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 rue des ombres (sola)

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MessageSujet: rue des ombres (sola)   rue des ombres (sola) EmptyVen 25 Mai - 8:22

Son prénom sur le bout de la langue qu'elle ravale constamment. C'était plus facile pendant les nuits solitaires ou y avait que le silence pour lui répondre, à s'imaginer le prononcer avec la nonchalance qu'elle aura jamais naturellement. solal, solal, solal. ça sonnait bien entre les murs de sa maison mais dehors, si proche de lui, elle y arrive pas. Elle ne se défait pas de cette habitude tenace de la suivre plutôt que de l'aborder, l'atteindre du bout des rêves plutôt que du bout de ses doigts. Et cette curiosité jamais satisfaite, l'impression qu'elle sait pas tout mais qu'il ne se dévoilera jamais entièrement à moins qu'elle continue, elle, de gratter sous la surface solaire qu'il renvoit toujours. Elle oublie pas, deva, qu'elle a vu les ombres dans ses yeux plusieurs déjà, pas plus tard que la dernière fois. Qu'il y a autre chose derrière la douceur qu'il montre, un monstre peut-être. Comme ceux qui rongent souvent son esprit à elle, à force de tomber trop haut, de ses rêves à la réalité. Et s'il n'a pas les mêmes maux, solal a les siens aussi, ceux qu'elle veut déterrer, palper. Les comparer aux siens et peut-être alors, les apaiser. Parce qu'il y a cette impression, plus forte encore depuis qu'il lui a enfin parlé, qu'ils ont plus de similitude qu'ils en ont l'air. Là, dans l'inconstance de leurs êtres, un miroir de l'autre, de la beauté à la laideur. Des chemins qui ne se sont jamais réellement croisés mais qui avancent en parallèle, courses folles vers on-ne-sait-ou. deva elle veut pas courir seule, pas si juste à côté d'elle, elle a quelqu'un avec qui faire la route.  Et ça pourrait être n'importe qui finalement, tous ces gens qu'elle côtoie, ceux qu'elles s'inventent mais c'est toujours solal. Il revient toujours dans son esprit comme le levé du jour sur la ville et même quand il fait nuit, elle peut pas s'empêcher de le chercher. Parce que c'est là qu'elle l'a jamais vraiment trouvé. Entrevu parfois au détour d'une rue, une ombre qui ressemblait à la sienne. Des bribes d'instants jamais satisfaisant, comme si elle voyait qu'une partie de l'histoire, qu'un profil de son visage. Toujours le même. Le plus beau. C'est peut-être pas solal qu'elle cherche ce soir, mais le souvenir d'un instant qui l'avait marqué qu'elle a plus jamais su retrouver. Ou peut-être qu'elle veut juste encore une main tendue, une nouvelle capsule hors de l'espace temps avec lui. Elle pense pas à se demander s'il l'a remarqué quand elle s'enfonce dans les rues de night falls, suivant les traces invisibles de ses pas dans un quartier ou elle met jamais les pieds. elle s'en soucie pas réellement. Excelle depuis longtemps dans l'art de déambuler toujours sur le chemin d'une même personne mais en ayant toujours l'air de savoir ou elle va, ses regards qui s'évadent partout ailleurs et son esprit occupée à combler le temps qui passe à poursuivre une ombre. Et ses rêves sont doux, la réalité affreuse quand le coup de feu déchire ses tympans. Un bruit certainement pas venue de son imagination, ses évasions toujours trop douce pour que l'horreur y prenne place. Et si elle vivait plus souvent dans la réalité peut-être qu'elle aurait su quoi faire, elle aurait écouté les informations plus souvent pour voir les gens qui s'en vont en courant. Elle aurait un instinct de survie, simplement et sans doute qu'alors, elle se mettrait à courir, se tirer avant qu'on qu'un autre coup de feu retentisse, qu'une balle perdue achève sa course sur son corps. Mais c'est l'univers entier qui s'arrête en une seconde, tout son corps figé alors que la scène se poursuit. « solal. » et ça sonne pas comme elle l'aurait rêvé, ça a pas l'air d'une symphonie, c'est pas prononcé dans un sourire. C'est une supplique fébrile, une voix craintive qui vit encore, paradoxe avec la tétanie qui s'empare de son corps.
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MessageSujet: Re: rue des ombres (sola)   rue des ombres (sola) EmptyLun 28 Mai - 15:17

