La défonce est là, la défonce est bonne, elle prend toute ton corps. Ce pauvre cadavre qui devient défonce liquide et ça fait du bien de s'oublier, d'arrêter un peu d'exister, de ne plus se sentir. C'est tout ce que tu veux. C'est ta seule raison de faire la fête et de venir te perdre n'importe où. Des soirées pas jolies où tu perds le fil des transactions, mais où aussi, au moins, tu perds son nom, son visage, votre histoire qui n'existe même pas. N'existera jamais. Peut-être que quand tu rap, perdu dans une chambre, perdu à l'intérieur de toi, y'a quelques mots qui glissent pour elle, mais tu ne le sens pas, tu ne le sais pas, c'est mieux comme ça. Oublier. Tout oublier. Les morts, les emmerdes, tes volcans intérieurs.
Tu ne pourrais plus dire quelle était ta trajectoire ce soir. Tu étais arrivé, une bière, deux, de la coke, puis ça avait crashé. T'avais perdu le contrôle, trou dans l'espace temps où ton sang est pure drogue. Où ta tête est légère et où sourire est facile. Si c'était pas aussi mauvais pour la santé, tu serais toujours aussi dopé. Parce que ça fait du bien, parce que tout semble possible, parce qu'il n'y a plus de problèmes, plus de haine, plus d'amour qui fait mal, rien. Rien que le sentiment de planer quand ta voix coule toute seule dans la chambre en échange de des sourires et des rires, quand elle ne s'achève que dans un rire à bout de souffle. Des applaudissements plus loin et tes yeux qui se plissent, de accolades qui s'échangent.
Et tu commences à descendre. En chute libre, down de drogue. L'envie de pleurer, l'envie de t'enfuir, l'envie de retomber sur les genoux de la nana là, c'est quoi son nom, déjà, celle qui a les mains douces, qui joue du piano et qui ne vient pas dans ce genre de fêtes merdiques. Tu sors de la chambre, tes pas emmêlés, tu ne sais pas où tu vas aller. Tu voudrais juste quelqu'un contre qui t'échouer. Il est où Tim pour te ramener à la maison, pour rien dire quand tu poses ton front contre son dos, la nuit. Il est où Sam pour te foutre une baffe monumentale ? Mort. Il est mort Sam, c'est vrai. Fuck. Ou, du moins, c'est ce qu'ils disent. Toi tu dis rien, tu veux pas espérer, parce que l'espoir c'est bon pour les pédés, ceux qui on un arc-en-ciel pour les enculés.
Parlant de pédé. Hey. Y'as ce type qui te prend pour son grand pote, qui passe son bras autours de ton cou, avec son grand sourire de gars qui est pas sur le même tripe que toi. À savoir qui de vous deux, vomira en premier. Normalement tu l'aurais repoussé, vite rejeté. Pas là. Y'a quelque chose de rassurant. Comme si son bras derrière ta nuque, te permettait de rester encore en un morceau au lieu de t'effondrer un sol comme une bombe dans un château de bloc legos. Il parle d'un Junior. Ta tête est trop embrumée. « Non. » Si, en fait. Enfin, tu crois. Tu connais un gars, mais tu te souviens plus si c'est Junior son prénom, et t'es pas très bon, avec les noms, avec ta tête, les lettres, les chiffres. Il dit de laisser tomber et tu l'écoutes, cesse de te poser des questions, à savoir pourquoi il t'a demandé, pourquoi il te tiens, pourquoi il te parle. T'obéis. Obéir, c'est facile. Ça fait du bien, d'être docile, d'arrêter de te battre, de juste rire, pour sentir au moins que tu respires. Le gars qui sait pas qu'en temps normal tu lui aurait mordu les doigts qu'il passe sur ta joue, lui aurait craché à la figure que ton rap est mieux que ''pas mal''.
