes du mauvais côté de la voie ferrée, du bon dépendamment du point de vue. du bon, pour toi, pour lui, pour votre rythme de vie et votre univers déchus. une nouvelle vie qui commence, aux frais des faveurs sexuelles de maman qui est restée là-bas comme l'idiote amourachée qu'elle a toujours été.

t'avais douze ans, encore une enfant, quand ta commencer à vendre tes illusions sous toutes ses formes au coin d'une ruelle. parce que la police suspecte pas les enfants, parce que c'était le plans, parce que tu préférais salir la réalité des âmes sombres hantant la nuit que de leurs ouvrir tes cuisses ou ton coeur. t'étais dealeuse, balthazar était le cerveau, fabricant d'armes blanches, de nouvelles drogues quand l'inspirations le prenait. aujourd'hui c'est pas différent, tes jambes sont plus longues, plus pratiques pour courir quand les lumières de polices et les sirènes se font entendre aux coins de rues, ta poitrine attire une plus grande clientèle sans avoir besoin de la montrer à l'univers entier, mais tu continue de rugir, d'hurler à qui veux bien écouter tes sales mots de gosse sauvage.

des fois tu te demande si tu peux être empoisonnée par ton propre venin, si le feu de la haine qui se déverse dans tes veines jusqu'à ton coeur pourrait éventuellement faire de toi un brasier humain. tu garde ta façade de lionne guerrière, pour ne pas tomber, t'écorcher les genoux sur le pavé. parfois, tu te dis que c'est que des mensonges couchés sur la peau, qu'une pièce de théâtre sur deux jambes. que tu pourrais faire mieux, accrocher un sourire sur tes lèvres cramoisie, laisser tes cordes vocales articuler quelque chose de plus doucereux que la violence à rendre aphone qui sort en rugissement de ta gorge. papa il te voulait douce, papa il te faisait taire du revers de la main, papa il t'as rendue tout le contraire, papa t'as donné la haine qui te tient chaud la nuit, la force d'avancer les poches vides. maman t'as montrer à garder la tête haute même couchée sur les draps froissés aux effluves multiples, balthazar t'as montrer tout l'reste. alors t'arrête de te demander et t'agis.

pour toi,
pour lui.

- SOYONS AMIS: