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 Said the sky | & Reed

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MessageSujet: Said the sky | & Reed   Said the sky | & Reed EmptyMer 18 Juil - 11:39


Said the sky | & Reed
(Said the sky - disciple)
† chapitre 9, verset 24 Les façades défilent et se ressemblent toutes. Es-tu déjà passée devant ce salon de tatouage ? Devant cette moto garée à la hâte ? Devant ce dealer qui te regarde comme un morceau de viande ? Tu serres ton blouson sur l’épaule, raffermis ta prise sur ton sac, et glisse une main dans ta poche où une bible en suédois à couverture rigide pourrait devenir une arme redoutable entre tes doigts. Tu es partie en claquant la porte… Ou plus exactement sans claquer la porte. Tu l’as laissée béante sur un Arelius désemparé alors que s’égrenaient encore les échos de votre dispute. Deuxième jour ici, tu étouffes déjà de sa bienveillance et de sa bonté. Tu es effrayée de l’effet qu’il a sur ton coeur, tu redoutes le temps où il gagnera à force de douceur, et te fera enfin parler. Tu as peur de t’ouvrir à lui parce que tu as peur de lui offrir ta confiance. Mais au fond de toi, tu sais bien que quand tu as hurlé « vous ne savez rien de moi ! » il avait tout juste. Tu sais que tu fondais d’envie de te lover dans ses bras et de pleurer toutes les larmes de ton corps.

Que fais-tu dans cette partie de la ville ? Tu n’en sais rien. Tu as longé le chemin de fer, l’a traversé, marché longuement. Tu t’es perdue. De l’idyllique centre-ville, tu as descendu l’échelle jusqu’aux bas-fonds. Tu dépareilles dans cet endroit, pourtant. Un manteau bleu, un col roulé, une croix d’émaux sur ta poitrine. Tes cheveux papillonnent au vent, tremblant sous la naissance d’un mistral qui tarde trop.

Tu voudrais anesthésier tes sens, comme avant. Ton sevrage est trop récent, le manque gratte sous la couche de ton esprit. Tu n’en as pas parlé à Arelius, ton démon est comme un jardin secret où ne pousserait que la ronce vermeille : il se repaît de tes silences et t’enjoint à un honteux mutisme. Tu jettes un œil derrière toi au dealer qui t’a gratifié d’une longue oeillade. Tu n’as jamais rien acheté dans la rue : pourquoi faire ? L’armoire à pharmacie de ton dépressif de père était bien suffisante pour tuer dans l’oeuf le bal de tes émotions. Tu aspires à nouveau à ce néant, ce non-être qui te permettait, à défaut de te sentir bien, de ne plus avoir l’écoeurement au bord des lèvres à la pensée de ta seule existence. Une hésitation, une seule hésitation... Tu as ralenti le pas, tu le jauges. L'homme te rend ton regard, te fait signe de venir à lui te perdre dans sa came.

Tu te détournes, ton démon intérieur peste. Ce n’est pas encore aujourd’hui que tu chuteras. La peur est salvatrice. Pour l’heure, tu as trop de tourments pour songer à ton mal-être, c’est ce qui te sauve à cet instant. Tu entends un cri étouffé derrière toi. Tu te retournes vivement. Un homme vient de surgir de Dieu seul sait où pour plaquer au mur le dealer du coin. D’où tu es, tu ne sais pas si c’est à une arrestation ou à un règlement de comptes que tu assistes. Tu lâches un long hurlement. Ton coeur cogne si vite dans ta poitrine et tes jambes sont si bien paralysées que tu ne peux t’enfuir.
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MessageSujet: Re: Said the sky | & Reed   Said the sky | & Reed EmptyJeu 19 Juil - 15:37

Said the sky
@Veredis Fjalarsdottir & Reed Taylor



19h13

Corvée de patrouille ; punition tombée comme un couperet. Durée indéterminée. On te reproche l'hospitalisation de ce suspect interpellé la semaine dernière en oubliant qu'il a frappé le premier, que tu n'as fait que mettre un peu trop de zèle dans ta légitime défense et que, par dessus le marché, l'homme a été jugé coupable. Sur ton visage : les stigmates. Une arcade qui retrouve lentement sa couleur chair, un nez à nouveau droit. Tu pourrais t'en plaindre, au lieu de ça, tu décides de le faire payer à ceux qui font que ta présence dans ces rues est nécessaire. Recrudescence de deal à Night Falls ; depuis quelques mois, des marchés disparaissent pour mieux refaire surface, éclatés, renommés, maquillés ... la routine habituelle pour les bleus. Bleu que tu n'es pas, habillé en civil, réfractaire au port de l'uniforme qui te fait trop ressembler à ton paternel.

