midnight city. (ike)

Romy & Ike

midnight city.

Romy n'aime pas ça, qu'on lui mette des bâtons dans les roues. Elle ne s'attendait pas à ça, à ce que ce soit aussi difficile avec son nouveau coéquipier. Il se moque d'elle, elle le voit bien... Elle n'est pas si naïve. Elle déteste ça, ne sait pas comment l'apprivoiser. Hors de question de se montrer fragile quand on attend tout l'inverse d'elle. Elle n'a pas peur de lui, de toute façon, mais il faut à tout prix qu'elle s'impose. Elle essaye en tout cas... Quand elle ne travaille pas, elle travaille quand même. Elle suit sa piste, sur les Ortega. Le petit frère, peut-être un simple voleur, et le grand frère aussi. Celui avec qui elle avait partagé plusieurs verres avant, en tout bien tout honneur, avant de faire le lien entre les frères. D'ailleurs, l'aîné, Zian, il bosse au Sinner. Et elle... ça la titille d'aller y faire un tour. Alors, elle se lance. Elle conduit jusque là-bas. Le quartier qui craint, celui qu'il ne vaut mieux pas fréquenter. Sans crainte, elle y va. Naïvement, elle se dit qu'avec sa formation de flic, son arme de service à portée de main, et ses années de boxe, elle ne risque rien. Elle parvient à entrer, et elle se fait tout de suite la réflexion que ce n'est pas le genre d'endroits qu'elle aime fréquenter. Pour le boulot, c'est pourtant fréquent... Il s'y trame souvent beaucoup de choses. Les danseuses sont déjà là, allumeuses professionnelles. Elle n'aimerait vraiment pas être à leur place, pour le coup. Elle s'estime heureuse d'avoir eu une famille à peu près normale pour ne pas finir de la sorte. Les serveuses aussi, ont des tenues qui mettent en valeur leurs formes. Trop.  Ça en montre trop... Elle ne mettrait jamais ça. La tenue réglementaire pour plaire à la clientèle sûrement. Elle commande son premier verre au comptoir. Avec plus ou moins d'innocence, elle commence à discuter avec la barmaid. Elle grappille des infos, par-ci par-là, n'usant d'aucun moyen illégal. Rien que sa tchatche naturelle et son air sympathique. Elle se fait discrète sinon.

Elles sont longues  les journées. Toutes les heures aussi. Et les nuits plus encore, quand il se contente d'observer, adossé à un mur le monde qui grouille entre les quatre murs du sinner. Entre les lumières, repère d'ordures et de femmes dévêtues. De verres qu'on vident et de ceux qu'on offre. Des gens qui passent, de l'autre côté de la porte. Qui rejoignent la ruelle qu'il retrouvait si souvent. Il pourrait y aller si l'envie se faisait sentir, mais y a un goût de rien dans le fond de son âme. Une apathie énervante, constitué de rage amorphe. A grogner sans bouger. A se plaindre sans avancer. A montrer sa main blessée comme une excuse pour ne plus rien faire, finalement pas pressée de s'y remettre. Bien trop autocentré pour se dire qu'il devrait faire plus que ça. Rester là à épier, à attendre que quelque chose se passe ou à savoir enfin quoi faire. toutes les nuits. il pourra sans doute remercier son inertie devenue habituel pour avoir remarqué la femme quand elle passe la porte. Ou peut-être que c'est seulement son aura qui attire son regard. Y a trop de clarté sur elle, pour un lieu obscur comme celui-ci. Et son regard n'est pas le seul a se suspendre a son visage, qui se détourne vite sans doute parce qu'elle est bien trop habillée pour être ici, ou les jupes sont plus courtes que les culottes et les t-shirt quasiment banni pourvu qu'il y ai des seins a montrer. Lui il garde l'oeil sur la blonde qui fait tâche dans le décor. Trop jolie, trop pure, trop bien habillée. Trop pour avoir l'air de vouloir être ici. Des airs innocents qui se penche par dessus le bar pour discuter avec le personnel. Et cet air de rien qui laisse surtout l'impression d'un sale coup. Un nez fin qui semble pressée de se mêler aux petits potins des lieux. Il attend assez longtemps pour s'assurer que ça n'a rien de normal, d'être là à faire la conversation au barmaid, avant de décider enfin de se décoller de son mur pour l'approcher. L'incohérence de sa présence ici frappe encore plus de près, le regard trop lumineux, de celles qui n'ont pas échouées, qui ne finiront jamais sur la scène a danser nue ou qui ne sont pas mal nées. Elles se reconnaissent, ces filles-là puisqu'elles sont comme lui. Pas elle. « y a personne a servir ? » le ton est sec, il s'en voudrait presque. Sa mauvaise humeur comme un jeu de couteau qu'il lance les yeux fermés, redirigée salement vers quelqu'un qu'il connaît pourtant plutôt que sur l'inconnu a son côté.   « t'as pas l'air de venir souvent traîner dans le coin. » pas une question, pas vraiment un constat non plus. Davantage une question qui se pare de sympathie factice, une curiosité aussi. L'envie de savoir pourquoi elle se pose sur le tabouret sale d'un endroit miteux avec ses airs venus de quartiers bien plus clinquant. Pas besoin d'instinct pour simplement faire preuve de bon sens, sa présence sonne faux. Et le son discordant l'interpelle. Il espère juste pour elle qu'elle sait ou elle met les pieds. Ici, il en suffit de peu pour finir à terre.