« Merci. » Que tu réponds simplement, plus trop de descente de mots en ce moment. La seule chose dont tu descends, c'est de ton paradis artificiel et ça fait mal. Tu captes pas trop sa connerie sur ta bouche. Tu manges, tu dis des conneries, t'embrasses rageusement des filles, mais y'as rien d'impressionnant là dedans. « J'fais du beatbox aussi. » Que tu réponds en haussant les épaules, comme pour ternir la chose, qu'il te demande pas d'en faire, quand toi t'as seulement envie de pleurer et tu sais même pas pourquoi.
Le gars rigole et ses rires, plutôt que de te soulager, sonnent comme les rires d'un diablotin, un démon qui t'as bien eu. Qui se paye ta tête maintenant en te tirant en enfer. Peut-être que plus de drogue aiderait, peut-être qu'il faut que t'ailles à l’hôpital ? Tu veux les bras de ta maman, les bras de n'importe qui, pour te faire tenir en un beau gros morceau. Parce que t'as pas envie d'être un casse-tête dix milles morceaux, t'aurais pas la patience ni la capacité de te refaire. Tu sais pas si le type à l'accent perdu loin, de tu sais pas où, y arrivera, lui. Il dit de rien, tu sais même plus pourquoi, t'as mal à la tête, tu sais plus pourquoi non plus, sais-tu même ton prénom ? Tu ne fais même pas de cas du fait qu'il te cale contre lui. Tant mieux. Tant pis. Ça fait un peu du bien, quand même. Il a l'air à trouver ça cool, tu forces un sourire. Il te demandes si tu veux un verre de t'hoches de la tête pour un oui, quel mal ça peut faire, tu le suis, la cuisine, la bruit, une bière dans ta main et c'est repartit. Vous quittez le brouhaha et ça fait du bien. Il te fait du bien. C'est peut-être un ange. Un bel ange des beuveries et des mauvais trip. Il te demandes ton nom, ça change tes idées, tu ne sais pas le sien nom plus.
« Ferdinand » King Kash Lavern Savage, balances-lui ton certificat de naissance à la gueule, t'es déjà lancé de toutes. Tu dis jamais Ferdinand. Et ça te fait sourire un peu, t'es con. Et l'ange lit en toi. Badtrip ? « Ouais... » Que tu souffles avec un petit rire nerveux, qui te permet au moins de respirer tandis que ton compagnon tente d'ouvrir la fenêtre. De l'air oui. Tant qu'il ne s'envole pas dans la nuit, te laissant là, en plan. T'as l'air triste qu'il dit. Merde. Pourquoi il peut lire en toi, pourquoi il sait tout, est-ce qu'il entend le narrateur parler dans ta tête aussi, est-ce qu'il sait que t'es amoureux de... La terre vrille. Tu perds la gravité et le sens de l'orientation quand les lèvres du gars retrouvent les tiennes. Tes joues qui rougissent et ta main qui serre ta bière plus fort. À bout de souffle quand il t'embrasses encore, plus fort. Est-ce que ça fait gay, d'embrasser un ange ? Est-ce que les anges ont des pénis, en seulement ? C'est un peu bon, ça te réchauffe le corps, brûle tes lèvres contre les siennes. Cette drôle d'envie de continuer. Ta main qui perd ta bière qui s'écrase au sol et tes lèvres qui ne savent pas s'enfuir maintenant. Ta main qui ne sait plus où continuer sa vie. Ne sait plus si elle doit repousser ou retenir. Si elle a en seulement la force de faire l'un des deux.
