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 les impardonnables (nike)

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MessageSujet: les impardonnables (nike)   les impardonnables (nike) EmptyJeu 5 Avr - 1:15

les étoiles suffisent pas à éclairer le monde, ike le sait, il les connaît depuis longtemps. Toujours au-dessus de sa tête, les nuits d'infortunes. Jamais signe d'espoir, seulement d'obscurité. Souvent témoins des douleurs infligées, de celles subies. Ce soir aussi. Même le planétarium suffit pas a leur donner l'aspect que tout le monde voit en elles. Il se demande ce qu'y trouve nora pour venir poser son campement ici plutôt qu'ailleurs. Si y a quelque chose qu'il n'a pas vu ici, qui rassure et protège. Il y a pas vraiment réfléchis non plus, au contraire, y avait juste l'envie grandissante de venir envahir son havre de paix, pourvu que s'en soit un. Montrer qu'il est toujours là, même si c'est plus comme avant. Même si maintenant, tout est définitivement différent. Duvet sur le sol, pathétisme ambiant. Un vague pincement au cœur, l'impression de l'avoir abandonné quand elle aurait eu besoin d'aide. D'un toit. d'un quelqu'un. voix de la conscience qu'il préfère ne pas écouter, les souvenirs qui s'attardent plutôt sur les erreurs qui les ont menés là. Si loin, soudain si proche. la rage qui pulse dans ses veines, sans s'arrêter depuis ce soir-là. Le manque aussi, comme un poison violent. L'amour peut-être, oublié ou piétiné. C'est plus qu'un parfum lointain dont il sent les effluves par moment, mélancolie relative a des souvenirs enjolivés. Une habitude ou une évidence. Même s'il veut plus de ça, il y peut rien. C'est là depuis longtemps, ça durera toujours. Autant sa haine que son amour. Une partie de lui sûrement, ancrée si profondément sans son âme qu'elle ne s'en déloge pas. Et maintenant, plaie douloureuse sur sa main qui le rappelle a tout le monde. Il sait qu'après tout, il est pas là seulement pour la guerre, qu'il n'attend pas que pour se battre. Prétexte évident pour une collision annoncée. Attendue. Il fallait juste l'instant, la bonne raison pour haïr encore d'aimer toujours. Il a pas eu a patienter longtemps, nora-volcan toujours au bord de l'implosion, elle finit chaque fois par se faire remarquer, par engendrer le chaos, ou qu'elle aille. Souvent sur son chemin, à lui. Un appui solide pour justifier sa présence, celle qu'il se promettait pourtant de jamais plus lui offrir. Le regard vissé sur sa main mal bandée, à l'image de leurs vies. Une souffrance mal masquée, le risque de s'infecter. La main. Eux. L'un l'autre. Cicatrisation bancale qui laisse handicapé. Il pourrait jurer que ça devient plus douloureux quand elle arrive, sans savoir si c'est vraiment sa main ou si c'est autre chose. Lui, son âme, son cœur. Ou juste son esprit explosé. Des morceaux aiguisés qui fendent le crâne, les tympans douloureux. Ça il connaît, la colère, il sait la gérer. Y a sans doute que ça d'ailleurs. « t'as trouvé une nouvelle niche ? » plus pique que question, il sait déjà qu'elle vit là, cachée, fuyarde. seule ça lui procure une inquiétude terrible, un plaisir malsain aussi. L'opposition constante de ce qu'il aime et du mal qu'il lui souhaite. En ce moment, beaucoup plus de l'un que de l'autre. Et il éprouve aucune peine quand il se retourne, les yeux attirés inévitablement par son bras. Fier soudain, de pas être le seul a souffrir encore, même s'il souffre bien plus. il en est sûr. déjà, il voudrait marquer encore, écorchée jusqu'à la moelle, ravager ce qu'il reste jusqu'à ce qu'il n'y ai que le néant. Peut-être l'oubli, celui qui ne vient jamais. Il voudrait savoir si elle a mal mais elle prendrait sans doute ça pour de l'inquiétude qu'il ne ressent plus maintenant qu'il la voit. Il aime jamais nora plus que quand elle est loin de lui. Et il la déteste jamais autant que quand elle est devant ses yeux. « on a fait l'inventaire des armes. » parce qu'il est venu pour ça, malgré tout ce qu'il y aurait à dire. Des excuses aux explications, des insultes aux mots d'amours. Tout ce qui les toucherais, eux, et qu'ils sont incapables de dire. C'est pas la première fois qu'ils sont comme ça, pourtant c'est la première ou il franchit pas la ligne, distance hargneuse et mur érigé entre eux. Aujourd'hui, encore plus qu'hier, ils n'ont rien a se dire. Rien qui vaille la peine. plus maintenant « tu l'as prise quand, celle qui manque? » il ressent pas le besoin de supposer que c'est pas elle. C'est elle. C'est toujours elle. C'était presque une évidence quand il l'a remarqué, personne n'aurait pensé à la prendre à part Nora, parce que le gang marche pas comme ça, parce qu'on vole pas, qu'on garde rien pour soit. Parce que, même des gens comme eux se font confiance et se soutiennent. Il restait plus qu'elle pour trahir tout ça. Ca et mille autres choses. C'est qu'une première ligne sur la longue liste des reproches qu'il a lui faire. Loin d'etre le plus important, y a bien pire. Nora c'est le symbole de tout les maux de son existence. Ses fautes à lui, elles deviennent ses fautes à elle, toujours. C'est presque facile cette fois de pouvoir tout lui reprocher, il attend que ça. Le bon moment pour s’engouffrer dans la brèche. De l'avantage de la cotoyer depuis longtemps, il en connait les forces et les faiblesse. Et c'est un cadeau, tout ça. Nora seule, abandonnée par tout ceux qu'elle aime, tout ceux qui l'aimait. Les maux qui s'affichent dans ses yeux hargneux, le monde entier qui lui en veut. La rendre coupable de tout. sa solitude. Son errance. Sa main à lui. Le flingue. Sil. Le cadavre. Toutes ces choses qui tournent mal, dans sa vie et dans les leurs. « elle a été utile, l'autre soir ? » ce soir-là. Il a pas la capacité d'entailler sa peau pour l'instant, mais son âme, elle est a portée de main.