Romy & Ike

midnight city.

En un seul regard, on peut voir que Romy n'appartient pas à ce monde-là. Elle est belle, et bien loin d'être vulgaire ou aguicheuse. Les hommes, elle les aime à sa manière, mais n'a clairement pas le rapport que ces filles ont avec eux. Elles sont là, à ôter des couches de vêtements pour quelques billets. La blonde, elle a une certaine fierté, qui ferait qu'elle en serait bien incapable. À l'opposé de leur mode de vie, elle dénote vraiment avec ce qui l'entoure. Elle serait presque l'innocence au milieu de ces gens pleins de vices. Pourtant, elle a un but, en venant ici. Elle sent les affaires louches, dans ce coin-là. Et Romy, quand elle sent que quelque chose ne va pas, elle creuse, elle fouille... Elle ne s'arrête sous aucun prétexte. C'est le petit frère de Zian, qui l'a mise sur la piste. Parce qu'elle, elle n'hésite pas à chercher des informations sur les proches des suspects, sachant qu'elle n'est pas à l'abri d'autres découvertes. Alors, elle cherche quelques éléments sur Zian. Elle se met à discuter avec la barmaid, relève tout ce qu'elle peut lui dire intérieurement, puis analyse. On la sous-estime trop souvent, la blonde. On se dit souvent que belle va avec bête, mais elle, elle tente de prouver le contraire. Elle n'hésite pas à jouer des poings si on la cherche de trop d'ailleurs. Et elle jure, beaucoup, quand elle est à l'aise avec la personne ou quand elle s'énerve. Elle parle avec son air de rien, attend son verre dans le même temps. Puis, une voix perce à travers la musique. Une voix masculine. C'est sec, et pas tellement sympathique envers la jeune femme qui fait face à Romy. Le patron ? Il est trop jeune pour en avoir la carrure. Il reprend, à l'attention de Romy cette fois. Il a l'air de savoir ce qu'il dit. Un habitué, certainement. Peut-être même qu'il bosse ici. « C'est la première fois. J'étais dans le coin, j'avais envie d'un verre, alors me voilà... » répond-elle poliment, toujours avec son air de rien. Évidemment, elle ne va pas dire qu'elle tente de suivre une piste, et que cela l'a menée ici. « J'imagine que t'en es un peu plus familier que moi. » ajoute-t-elle. Ils ont l'air très différents, d'emblée. Entre le ton innocent de la blonde, et le ton sec du jeune homme. Même si elle n'a pas peur, elle reste sur ses gardes. Parle sans en dire trop, reste relativement anodine, comme si sa présence n'était que le fruit du hasard. « Qu'est-ce que tu me conseillerais de boire d'ailleurs ? Je pense déjà à mon deuxième verre. » Elle cherche les conseils, un prétexte pour ne pas attirer l'attention sur elle. Peut-être qu'elle aurait dû se montrer plus vulgaire, mais ce n'est pas elle... C'est une femme respectable, la blonde. Ce ne sont pas ses mauvais choix qui peuvent y changer quoi que ce soit.