Tes lèvres quittent les siennes, ton front qui se pose contre le sien. Y'a la honte qui enserre ton ventre, la peur que quelqu'un ait vu, que ça se sache, que t'ai à expliquer, à montrer les dents. T'es pas assez fort pour être gay. Tu reprends ton souffle, les yeux fermés. Et tout ce que tu trouves à dire c'est : « T'es... gay ? » Obviously il ne doit pas détester les garçons, mais s'il se cherche un coup, t'es pas le bon, tu vois trop double pour apprendre la sodomie ce soir. Tu risquerais de mourir au bout de ton sang étant donné comment t'es vierge à ce niveau. C'est d'ailleurs, aussi, la première fois que tu goûtes les lèvre d'un gars. C'est pas comme si tu goûtais grand chose, dans l'état où t'es, peut-être que tu t'en souviendrais plus demain. Tu sais juste que, baiser ou non, t'as pas envie que l'ange parte. T'as l'impression que tu ne tiendras pas sans lui. « J'veux rentrer à la maison... » Que tu murmures comme un gamin. Oui, tu veux juste t'accrocher à son dos, qu'il ouvre ses ailles et viennent te mener dans ton trou à rat, qu'il te borde, qu'il reste un peu, qu'il te serre, jusqu'à ce que ça aille mieux. T'aurais préféré un ange avec des seins, mais bon, à ange donné, on ne regarde pas les parties génitales.
Sa main masse ta nuque et t'oublies presque le reste, les gens autours qui passent comme des ombres méchantes. Sauf que l'ange te tiens, te retiens, te guéris un petit peu. Même si l'ange est gay, ou pas, c'est pas clair. Il te dis que non. À cause d'une nana Inana, quelque chose comme ça. C'est flou dans tes yeux. Il est bi alors ? Ou juste perdu. Ça doit être ça. Les gars bi, dans ton monde, c'est juste de gars perdus, malade. Et toi, est-ce que t'es pas malade un peu aussi. En tout les cas, t'as mal à l'âme et ce soir, il t'a trouvé et t'as plus la force de te battre, ni contre lui, ni contre toi-même. Contre le baiser qu'il vient plaquer au coin de tes lèvres et qui te fait naître un bébé-sourire. Ça fait du bien, cette douceur de l'ange. Ça fait combien de temps que t'as pas eu ça ? Longtemps. Jamais ? Chez-toi ou chez-lui, tu t'en fous, t'hausses les épaules, tu le suis. Jusqu'à chez-lui probablement. Chez-toi c'est pourris, c'est le bordel, comme dans ta vie. Il te rapproche et tu suis son mouvement, t'es facile ce soir, Ferdie, prend une gorgée de la bière qu'il t'offre. C'est facile, quand on pense à ta place, quand on prend le contrôle. Tu penses que t'aimes ça un peu, mais t'es pas certain. C'est pas habituel, c'est pas normal. Il te promets que tu crains rien, qu'il n'abusera pas, ne prendra pas sans demandé, même s'il l'a déjà un peu fait. Que de toutes façons, t'aurais pas su dire oui, parce que ça sortait de ta norme à toi, de ce qu'on attendait de toi. Putain, si tes frères te voyaient faire la tapette, tu te ferais massacré. Sauf qu'il sont pas la et que tu lui souris doucement en cherchant comment on ris, déjà. Un petit souffle qui ressemble à un rire, qui passe tes lèvres. Sa manque quitte ta nuque et tu sens le manque de la caresse, l'envie de la remettre là, de dire encore, sauf que tu sais pas comment exprimer tes désirs, même pas certain que s'en est. T'es perdu. Mais te perdre contre lui ne semble pas être une mauvaise idée. Parce que t'as pas envie d'être seul avec tes idées noires, avec seulement ton flingue avec qui flirter. Parce qu'au fond, tu le sais que t'es pas ''normal''. Et tu l'acceptes pas. C'est pas ce qu'on attend de toi. Son bras autour de ta nuque et ta main dans son dos. Vous avez l'air de deux bons potes, rien de mal dans tout ça. Si ce n'est qu'il va te border. Et que t'as envie que quelqu'un pose un baiser sur ton front, te serres fort, caresse tes cheveux et ton dos en te promettant que tout va bien aller.