Depuis ta nomination - controversée, certes - au rang d'inspecteur, tu aspirais pouvoir dégainer plus souvent et ferrer de plus gros poissons ; vivre dans l'action plutôt que dans la garde ostentatoire. Être un épouvantail à moineaux ne te convient pas, qu'on utilise ton image pour effrayer le brigand encore moins. T'avoir chassé de Chicago pour comportement violent n'a rien changé à tes méthodes ; après tout, si tu es ici, c'est parce qu'on a besoin de flics comme toi. Il faut bien des rempares pour empêcher la vermine de se répandre et d'investir les centres ville. Ces mêmes points névralgiques au sein desquels magouillent ceux responsables des réseaux que tes supérieurs s'acharnent à appréhender par le mauvais bout. Trancher la tête, voilà la solution, mais tout le monde se fout de l'avis d'un inspecteur en disgrâce aux états de services si chaotiques qu'on ne fait mention d'eux nul part. A croire que le nom des Taylor est maudit, qu'il faut passer sous silence la violence qui coule dans les veines de cette lignée qui s'éteindra avec toi - tu y veilles chaque fois que tu enfiles une capote. Vivre dans un bled paumé le long d'un chemin de fer et s’essouffler à courser des gosses d'à peine vingt ans n'a rien d'une partie de plaisir, c'est certainement pour ça que personne ne veut jamais de cette patrouille ; certainement pour ça qu'on te l'a refilée en guise de tape sur les doigts.

L'arrière de son crâne tape contre la brique lorsque tu le prends par surprise, déboulant d'une ruelle dans laquelle tu guettais le prétexte - puisqu'il en faut pour couvrir tes arrières. Une fillette portant une croix, voilà à quoi tient une interpolation musclée de nos jours. Options : je te casse la gueule tout de suite où tu me refiles ta came et je te la casse plus tard, quand t'auras eu le temps de dire à ton fournisseur que Reed Taylor lui passe le bonsoir. Ça ne discute pas et rend les armes, choqué d'être menacé par un représentant de la loi qu'il s'imaginait probablement comme dans les films : irréprochable. La bêtise des merdeux vendant cette dope au quatre coins de la ville ne t'afflige même plus. Pour la plupart choisis pour leur QI inexistant, ces derniers ne sont que des rats à tes yeux. Les arrêter ne servirait à rien : ils sont trop nombreux. Gardant son col entre tes doigts, tu le passes par dessus ta hanche et lui donnes l'élan nécessaire pour s'écrouler dans le caniveau. A terre, il n'y a plus qu'à lui faire les poches puis asséner un bon coup de rangers dans l'estomac, histoire qu'il n'oublie pas de transmettre le message.

Redressant le regard tandis que l'autre s'éloigne en rampant, tu t'approches de cette gamine sous le choc, tremblante comme une feuille et visiblement effrayée par ce qu'elle vient de voir. Et dire que ton quotidien n'est fait que de douceurs de ce genre ... Un stop, une clope, une plaque : ton insigne sous son nez pour la rassurer et tenter de la calmer. Police. Nuage de fumée qui se perd dans les airs tandis que tu éventres les sachets récupérés et jettes la came dans la bouche d’égout sous tes pieds. Je ferme les yeux sur ton hésitation - à lui acheter quelque chose, tu as tout vu de là où tu étais - si tu ranges ça sous ton pull. Une croix en plein Night Falls. Un truc à se faire violer comme pour rire.
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MessageSujet: Re: Said the sky | & Reed   Said the sky | & Reed EmptyMer 25 Juil - 1:04


Said the sky | & Reed
(Said the sky - disciple)
† chapitre 9, verset 24Tu sens encore un spasme agiter le haut de ton col lorsque tu prends conscience avec une dérangeante acuité de la scène qui se joue sous ton œil. Un homme a plaqué ce que tu supposes être un dealer contre le mur. S’en suit un déferlement de violence que tu n’as jamais vu : tu as bien assisté, de loin, à quelques disputes de bar sur ton Islande natale, mais rien d’aussi proche, rien qui ne puisse te sembler aussi gratuit. Cela ne l’est pas, pourtant. L’un des deux hommes semble maîtriser la situation, et ce n’est pas celui qui a jeté un œil plein de convoitise sur toi. Il fait choir l’autre avec une aisance déconcertante, lui fait les poches, et le gratifie d’un dernier coup de pied dans le ventre. Tu laisses échapper un couinement de terreur.

Tu as fait un pas en arrière, ou peut-être deux, lorsqu’il s’est approché de toi avec la grâce du prédateur et l’odeur désagréable du tabac. Tu aimerais t’enfuir sans demander ton reste, mais tes jambes ne semblent plus vouloir fonctionner convenablement. Tout ce que tu peux faire est de te maintenir aussi éloignée que possible, reculant encore et encore à mesure qu’il vient à toi. Tu es à cinq pas de lui. Cela te semble beaucoup trop proche. L’éraillement de sa voix rend son anglais difficilement compréhensible, mais la plaque qu’il te présente, elle, se fait comprendre sans peine de ton esprit. Tu ouvres les yeux sous le coup de l’horreur. Les forces de l’ordre ont-elle le droit de jouer ainsi la cavalerie avec tant de virulence ? Tu baisses les yeux sur ces chaussures qui ont asséné un coup sans ménagement à l’estomac de l’homme à terre, et tu sens alors à quel point l’Islande est une terre préservée de la criminalité.

