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 Consciousness shoot _ (Sil)

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MessageSujet: Consciousness shoot _ (Sil)   Consciousness shoot _ (Sil) EmptyJeu 5 Avr - 12:04

Consciousness shoot
Sil & Tim
BLACK MATH

Le rail de coke envoyé précédemment m’électrise et j’détaille avec plus d’attention que la normale le cachet au creux de ma paume. Il est minuscule et frappé d’un farfadet. C’est marrant. Dommage que j’me retrouve à le bousiller.
Une fois coupé je cale l’une des moitiés entre mes dents tout en prenant soin de ne pas croquer dedans. Ça a un gout absolument atroce. L’autre finira peut-être au fond d’un estomac différent si Sil veut bien retirer le balai qu’il a dans l’cul en permanence.
J’songe à ça en m’envoyant une rasade de bière pendant que le farfadet d’ecstasy dégringole le long de mon œsophage.

J’suis pas de service ce soir.
J’ai toute la nuit devant moi pour faire c’que j’aime le plus : emmerder l’monde. C’est pour ça que j’décide d’envoyer un SMS au blondinet. L’écran m’éclate la rétine avec sa page d’accueil à la con. Puis il finit par me donner les dernières nouvelles. Aucun message. C’est pas une surprise, j’suis pas un type qu’on peut qualifier de sociable.
Mais j’étouffe dans ce minuscule appart’, faut que j’prenne l’air. Alors mes doigts pianotent avec fébrilité : « Jte rejo1 a la plank. Beso1 de parlé. »
C’est absolument pas vrai, j’veux juste qu’il me soit entièrement disponible.
J’me casse sans attendre la réponse. Je sais qu’il sera là.

Évidemment j’ai pas de voiture : ma caisse toute pourrie est tombée en rade y a trois semaines et j’ai pas assez de thunes pour y remédier. L’argent m’brûle les doigts et je préfère le dépenser dans des choses vraiment importantes. Comme la dope, et ça coûte cher cette saloperie.
Du coup j’tape un paquet de bornes à pattes. J’croise des gens sans visages et des regards indifférents. Pourtant j’trouve un détail amusant dans tout ce qui me passe sous la pupille. Certainement à cause du cacheton. Et des autres trucs. J’ai l’impression de grouiller d’énergie avec tout ce que mon système nerveux à mille watts me balance.
Le trajet dure des heures.
Ou quelques dizaines de minutes, j’sais plus.
Et enfin j’arrive devant la porte de ce foutu rad. Il a rien de particulier en dehors du nom – la Planque – et de sa terrasse blindée. Et aussi un peu, du fait qu’il se trouve en dehors de la zone de chalandise du Sinner, c’qui me permet d’être à peu près sûr d’croiser personne dont je veux pas voir la tronche.
Dès que je débarque y a une furieuse envie de pisser qui vient m’tarauder. Ni une, ni deux, j’fonce aux chiottes. Dedans c’est désert et j’peux pratiquer mon jeu favori : gicler dans l’urinoir en étant l’plus loin possible. Un truc d’hommes, vous pouvez pas comprendre. J’en profite parce que si j’ai l’malheur de faire ça au bar j’suis certain de m’faire incendier par les gars qui nettoient derrière.
Ensuite, j’me fixe sans ciller dans le miroir dégueulasse qui me fait face. Y a encore des gnons en filigrane sur la ligne de la mâchoire et des vestiges sanguinolents sur les lèvres. Une semaine que j’me les traîne, mais ça m’dérange pas. Avec, j’peux envoyer un message clair : te frite pas avec moi.
J’sors de là avec un sourire qui me fend le visage.

Ça fait vingt minutes que je l’attends à une table en devanture. Soit un litre de bière éclusé et cinq cigarettes. J’vais finir par me tirer ou passer à un alcool plus fort.
Autour de moi ça gueule et ça se mate à qui mieux mieux. J’ai d’ailleurs jeté mon dévolu sur une petite brune aux œillades incendiaires. Elle bat des cils à mon intention depuis l’début de mon deuxième verre. J’donne encore cinq minutes à l’autre con. S’il se pointe pas j’passe à table en m’incrustant avec la nana.
Evidemment c’est là qu’il débarque.
« SIL ! » J’lui fais de grands signes de ma main libre en rugissant. Comme s’il pouvait m’louper. « Bah putain ! C’est moi l’retardataire normalement vieux. »
J’me lève pas quand il arrive mais lui empoigne l’avant-bras dans un salut typiquement masculin. Mes niveaux de dopamine sont à un rendement tellement maximum que j’fais pas du tout gaffe à l’air sombre que le gosse arbore. C’est pas commun pourtant. Normalement c’est le demi-sourire canaille et la mèche qui retombe sur ses prunelles céruléennes. Là, y a que des cernes et l’teint blafard.
Mais comme d’hab’, j’suis trop centré sur moi-même et la montée qui m’envoie une balle dans la gueule pour y prêter attention.