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MessageSujet: Re: les impardonnables (nike)   les impardonnables (nike) EmptyDim 8 Avr - 23:51

criblée. des corps, du sang. le mains tachées d’un pourpre qui ne s’en ira jamais. ils ont été combien, à y passer ? les gamins perdus et esseulés qu’elle appelait autre fois des amis, tombés un à un sur le goudron. c’est toujours la même histoire qui se répète, la stupidité de ne pas se donner les moyens d’avoir mieux ou bien celle de se dire qu’il n’y a que ça. ils sont peu à s’en être sorti les gamins des rues, peut-être encore qu’ils essaient. lutte constante qu’ils doivent mener tous les jours, au premier rang du front. prendre les armes et passer à l’offensive, parce que la défense ne suffit plus. parce qu’attendre est inacceptable. ils l’ont tous, ce même feu qui brûle dans les entrailles de la gamine. ce sont eux, les gamins de la révolution. et ils ne se laisseront pas faire. tout le monde a vu les siens tomber, dans son monde. elle les compte plus, nora. eux, maya. maya, la plus naïve de toutes sans doute, maya qui s’est laissée consumée, maya qui s’est foutue en l’air trop tôt, avant même que nora puisse dire pardon. et c’est sans doute ce qui fait le plus mal, d’être celle qui reste. les regrets qui assaillent. le feu qui brûle un peu plus fort. aujourd’hui, c’est différent. ce mec-là, elle connaissait pas son nom, elle l’avait même jamais vu auparavant mais il la hante au même titre que tous les autres, si ce n’est plus. les cauchemars deviennent réalité, la nuit se confond avec le jour. dans ses rêves y a que son image et dans sa tête, ce qu’elle aurait dû faire. la scène qui se repasse en boucle et les millions de possibilités qui n’existent que pour elle. ce soir là, elle a failli perdre l’un des siens. le pilier, le frère. sil. et la simple idée de voir le flingue braqué sur lui plutôt que sur elle la révulse jusqu’à lui faire vomir ses entrailles. c’est pas la tristesse qui remplit nora depuis l’autre soir. c’est pas le deuil, pas toutes ces conneries qui la traversent chaque fois qu’elle est privée l’un des siens. ce soir, c’est la colère qui la remplit plus que d’ordinaire, la flamme incandescente de la rage qui se fait plus vive que jamais. s’ils n’ont que nora en dénominateur commun, ce soir y a qu’un coupable, qu’un nom prononcé à la volée qui ne prend son sens que quand on le colle sur un visage. les traits durs marqués par une existence qui ressemble un peu trop à la sienne, et le goût du dégoût sur le bout de la langue, quand il est , encore, toujours, malgré tout. même quand elle le veut pas là, surtout quand elle le veut pas là. dans sa tête, dans ses veines, peut-être même dans son coeur. jusque sur les marques rougies d’une peau brûlée à ne pas revenir en arrière. il faut pas longtemps avant que le silence se brise. t’as trouvé une nouvelle niche ? ça part au quart de tour. pas de rictus malsain cette fois, rien que les yeux noirs. on les arrêtera pas. je t’emmerde. ça crisse, dans le silence du planétarium. elle s’demande une seconde comme il l’a trouvée, et elle en veut une seconde à sil de l’avoir balancée. mais déjà, ça passe. ça s'effrite. y a trop à penser, trop à accuser. la colère comme une boule de feu à l’intérieur, différent des autres jours. c’est la colère de l’après, peut-être plus dangereuse encore comme la précédente. celle des lendemains, quand la folie est retombée et que les conséquences leurs tombent dans les bras. toutes les blessures sont les siennes et les plaies sont celles qu’il a causées. fantôme des souvenirs qui hantent les nuits, les jours aussi. c’est à en perdre la raison, à se laisser sombrer dans le noir. eux, ça fait bien longtemps qu’il s’y sont laissés tombés, y a qu’à voir leurs blessures mal bandées. elle peut pas s’empêcher de poser l’oeil malsain dessus, d’espérer vicieusement qu’il souffre comme elle peut souffrir. de cacher un peu la sienne aussi, par une gêne inexpliquée. comme si elle voulait pas le laisser poser l’oeil sur les dégâts qu’il a causé, les plaies du corps et l’âme qu’il a rongée jusqu’à l’os. s’il vient, c’est pour s’assurer d’avoir fini le travail, c’est sûr. alors elle range son paquet de pépitos dans sa poche, comme par crainte qu’il lui vole. s’ils doivent faire la guerre, elle gardera au moins son paquet de gâteau. elle sait jamais comment ils se retrouvent tous dans sa planque, elle aime bien croire que ça vient de sil. qu’il la laisse pas toute seule. que parmi tous les gens qui lui tournent le dos, lui est encore là. on a fait l’inventaire des armes. elle a déjà oublié les pépitos, nora. y a l’âme qui s’agite et le coeur qui s’élève. tous les membres qui se tendent, deux secondes à peine, avant la chute brutale. y a qu’une seule solution. j’vois pas de quoi tu parles. elle ment. elle ment comme elle respire nora, plus encore aujourd’hui, elle ment comme une effrontée, le regard qui dévie jamais vraiment. elle ment et tant pis s’il y croit pas, parce qu’elle a un secret nora. un secret dont il n’est pas au courant, un secret qu’elle lui cache tout particulièrement. une alliance secrète, dans son dos, des coups de menton échangés à la place des poignées de mains et la promesse de lui rendre la monnaie de sa pièce, tim, quand il viendrait chercher son retour de faveur. une arme piquée dans leurs réserves, une arme qu’elle a déjà plu. c’est presque plus facile de mentir, maintenant. d’ordinaire, elle pousserait la provocation un peu plus loin. elle s’amuserait presque de le voir s’énerver sous ses yeux, maîtresse d’un pantin de bois. pas là. là, y a que le vide qui les sépare qu’elle est capable de sentir. quelques pas et pourtant, des années lumières entre eux. l’amer remord qui l’assaille, ils ont été trop loin. et plus loin, ils vont encore. parce qu’il ose, ike. les yeux dans les siens, il ose. le torse bombé il ose, devant elle comme la chose la plus banale au monde, c’est à elle et à personne d’autre qu’il s’adresse, quand il met des mots sur l’imprononçable, quand il soulève le tapis qu’elle avait posé sur tout ce qui la hantait. il sait. ça la rend furieuse plus que ça ne la fait paniquer. de tout ce qu’elle met un point d’honneur à lui cacher, il n’y a rien qu’il ne finisse pas par découvrir, rien qui ne lui échappe vraiment, jamais quand il s’agit d’elle. elle peut pas mentir, pas sur ça. ouais, il a bien fallu que quelqu’un fasse ce que t’as pas été foutu de faire. les yeux meurtriers, elle se laissera pas abattre nora. elle a trop de choses à hurler, trop à reprocher. la sensation que tout lui glisse des mains, eux ça fait longtemps qu’ils se sont perdus, déjà. mais de tous les gens qu’il pouvait écraser sur son passage, elle aurait pas imaginé sil. jamais sil, un frère pour eux deux, mais une moitié d’elle, surtout. et y a que la haine qui cache la moitié plus dangereuse encore de l’iceberg quand elle réalise qu’il l’a laissé pour mort, seul dans la gueule du loup. sans être certaine qu’il l’ait fait pour lui faire plus de mal encore, se débarrasser de ce qu’elle chérit le plus, plus que gaspard, plus que lui encore. t’étais où ? coup de menton dédaigneux dans sa direction, les mâchoires serrées à se les briser. elle lâchera pas l’affaire nora. capable de tout accepter sauf l’inacceptable. la ligne ils l’ont franchie il y a peu, même si ça fait longtemps qu’ils jouent avec les limites. ce soir, tout paraît plus clair. ils sont allés trop loin. y a le coeur criblé de ses attaques mais celle-là, elle s’en remettra pas.