Tu ne te sens pas taillée pour affronter le fracas de Crescent Heights.

Indifférent à ton trouble, tu vois l’homme faire danser la poussière lactescente au bout de ses doigts. Le contenu des sachets s’efface dans le caniveau de même que s’efface ta tentation. Tu as trop peur pour ne pas obtempérer lorsqu’il t’indique dans cet anglais toujours à couper au couteau, de planquer les signes de ta foi. Tes doigts maladroits s’affairent sur le haut de ta nuque en tremblant, et le collier tombe dans ta paume avant de disparaître dans une poche aux côtés de la petite bible qui empesante ta veste. Tu te sens nue sans ce poids autour de ta gorge. Le joug que tu as sur les épaules ne disparaît pourtant pas avec le collier. L’oeil de Dieu brûle toujours à l’arrière de ton crâne.

Tes joues ont pris la teinte des fraises mûres, et tu t’apprêtes à bégayer des excuses les yeux baissés. Tu ne te sens pas un caractère frondeur, et pourtant, l’écho de ta dispute avec Arelius tonne encore dans ton esprit. La colère alimente ton courage. A moins que ça ne soit ta folie. Tu relèves les yeux, des prunelles où brillent un étrange aplomb qui ne te ressemble pas, et demande dans un anglais où percent les accents natifs de ta langue maternelle : « On est où ici ? Dans quelle partie de la ville ? » Tu avoues la vérité d'une voix sourde. « Je me suis enfuie… et perdue. »
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MessageSujet: Re: Said the sky | & Reed   Said the sky | & Reed EmptyVen 10 Aoû - 10:43

Said the sky
@Veredis Fjalarsdottir & Reed Taylor


Tandis qu'elle s'exécute dans des gestes tremblants, tu prends le temps de la détailler et devines chez elle un trouble qui n'a rien à voir avec la bagarre. Cette fille s'est perdue, c'est évident. Avec ses fringues de none et sa croix entre les seins, que le tissu de ses vêtements tente de cacher tant bien que mal, elle est une proie trop facile pour prétendre se balader à Night Falls. Tes soupçons se confirment lorsqu'elle reprend dans un anglais aux relents de terres sauvages. Ton esprit vif fait les déductions à toute allure. Tu revois la rencontre avec ce type en haut de la falaise, lors de ta dernière partie de chasse nocturne. C'est elle. La gamine suicidaire dont il parlait. Les enfants comme elle ne courent pas les rues dans le coin, une coïncidence serait tout bonnement improbable à envisager.

Un sourire évasif se dessine sur ton visage lorsque tu comprends que l'accent est Islandais. Le type de la falaise l'avait beaucoup moins qu'elle mais il avait avoué avoir immigré depuis trois décennies. Ses longues années de présence sur le territoire Américain avaient probablement modifié ses cordes vocales. Tout devient clair en moins de temps qu'il ne t'en faut pour finir ta cigarette et la jeter dans le caniveaux. Le dos tourné à la gamine, tu ranges ta plaque en regardant l'autre vermine disparaître au coin de la rue. Ca fait quoi ? Même pas une semaine que t'es là ... Déduction de base. Tu es flic, ça ne s'invente pas. ... et t'es déjà en train de fuguer ? A ce train là, elle deviendra rapidement une enfant de night falls vendant son cul pour de la dope. Il va se retrouver dans la merde si tu fais n'importe quoi, tu le sais ? Les lois ici sont pas comme chez toi. C'est ton tuteur donc c'est lui qui prend pour tes conneries. Qu'elle se fasse prendre avec de la dope, par exemple. Ce n'est pas une leçon de morale, ce sont les faits. Tu les lui exposes comme tu les exposes aux suspects auxquels tu cherches à mettre un coup de pression. Même toi qui te fous de tout ne peux pas laisser cette enfant mettre sa vie en danger sans même s'en rendre compte. C'est pourquoi tu lui jettes un regard par dessus ton épaule, comme pour l'inciter à te suivre. Alors ? Je te ramène où, si tu ne veux pas rester chez lui ? Démonstration par l'absurde : où pourrait-elle bien vouloir aller ? Elle qui ne sait même pas où elle se trouve. Une biche perdue en pleine jungle urbaine sur laquelle le soleil commence à décliner tranquillement.

Fin de journée musclée pour nuit qui pourrait bien s'avérer agitée, elle aussi. Tu imagines déjà Bjornson débarquer au commissariat pour signaler la disparition. Malgré tout, tu laisses le choix à cette gamine de te surprendre. Si sa requête tiens la route, tu lui laisseras une longueur d'avances dans sa fugue et tes collègues se changeront de lui courir après. Tu ne portes pas l'insigne pour t'occuper des affaires de ce genre. Tu laisses ça à la brigade des mineurs.
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