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Sil Myers
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MessageSujet: Re: Consciousness shoot _ (Sil)   Consciousness shoot _ (Sil) EmptySam 14 Avr - 5:09

La vérité, c’est que t’es pas tellement d’humeur. A rien. T’as aucune envie d’bouger du banc matelassé du Sinner où tu t’es échoué. Aucune envie d’te lancer dans quoi que ce soit qui ressemble à la réalité. Pourtant, tu ferais bien d’rentrer. D’te foutre dans ton lit pour dormir un peu. Parce que t’as du dormir quatre heures ces trois derniers jours. Le sommeil joue à cache-cache depuis ce soir là. Il s’échappe et semble impossible à rattraper. Et les images de cervelle explosée t’envahissent dès que tu fermes les yeux ne semblent pas vraiment aider. T’es plus rien qu’un putain de fantôme. A avancer sans tellement savoir où aller. Tu t’égares. Tu sais pas vraiment comment passer à autre chose. Comment oublier. Juste mettre ça de coté. Et puis y’a son absence aussi. Cette absence qui a jamais été aussi longue. Elle t’manque. Elle t’manque et pourtant t’es toujours trop fière pour le lui crier. Bordel, ça fait pitié.

T’es déjà trop loin. Noyé dans des litres d’whisky. L’regard vaguement posé sur ces filles qui se trémoussent. Et tu trouves ça juste un peu plus triste. Comme quoi, la vie continue. Tu devrais faire pareil. Et cet à l’instant même où tu te dis ça que ton portable vibre bruyamment sur la table. Un peu comme un signe. Tu hausses vaguement les sourcils en lisant l’message. Besoin de parler. Il sait parler lui ? Pourtant, le seul langage qu’il a l’air de maitriser, c’est celui des poings. Ou peut-être celui d’la connerie aussi. A croire que vous êtes pas si différents finalement. Vous l’parlez tous les deux le langage d’abruti. Une façon de se comprendre comme une autre. Peut-être que c’est ça dont t’as besoin. D’un langage d’abruti. Aller t’perdre dans toute la décadence que Tim représente. D’te sentir vivre encore. Même si t’es toujours salement abimé. De cette nuit où t’es parti en vrille. Cette nuit où t’avais juste envie d’sentir la douleur dans chaque parcelle de ton corps. Juste pour savoir que t’étais toujours en vie. Mais pas lui. Aujourd’hui, tes bleues prennent des allures d’arc en ciel, marquant ta peau de constellations de couleurs. Ça pourrait presque être beau si c’était pas si tragique. Peut être que c’est juste qu’il y en a pas encore assez. Des constellations de couleurs. Tu pourrais aller en rajouter. Et puis, de toute façon, ton corps a toujours été marqué par tes frasques. Celles d’un gamin qui s’sent vivre qu’en jouant au grand. A force de coups d’poings et de coups d’reins. Alors un peu plus ou un peu moins.

Tu marches pas tellement droit quand tu finis par t’lever. Malheureusement encore assez pour ne pas marcher sans but jusqu’à chez toi. Encore assez pour savoir où tu vas. Et même si tu mets une éternité à y aller, tu finis par arriver. Par pousser la porte grinçante de ce bar trop moisi où personne ne va. Ou alors juste les gars comme lui et toi. Ceux qui se fondent dans le décors dégueulasse. Et ce con te fait des grands gestes. Comme si t’étais complètement aveugle. Et au cas où tu sois sourd aussi, tu hurles ton prénom avec un enthousiasme déroutant. Tu t’étales sur la chaise en face de lui après l’avoir salué. Pas de petite pique comme d’habitude. Pas de sourire malicieux au creux des lèvres. Rien qu’un vague « Qu’est-ce t’as ? » trop blasé pour bien t’aller.
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MessageSujet: Re: Consciousness shoot _ (Sil)   Consciousness shoot _ (Sil) EmptyMar 17 Avr - 8:58

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Sil & Tim
LE BONHEUR

Il s’affale sur la chaise en face, toute la misère sur ses épaules.
Sa réponse à mon salut est décevante. Super morne, super froide, presque blasphématoire. J’ai envie de le gifler alors que ça fait même pas trente secondes qu’il est devant moi. Pour une fois que j’suis d’humeur il ferait mieux d’en profiter au lieu de faire la gueule.
« Juste envie d’te sortir d’ton trou pour que tu vires pas ermite. Paraît que j’suis doué pour distraire les autres. »
C’est à peu près ça. En fait, les gens ont trop envie de me coller leur poing dans la figure pour penser à ce qui les travaille. J’suis une sorte de thérapie par l’syndrome Fight Club. Selon moi, j’devrais même être décoré pour service rendu à la communauté.

