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 tim ) gods and monsters.

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MessageSujet: tim ) gods and monsters.   tim ) gods and monsters. EmptyVen 6 Juil - 10:07


C'EST UNE ODEUR TENACE. ELLE A UN POIDS, UNE FORME, UN TRÈS SALE GOUT, QUELQUE CHOSE DE TRANSPIRANT, DE TERRIBLEMENT PHYSIQUE.

Trente minutes avant de pouvoir baisser le rideau de fer de la bibliothèque, de virer les derniers visiteurs et rentrer chez elle. A l'arrière de son bureau, Sin se perd dans les vieux livres qu'elle classe par auteur pour le plaisir de faire passer le temps. Elle s'amuse à lire les résumés en sachant qu'elle n'ouvrira jamais un de ces bouquins. Le nez toujours douloureux de son altercation avec un énième connard persuadé d'avoir tous les droits sur elle, Sinéad ressemble à ces femmes battues qui ne se cachent même plus. La peau violine, l'hématome caresse l'extrémité de son œil droit, lui déforme légèrement le visage.
La cloche de l'entrée résonne, la prévient de l'arrivée d'un visiteur. Son regard dégringole sur l'horloge alors qu'elle se met à grogner. D'un mouvement colérique, l'orpheline balance ses livres dans un carton, éteint les lumières, ne prend pas le temps de vérifier une dernière fois son reflet dans le miroir. Elle se fiche de son allure, de ce qu'elle peut bien dégager alors que son corps rejoint son bureau. Ses pupilles noires tombent sur une silhouette qui lui fait froncer les sourcils. Instinctivement, son corps se crispe. Et s'il était l'un de ces amis venus ici pour l'emmerder une fois de plus ? Elle n'hésiterait pas cette fois à se défendre plus férocement.

Sin passe une main dans ses cheveux, cale une mèche derrière son oreille tandis que la bibliothèque vide la rassure. Fin de journée en approche, elle ferme son stylo, range grossièrement son bureau avant de le contourner et s'approcher de l'intrus. Plus que quelques minutes avant que les lieux ne ferment. Une part d'elle reste persuadée qu'il est lui aussi là pour l'emmerder, lui pourrir la vie comme son idiot de pote dont Sinéad ne connaît même pas le nom. Dans un soupir, elle ferme à double tour à la porte d'entrée, tourne la petite pancarte qui affiche 'fermé' et le prend au piège dans une attitude sournoise.

Je suppose que t'es pas là pour la lecture. Ses pensées se mélangent, les suppositions la mettent sur la défensive, la rendent lionne aux griffes acérées. Depuis son agression ici même, là où reposent ses pieds, elle a la sensation que ses vices remontent du sol, s'accrochent à sa jambe pour l'obliger à continuer. Sin n'a rien de cette sagesse qu'elle offre au monde. Sous ses vêtements informes et son visage nu de maquillage, il y a un feu qui brûle et réclame trop souvent la présence d'hommes qui pourrait l'arracher à sa léthargie. Cette fois, elle ne se laissera pas foutre sur la gueule, son pouce et son index se posent sur le bras du visiteur tandis qu'elle se plante devant lui. Elle fait marcher ses deux doigts sur sa peau jusqu'à atteindre son épaule et y poser la paume de sa main. Sinéad enfile son masque de charmeuse de serpents. Qu'il soit un de ces cons ou un type là pour goûter aux courbes de son corps, le schéma sera le même ; l'orpheline ressent le besoin viscéral, presque maladif de l'embarquer dans sa tourmente. Le visage déformé par les coups, elle se doute bien n'avoir rien pour elle mais qu'importe, elle sait que les hommes ne sont pas des êtres difficiles. Ils se satisfont de tout. Ce sont des êtres stupides qui ne craignent ni les conséquences ni les larmes. Ce doit être pour ça que Sin les apprécie tant, au fond. T'es un peu jeune. T'as combien, 19 ? Enfin, ça peut faire l'affaire. Elle les prend plus vieux d'habitude, beaucoup plus vieux. Celui là est mignon, ses yeux lui donnent envie de les avoir sur elle pendant qu'il prendra le chemin de ses cuisses.
Elle s'amuse de brouiller les pistes.
Même elle ne sait pas d'où il vient. Ce qu'il lui veut.
Sin est seulement d'humeur à labourer le champs de leur tranquillité commune.
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MessageSujet: Re: tim ) gods and monsters.   tim ) gods and monsters. EmptySam 7 Juil - 5:18