Les raisons de sa présence, y en a pas une infinité. On a vite fait le tour des mobiles qui conduise quelqu'un qui a rien a faire là ici. Aucune qui plaît, aucune qu'on cautionne ici. Il l'imagine femme vengeresse venu trouver un mari infidèle la tête nichée dans le décolleté d'une danseuse et elle, toutes griffes dehors, prête à l'écorcher vif. Mais elle est bien trop calme pour ça, sereine peut-être de ne pas trouver le damné mais il sait déjà que c'est autre chose. Certainement pas de celles venues postuler pour se trémousser sur la scène en lingerie fine, le port de tête altier ne ment pas. Elle est pas de celles là. alors il l'imagine journaliste peut-être, calepin calé dans son sac et un million de choses à raconter sur ce qu'elle voit ici. Pire, flic venu fourrer son nez dans des affaires qui ne la concerneront jamais. Il balaye l'idée, gardé dans un coin de la tête mais presque oublié, persuadé qu'elle a pas vraiment le profil type qu'on imagine en parlant des forces de l'ordre. Aussi parce que, sans doute, il aime croire que Darius l'aurait informé si quelqu'un d'autre que lui avec une insigne devait venir jeter un œil dans le coin. Sa première erreur sans doute, lui laisser le bénéfice du doute. On fait pourtant pas ça dans le coin. « ici ? » ici, au milieu des strip-teaseuse? « y a le roaring lion pas très loin, j'suis sûr que c'est beaucoup plus ton genre. » pas que ce soit forcément mieux pour elle dans le fond, non, elle colle plutôt à l'image d'un country club, ou  encore plus de celle qui vont boire des verre a east vista dans un quartier tranquille, sur une terrasse a l'ombre en fin d'après-midi. Certainement pas de celle qui s'assoit ici parce qu'elles n'ont rien de mieux à faire. Il croirait presque à sa tentative de le duper si ce qu'il avait sous les yeux ne détonnait pas autant avec le décor. Princesse dans une ambiance délétère. « je crois pas que ça te regarde. » sourire en coin, même si c'est pas un secret qu'il traîne toujours ici, Ike. Qu'il suffit de venir régulièrement pour le croiser sans cesse. Gamine mal informée, pas informée du tout peut-être. Assez naïve pour venir ici sans couvrir ses arrières, trop seule, trop propre, trop étincelante. Absolument tout qui attire le regard et les soupçons. Il se décide enfin à s'asseoir a côté d'elle, conscience professionnelle et curiosité piqué. Elle est œuvre d'art a déchiffrer et il a jamais été doué pour les interprétations. Il a besoin de clarté, pas de cette ambivalence sur laquelle elle joue, se savoir protégée, prend l'air naïf. Des yeux de biches aux secrets bien gardés qui donne envie de taper dedans comme dans une fourmilière. « j'suppose que pour une fille dans ton genre, ça serait plutôt un bon vin. » ironique quand il la jauge sans gêne, regard traînant de ses cheveux a ses escarpins comme si c'était une preuve irréfutable de son statut social, forcément au-dessus du leur. « alors, pourquoi t'étais dans le coin au juste? » une bonne raison, une vérité. Il attend une justification qu'il aurait même pas a demander, la perche tendue pour s'en sortir sans dommage.  

Romy & Ike

midnight city.

Romy joue avec le feu, à se pointer dans un endroit comme celui-ci. C'est une sale idée. Une sale idée qui pourrait lui coûter cher si elle baissait sa garde ne serait-ce qu'un instant. Il est là le problème... C'est qu'elle ne voit plus le danger quand elle est sur une piste. Elle la suit avec un certain aveuglément. Peut-être que quelqu'un devrait la retenir parfois, lui faire prendre conscience que cela pourrait avoir des conséquences sur sa vie, sur sa carrière. Elle en veut une brillante, de carrière. Être au FBI dans une quinzaine d'années si seulement elle le peut. Elle fera tout pour. Venir au Sinner en fait partie, et quand un homme l'aborde, semblant ne pas vouloir qu'elle pose davantage de questions à la barmaid, elle ne ment pas. Pas totalement. Elle est bien là pour la première fois, mais pas seulement par hasard. Pas du tout même. Il reprend, disant que le Roaring Lion est probablement davantage son genre d'endroit. Cliché, cliché... Mais c'est vrai, au fond. Elle aurait dû s'habiller différemment, avoir une attitude adaptée à l'endroit. Ce ne serait pas elle, cela dit. « Un verre est un verre... Et qu'est-ce que t'en sais, peut-être qu'elles sont mon type. » lance-t-elle en désignant les filles qui se dandinent sur scène. Loin de là, elle a même de la peine pour elles, se doute qu'elles ne font pas ça pour le plaisir. Clairement, elle est bien différente de lui, de tous les gens présents ici. Lui, il semble savoir ce qu'il fait là, être là pour une bonne raison... Dont, ne pas la laisser interroger ceux qui travaillent dans ce lieu de débauche. Rapidement, il la recale quand elle cherche à en savoir plus. « Et pourquoi pas ? T'as honte ? » demande-t-elle. Elle se doute bien, qu'il a des liens très étroits avec cet endroit. Mais elle saura... Elle saura tout, Romy, tôt ou tard... C'est limite si elle ne joue pas la complice avec lui, histoire de se le mettre dans la poche. « Loupé. Je suis plutôt pinte. » répond-elle, amusée. Pinte et alcool fort, c'est ce qu'elle préfère. Après, elle ne crache pas sur un bon vin et un bon repas, c'est sûr. Qui le ferait ? Il reprend, lui demandant ce qu'elle faisait dans le coin. Elle ne compte pas lui dire qu'elle a déjà des suspicions sur cet endroit. Tout ce qui se passe au Sinner, elle trouve que ça fait mauvais genre, et pense presque spontanément qu'il y a autre chose, derrière les strip-teaseuses et l'alcool qui coule à flots. Elle hausse les épaules, l'air de rien. « Je viens d'arriver en fait, je faisais un tour de la ville comme ça. » dit-elle, espérant être crédible. En même temps, il peut vérifier. Ça fait très peu de temps qu'elle est ici, même si elle était dans la ville voisine. Il ne lui fait pas peur, de toute façon. Peut-être qu'elle devrait se méfier davantage, le planter là, mais ce serait bien plus suspect que rester.