Mon verre est à nouveau vide, et les mains de Sil le sont tout autant. J’interpelle le serveur en agitant nonchalamment les doigts. C’est un mec, donc par définition j’en ai rien à foutre d’être à peu près agréable. Le type se dandine entre les tables jusqu’à nous, une expression de parfaite indifférence collée sur le visage.
« Un truc hard pour mon pote. Il s’est fait larguer par sa copine. »
Je ris sous cape en envoyant un clin d’œil au blond.
« Et la même chose que tout à l’heure pour moi. »
Il file sans dire un mot avec un léger hochement de tête. S’il se foire dans la commande cet abruti, j’l’allume.
J’reporte mon attention sur mon collègue : j’ai pas l’impression qu’il se soit déridé d’un iota. J’regarde distraitement à droite à gauche en attendant une intervention divine qui viendrait débloquer la situation. Elle se présente sous la forme de l’autre tête de con qui dépose les verres pleins entre nous deux.
Bon, ça aurait pu être mieux.
J’embarque l’addition d’un revers. Allez j’paye, une fois n’est pas coutume. Les molécules de came me rendent vraiment bien plus supportable que la norme. Sans surprise, aucun pourboire ne vient s’ajouter à la note. Le serveur grimace imperceptiblement et se tire.
J’avale d’une traite un tiers de ma pinte et embraye.
« J’ai pas d’nouvelles de toi depuis des jours et personne veut m’en donner. T’as été malade ou quoi ? »
Évidemment j’fais pas le lien avec le meurtre. Les idées noires de Sil me filent loin au-dessus de la tête. Pour être franc, j’en ai même marre qu’ils soient tous en train de jouer les pleureuses pour une petite merde d’un autre gang. Il est mort bordel ! Le cadavre est bien planqué et on a eu aucune inquiétude du côté des flics ou de l’autre bande. Alors fin, on a qu’à passer à autre chose.

« Tu sais quoi ? T’as besoin de t’changer les idées ça s’voit. »

À ses blancs oculaires injectés de sang par manque de sommeil et ses coups d’œil tour à tour nerveux ou amorphes dans l’vide. Une moue malicieuse s’installe tranquillement sur mes traits.
« La p’tite brune là bas j’suis sûr qu’elle dirait pas non à un p‘tit coup. »
Sil est aussi coureur de jupons que moi. Un bon point pour lui. Puis, si même une gonzesse peut pas le dégeler j’vois définitivement plus qu’une bonne baston amicale pour lui remettre les idées en place.



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MessageSujet: Re: Consciousness shoot _ (Sil)   Consciousness shoot _ (Sil) EmptySam 5 Mai - 1:07


Tu hausses les sourcils avec cet air sur la gueule qui veut tout dire. Même sans mot. Le genre de gueule qui crie « Seriously? ». T’as envie de l’envoyer balader pour t’avoir emmerdé pour ça. T’aurais mieux fait d’rester là bas. De t’égarer sur les bancs matelassés du fin fond du club. A t’foutre en l’air tout seul. Pour arrêter de faire sombrer tous ceux qui semblent vouloir s’approcher.  Alors tu grognes « T’es un emmerdeur », t’enfonçant dans le siège. Eviter que tu tournes ermite. T’étais dehors en plus. Tu picolais gratos. Sérieux quoi. T’étais bien là bas. Et Tim fait signe au barman qui s’approche. Toi, tu lèves les yeux au ciel à sa remarque. Si seulement c’était que ça. Juste une fille. Juste un petit coeur brisé. Tu sais faire ça toi, les coeurs brisés. Mais pas les coeurs crevés. Ça par contre, tu sais pas gérer. C’était pas dans les règles du jeu. Ou alors, t’avais mal lu les petites lignes. Celles qu’on comprend jamais vraiment.

Le gars te ramène un whisky. Au moins, il a bien choisi. Ton doigt glisse sur le bord du verre tendit que t’observes l’intérieur. La lumière se reflette dans la couleur ambrée, y dessinant de beaux éclats. « Malade de voir ta sale gueule ouais. » Y’a cet étrange mélange d’humour raté et d’agressivité dans tes mots. Parce que t’essayes de faire genre. Comme avant. T’essaye de renfiler le costume. Tout plutôt que de voir la moindre lueur d’inquiétude. Surtout pas dans son regard à lui. Comme si Tim pouvait s’inquiéter de quoi que ce soit. Sauf que le costume, il a plus tellement l’air de t’aller. C’est comme si t’avais un peu trop grandi. C’est juste ridicule. L’humour cynique et joueur résonne salement. Putain. Tu te renfrognes un peu plus, attrapant ton verre pour voir une longue gorgée. Et tu sens l’alcool se mêler à celui que t’as déjà ingurgité. Ça brule l’intérieur.