Gods and monsters

Bibliothèque.
En voilà un lieu atypique où faire foutre les pieds à un Madder. J’ai jamais été très brillant à l’école, et lire plus de six lignes m’ennuie vite. Étrangement y a que les journaux qui m’font de l’œil. Une vieille habitude de prise depuis mon premier job en tant qu’agent d’entretien dans le lycée des rupins. J’foutais tellement quedalle que j’m’occupais avec ce qui me tombait sous la main. Et c’était gratuit. Les profs en laissaient toujours traîner plein après la pause de midi.
Bref. J’en suis là, planté sur l’trottoir d’en face en m’demandant si oui ou non j’vais finir par entrer. C’est la seule bibli’ dans laquelle j’ai déjà erré entre les rayonnages. J’avais dix-sept ans et j’finissais le cycle de lycéen à la con. Par choix en plus, hein. A cette époque y avait déjà du paysage que j’avais vu défiler. L’arrêt plus ou moins définitif à Crescent Heigh m’donnait une furieuse envie de m’remettre aux études. A peine un semestre de plus pour obtenir la sensation de quelque chose d’achevé.
J’ai eu l’diplôme.
Et trois mois plus tard – le lendemain d’mon dix-huitième anniversaire – j’me suis retrouvé à récurer les sols dégueulassés par des élèves en talons Chanel.
Pas étonnant qu’j’ai préféré la carrière promise par le Sinner.

Mes lèvres s’enroulent en tic nerveux sur le filtre de ma clope quand ce nom tinte en arrière-plan de mon esprit. Mais j’suis plus triste maintenant. Je le suis jamais très longtemps. C’est plutôt une rage diffuse qui m’lâche pas et l’idée fixe de retrouver le coupable. C’est d’ailleurs pour ça que je suis ici.
Mon plan consiste à fouiller les archives concernant de précédents incendies qui ont eu lieu en ville. Carrément floue comme piste, mais c’est la seule que j’ai. Pourtant j’ai fait l’tour de tous mes contacts en ville, et personne est foutu de me renseigner. Pas un n’a de témoignage cohérent ou autre chose qu’un trou noir éthylique à la place de la cervelle.
Alors j’prends ce qu’il me reste.
N’importe quoi pour me sortir de ce mauvais film de gangster.
La porte vitrée carillonne quand j’la pousse. Dedans c’est désert, rien d’autre que des bouquins et le silence. Jusqu’aux lumières qui s’éteignent. Un signe pour que j’foute le camp ? Peu m’importe. Y a marqué dix-neuf heures sur cette putain de devanture : j’ai encore un bon quart d’heure devant moi.

J’la remarque pas tout de suite.

Mes yeux se baladent le long des étagères en essayant vainement de trouver par où commencer. J’me passe la main dans les cheveux, démotivé. Si vite.
Et puis y a l’bruit.
Immédiatement mon regard se braque dans l’fond obscur des allées. Une silhouette incertaine s’y découpe et instinctivement j’ai les poings qui se serrent, prêts à réagir au besoin.
Faut croire que j’deviens parano.
Je les relâche en constatant une simple employée.
« Bonj… »
J’ai même pas l’temps de finir ma phrase que la gonzesse me snobe complet et s’empresse d’aller verrouiller la porte. J’reste comme un con, en hésitant sur la marche à suivre ; j’devrais p’t’être revenir demain. Ou jamais.
La nana finit par revenir sans un bonjour. Elle a la voix légèrement cassée et n’ouvre la bouche que pour me sortir une phrase dédaigneuse. Putain, elle s’prend pour qui cette connasse à m’afficher comme ça ?

« En fait si. J’cherche des articles ou des registres sur les incendies d’Crescent. Ça t’parle ? »
Le tutoiement est volontaire. Grossier. Je la déshabille du regard avec insistance en essayant de déterminer si j’la trouve jolie ou non. Bonne à baiser c’est sûr, y a qu’à regarder sa paire de jambes. Et y a un truc trouble. Dans ses yeux en amande. Ça m’fait tiquer. J’frissonne quand elle m’attrape l’avant-bras, remonte jusqu’à la l’angle de l’épaule.
« C’est ton boulot de demander l’âge des clients ? » Le ton est dur mais accompagné d’un demi sourire fripon. J’décide finalement qu’elle est vachement mignonne et adoucis le timbre rauque en espérant qu’elle me file la main. « Tu peux m’aider ? J’me tire dès que j’ai c’qui faut. »
Je me dérobe pas à son contact étrange et intrusif.
Y a un truc j’vous dis.