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MessageSujet: Re: les impardonnables (nike)   les impardonnables (nike) EmptyMer 11 Avr - 8:58

Il la connaît. Ou il l'a seulement connu. Il sait plus. Il connaît son visage, ses yeux qui lancent des éclairs, ses traits fermés. Colère sourde qui vibre dans tout son corps. Il connaît les marques sur sa peau, pour être celui qui les inflige trop souvent, et il a sans doute apprit à connaître aussi celles qui ne viennent pas de lui. Elle est là, juste en face. Il la voit et connaît tout. sans rien savoir. Finalement. elle lui semble inconnue aujourd'hui. Le sang sur ses mains, peut-être. Le sien, et celui d'un cadavre. Ou la ligne invisible qui les sépare. Toute la haine – plus encore que d'habitude – ou le manque d'amour. Celui qu'il a pas l'impression de ressentir aujourd'hui, étouffée par d'autres sentiments plus primaires. Déni agréable. C'est doux de croire que nora ne l'atteint pas, de se persuader qu'aujourd'hui plus qu'hier, elle est oubliée. pourtant il est là. Encore. Pourtant il lui laisse de quoi manger. Chaque jour. Il lui donne le nom de fatalité en oubliant qu'il a toujours fait ses choix qui la liait a elle. Il se fait victime en se sachant bourreau. Il la rend mauvaise même dans tout ce qu'elle a de beau. Fidèle reflet de ce qu'il est aussi. trop semblable pour être réellement unis. « ça change pas trop de d'habitude. » il le dit sans humour, étrange effet que de savoir que dans tout ce qui n'est plus comme avant, y a encore ça qui semble normal. Indifférent pourtant, pour la première fois, de ce qu'elle peut bien penser de ça. De lui ici, encore. Elle pourrait bien être heureuse, s'effondrer soudain ou hurler, ça changerait rien. Apathie du cœur, toute la cage thoracique figée. Il a même plus l'impression de respirer. Nora prend toute la place. Elle a envahit son crâne, un coup de couteau dans la main qui se rejoue sans cesse, et le sang qui coule mais qui n'est pas le sien. Elle a, y a longtemps, fait sa place dans son cœur pour le démolir de l'intérieur. Myocarde atrophiée. Elle a envahit sa peau, maintenant, tout son corps. Et son regard devenu acide le brûle encore. Y a toujours quelque chose, même en s'efforçant de vouloir le contraire. entre l'odeur putride d'un cadavre et les cendres de leurs âmes, y a cette chose qui ressemble a leur amour. Informe et increvable. C'est peut-être ça qui le met en colère dans le fond, être prêt à sauter dans le vide pour la sauver mais passer son temps a vouloir la tuer. Des contradictions qui ne laisse aucun répit, des années passées a mener des combats qui finissent par fatiguer. Ils en sont devenus pathétique. Trop faible pour accepter que leur histoire est une succession d'échecs et de plaies. Qu'elle ne mènera jamais a rien de bon, que plus le temps passe, plus ils s'embourbent dans leurs galères. Déjà, il est plus certain qu'ils puissent un jour faire marche arrière. Même s'ils l'avaient voulu de toute leurs forces. « me prend pas pour un con. » ça siffle dans l'air, il rêverait que ce soit une lame. Qu'elle s'enfonce dans sa gorge, juste pour voir. Il en rêve sans jamais le faire, sans même bouger. C'est la colère et le dégoût qui le bloque là. Ou la peur de l'approcher et de trouver quelque chose dont il a besoin. Ou la crainte d'un rejet qu'il supporterait pas. De retrouvailles dont il n'a pas vraiment envie mais qu'il recherche pourtant. « je sais que c'est toi. » parce que c'est toujours elle, parce qu'il le sent comme une évidence ou parce qu'il en envie que ce soit le cas. Que ce soit sa faute, ça aussi. Le vol, la mort, la faim dans le monde et les guerres. Tout pourvu qu'il l'accable. Il a pas de preuve tangible, il voit pas de flingue ici, il sait pas pourquoi elle en aurait un. Il est encore moins certain que nora ai besoin d'une raison, elle a pas eu que des actes raisonnés, ni fait de choix censés. Peut-être que c'était rien de plus qu'une lubie, qu'elle voulait se la jouer Lara croft. peut-être que c'était pour quelque chose de grave à laquelle il veut pas penser. Plus maintenant qu'elle a – qu'elle doit – cesser de compter. Il sait juste que c'est elle, puisque ça ne peut être personne d'autre. Il devient avocat de l'accusation, dossier épais sous le bras, prêt à aligner les preuves et les griefs. Si concentré qu'il voit pas venir l'attaque. Il prend le coup comme il vient : douloureusement. Uppercut en plein bide qui lui coupe le souffle. Suffisait pas de s'y attendre pour l'accepter, encore moins de sa bouche à elle. Accusation remplie de mépris. Le poing valide qui se serre, et l'autre dont le mal semble se réveiller, comme pour lui rappeler. c'est sa faute, à elle. il y serait aller à sa place, il aurait pu être là, éviter tout ça. Héroïsme rêvé. S'il avait été là. Si elle avait pas tout gâché. Si. « on se demande bien pourquoi. » main salement bandé dressée entre eux, preuve évidente de son incapacité à aidé. Dans le fond, ça suffit pas a tout justifier. Aujourd'hui si. Vers nora c'est tout ce qui compte, le geste qui a tout changé. Il n'est pas question de sa culpabilité, seulement de la sienne. « ou à cause de qui. » c'est dit. Accusation si assurée qu'elle semble vrai. Il la répété cent fois dans sa tête jusqu'à s'en persuader, oublier sa part de responsabilité. S'il fallait en condamner un, ce serait elle. Il se gêne pas pour se faire juge, condamner sans scrupule. « ou j'devrais te remercier ? je suis plus le seul a voir tout le chaos que t'engendre. » celui qu'ils engendrent toujours. Des réactions en chaîne qui bouscule les innocents. Nora et Ike toujours debout. Et des tas de dommages collatéraux.
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MessageSujet: Re: les impardonnables (nike)   les impardonnables (nike) EmptyMer 18 Avr - 19:41

je sais que c’est toi. même si elle voudrait le cacher, elle est pas sûre d’y arriver. c’est pas qu’un mensonge bien couvert, qu’une vérité cachée sous le tapis. il sait, bien sûr qu’il sait. c’est elle, toujours elle. les emmerdes, les insultes, les représailles. nora au coeur de tout ce qui ne la regarde pas, nora impliquée dans tout ce qui est plus grand qu’elle, nora au coeur d’un tourbillon qui finira par tous les emporter. elle, lui. et tous ceux qui se tiennent sur leur passage, comme ils le font toujours. comme une malédiction qui les emportera. nora, l’ouragan. nora, le cyclone. nora déclenche les raz-de-marée et fait se réveiller les volcans rien ou presque ne peut l’arrêter. cette fois aussi, c’est elle. cette fois aussi, il a raison. mais elle ne veut pas lui laisser le bénéfice du doute. jamais elle l’avouera, nora, parce que y a trop en jeu. plus que sa fierté. plus que ce qu’il pourrait lui faire, s’il apprenait qu’elle a menti. s’il apprenait qu’elle a gardé ce secret, tout ce temps, sans lui dire. s’il apprenait qu’elle ne l’a pas attendu pour aller au devant des emmerdes. la raison pour laquelle elle ne lui dira pas réside tout ailleurs : elle a promis, nora. un secret qu’elle gardera jusqu’à la tombe, comme les enfants le jureraient. croix de bois, croix de fer, si j’mens j’vais en enfer. et comment j’aurais fait ? j’ai même pas accès au coffre. elle étale l’insolence sous son nez et peut-être même qu’elle y prend un peu de plaisir, nora. elle