Leger rire. Rire jaune. Sans blague. Pourquoi t’aurais besoin de te changer les idées hein ? Tu vois vraiment pas. C’est pas comme si t’avais buté un gars. Bah si ça voit alors. Tu sers un peu les dents, attrapant de nouveau ton verre pour boire une autre gorgée. Et tu finis par la regarder un instant. La fille plus loin. Elle vous jette un regard et sourit largement en croisant le tient. Et toi, t’arrives même pas à sourire en réponse. Pourtant, elle est belle. Non. Bonne. Elle est pas vraiment belle. Elle a l’air d’une de ces filles de magasines. Trop fausse. Avec sa jupe trop courte et son sourire à la con. Tu sais même pas pourquoi tu penses à ça. Ça te dérange pas vraiment d’habitude. C’est juste pour une nuit, pas pour la vie. Pourtant, tu restes là. T’as pas envie. Pas envie d’parler. Pas envie de faire des efforts. Et surtout, t’as pas envie d’sourire. T’es pas capable de jouer ce soir. Tu connais plus les règles du jeu. Tu connais plus rien. Ce soir, t’as juste envie d’te mettre par terre. D’avoir mal. Comme une punition. Comme pour ressentir quelque chose d’autre que cet affreux vide à l’intérieur. Culpabilité. C’est pas un sentiment auquel t’es habitué. « On dirait une pute. » Encore une fois, ça sonne étrange. Comme si les mots ne t’appartenaient pas vraiment. Contre toute attente, tu la vois se lever pour se diriger vers vous. Démarche chaloupée. Sourire enjôleur. La vérité, c’est qu’elle t’aurait plus en temps normal. Le fait qu’elle vienne elle. Qu’elle se contente pas juste d’attendre. Mais à cet instant, tu trouves juste ça agaçant. Quand elle se plante devant votre table. Quand elle montre la chaise vide à coté et qu’elle souffle « J’peux m’assoir ? ». Tu grognes. Non. Non, tu peux pas t’assoir connasse. Personne t’as rien demandé si j’me goure pas. J’ai l’air d’avoir envie que tu t’assois ? Non. « Laisse tomber, on est pédé. » La phrase sort sèchement. Elle jette un regard vers Tim. Comme une sorte de demande de confirmation. Parce que ça semble pas vraiment crédible. Parce qu’elle aurait juré qu’il l’avait chauffé depuis qu’il était arrivé. Tim va surement te butter. Mais hey, ça fera au moins un truc de réglé.
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MessageSujet: Re: Consciousness shoot _ (Sil)   Consciousness shoot _ (Sil) EmptyLun 21 Mai - 9:43

Consciousness shoot
Sil & Tim
RIOT RADIO

Sil m’envoie dans les cordes une énième fois. C’est pas grave, j’ai l’habitude et il m’en faut plus pour lâcher l’morceau. J’suis du genre bouledogue : mâchoires verrouillées jusqu’au drapeau blanc hissé par l’adversaire. Et il va m’en falloir du courage vu comment il s’acharne à mimer un cadavre avec autant de conversation que la dernière des stripteaseuses du club. J’ai l’impression qu’il cherche à se noyer dans son fond d’verre.
« Oh, faut pas traiter les gonzesses comme ça Sil ! J’te signale que toi aussi t’es sorti d’un vagin, alors sois respectueux un peu bordel ! »
L’hôpital qui s’fout de la charité. Le blond a pas tort en parlant de la nana. Elle a une jupe un peu trop courte pour être élégante, des cheveux trop broussailleux pour donner envie de les attraper à pleines mains et puis les chicots un peu de travers lorsqu’elle sourit en finition de tableau. Mais, hé ! C’est une femme avec une paire de nichons tout à fait acceptable et pas mal gaulée du tout. Ça fait le taff.
Alors je fais pas attention à Sil lorsqu’elle se faufile enfin jusqu’à notre table avec son air ingénu. Grossière erreur puisqu’au moment où je m’apprête à lui désigner une chaise libre, ce salaud dégaine l’arme ultime pour chasser les michto’.
Je le regarde avec des yeux horrifiés. J’m’y attendais tellement pas que ça me coupe toute répartie. La demoiselle tourne les talons – non sans m’avoir au préalable foudroyé des prunelles – et retourne vers son groupe de copines. Immédiatement les ricanements se mettent à fuser et plusieurs d’entre elles nous observent avec une moue de dépit.
« Putain… MAIS T’ES CON OU QUOI ! » La parole revient au triple galop, volume sonore totalement inapproprié en bonus. « Tu m’ruines mon coup comme… Gratos, comme ça ! Et tu m’traites de pédé… EN PLUS ! »
Je gigote tellement que j’en renverse la moitié de ma pinte sur la table. J’pourrais le tuer, là tout d’suite, au milieu de tout ces gens qui me regarderaient l’éventrer avec les dents et l’hémoglobine qui les repeindraient. Je hais qu’on m’assimile à la moindre forme d’homosexualité. J’suis pas un monstre jusqu’à ce point.
« Tu fais c’que tu veux avec ton cul, mais tu m’mets pas dans tes histoires de merde ! »
Les exercices de respirations que Zian tente de m’enseigner depuis un millier d’années font pas effet. J’vois rouge. Le gosse dépasse la limite, et me connaissant c’est dangereux.
« Tu fais chier Sil ! » J’baisse un tout p’tit peu la voix, à peine de quoi être étouffé par le bruit ambiant. « Tu vas chouiner encore longtemps ? T’as bien fait de buter c’mec. Si tu l’avais pas fait Nora se serait p’t’être faite violer ou flinguer, ou pire : prise en otage. T’imagines les conséquences pour le Gang ? Pour Ike ? »
J’me penche par-dessus le bois plastifié de la table en me mettant bien en ligne de mire de ses grands yeux bleus. J’ignore complètement la ligne de ses sourcils froncés et les signes avant-coureurs de sa nervosité. J’m’en fous de son traumatisme à deux balles.
« T’es grand maintenant. Tu passes ton temps à cogner sur d’autres types, t’as vécu sans parents et tu fais parti d’un gang putain ! Tu pensais quoi ? Que t’allais rester bien au chaud planqué jusqu’à la fin d’ta vie ? »
Ça sort en rafale. Les mots s’mangent entre eux, se chevauchent, se heurtent avant de finir leur course en pleine figure du jeune homme. J’peux pas m’arrêter. J’arrive déjà à m’freiner pour pas lui écraser mon poing dans la gueule, alors faut bien que je trouve quelque chose pour faire mal.
Sil doit sortir de son coma.