Zian l'aurait sûrement déjà foutu dehors ou se serait assuré que quelqu'un gardait un œil sur elle de loin. L'affrontement direct c'était sans doute pas la meilleure approche, trop de risque de dire un truc qu'il faudrait pas, de se faire avoir. Vendre une info sans même s'en rendre compte, trop fier pourtant pour accepter l'idée de se faire berner par qui que ce soit et cette inconnue plus encore. Il préfère creuser un peu plus, tenter de se rendre – vainement – utile, palliant au rôle qu'il n'a plus au sinner. A défaut de jouer des poings, de ramener l'argent il voudrait faire quelque chose de significatif. Ancrer un peu plus sa place ici. « elles le sont? » incrédule, il y croit pas une seconde même si ça l'effleure un instant que les apparences puissent être trompeuses. Mais pas ici, rarement du moins. Pas besoin de porter un masque au sinner quand y a déjà le pire, se montrer comme on est, à la lueur des néons sales c'est quelque chose d'habituel ici. Elle renvoi une image si lisse qu'il la voit pas autrement que dans une maison a barrière blanche, un mari en costard, deux gosses et un labrador. « pour répondre à ta question, je bosse ici. Alors si elles sont ton genre, j'peux te les présenter, arranger le coup, qu'est-ce que t'en pense? » sourire carnassier quand il s'imagine déjà la pousser sur scène, lui amener une des filles pour un show privé. Parce qu'il a pas honte de bosser ici, de beaucoup d'autres choses mais certainement pas d'avoir un rôle au sinner. C'est pas un diplôme a exhiber sur son mur, pas une carrière honnête et sans doute pas ce qu'espère la plupart des gens mais ça lui convient à lui. C'est son truc ici, il y est chez lui. « et toi on peut savoir ce que tu fais comme job ? » Levant la main vers la serveuse pour commander deux pintes, puisqu'elles sont apparemment au goût de la blonde. Premier accroc dans le tableau lisse qui lui collait si bien. Deux verres. Soudain comme des inconnus qui passent un instant ensemble, il prend le sien et le lève un instant. Ouverture d'un combat discret, ou acte de paix éphémère, il ne sait pas encore quand il prend une gorge, repose le verre et croise les bras. « ah ouais ? Dans ce quartier-là ? C'est drôle ça, on y croise pas beaucoup de touriste. et alors t'en pense quoi ? On st recommandé dans un guide ? » il se détend un peu, toujours aux aguets mais moins sur la défensive, tente presque un brin d'humour sans perdre de vue qu'il sait toujours pas qui elle est. Juste le bénéfice du doute, qui durera sans doute pas longtemps.  

Romy & Ike

midnight city.