a les sourcils froncés nora, mais elle sait qu’elle lui glisse un peu plus entre les doigts. elle appuie sur les évidences pour ne pas montrer les faiblesses. prétendre ne pas avoir accès au coffre alors qu’elle pourrait se faufiler comme elle le fait partout ailleurs, laisser ses oreilles traîner, y a que comme ça qu’elle obtient ce dont elle a besoin. elle se joue de la vérité pour passer au travers des barreaux. elle loupe jamais une occasion de lui échapper nora, rien que pour mieux le voir l’attraper. ce soir, elle le fait pas vraiment pour l’adrénaline du jeu malsain. elle a les entrailles qui brûlent de brouiller les pistes, la pression qui pèse sur elle : d’un côté, il découvre que c’est son acolyte qui l’a trahi et le connard en question refermera sur elle. de l’autre, il ne découvre rien mais y a cette faveur qui pend au-dessus de sa tête. une promesse pour une promesse, les crocs aiguisés de tim toujours prêts à mordre l’agneau jusqu’à en rogner les os. au moins, on peut pas vraiment la prendre sur le fait, le flingue lui a été enlevé lors d’une nuit en garde à vue et elle a dû impliquer jo dans tout ce merdier pour qu’elle vienne donner aux flics une explication plausible à tout ça. un truc qu’elle peut encore moins justifier, ni auprès de ike, ni auprès de tim. encore moins auprès de jo. si elle était pas à l’intérieur du planétarium, elle jurerait presque sentir le courant des emmerdes l’emporter avec elles. elle s’enfonce dans les sables mouvants, la gosse, et elle a beau regarder autour d’elle, y a pas une putain d’âme pour lui tendre la main. tu préfères encore que ce soit moi plutôt que l’un des tiens. elle a l’air mauvais sur le visage nora, l’air du dégoût, l’air du dédain, l’air résigné qui sait très bien que jamais ce sera elle qu’on ne défendra. toujours celle qu’on accuse, jamais celle qu’on pardonne. nora, maîtresse de tous les maux, elle aimerait bien savoir comment elle pourrait être responsable de toutes les merdes qui leur arrive, déclencher à elle seule le tourbillon des enfers. devant ike, c’est toujours le rôle qu’elle porte, il la fait martyr de leur existence, lui incombe le poids du monde sur ses épaules. il la pousse et la repousse, se doute jamais qu’elle peut briser la gamine, qu’elle est comme lui, comme tout le monde. c’est comme ça depuis trop longtemps pour qu’elle s’en souvienne autrement : il préfère encore la blâmer elle, le diable, elle, les enfers, elle, la nemesis, plutôt que de remettre en question la loyauté qu’il porte envers ses petits soldats. c’est à peine s’il se doute, ike, que le traître lui est plus proche qu’elle le sera jamais, qu’il marche dans ses rangs comme si tout lui appartenait. et ça fait grouiller son estomac de rage à nora, ça lui donne une envie furieuse de lui cracher à la gueule le nom de celui pour lequel il a tant d’estime, ça remue la jalousie maladive d’se savoir moins appréciée que n’importe lequel de ces clowns pour lequel il donnerait sa vie quand ils ont pas perdu une occasion d’venir se laver les mains sur elle. essayer, du moins. rien que pour ça, peut-être qu’elle lui dira, plus tard. rien que pour voir l’expression de son visage quand il comprendra. rien que pour le voir dégringoler quand il saura. c’est pas elle, la fautive. c’est eux. mais déjà, ce n’est plus la question. déjà, il attaque à nouveau, la main blessée en l’air comme un rappel vivant des actes terribles. elle est presque capable de sentir les tissus détruits de son bras s’enflammer à nouveau, brûler même ses veines. y a plus que ça pour les unir, maintenant. la douleur. le chaos. elle en perd la tête. elle en perd le fil de ses pensées, absorbée par une toute autre douleur : celle du coeur. celle de perdre le pion le plus important à son jeu, l’indispensable. le roi, celui qu’elle s’est juré de protéger plus que sa propre vie. il faut pas longtemps avant que la colère reprenne ses droits, lui déforme le visage. elle a les traits durs et la mâchoire serrée. l’envie de frapper qui lui tord le bide, elle l’aurait si ça avait pu changer quoi que ce soit. mais elle sait bien, nora. qu’ils sont tombés trop bas. un peu que tu devrais me remercier. si j’avais pas été là pour couvrir ton cul c’est lui qui y serait passé. elle en perd ses moyens nora, élève la voix, elle se fait violence pour ne pas exploser, se faire griller. elle sait que le vieux garde de nuit est un peu sénile mais elle veut pas prendre le risque de foutre en l’air son dernier refuge. au fond, elle sait pas ce qui l’énerve le plus : le fait qu’il ait abandonné sil comme si ça n’avait aucune importance, ou bien le fait qu’il évite la question comme il l’a toujours fait. lâche. fais pas semblant de pas avoir entendu. et le ton est plus distant qu’il ne l’a jamais été avant, parce que c’est une dispute comme ils n’en ont jamais eu. plus fort encore qu’une arme, plus fort encore qu’une connerie, qu’une main abîmée. ils ont des vies entre leurs mains et ils ont bien failli perdre l’une d’entre elle à la seule force de leur stupidité. t’étais où, hein ? coup de menton dans sa direction et les yeux qui peinent à le trouver. dans les traînées pourpres qu’ils laissent derrière eux, c’est eux qui se seront perdus. et elle s’en fiche, nora, d’avoir eu le flingue sur sa tempe, d’être hantée pour la vie par le crâne explosé d’ce gars qui a merdé. elle se fiche d’avoir été celle qui aurait pu y passer, parce que son existence a toujours eu moins d’importance que celle plus brillante, plus flamboyante, mieux réussie de celle de son frère. elle aurait tout accepté nora. tout. elle, mais pas lui. ça devait être important, pour risquer de le laisser crever. ça brise l’air comme jamais avant. ça sort assurance mais y a quelque chose qui meurt, là, tout au fond. elle s’étrangle presque sur le terme, des lances dans les côtes pour lui rappeler que l’invivable a failli se produire. elle arrive même pas à se l’imaginer nora. qu’il le sacrifierait, lui. son frère, son tout. la meilleure moitié d’elle même, tout ça pour se venger d’elle.
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MessageSujet: Re: les impardonnables (nike)   les impardonnables (nike) EmptyVen 20 Avr - 2:18