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MessageSujet: Re: Consciousness shoot _ (Sil)   Consciousness shoot _ (Sil) EmptyMar 22 Mai - 13:21

Les talons claquent sur le sol lorsqu’elle retourne à sa table. La posture fière et l’égo blessé. Et y’a l’regard de Tim qui suit. Les yeux ronds de s’être fait niqué. Et pas comme il le voulait. Tu souris vaguement. Première fois de la soirée. Fierté mal placée. Comme un besoin d’les foutre aussi bas qu’toi. Tu sais pas vraiment pourquoi. Les murmurent se font entendre de l’autre coté de la pièce. Petits rires étouffés. Regards mal dissimulés. Tu lèves les yeux vers le petit groupe. Elles ont l’air connes. Sacrément connes. T’as presque envie d’aller plus loin dans le jeu. Plus loin dans la provocation. Et l’éclat de colère de Tim ne fait qu’accentuer l’envie. Lui et ses réactions trop virulentes. T’avais presque oublié à quel point t’aimait ça. Le provoquer jusqu’à le faire craquer. Jouer à le pousser toujours plus loin. Jusqu’au bout du ravin. Et à chaque pas, voir son regard bruler un peu plus fort. Pour chaque allusion. Chaque geste tendancieux. Chaque sourire malicieux. Voir cette colère qui lui va si bien, ancrée au creux de ses yeux. Et le temps d’un court instant, t’oublies le reste. T’oublies le sang. T’oublies la mort. Juste le temps d’un instant. Y’a plus que sa colère qui se mêlent à la tienne. Cette colère qui s’était égarée un temps dans la peine. La vraie colère. Celle qui vient du fond des tripes. Celle qui te donne envie de tout détruire. Et puis, quelque part, t’as envie d’lui faire payer pour tout ça. Pour t’avoir attiré ici avec une connerie. Pour sa façon de croire que tout va juste passer. Et puis pour la drogue que tu devines sans peine dans ses veines aussi. Pour sa facilité à gérer le gars crevé, et puis pour pas être passé t’voir après. T’en sais rien. Tu lui en veux pour tout et pour rien. Comme t’en veux au monde entier. Alors t’as envie d’le pousser encore. Pour le faire craquer. Pour le rendre fou. Pour faire ressortir la même colère qui menace d’exploser en toi depuis des jours. Dissimulée derrière une carcasse vide. Comme pour éviter tout moyen de plonger définitivement. Mais il est là. Et il a déjà allumé le feu. Sans vraiment le vouloir. Sans vraiment le savoir. Il a rallumé ce truc au fond de toi. Le besoin de te sentir vivant. Et y’a toujours eu dans sa colère quelque chose de vibrant. Parce que tout est intense avec lui. Tu frappes fort. Tu gueules fort. Tu ries fort. Et peut-être que c’est de ça dont t’as besoin. Sans le comprendre vraiment. D’être en vie. Sous ses poings ou ses mots assassins. Alors tu plonges vers cette provocation trop connue. Tu plonges en sachant déjà que ça finira mal. Mais ça ne fait que rendre le plongeons plus exaltant. Alors tu hausses la voix. Assez pour être entendu. « Tu disais pas ça hier soir … » Et tu l’regardes. Mais Tim détruit le jeu d’un coup de la main. Il fait tomber les tours que tu t’étais efforcés à monter avec une facilité déconcertante. Regard noir. A cet instant précis, c’est lui que t’as envie d’tuer. Pour oser en parler comme ça. Sans mots dissimulés. Sans aucun regrets. Il dit comme ça que t’as buté un gars. Et puis il parle de Nora. Et t’aimes pas ça. Les choses qu’il évoque. Parce que tu veux pas y penser. A tout ce qui aurait pu se passer. A lui, vivant et vous, morts. Elle, morte. Surtout elle. Alors tu sers les dents. Fort. Tellement fort que t’as l’impression que tes dents vont se décomposer dans ta bouche « Ta gueule » La réponse est sèche. Acide. Lui aussi il sait jouer. Lui aussi il connait tous les moyens d’te faire exploser. Et ton ‘ta gueule’ ne fait que l’encourager. Il en rajoute. Pas qu’il sait jamais s’arrêter Tim. Il sait jamais distinguer la ligne à pas dépasser. Un peu comme toi finalement. A toujours aller plus loin. Peu importe les conséquences. Peut-être même pour les conséquences. Peut-être que c’était ça qu’il cherchait finalement. Laisser la colère s’exprimer. Et tu la laisses. Tu t’relèves brusquement, attrapant son tee-shirt avec violence. « Ta gueule j’te dis ! » Tes yeux lancent des éclairs. Et y’a plus rien du jeu. Non. Y’a plus rien d’autre que la colère pure. Et Tim, évidement qu’il s’arrête pas là. Parce que c’est lui. Parce que c’est toi. Et sans que vous ne compreniez vraiment comment, vous êtes déjà là à dégager la table avec force pour virer tout ce qui pourrait vous séparer. Et ton poing atterri déjà sur sa pommette. « Tu t’crois malin ?! J’veux bien t’y voir moi ! » Les mots sont crachés sans dissimulation. Et de l’autre coté de la salle, les réactions se font attendre. Comme un moment de suspense dans la réalité. Une attente de ce qu’il va se passer.  « Va t’faire foutre ! Si t’étais pas toujours là à l’encourager aussi !!! » Parce que tu les vois. A manigancer des trucs dont t’as pas idée. Tu les vois. Trop proches. Trop tout.
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MessageSujet: Re: Consciousness shoot _ (Sil)   Consciousness shoot _ (Sil) EmptyMar 5 Juin - 9:34