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MessageSujet: Re: tim ) gods and monsters.   tim ) gods and monsters. EmptyDim 15 Juil - 2:40


C'EST UNE ODEUR TENACE. ELLE A UN POIDS, UNE FORME, UN TRÈS SALE GOUT, QUELQUE CHOSE DE TRANSPIRANT, DE TERRIBLEMENT PHYSIQUE.

Elle se braque un instant à sa demande. Et s'il n'était pas de mèche avec le con de l'autre fois ? S'il était juste là pour des infos et qu'elle se trompait sur toute la ligne ? Son corps est soudainement rebuté par l'idée qu'un gamin de sa trempe puisse être là pour les livres mais sa main reste sur son épaule, profite encore un peu de ce lien incertain entre eux. Sin fronce les sourcils, lui autorise le droit de poser des questions. Elle a toujours préféré que les autres remplissent le vide par leurs mots que les siens. Elle sonne tellement creux que c'est évident qu'elle n'a jamais rien à dire. Son masque l'oblige à se taire, filtre ses paroles avec une telle détermination qu'il ne lui reste finalement plus jamais grand chose à dire ou à devancer. L'orpheline se délecte de sa voix avant de se reculer enfin, d'un pas, puis de deux. Elle hausse les épaules. Protocole de la maison. Qu'elle crache sans cacher que tout en son corps n'est que mensonges et vices. Son regard se plante encore dans le sien, Sin sait son pouvoir, le malaise et les questionnements qu'elle peut parfois faire naître lorsqu'elle en a décidé ainsi. Ses cheveux sombrent sur ses épaules, remuent mollement lorsqu'elle s'avance dans les allées d'une allure nonchalante. Dehors, le ciel commence à se griser par la nuit qui prévient la ville qu'elle sera là dans quelques heures. Son regard se perd sur cette rue qu'elle connaît par coeur, qu'elle pourrait dessiner les yeux fermés dans ses moindres détails. C'est vers elle qu'elle se tourne les jours d'ennui, lorsque les visiteurs ont décidé que les livres ce n'était pas pour eux, aujourd'hui. Arrivée à son bureau, elle plonge son nez dans son registre. Ses gestes sont lents, exagérément longs, presque agaçant, preuve qu'elle n'a pas envie mais qu'elle fait quand même. La bibliothécaire n'a jamais été connue pour ses élans de tendresse et de bonne approche. Si la plupart reviennent, c'est avant tout pour se faire une place dans la réserve.

On peut aller voir du côté des archives.
Dans un soupir, ses pupilles le caressent, laissent une marque qu'elle espère piquante. Une marque qui terminera peut-être par se développer contre sa joue, puis son cou et finalement son torse, passant sous son t shirt pour prolonger sa présence. Sinéad tourne les talons, lui fait signe de le suivre alors qu'elle allume la faible lumière du couloir les menant à la réserve. Il n'y a qu'elle qui sait, qu'elle pour ressentir l'odeur des hommes qui y viennent ici et qui en repartent en se remontant la braguette. Seule la poubelle a des preuves de leur passage, les murs restent muets, tout comme les archives, sa table de pause et la photocopieuse. Sur place, Sin peut sentir cette force la prendre aux tripes et la remuer dans tous les sens. Elle connaît ses vices, la puissance qu'ils ont d'être en éveil rien qu'à ressentir le poids de l'atmosphère sur ses épaules. Forte, impassible, elle lui fait signe de s'asseoir sur l'unique chaise de la pièce et se saisit d'un carton qu'elle dépose sur la table à côté. Sur combien d'années en arrière t'en as besoin ? T'as là les journaux locaux de la ville sur deux ans mais on peut remonter jusqu'à ta guise. Elle hausse les épaules, commence déjà à en déplier sans attendre sa réponse. Sin sait qu'à partir d'une certaine année,son visage et son nom seront imprimés sur chaque feuille avec pour certains un bonus spécial sur sa famille, ses travers, son passé. Des pages et des pages pour leur inventer une mauvaise éducation, poser des failles sur tout ce qu'ils étaient alors que les premiers articles sur eux les définissaient comme une famille sans problème. Elle soupire, prend place sur la table à côté du carton, s'imagine plus à moitié nue qu'en train de fouiller des journaux. Elle ose se dire qu'il est peut-être un mauvais coup, peu expérimenté mais que ça pourrait faire l'affaire.
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