Des griefs a n'en plus finir, c'est pas la vérité qu'il veut ike, juste une autre raison de lui en vouloir. Une de plus sur cette montagne sans fin qu'il fait sans cesse grandir. Une raison, toujours, de l'approcher encore, de lui parler même quand il n'y a plus de raison de le faire. La détester, c'est encore le meilleur moyen de l'avoir près de lui. La seule manière qu'il connait de ne pas la perdre totalement sans dire qu'il veut la garder. Laisser une distance amère, comblée seulement les jours ou ils s'attaquent. Y a pas si longtemps, elle était chez lui a dompter gaspard pour qu'il l'attaque, un sourire espiègle aux lèvres. Déjà pourtant, ça semble loin. Une autre vie. Un souvenir si ancien qu'il s'effrite, remplacé par les images sanglantes et les regards noirs. Pas plus vieux, pourtant plus frais. C'est ce pour quoi ils sont le plus doués : retenir le mauvais, en faire des armes. Couteaux aiguisés lancés à l'aveugle, espérant atteindre la cible. Droit au cœur. Elle pourrait dire la vérité, elle pourrait mentir. S'il a décidé que c'était elle, ça le sera quand même. A coup de certitude ou de mauvaise foi. C'est le but qui importe, pas la façon de l'atteindre. Pas avec eux.« parce que c'est ça qui t'arrêtes normalement ? » il sait trop bien que non, justement. c'est un bulldozer inarrêtable. Dévastatrice. Trop hargneuse pour lâcher prise et si ça a parfois du bon, c'est souvent ce qui la rend instable. Les limites sont flous, pas seulement avec lui, il est même pas certains qu'elle en ai vraiment. Peut-être qu'elle se trouve au niveau de Sil, celui qui est intouchable. Et le monde avant lui pourrait bien finir a feu et à sang qu'elle se contenterait de regarder le spectacle. Peut-être qu'elle aurait elle-même allumé le brasier. « n'importe qui aurait pu te le filer, t'es doué pour obtenir ce que tu veux. » force de caractère, aussi impressionnant qu'insupportable. L'expression même de ce qu'est nora : forte mais horrible. Des tas de défauts, liste si longue qu'il saurait pas la citer, paradoxalement tout ce qu'il a toujours aimé. Toujours haïs. Ce qui est le meilleur chez elle, c'est souvent le pire. Elle excelle dans l'art d'être imparfaite. « toi plutôt que n'importe qui. » vérité sans fard, parce que c'est la facilité quand elle est coupable. Tellement aisé de lui en vouloir, de se battre contre elle. Un rythme bien connu, c'est sa zone de confort. Les autres, c'est plus compliqué. Parce qu'il les connaît moins, parce qu'il ressent pas le besoin de les haïr sauf à y être obligé. Ils ne gravitent pas dans son monde comme le fait nora. Elle, elle tourne a contresens, toujours en dehors du lot. Toujours trop présente. C'est ce vieux besoin qui ne l'a jamais quitté, de la détruire pour l'aimer. De la voir coupable pour ne pas haïr tout les autres. Peut-être que c'est la lâcheté, encore. Parce qu'il sait qu'il pardonnerait aucuns écarts aux autres, à elle si. Il perdrait ceux qu'il aime par rancœur, alors que nora elle reste toujours. Fière et farouche, qu'il soit doux ou hostile. C'est sa constante, peu importe la situation. Et elle sait mieux que personne faire ressortir sa colère. Les yeux droit sur lui, menton dressé. Les mots tranchants. Percutés en pleine âme. Y a ses oreilles qui bourdonnent, de honte ou de rage. Les deux sûrement. La certitude qu'elle n'a pas tort, dans le fond. tout au fond. que même dans ce qu'il réfute, y a du vrai. Le risque zéro qui n'existe pas et lui qui préfère quand même tenter le coup. Les paris lancés au hasard, espérant qu'après cette nuit seul Sil s'en serait sorti quand même. Il sait aussi que si nora était pas finalement venu les choses aurait pu être différente. Un cadavre, mais pas le même que celui qu'ils ont cachés. Un corps sans vie, mais connu. Mèches blondes teintées d’hémoglobine qui l'aurait hanté toute sa vie. Il peut bien dire que c'est de sa faute à elle, il a rien fait. Vraiment rien. Désistement brièvement exprimé, aucune discussion, encore moins d'inquiétude. Il a pas cherché de plan B, ne s'est pas assuré qu'il soit en sécurité. Il a même pas pensé à demander a Tim d'y aller a sa place. Y avais rien qu'un sms pour justifier l'absence puis l'oubli. Il en aurait sans doute jamais reparlé si y avait pas eu tout ce chaos, oubliant son égoïsme aussi vite qu'il avait oublié Sil ce soir-là. Mais l'avouer à Nora, ca serait perdre. Se l'avouer a lui-même, ça serait pire. « te remercier » soufflé dans un rire cynique, il en revient même pas. Des mots suintants de fierté comme si c'était vraiment elle qu'avait tout sauvé, que grâce a elle le pire était pas arrivé. Nora sauveuse de leurs vies minables. Elle y croit, du moins elle le joue bien. « j'étais hors service. A cause de toi. » il parle pas de l'autre main, celle encore douloureuse parfois, vestige de brûlure qu'il a provoqué. Mais c'est amer qu'il lui désigne l'autre, cause de tout les maux qui emplissent sa vie en ce moment. Son absence cette nuit-là, et tout ce qu'il ne peut plus faire pour l'instant. Toutes les plaies qu'elle a laissé, les conséquences qui en ont découlé. La rancœur qui l'habite maintenant, si différente de celle qu'il ressentait avant. Plus intense, pernicieuse. Qui s'engouffre dans toutes les brèches, étouffe chaque bonne pensée qu'il peut avoir pour elle. Ce soir y a rien de beau, pas une once d'espoir. Pas le signe d'un infime pardon. « j'aurais rien pu faire dans mon état, tu le sais. » faut qu'elle le sache. Et il s'en veut de ressentir le besoin de se justifier alors que c'est elle. C'est a cause d'elle. ça doit l'être pour pas que ce soit la sienne. et après tout, pourquoi ça pourrait pas l'être ? Sil a jamais été de ce genre là, exploser la cervelle pour le plaisir. Tim peut-être, mais pas Sil. Si ça avait été quelqu'un d'autre ce soir-là, il aurait pas eu à le faire, ils savent tous se défendre. Peut-être même qu'il n'aurait pas osé. le poids de la conscience aurait pas valu la vie qu'il tentait de sauver. Mais encore une fois, parce que c'était Nora, il l'a fait. Parce qu'elle impose des sentiments violents, l'amour trop fort, la haine puissante. Il est pas si différent, Sil. Comme lui, sans doute qu'il l'aime trop. Mieux, mais trop. Au point de tuer pour elle, pour la sauver même si parfois il rêve sûrement de la tuer. Dans le fond, elle a jamais été seule nora. Jamais trop entourée, mais toujours par ces gens qui en feraient trop – tout - pour elle. Tellement qu'ils se perdent, qu'ils meurent un peu sans jamais disparaître vraiment. Elle est antidote et poison. Douloureux maintient a la vie. Et le bûcher sur lequel il brûle. « s'il y était passé ce soir-là, t'aurais été la seule responsable. » ça lui semble si évident qu'il le lance avec aplomb, une évidence qu'elle n'aurait pas encore saisi qu'il tente de lui faire comprendre. Parce qu'il a pas pu y être a cause d'elle, parce que c'est pour elle qu'il a tué. Parce que nora n'attire pas le chaos. elle est le chaos ou en tout cas, elle est le leur autant qu'il est le sien.
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MessageSujet: Re: les impardonnables (nike)   les impardonnables (nike) EmptyMer 2 Mai - 19:44

brisés. c’est ce qu’ils sont devenus, ou bien ce qu’ils ont toujours été. de part en part, chaque partie du corps, tout autant que celles de l’âme. aujourd’hui, il n’en reste rien d’autre que des lambeaux. ceux d’un coeur malmené. ceux d’une âme torturée. sans pourtant savoir y mettre fin, ils se déchirent encore et encore. à croire qu’ils aiment ça, être celui qui tire la dernière balle, celui qui irait trop loin. passer la ligne et ne plus pouvoir faire marche arrière. ils ont souvent cru l’avoir déjà fait par le passé. pourtant, jamais rien ne se compare à l’état dans lequel ils se trouvent ce soir. c’est à peine s’ils se ressemblent, plus fantômes d’eux-mêmes que de véritables entités. à croire qu’ils ne sont plus, quand il n’y a plus rien à réparer. ils sont là, encore, pourtant, toujours. sans même savoir pourquoi. comme un lien qui les relierait encore, trop mystérieusement pour en deviner la provenance. presque mystiquement. le lien de la douleur. il est toujours là, quoi qu’il advienne entre eux, parce que c’est tout ce qu’ils sont capables de créer. la douleur au sein du chaos, de la destruction, et enfin du silence. plus violent dans le vide que dans le bruit, plus virulent à