Il est si seul dans ces ruelles noires dont on ne voit pas le bout. C’est d’un air rêveur fidèle à lui même qu’il les arpente, les yeux perdus dans la tristesse de ce quartier qu’il connaît par coeur. Malgré le peu de lumière produite par les lampadaires qui lutte pour un peu de place dans les ténèbres de la nuit, l’endroit reste le parfait repère des plus grands poètes. Solal ne peut s’empêcher de l’aimer un peu. C’est dans cette saleté ambiante aux odeurs de souffre, ces étoiles à peine perceptibles, ces toussotements à chaque angle qu’il se sent le plus inspiré. C’est un genre de Baudelaire moderne, plus raté encore, plus condamné à mourir dans la crasse et la misère, un verre d’absinthe à la main et les yeux brillants fermés. Cette idéal terrible, lui le faisait réfléchir, l’inspirait d’avantage encore, titillait curiosité et fascination. Il était sans doute trop pur pour ce monde et pourtant, comme tout poète, il était couvert de crasse. Solal était un paradoxe, comme toujours. Il pris à droit par véritable impulsion, connaissant déjà les lieux par coeur, traînant  son jean troué et trop grand, ses chaussures usées à force de traîner la patte, mais surtout le carnet qu’il avait toujours sous le bras. Seulement le blond n’allait pas dessiner ce soir. C’est un destin bien plus sombre qui l’attendait, une nuit au clair de lune, une bise venant chatouiller sa peau, des caresses et des désirs toujours plus terribles. Il y avait quelque chose qui le retenait dans cette situation. D’abord le manque de moyen évidement qui avait été le premier à le pousser sur le trottoir, mais aussi une fascination pour ce monde de la nuit, pour la tristesse dans la voix de ces hommes, dans les regards de ces femmes, qui venaient lui glisser un billet dans la poche pour avoir le simple droit de le posséder, même quelques minutes à peine. Solal était fou, mais il trouvait ça terrible. Terriblement poétique. Il en avait écrit tant, dessiné tellement ces clients d’un soir. Ils les avaient presque aimé pour la fatalité qu’ils portaient intrinsèquement et qu’il reprenaient avec eux lorsqu’ils le quittaient. Comme une sorte de malédiction.



Mais ce soir là il y a du mouvement. Ça crie et ça bouge, plus que d’habitude en tout cas. Solal ne le remarque d’abord pas, toujours perdu dans les méandres d’on-ne-sait-quelle pensée étrange. Mais il ne peut s’empêcher de relever un peu la tête lorsqu’on manque de lui rentrer dedans pour la troisième fois. Quelque chose se prépare. À force de travailler là, il a pris l’habitude de voir ces règlements de compte et il avait appris à ses dépens qu’il ne valait mieux pas faire barrage. Alors il accélère son pas lourd, clope au bec, cherchant à atteindre sa ruelle, la sienne, celle qui est devenue une autre maison pour lui et où résident tant d’autres gosses aussi perdus que lui. Mais il n’a pas le temps d’y pénétrer, un coup de feu résonne dans l’air et son cœur manque un battement. Il fait volte face, regardant le peu de passants se mettre à courir. Presque bêtement il les imite. S’il aime le noir, la foule l’a toujours angoissé car il s’y sent étranger, vulnérable et surtout comme un enfant. Et s’il y a bien une chose qu’il ne veut pas être, c’est un enfant. Alors il accélère encore, atteint presque sa rue des martyrs lorsqu’il croit reconnaître un corps pétrifié replié sur lui même, caché dans un coin de la rue qu’il traverse. Il fronce les sourcils. Non, pas elle. Pas maintenant. Pas là. Elle est trop pure pour tout ça. Elle ne mérite pas une telle souffrance. Alors il ne contrôle plus rien, fonce vers elle, vient se placer devant elle, essoufflé, plaque ses mains sur ses joues pour lui faire relever la tête. « Deva ! » Il lâche, secouant vivement la tête. « Tu ne devrais pas être ici, merde, ne reste pas là ! » Il semble la réprimander mais ce n’est qu’une façade. Il est beaucoup trop inquiet. Ça s’est déjà remis à la tirer, la main dans la sienne comme s’il s’agissait du geste le plus naturel au monde. « Vite, cache toi là. » Il lâche en haletant, la faisant passer dans un des buissons à l’apparence faussement épaisse. Il vient la rejoindre, inquiet alors que les feux retentissent encore et encore, il pose un doigt sur sa bouche pour qu’elle ne dise rien. Il n’y a plus qu’eux deux dans leur buisson, cachés d’un monde cruel pour lequel ils sont beaucoup trop doux, l’un comme l’autre, l’un envers l’autre.
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MessageSujet: Re: rue des ombres (sola)   rue des ombres (sola) EmptyJeu 31 Mai - 2:20

