Eden ◊ Sunday Bloody Sunday

« Papa, maman… il faut que je vous dise... » Une main sur ton ventre, tu prendre une profondes inspiration, tu vérifies simplement que tu respires toujours aussi bien. Non, tu n’es pas enceinte Avery et pourtant, si c’était de ça qu'il s’agissait, tu es certains que cela serait bien plus simple à annoncer à tes géniteurs. Elle va être bien différente la conversation, tu le sais déjà, c’est pour ça qu’il t’a fallu quelques minutes d’isolement alors qu’ils se trouvent tous les deux dans le salons. Tu entends les bruits des assiettes, des couverts et tu devines sans mal que ta mère est en train de mettre la table, ton père devant lire son journal dans le canapé sans aucun doute. « Te dégonfle pas Evy... » Tu te parles à toi-même pour te donner du courage. Ca ne sera pas simple et pourtant, il le faut pas. T’es un peu dingue sur les bords, un peu pour ne pas dire beaucoup et tu sais que ce que tu as entrepris pour aujourd’hui relève du suicide pur et simple. Mais tu ne te démontes pas, tu souffles, lisses tes vêtements d’un simple geste de la main et quitte la salle de bain d’un pas assuré. T’es la reine des plans foireux mais celui-ci, il dépasse sans doutes tout ce que tu as pu faire depuis que tu es gamine. Mais ça te fait sourire, tu restes confiante, trop peut-être. « Avery, tiens toi droite un peu. » Soupir las de ta part. C’est parti pour la série de reproche. Maman qui trouve que tu n’occupes pas assez bien ta vie, que tu devrais sans doutes faire partie de l’équipe des cheerleader parce que ça pourrait t'aider pour plus tard. Tu sais pas en quoi, ça t’intéresse pas mais à chaque fois qu’elle entame ce sujet, tu te contentes de sourire comme la gentille fille que tu sais parfois être. Là, maintenant, tu n’as pas envie de t’attarder là-dessus. Ce n’est pas le moment adéquat. Tu t’assois en bout de table, croises tes mains devant toi et pousses un énième soupir pour attirer l’attention. Ca semble fonctionner. « Papa, maman, je dois vous parler. » Comment pourrais-tu faire mieux de toute façon ? C’est inquiétant comme formulation mais quand il faut, il faut. Tu rassemble tes pensées, tu souris aussi parce que tu imagines déjà leur visage à ce que tu t’apprêtes à leur dire. Juste agréable, juste parfait et tu en devient presque pressée. Presque, car tu n’as rien le temps de faire, on sonne à la porte et tu sais de qui il s’agit. Eden, ton frère. La prunelle de tes yeux et aussi la cause de ton tourment. Tes parents ne savent pas qu’il vient aujourd’hui, tout comme lui ne sait pas que vos géniteurs sont présent en cet instant même dans ton appartement. Tu n’aimes pas cette situation, tu la détestes mais tu l’as causé et maintenant, il te faut prendre sur toi. « Et merde. » Mots murmurés pour toi et toi seuls, tu ne sais pas s’ils les ont entendu, ça ne te fait pas vraiment peur. ca fait bien longtemps que tu as arrêté d’être polie devant eux pour t’attirer leur bonne grâce, ça te passe bien au-dessus aujourd’hui. Te levant, tu t’avances vers l’entrée. Tes parents se regardent, tu souris maladroitement et finalement, main sur la poignée, tu te décides à ouvrir. « Je… salut petit frère. » Tu avais raison, Eden est là-devant toi et en regardant bien à l’intérieur de l’appartement, il pourra sans mal apercevoir vos parents. Que la fête commence.