chaque nouvelle fois qu’ils se déchirent. des piques lancinantes sous la peau à tel point qu’elle voudrait pouvoir se l’arracher, s’amputer des membres qui le relient encore à lui. c’est ça, toute la beauté de leur horreur : ne savoir créer que la discorde et être incapable de la supporter. ils se font soldats de leur propre guerre, préfèrent prendre les armes que de prêcher la paix parce qu’ils ne savent pas comment la trouver, encore moins comment la garder. le coeur noir de venin s’éparpille dans les veines, empoisonne le peu de cellules encore intactes. ils sont leur propre fin et ne tirent pourtant jamais un trait, attirés l’un à l’autre comme des comètes par le soleil. la stupidité de l’homme qui parviendra à sa propre destruction. eux, c’est ensemble qu’ils se détruiront, peut-être juste avant de réussir à s’aimer comme il faut. j’pensais que c’était ça, le but de passer votre vie ensemble. de savoir que personne agirait dans le dos d’un autre. elle joue sur les doutes parce qu’elle sait plus comment se sortir de là, nora. il a posé le doigt tout juste là où il ne fallait pas. touché-coulé dans leur bataille navale incessante, elle qui pensait pourtant garder ses navires bien cachés. il la connaît sans doute mieux qu’elle le croit nora, peut-être mieux que personne. il lit son esprit parce qu’il fonctionne comme le sien, devine ses gestes parce qu’ils sont deux faces d’une même pièce. trop bornés, trop intrépides. deux supernovas qui foncent l’une dans l’autre jusqu’au crash indéniable. tu leur fais pas confiance ? elle pousse encore, hausse un sourcil vers lui. t’as peut-être raison, après tout. certains ont les mains un peu trop baladeuses. tout pour se sortir de là. tout pour dévier la conversation, centrer sa colère sur quelqu’un d’autre que sur elle. tout pour ne pas qu’il découvre, elle joue de ce qu’elle fait le mieux nora. mentir, ou presque. elle a presque l’aube d’un sourire qui naît sur les lèvres innocentes, au souvenir d’une conversation avec tim. et les yeux un peu trop insistants. ils m’ont même demandé à ce que je remplace votre danseuse, au sinners. enfin un sujet sur lequel elle se retient pas nora. elle lui dira sans doute pas que le flingue, c’est de lui qu’elle le tient, parce qu’elle aurait trop à perdre, parce que malgré tout, elle a fait une promesse qu’elle compte bien garder pour elle. mais leur pact n’a jamais rien impliqué d’autre que leur sombre secret et pour le reste, nora se fait juge d’en parler si elle le souhaite, surtout si ça peut la sortir d’une situation cocasse. c’est pas comme si tim le méritait pas. et ike, il pense dur comme fer que les siens n’ont que l’innocence au bord des lèvres, se doute à peine que leur loyauté envers lui a des limites. il va savoir, ike. et il va souffrir, parce qu’elle veut qu’il souffre, parce qu’elle le veut à son niveau, encore et toujours. sombrer à deux et s’en sortir seule. si elle doit chuter elle emportera tout le monde avec elle, lui le premier. à croire qu’ils ont aimé ma prestation, la dernière fois. elle a les yeux voraces fixés sur lui, à l’affût de la moindre once colère. oh elle espère, nora. elle espère qu’il les déteste autant qu’elle les déteste elle, elle espère que la jalousie lui ronge les entrailles, elle espère qu’il voudrait faire un carnage pour que l’un d’eux se soit seulement approché d’elle. elle rêve peut-être, nora, mais elle est certaine qu’il cache sa colère autant qu’il cache avoir besoin d’elle. tout comme elle a besoin de lui. même dans le plus bas des enfers, ils finissent par se retrouver. le sinners, le verre brisé d’un appartement, la cachette putride du planétarium. ils courent l’un à l’autre pour s’assurer qu’ils vont bien, et puis ensuite se faire du mal. comme quand il l’a maintenue sous l’eau calcinante, comme quand elle a planté la lame dans sa main. comme ici, quand il l’accuse d’avoir causé tout le chaos qui les entoure, elle, sil et lui, quand il crache avec aplomb qu’elle aurait bien pu perdre la seule bonne moitié d’elle-même et qu’elle aurait été la seule à blâmer. elle pensait pas que ça ferait autant de mal d’entendre les mots résonner en écho à l’intérieur. tout comme elle pensait pas qu’il puisse encore avoir cet avantage sur elle, celui de provoquer la douleur, celle des mots plus que celles du corps. c’est comme un coup de poing à l’estomac finalement, ça coupe la respiration, l’oeil amer de voir qu’ils sont tombés si bas qu’elle est pas sûre qu’ils puissent un jour sortir la tête de l’eau. tais-toi. j’suis la seule qui ait été là. la seule, putain. elle le coupe aussitôt, presque aussi violemment que le coup à l’âme qu’elle a reçu. elle a la voix qui s’élève, l’emportement qui se ressent dans les veines, jusqu’au bout des poings qui se serrent, tremblants de rage. vous dites fièrement que vous laissez personne derrière. et pourtant, y en a pas un qui s’est pointé pour l’aider. alors quoi, il le méritait pas ? après tout ce qu’il a fait pour vous, pour toi ? et les cris suffisent même pas à montrer son indignation, la violence de sa haine pour lui, pour eux, tout ce qu’ils représentent. la fierté au nom d’un gang pas capable de garder les siens en vie. d’un gang qui choisit les siens, en laisse tomber d’autres. y a la révolte au creux du coeur de la gamine, de voir qu’on laisserait son frère pour mort et que le monde continuerait de tourner. y a la revanche dans la tête et la haine d’un groupe qui se prétend imposant, dangereux, même, effrayés par ce que les deux gamins pourraient leur faire. qu’ils la repoussent, l’empêchent de les rejoindre. mais qu’ils touchent à sil et elle lâchera les chiens de l’enfer s’il le faut, ne s’arrêtera pas avant de les voir tomber un à un. ça suffisait pas que tu l’embarques là-dedans, fallait en plus que tu le laisses pourrir là-bas ? et tout ça pour quoi, hein ? un paquet de thunes ? elle s’approche encore, le bouscule. elle le déteste tellement, lui, de lui avoir pris son frère, de pas la laisser l'approcher. et eux, ces gens en qui il a trouvé une famille plus qu'en sil et elle, de les mettre en danger, de menacer de les lui enlever, à chaque minute du jour et de la nuit. elle sait plus après qui elle en a, mais tout le monde est coupable dans le fond. elle le bouscule à nouveau, une autre confrontation qui dérape, mais elle s’en fiche nora. ça n’a plus d’importance, qu’on l’entende, qu’on la trouve, la jette à la rue. elle prend les armes et se bat pour les siens, même si c’est la dernière chose qu’elle fera. c’est toi qu’aurait mérité d’y rester. elle le dit avec colère, et elle entendrait presque le fracas de son coeur qui se brise quand elle entend ses propres mots arracher le silence. elle se recule soudainement, sous le choc d’avoir été si loin. à peine capable de le regarder droit dans l’oeil, comme les gamins qui vont trop loin, s’attendent à leur punition. elle voudrait pouvoir reprendre ses mots, ouvrir les lèvres et dire quelque chose, n’importe quoi. pourtant elle est bloquée, là, stoïque au milieu du silence, à contempler l’ampleur des dégâts qui continuent de s’empiler les uns sur les autres. des pertes à n’en plus finir. elle voudrait pouvoir dire, nora, pourtant, que choisir entre l’un et l’autre, c’est tout ce qu’elle serait jamais capable de faire.