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Sil & Tim
MR LUCKY

J’ai enfin une réaction, et c’est exactement celle que j’attendais. Il crache son animosité galopante entre les dents : les syllabes sifflent et j’peux presque sentir les chocs de leurs impacts.
Mais j’continue à débiter mes horreurs sans ciller, calamité après calamité, toujours plus loin dans la provocation. Parce que j’sais pas faire autrement que de continuer à appuyer où ça fait mal. Encore et encore jusqu’à crever la peau, laisser l’rouge dégouliner, traverser la chair et réduire les os en copeaux.
Alors Sil peut bien soudainement se réveiller et s’mettre à gueuler ; ça va pas m’faire taire.

Ma grimace d’exaspération s’est muée en sourire acerbe dont j’ai le secret. J’le regarde droit dans les yeux : les siens ont viré à la tempête. Et je les ignore. Purement et simplement. Jusqu’à ce que ses doigts viennent crocheter le devant de mon Tshirt.
J’ai une seconde d’hésitation à lui cogner sa belle petite gueule. Une seule, avant de m’rendre compte qu’il est sérieux : Sil veut m’défoncer.
Notre table se fait la malle plus loin en envoyant valdinguer les verres à moitié plein. J’ai une pensée émue pour le houblon en train de se répandre sur le sol juste avant que les jointures du blondinet entre en collision avec le côté gauche de mon visage.
La douleur intervient comme un éclair, mais j’suis plus sonné par le geste qu’il a osé assumer que la décharge électrique. Jusqu’ici on avait jamais été jusqu’à réellement lever la main sur l’autre.
Connard.
J’me frotte machinalement la joue, tous les muscles arqués prêts à réagir. J’ai les mains qui tremblent tellement la lutte contre l’envie de le massacrer est terrible. Grenade à deux doigts d’être dégoupillée. Autour de nous les discussions se sont brièvement arrêtées puis ont repris de plus belle alors que les spectateurs se mettent à resserrer les rangs. Leur soirée a tout d’un coup pris une tournure beaucoup plus intéressante.
« La ferme Sil ! »
L’ordre claque sèchement. Y a une multitude d’oreilles indiscrètes ici, et même si pour l’instant il parle en codé j’ai peur d’une langue qui fourche.
J’me rapproche de lui en trois pas, les avant-bras crispés pour relever la garde rapidement en cas de besoin. J’avance vite. J’l’attrape sans ménagement par le col et le remorque loin de la terrasse et des regards inquisiteurs. La priorité c’est d’éviter qu’il tape scandale au beau milieu du peuple.
J’esquive ses éclats tant bien que mal jusqu’à l’envoyer bouler dans une ruelle déserte adjacente.
« T’ES COMPLETEMENT CON OU QUOI ! » Ici j’peux vociférer à mon aise. « Qu’est-ce qui tourne pas rond chez toi ? T’as pété les plombs ? »
Plus j’parle et plus la limite se dessine. Clignote. Sous mon crâne c’est l’anarchie et les nerfs prennent le relais. J’suis pas comme Zian ou Ike ; j’sais pas garder la tête froide quand il faudrait. Le moindre affront a besoin d’être lavé. Dans l’sang.
Cette fois-ci ce sont mes phalanges qui le cueillent juste sous le menton avec une violence triomphale.
« C’que j’peux foutre avec Nora c’est pas tes affaires. Ça regarde qu’elle et moi, personne d’autre t’entends ? »
J’halète en essayant de juguler l’hémorragie d’agressivité excessive. Un voile rouge me descend devant les yeux et les envie de meurtre me rampent le long des nerfs. A cet instant j’me fous de savoir si le gosse devant moi est un ami, un frère, un adversaire. J’veux juste continuer à frapper jusqu’à c’qu’il se taise.