Romy, elle s'aventure dans des lieux dangereux. Au nom de la justice, de la paix, de la loi. Elle tente de faire son travail, du mieux qu'elle peut. Elle a beau reprocher à Darius de la jouer solo, de ne pas savoir faire équipe, ça lui arrive aussi de faire ses trucs de son côté. Pour cette piste-là, elle ne lui fait pas vraiment confiance. Elle ne voudrait pas qu'il lui mette des bâtons dans les roues. Y a un homme qui s'approche, sûrement pour l'empêcher de récolter plus d'informations vu comment il remet la barmaid à sa place, pour voler l'attention de Romy. Il le fait bien. Elle prétend être là pour les strip-teaseuses, alors que ce n'est clairement pas la raison de sa présence. Loin de là. Ça l'intrigue, il lui demande si c'est vrai. Elle hausse les épaules, l'air de rien. « Qui sait. » dit-elle, laissant planer le suspens. Elle sourit un peu, et puis elle cherche aussi un peu. Toujours en quête d'informations. Une de plus. Il bosse ici. C'est donc pour ça, qu'il veut protéger le business d'une fille un peu fouineuse, qui en apparence, n'a rien à faire ici. « Ça va, je sais me débrouiller toute seule avec, t'en fais pas. » répond-elle, insinuant bel et bien qu'elle pourrait être attirée par ces filles, alors qu'il propose de lui arranger un coup. Elle, c'est les hommes et rien qu'eux. Même si parfois, elle adopte leur attitude, quand elle se met à jurer ou à se battre. Il lui demande ensuite ce qu'elle fait comme job. Flic, oui. Elle en est fière, mais dans ce lieu... « Essaye toujours de deviner. » Elle est mystérieuse, Romy. Parce qu'elle ne va pas lui balancer comme ça qu'elle est flic. Sûrement pas. Pas dans ce lieu. Y a des oreilles qui pourraient traîner, et celles de l'homme qui est son voisin, pour le moment, sont bien suffisantes. Elle ne veut pas de problèmes, même si elle a tendance à les chercher. Plus ou moins malgré elle, elle se met dedans. Elle tente de justifier sa présence, de paraître la moins suspecte possible. Mais ce type, il a l'air intelligent quand même. Elle sourit quand elle entend ses questions, rit un peu même. « Y en a même pas mention dans le guide figure-toi. Faut dire qu'un repère à alcooliques bourrés de MST, c'est pas très vendeur. » répond-elle pour le taquiner, pour le tester un peu aussi.

Elle est comme une attraction, un amusement soudain dans cette existence chamboulée. Lui laissant retrouver l'espace d'un instant le goût du jeu, arrière-goût de risque. Marchant a cette adrénaline perdue depuis qu'il doit vivre avec l'inertie de se main. C'est sans doute sa chance à elle, la possibilité de piquer sans qu'il enrage, de jouer les mystérieuse sans qu'il n'abuse de la force pour arracher des aveux. Ce talent trop rare de parvenir à lui arracher un rictus qu'il ravale pourtant toujours. « j'proposais juste pour être sympa, t'as l'air coincée. » esquisse d'un sourire cynique, sans doute pas la première fois qu'elle entend une phrase comme celle-là, surtout si elle prend l'habitude de s'échouer aux abords des lieux bourrés d'épaves dans leur genre. Et il la jauge encore en espérant la sonder, avoir une révélation sans qu'elle n'ait rien à dire. Capitule à peine quand elle botte encore en touche. « rien qui puisse me plaire vu le secret que t'en fais. » ça, c'est au moins ça seule certitude, dans un repère comme celui-ci régit par des lois qui défient celle du dehors on se vante davantage de ses sales jobs que qu'on ne les cache puisque tout est question de business et de pouvoir.  « la question c'est de savoir combien de temps il me faudra pour le savoir et ce que je ferais quand je l'aurais appris autrement que par ta bouche. » l'unique perche tendue, parce qu'il apprécie son répondant à défaut de goûter son honnêteté, parce qu'il rechigne aussi à la catégoriser dans la case des ennemis pour un raison qui lui échappe – et sans preuve – même si la réponse semble déjà vibrer dans l'air entre eux, simplement parce qu'elle a refuser de la donner. Elle a l'assurance de ceux qui savent qui ils sont, qui doivent être beaucoup aussi. Bien mieux qu'eux déjà. Et il empêche pas le rictus quand il croit presque la voir redresser les épaules, sourire quand elle fait en quelques mots l'état des lieux. Une description pas si éloignée de la vérité qui a au moins le mérite de lui arracher un rire ravalé dans une gorgée d'alcool. Il est bon joueur ce soir, s'inclinerait presque face a son talent. « ça a l'air d'attirer les blanches colombes en tout cas. » le sourcil haussé, pas mécontent de la rabaisser a une petite chose fragile qui fait tâche ici, rappelle du bout d'une remarque désobligeante qu'elle ferait mieux d'être ailleurs. « mais j'comprend, ici on a au moins le mérite de s'amuser, ça doit pas t'arriver souvent. »