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MessageSujet: Re: les impardonnables (nike)   les impardonnables (nike) EmptyVen 4 Mai - 0:37

Même au planétarium, ils sont plus près du soleil que des étoiles. Toujours prêt à se brûler, gravitant comme des astres assassins. Météorite a deux doigts d'écraser l'autre. C'est beau de loin, mais vu de près le carnage ne laisse rien derrière lui. Le chaos et des débris. Et les dommages collatéraux. Une main, une âme et un ami. Les reproches qu'ils se font, c'est rien a côté de tout ce qu'ils se sont déjà fait, pourtant c'est ce qui blesse le plus. Fatigué de se battre, harrassé des guerres sans fin. Encore blessé par la dernière bataille a peine achevé. C'est la lassitude qui s'affiche plus facilement que la douleur qu'ils se causent. Une habitude plus qu'un jeu, une colère rituelle, des coups comme une tradition. Une façon de survivre, jamais se regarder dans le miroir mais se perdre dans l'oeil de l'autre. Y voir tout ce qu'on déteste chez soi, et lui reprocher à elle. Parce qu'elle est pareil nora, si semblable que s'en est douloureux. Elle renvoi à tout ce qu'il est, tout le mal qu'il fait. Le même qu'elle sait si bien causer. « ça doit être comme ça, normalement. C'est pour ça que t'y auras jamais ta place. » parce qu'elle suivra jamais les règles nora, la loyauté accordé qu'a ceux qu'elle choisira, pas a un groupe qu'elle intégrera. Cavalière solitaire qui mène des guerres tête baissée, entraînant dans le carnage tout ceux qui l'entoure. Aussi foireux que puisse être leur groupe, nora fait office de ciseaux aiguisés prête à trancher les liens entre tous. Il avait pas besoin de preuve pour le savoir, mais l'arme déjà, le cadavre ensuite, ça suffit a prouver qu'elle est pas faites pour ça, qu'elle réussira jamais là ou même eux s'embourbe parfois. Elle s'y noie déjà, en quelques jours à peine. « c'est a toi que je fais pas confiance. » aveu aux bords des lèvres qui fusent comme une vérité dont il n'avait pas vraiment conscience. Si vrai pourtant. Nora n'est qu'un amas d'incertitudes, de sa bouche il ne parvient jamais a savoir si des mensonges ou des vérités sortent, si dans son regard clair y a une once d'honnêteté. Des années à se côtoyer sans jamais être sûr de rien à part qu'ils sont indissociable. Toujours incertain quand les remarques fusent, que les actes dommageables agissent comme des couperets. Pas sûr qu'elle l'ai écouté pourtant, concentré dans un laïus irritant qui fait se crisper tout les muscles de son corps. Sourire en coin comme une partie dont elle comprend l'enjeu, dévoile ses cartes unes à une avec la fierté de ceux qui pensent déjà gagner. Il l'imagine danser, lascive, sur la scène du sinner. Trop dévêtue et trop insolente dans ses postures exagérées pour le faire enragée. Souriante sous les billets lancées, joueuse sous les regards envieux qui parcourront sa peau nue. Détester s'exhiber comme les autres danseuses suffira pas a l'arrêter contre le plaisir de le faire enrager. Y a jamais eu meilleur moteur pour nora que la colère de ike. « ils ? » rire sec qui craque le silence, elle joue sur les mots comme les émotions. Virtuose de la manipulation, doigts agiles sur les touches sensibles, blessante et mordante. Musicienne a la partition discordante. « j'en connais pas beaucoup qui aimerait l'idée. » encore une fois, y a que tim qui lui vient a l'esprit. Parce que sil voudrait jamais ça pour elle, que les autres savent trop bien qu'il a jamais voulu qu'elle s'approche du gang. Que le seul qui pourrait le vouloir, au profit du business, ça serait tim. Un nom qui revient trop souvent dans les histoires qui le taraude, qu'il ne prononce pas, refusant de lui donner les cartouches pour tirer. Elle s'en délecte déjà, de voir les rouages de son esprit tourner a plein régime, le poing serré d'imaginer qu'on l’entraîne un peu plus là-dedans quand on devrait l'écarter. « tu pourras aussi faire des extras, c'est un nouveau business a lancer. » jouer l'indifférence qui sonne faux, trop crispé pour sembler insensible à l'idée. Trop fier pour avouer qu'il laissera jamais faire ça, persuadé qu'en la poussant elle voudra plus le faire. Psychologie foireuse balayée par le couperet qui tombe, condamnation sans appel. Nora juge, incrimine. La faute a une famille qui sait pas protéger ses membres. La pièce rapportée obligée de venir pour pas que tout s'écroule. Une part de vérité en plein déni. Si l'échine ne se courbe pas, c'est toute l'âme qui se recroqueville. Informe dans un coin de l'esprit. Fissurée un peu plus a la vibrations de ses mots, des éclats qui s'envolent et percent la fierté. La honte qui suinte par tout les pores de la peau, saignée violente. Et toujours nora qui tient l'arme qui le blesse. Mots tranchants qu'elle balance avec trop de brio, visé en plein cœur, par choix ou par simple habitude. Et s'il faut un coupable c'est elle. S'il faut un coupable c'est lui. Ça peut pas être un concours de circonstances, un fâcheux incident ou un karma pourri. Il faut un visage a haïr, un corps a blesser. Palper physiquement la rancœur et la piétiner. « tu crois que j'voulais que ça se passe comme ça? » il ose pas penser qu'elle y croit vraiment, elle peut pas. Quelque part entre les mots indigestes qu'ils se lancent l'un à l'autre il reste encore la vérité. Les base d'une relation inébranlable portant encore quelques certitudes. De ces évidences qu'on ne peut pas oublier, comme la loyauté de ike qui ne s'arrête pas à l'écorchure de sa chair par le couteau de nora. L'erreur, malheureuse, impardonnable, qui ne justifie pas la théorie foireuse du complot orchestré pour laisser tomber sil. La conviction que même dans le venin de ses paroles y a la vague de regret prête à tout emporter sur son passage, plus facile a endiguer s'il se concentre sur la haine – moitié factice – qu'il lui voue. Finalement, c'est qu'un amas de sentiment, tous redirigés vers la même personne. Cible humaine a abattre en espérant se sentir mieux. Adversaire violente pourtant, qui blesse plus qu'elle ne panse. Couteau remué dans la plaie, jusqu'à l'infection. C'est tout son corps qui se gangrène en pensant a sil. Maladie foudroyante. Déjà ko avant même que nora ne l'abreuve de reproches. « on a merdé. » l'aveu écorche les lèvres dans un murmure acide. Ça lui brûle la gorge de s'avouer vaincu, soudain. on a merdé, le gang avec sil. Ike avec nora. Nora avec sil. Y a pas eu une seule bonne note dans leurs histoires, un enchevêtrement de mauvais choix qui mène à un bordel que personne n'oubliera. Que personne ne pardonnera. Surtout pas eux, encore moins ce soir. « mais prétends pas que t'en connaissais pas l'issus. T'es un foutu chat noir nora, tu sais de quoi il est capable pour toi et tu connaissais les risques mais t'as choisi d'y aller quand même. Et entre toi et moi, c'était pour lui ou c'était pour toi ?  » il s'est approché, les vibrations de son corps contre le sien sans jamais la toucher, comme si le contact brûlant pourrait le mettre à terre. Suffirait sûrement que de ça pour souffrir un peu plus, un peu trop. Franchir la limite et ne pas s'en relever. « t'as tellement besoin de vivre de grandes aventures et de jouer les guerrières que t'y serais allée, même toute seule. Rien que pour toi. parce que c'est tout ce qui compte, le grand frisson, hein? » il l'a connaît assez pour savoir qu'il y a une part de vérité, que nora elle court après les emmerdes comme d'autres courent après le bonheur. Jamais heureuse d'avoir des problèmes mais toujours la première à y plonger tête baisser, s'enliser dans son marasme jusqu'à le devenir. Personnification du chaos. Il en oublie presque volontairement qu'elle aime assez sil pour le suivre en enfer, il oublie pas, par contre, que les flammes d'en bas elle les côtoie trop souvent dans un besoin malsain. Mais qu'elle importance maintenant que c'est trop tard ? Peut-être qu'a force de chercher un coupable, ils ont pas su voir qu'ils étaient tous fautif. Lui, elle, le gang. Et le seul qui s'en sort le mieux dans cette débâcle, s'en sort finalement le moins. Parce qu'ils sont toujours debout, ceux a qui revient l'erreur. Pas sil. c'est toi qu'aurait mérité d'y rester. bourdonnement dans les oreilles, le goût métallique dans la bouche. Un trop long silence, trop lourd. Il respire bien, c'est le myocarde qui suffoque devant son cri du cœur. Sortie trop vite, sûrement trop vrai. Et peut-être que pour une fois, nora a réussi a lui couper le voix. A toucher là ou ça fait le plus mal, à piétiner là, pile à l'endroit ou il l'aime toujours trop fort. Crocs de vipère laissées sur son palpitant, le venin qui glisse, brûle et fait fondre les tissus abîmés. « t'as sans doute raison. » la voix blanche, environnement irréel. Y a quelque chose qui vibre dans l'air, tintement sinistre, presque une marche funèbre. L'enterrement des espoirs vains qui rêvaient encore d'une main tendue, d'un pardon qui ne peut pas venir. Qu'est-ce qu'ils savent faire de mieux que de se tuer à petit feu ? Peut-être que nora a décider d'achever cette guerre. Peut-être qu'elle est victorieuse ce soir, debout sur ses deux jambes quand il menace de s'effondrer, poussant contre sa poitrine la main refermant de maudit gâteaux qu'il vient déposer chaque jour. Plus maintenant. Plus après ce soir. Souffle à son oreille, comme un crissement d'ongles sur un tableau noir.  « soit moins conne, vise le cœur la prochaine fois » ou ce qu'il en restera, à ce moment là.