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Sil Myers
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MessageSujet: Re: Consciousness shoot _ (Sil)   Consciousness shoot _ (Sil) EmptySam 23 Juin - 1:06

La ferme ? C’est lui qui dit ça ? En plus t’as rien dit. Rien qui pourrait être louche. Tu veux bien l’y voir ouais. Avec du sang sur les mains et la conscience d’avoir buté quelqu’un. Ou p’tète bien qu’il l’a d’ja fait. Ça t’étonnerait à peine. Et puis c’est lui qui devrait la fermer. C’est lui qui parle de buter et de flingue. Lui qui parle de Nora violée ou tuée. Qu’il aille se faire foutre. Bien profond. Et tu le hais d’oser t’attraper comme on attrape les gosses. Tu t’débats comme un chat sauvage. Tu tentes de l’frapper. De l’frapper jusqu’à ce qu’il te lâche. Qu’il arrête de te trainer comme un putain d’animal. « Lâche moi putain ! » Les coups sont désordonnés. Dû à la position étrange lorsqu’il te traine. Mais ils sont là. Tu frappes. Pour qu’il te lâche. Pour qu’il te foute la paix. Et quand il le fait enfin, c’est comme un océan de lave qui vient déferler à l’intérieur. Qu’est ce qui tourne pas rond chez toi. Faudrait faire la liste ouais. De tout ce qui est putain d’anormal. De tes putains d’parents camés à s’besoin de destruction. A la peur panique de la perdre au sentiment de vide dl’avoir tué. Mais tu réponds pas. Pas avec les mots du moins. Ce soir, tu sais parler qu’avec les poings. Et c’est un langage qu’il comprend bien. Peut-être que vous vous ressemblez trop finalement. Aussi sanguin l’un que l’autre. A pas savoir distinguer les limites. Ou à trop aimer les franchir.

C’est lui qui frappe le premier. La douleur du coup résonne à l’intérieur et ne font qu’alimenter la colère brulante. Tes yeux voient rouges. Rouge pour le sang. Rouge pour la haine. Tu répliques. Fort. Unique coup. Pour l’instant. Mais il sait directement de qui tu parles. Forcément. Et tu détestes ses mots et la liberté qu’il prend à les dire. « Ça m’regarde pas ?!!! ÇA M’REGARDE PAS ?! » Y’a ce rire terriblement malsain qui s’échappe de ta poitrine. T’as buté un mec pour ses conneries. Pour leurs conneries. « Tu t’fous d’moi j’espère ?! » C’est comme si le top départ était lancé. Tu frappes. Une nouvelle fois. Puis encore une fois. Et les coups commencent à pleuvoir. Des deux cotés. Alimentés par cette colère sourde qui semble vous animer tous les deux. Et vous êtes aussi borné l’un que l’autre. A pas savoir s’arrêter. Malgré la douleur qui lancine les corps. Malgré la douleur qui lancine les coeurs. Mais la tu sens même pas vraiment la douleur. Pourtant, elle est bien là. Au creux de tous tes muscles. A la pointe de ses poings. Et tu sais pas vraiment combien de temps ça dure. Cette violence qui dévoilent l’hémoglobine. Trop longtemps probablement. Le sang fini par t’aveugler. Résultat d’un sale coup dans l’arcade. Et c’est comme si vous aviez sonné le cor de fin de guerre. Vous vous arrêtez. Comme ça. Aussi vite que vous avez commencé. Tu tentes tant bien que mal de retrouver ta respiration. Là. Allongé sur le béton froid. Dans le calme de l’après guerre, la douleur arrive. Insidieuse et sadique. T’as mal. T’as mal partout. T’as l’impression que ton corps s’est désintégré. Chaque os est brisé. Chaque muscle est froissé.  T’entends Tim à coté. Probablement pas dans un meilleur état que toi. T’as la bouche sèche. Contrairement à tes yeux qui se sont humidifiés sous la colère. Ou sous la peine d’en arriver là.

Il est étrange ce silence. Celui que seules vos respirations brisent encore. Est-ce qu’il est loin ? Tu te demandes s’il va bien. Juste un instant. Tu te demandes s’il est pas en train de crever sur l’bas coté. Alors tu lances une perche. Maladroite. D’une voix épuisée. Tu sais même pas s’il peut t’entendre. « …L’encourage pas… » Elle compte pour moi. Les mots s’évanouissent dans tes pensées. Par ce que tu sais pas exprimer ce genre de chose. Tu sais bien qu’il se fout bien des règles. De toutes ces choses qu’on dit pas mais qui sont presque évidente. On baise pas la soeur d’un pote. On l’entraine pas non plus dans les mêmes emmerdes que soit. Et Nora, c’est ta soeur à toi. Il devrait le comprendre. Parfois, t’as l’impression que votre amitié étrange vaut plus que l’besoin de tout casser. Mais peut-être que vous avez trouvé un autre point sur lequel vous divergez. Justement. Il comprend pas. De toute façon, t’es pas bien sur de ce qu’il restera de cette soirée. Une amitié brisée ou renforcée. Le partage de la douleur pour vous rapprocher. Ou bien vous éloigner à jamais.
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MessageSujet: Re: Consciousness shoot _ (Sil)   Consciousness shoot _ (Sil) EmptyMer 4 Juil - 12:29