Toutes les histoires finissent bien, toutes celles qu'elle s'invente du moins. Elle est pas coutumière des fléaux qui s'abattent sur la réalité, les problèmes des gens normaux toujours a des kilomètres de sa vie à elle. C'est trop abrupt. Ca surgit sans qu'elle l'ai imaginé une seule fois, propulsée dans une réalité sans fard aux odeurs de poudre. Et tout son univers se réduit à ça, l'ombre de solal et un milliers de bruits soudains trop perçants, des oreilles qui bourdonnent. Barricade d'infortune entre sa tête et la réalité. Et elle sait pas si c'est son corps ou seulement son âme qui se recroqueville soudain en position fœtale, à la recherche vaine d'un cocon qui l'abriterait du cauchemars. Elle entend sa voix comme un écho lointain qui l'appelle et finalement, ça la rassure pas de s'être fait entendre, regrette l'appel trop haut perché. Elle se sent soudain trop visible, Deva qui joue si bien les fantômes, pourchassée par les ombres des flingues qui résonnent. Ça suffit pas a la faire bouger, à savoir quoi faire, les yeux amarrés au visage de solal attendant qu'il la sorte de sa torpeur, lui dise enfin quoi faire. S'il vient ici, il doit bien savoir lui. Et qui d'autre de toute façon puisqu'elle ne connaît personne ? Y a les mots qui transpercent ses tympans, lui parvienne dans un fouillis qu'elle tente de replacer dans l'ordre avec maladresse. « mais je suis toujours là. » toujours. Elle y peut rien. elle voudrait dire que c'est pas sa faute, qu'elle a toujours fait ça sans jamais voir l'ombre d'un problème. Qu'elle pouvait pas savoir que ce soir serait différent, y avait rien dans l'air, aucun message divin, aucune odeur de drame seulement les effluves d'une nuit comme les autres à poursuivre solal, à chercher ses pas, savourer sa présence, lointaine mais si proche. Tellement d'années qu'elle fait ça, comment elle aurait pu deviner ? Et c'est peut-être un mauvais karma, c'était peut-être mal de reprendre l'obsession là ou elle l'avait laissé, continuer de le poursuivre alors qu'elle aurait pu marcher à ses côtés. Si elle avait prit sa main, l'avait poussé de l'épaule en souriant, avançant avec lui plutôt que dans son ombre, est-ce que ça se serait passé aussi ? Y a forcément quelque chose qui a vrillé sur le court de sa vie pour mener à cet instant et elle parvient pas à trouver quoi, n'entend que la cacophonie de son esprit. Symphonie de la peur qui bat une mesure entêtante qui couvre même la voix de solal. Il ne reste que la vue de ses lèvres qui bougent dans ce qui doit être une phrase qu'il lui adresse et qu'elle ne parvient pas à déchiffrer et la sensation de sa main dans la sienne qu'elle connaît maintenant, chérit depuis la dernière nuit ensemble. Elle l'imaginait pas comme ça pourtant, pas dans cet atmosphère oppressante qui laissera un souvenir percutant de cet instant. elle se laisse entraîner, poupée de chiffon. Chose apeurée, désarticulée. Derrière un buisson pas vraiment épais, piètre abris contre la folie humaine, elle croit sentir encore le souffle des détonations comme des uppercuts sur son visage. Endigue à peine les tremblements de ses membres en laissant ses doigts agrippés aux siens, loin d'une poigne douce, pas de ballade nocturne à la douce lueur de la lune ce soir. ces ongles qui s'enfoncent dans sa chair, un geste désespéré pour ne pas qu'il la lâche. Suspendu à sa peau, son ancre dans la nuit violente. Le souffle qu'elle retrouve enfin, entre deux battements extatique de son cœur et l'envie de poser mille questions, de hurler très fort pour que quelqu'un l'entende et les sortent de là. « je veux qu'on s'en aille. » elle sent le caprice qui découle de ses mots trop désespérés pour être réfléchis. De l'empressement qu'il y a dans sa main qui retire de ses lèvres le doigt qui espérait la faire taire. De l'immaturité aussi, dans son espoir fou qu'il soit la solution, à parler quand il faudrait se taire, à ne pas bouger quand elle voudrait soudain courir. « pourquoi t'es venu ici ? » un chuchotement comme si elle se protégeait en parlant si bas, d'un ton où perce l'inquiétude, la crainte de l'imaginer venir souvent, risquer trop pour trop peu. A elle aussi, elle se le demande. Impulsion aussi ancienne que stupide qui la mène droit sur ce qui ressemble un peu trop à un échafaud a son goût. Et l'impression tenace qu'elle l'y entraîne avec lui, obligé de rebrousser chemin pour une fillette apeurée plutôt que de courir dans le sens opposé. Elle cherchait les ombres de solal c'est peut-être les siennes qui ressortent le plus. Le spectre de ses peurs sur sa lumière vacillante.  
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