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MessageSujet: Re: les impardonnables (nike)   les impardonnables (nike) EmptyDim 20 Mai - 20:01

incompris, ils se déchirent. les stupides intrépides préfèrent se faire la guerre que déclarer la paix. c’est comme ça depuis tellement longtemps maintenant qu’elle a même du mal à se souvenir de la dernière fois qu’ils ont levé le drapeau blanc, déclaré la trêve. probablement jamais. peut-être même qu’ils n’en seront jamais capables, plus doués à se jeter sur les rails qu’à se sauver des trous noirs. ensemble, ils s’enfoncent. comme dans les sables mouvants. jamais l’un sans l’autre pourtant, l’un d’eux pourrait s’en sortir. s’ils le voulaient. si c’est en enfer qu’ils s’en vont, ils s’en iront à deux. ça lui échappe, à nora. vouloir être ensemble et pourtant ne pas cesser de se repousser. j’ai pas ma place parce que t’as jamais voulu de moi. c’est là qu’elle est la douloureuse vérité, là où ike nie tout en bloc. là où il refuse même de l’apporter, de la laisser jeter un regard. elle ignore d’où c’est parti, finalement, cette envie de poursuivre seul. seul, ou avec sil. seul, ou avec cette autre famille. elle ignore à quel moment elle a été écartée, quand pourtant eux trois c’est une histoire qui remonte à longtemps. ils ont choisi une route qui n’était pas la sienne et ont refusé de la voir prendre le même chemin, marcher dans leurs pas quand c’est pourtant tout ce qu’elle a toujours fait. par crainte de s’retrouver seule ou par affection, besoin de jamais les lâcher. pourtant les voilà, des années plus tard. des années trop tard, ils se disputent la place du vainqueur, quand la réponse est pourtant évidente. à ce jeu-là, personne gagnera. à ce jeu-là il n’y aura que des perdants, qu’eux qui y laisseront leur peau, leur âme, et tout ce qu’ils ont. trop aveugles pour se rendre compte qu’ils vont trop loin, qu’on ne revient pas de ces chemins-là. ils préfèrent s’enfoncer, s’enterrer. ils creusent les plaies, broient les os. écrasent les âmes à coups de mots pointus, d’insultes cachées. et s’assurent que jamais aucun d’eux n’en sortira indemne. ouais. ouais, ils ont merdé. tous ensemble, les uns contre les autres. à jamais se parler, tout se cacher. elle a merdé, certainement autant que lui. c’est sans doute la première fois qu’elle l’avoue, à voix haute comme à elle-même. réalisation sordide qui lui permettra jamais d’oublier. elle est coupable. elle le sait bien qu’elle est coupable, nora, ça hurle au fond des tripes, comme une voix qui s’immergerait dans l’esprit alors qu’on a jamais demandé à recevoir sa visite. la voix de la conscience. elle se réveille, enfin. après tout ce temps, tous ces efforts à la repousser. elle est là, plus forte que jamais. ce soir, elle crie plus fort que toutes les autres voix, plus forts qu’eux encore. ce soir elle résonne entre les murs du planétarium autant que dans leurs esprits, elle empêche le silence de vraiment s’épaissir. ce soir la conscience vit, se réveille. ils ne peuvent pas revenir en arrière. pas changer le cours des choses. pas modifier le passé rien que pour soulager le poids qui leur incombe. ils se doivent de vivre avec ces choses qui les enterrent, et tous les et si qui réecrivent leur histoire. si elle avait pas planté la lame dans sa main. si ike y était allé avec sil. si nora ne serait pas venue. s’il avait prévenu quelqu’un, n’importe qui. sûrement qu’ils n’en seraient pas là, oui. mais aucun des deux n’est capable de dire ce qu’ils auraient gagnés et ce qu’ils auraient perdus de ce rendez-vous. ils en savent pas plus que ce qu’ils ne savent maintenant, finalement. rien ne changera. et à qui la faute, après tout ? tellement de coupables. ils le sont tous, d’une façon ou d’une autre. ils portent chacun leur part de culpabilité en espérant pouvoir la rejeter sur quelqu’un d’autre. des oeillères qui endorment, voilent, cachent. et mentent. l’un à l’autre, à eux-mêmes. la raison, elle, n’a pas d’importance. ça n’a pas d’importance. elle a la voix qui se veut dure pour cacher le corps tremblotant, d’appuyer sur les plaies si ouvertes qu’elles s’infectent. il tape dans le mille ike, il a jamais beaucoup de mal à remuer le couteau dans la plaie. s’insurge du mal qu’elle provoque quand il est coupable du même mal, sur elle. elle vacille, prise d’un tournis à l’idée que la seule raison pour laquelle ils en sont là ce soir, c’est elle. nora. coupable de tous les maux, de toutes les plaies, surtout de celles qu’on ne répare pas. elle est incapable d’y croire, par déni ou pas logique. jamais elle acceptera de porter ce poids sur ses épaules, même si elle admet que le prisme de ses vérités à elle s’étend soudainement pour y refléter celles de ike. et c’est moche, d’y regarder le regard profond. c’est moche d’y découvrir que la vérité a deux têtes, que le mensonge en a tout autant. est-ce que c’est ça, nora ? l’égoïsme de la jeunesse. la soif de pouvoir, vouloir la victoire à tout prix. faire ses preuves au détriment des siens. elle veut pas croire qu’elle en serait capable, nora, mais il a secoue tellement fort ike qu’elle en voit flou. elle ne sait plus. l’objectif se brouille, elle en perd la tête. sans jamais avouer qu’il a raison, elle peut pas non plus dire qu’il a complètement tord. tu m’as pas laissé d’autre choix que d’y aller. c’est tout ce qu’elle est capable de se souvenir maintenant. le reste s’évapore, cette vérité qu’elle s’est répétée dans le but de rejeter la faute ou bien celle qu’elle enfouie si profondément que même ike n’aurait pas dû y voir clair. elle sait pas, elle sait plus. pourquoi elle y est allée. par désir de faire ses preuves ou par instinct de protection. peut-être que les deux se mélangent tellement qu’elle est incapable de les délier à présent. mais déjà, les mots vont trop loin. l’impulsion des colères vives jetées au visage. trop tard pour retirer. trop tard pour dire pardon. le paquet de pépitos écrasés contre sa poitrine qu’elle récupère dans sa main et l’étonnement de se rendre compte que c’était lui, tout ce temps. pas sil. ike. c’est lui qui lui amenait chaque jour, sans qu’elle n’en sache rien. et elle le déteste sur l’instant, de jamais lui laisser le temps de comprendre. trop tard déjà pour dire merci, les plaies ont été creusées, trop profondément pour pouvoir revenir en arrière. c’est tout ce qu’il reste, finalement. un regard, et puis plus rien.
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