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Fallait qu’ça dérape. Forcément fallait qu’ça dérape.
Au lieu d’enrayer la crise – comme je m’y attendais pourtant de sa part – Sil réplique. Plus rudement et sans mollir cette fois. Mes dents claquent ; y a un goût de sang qui s’répand sur la langue meurtrie mais sauvée in extremis du cisaillement. Les alarmes se taisent et seul le silence bourdonnant reste encore.
J’entends même pas c’que le gosse est en train de crier.
J’suis plus là, pas vraiment.
Y a qu’une absence effroyable.
Et ça part. J’ressens la violence des impacts qui résonnent dans chacun de mes muscles. Les os qui grincent. Les membres qui crépitent. Et toujours la saveur métallique de l’hémoglobine, le mien, le sien, en train de s’mélanger et d’nous éclabousser.
La douleur reste remisée dans un coin déficient de mon cerveau, reléguée et cloîtrée pour mieux l’ignorer. J’sais pas encore où je souffrirai le plus demain. Ni même d’ailleurs s’il y aura un lendemain. C’est à celui qui s’acharne le plus, qu’envoie le coup l’plus vicieux. J’vise les côtes, le foie, tente plusieurs fois l’uppercut pour le foutre à terre. Mais Sil esquive, encaisse, se préserve. Un peu plus lentement à chaque seconde qui s’traîne faut dire, mais mon rythme aussi devient chaotique. On oublie les jeux d’jambes et on frappe où on peut encore atteindre. Les assauts se transforment progressivement en mêlée confuse au sein de laquelle les membres se lient en gigue désordonnée.
Ça dure. Encore. Encore encore.
Et on retombe.

Chacun d’son côté à même le bitume dégueulasse. Tous les deux teintés d’écarlate, ensevelis sous l’pourpre et la bouche grande ouverte à essayer d’emmagasiner suffisamment d’oxygène pour réinitialiser l’cerveau.
J’en reviens pas d’finir sur un match nul. J'avais oublié qu'il savait s'battre efficacement à force d'arpenter l'ring en chien enragé. Mon ressentis est mitigé : j’voudrais continuer jusqu’à lui fendre le crâne façon Madder. Mais j’suis soulagé d’voir qu’il respire encore – bien que sa cage thoracique lutte contre l’affliction - et que j’devrais pas l’porter à bout de bras sur ma conscience.
A cette idée une intense fatigue m’envahit.
J’tourne péniblement la tête vers lui, la nuque raidie et pleine de protestation, quand il grogne.
« J’ai pas b’soin d’l’encourager Myers… » J’tousse et pivote le visage de l’autre côté pour cracher un filet de glaires et d’sang. « C’est elle qu’est venue m’chercher… »
Ma voix s’éteint sur ce demi aveux. J’irais pas plus loin. Pas ce soir, ni jamais d’ailleurs. Sil est trop instable pour encaisser la nouvelle de sa p’tite copine qui s’encanaille méchamment. Vu la limite qu’on a franchi ce soir j’veux même pas imaginer sa réaction cas échéant. D’ici qu’il se foute en l’air… Ou me foute en l’air.
Ça m’rappelle quelqu’un que j’croise dans la glace tous les matins.

Le silence descend doucement entre nous, à peine perturbé par les éclats de voix ripailleuses qui s’échappent de la terrasse abandonnée plus tôt. L’idée d’une bière fraîche me démange furieusement.
J’fixe sans les voir les étoiles qui éclaboussent le ciel. C’est dégagé ce soir. Voilà la seule pensée qui tourne en boucle dans mon esprit hébété.

« Bon… » J’grimace en me redressant péniblement. Il m’faut deux tentatives avant de parvenir à m’asseoir. « On devrait s’tirer. Si une patrouille rapplique on va avoir du mal à expliquer ça. »
Je nous englobe d’un geste de la main. Deux grandes silhouettes aux traits qui commencent déjà à se tuméfier de manière impressionnante. J’entends d’ici les récriminations de Zian.
« Tu peux t’lever ? »
J’montre l’exemple en vacillant dangereusement. Ma vision chavire un bon moment avant de se stabiliser presque honnêtement. J’halète sous l’effort auquel je contrains mon corps. Hésite une minute… puis finis par tendre une pogne ouverte vers Sil.
« Allez ramène-toi, j’te raccompagne. »
Ouais, définitivement j’suis bien content d’pas l’avoir tué.
Parce que quand on est mort, c’est pour longtemps.


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