Vous cherchez la sortie, dites adieu à des gens qu'il croise. Merde, il connait tout le monde. Ça te passe dans la tête, t'es le combientième qu'il a embrassé, ce soir ? Puis ça s'envole, c'est pas grave, tu vas pas lui demander, c'est déjà assez étrange comme ça, t'as pas à être jaloux. Tu connais même pas son nom. Vous sortez enfin. L'air de dehors te fais du bien, t'as l'impression de revenir à la vie. Et de mourir un petit peu quand il te pousse contre un arbre, son corps contre le tiens et ton ventre qui fout le camp quand il viens t'embrasser encore, quand tu ressens enfin quelque chose. Genre de nervosité, genre de coup de chaleur qui te fracasse et te fais presser ses hanches contre toi, active tes lèvres contre les siennes pour aller y perdre ton souffle, les yeux fermés, le sang qui bat fort contre tes membres. Fuck. T'aimes un peu ça. T'aimes un peu trop ça, son corps qui se presse contre le tien, le genre de fracas entre vos deux énergies masculines à savoir qui dominera l'autre. Et quand il se recule, y'a le manque encore. Merde. On s'habitue vite au contact, à la proximité, c'est un peu addictif. Il jure qu'il gardera ses vêtements et tu souris bêtement, comme un doute sur ses promesses. Pas tous. T'es certain qu'il enlèvera quelques morceaux. Juste assez, hein. Juste assez pour être bien, pour pas avoir trop chaud, pour bien torturer. Et il te dit enfin son nom. Luca. Tu sais pas si tu t'en souviendra, si tu te souviendras de quoi que ce soit.
« Luca... » Que tu souffles en écho, posant tes yeux sur lui pour le regarder vraiment. Puis un oeil autours, juste au cas. Juste au cas où y'a pas une vipère de princesse latina de cachée dans les buissons. Connasse. C'est à ton tour de te rapprocher, une main sur son épaule, un peu brusque, un peu tendre, ça ressemble à une caresse maladroite que tu ne sais pas faire. « Dis... tu... eumm... vas en parler à personne, hein ? » Que tu lui demandes tout bas, même sans savoir s'il sait tenir ses promesses. Tu veux pas qu'on sache que tu l'as laissé t'embrassé, que t'es rentré avec lui. T'es pas prêt à tout ça, t'es certain de rien, t'es toujours un peu salope, de toutes, quand t'es défoncé. Tu sais pas si c'est la coke ou toi qui a envie de dormir dans ses bras, contre son torse, les jambes emmêlés. Peut-être que tu le sauras demain ?
Son rire se fout un peu de toi et ça fait du bien, viens calmer ton anxiété. Il aurait personne à qui raconter ça et pour cause, vous n'êtes personne, l'un pour l'autre. T'es un gars du néant, un Ferdinand parmi tant d'autres, pas une histoire spéciale, un énième mec hétéro et perdu et défoncé. Il dit que t'es mignon et ça te calme, te fais sourire doucement. T'es bien avec lui, rien ne peux t'arriver, avec lui, avec ton ange. Celui qui te ramène près et te serres pour faire revivre ton sourire alors qu'il cherche un taxi du bout des doigts. Le badtripp c'est calmé. Calmé contre son bras et ses lèvres qui embrassent ta mâchoire comme si c'était devenu normal, qui te font sourire tendrement. Comme tu n'aurais pas cru non plus. Il t'ouvre la portière et tu t'enfonces dans le taxi pour aller chez-lui. Le manque bien vite comblé quand il reviens contre toi. Est-ce que ce sera encore comme ça demain ? Est-ce que ton corps manquera du sien, oui si c'est juste ce soir ? La main contre ta cuisse et tes yeux sur son sourire, ses foutues lèvres qui étirent les tiennes. Ton regard flou, perdu sur lui, quand il te demande s'il peut t'embrasser encore. Et t'hoches de la tête pour un oui. Oui, fais-le, arraches-moi ce qu'il me reste de retenue. Le coeur au bord des lèvres, prêt à se faire croquer encore. Il tente de convaincre un damné, ajoutant qu'il a encore ses vêtements, que c'est encore décent, que tu ne risque rien. Presque rien.
Sauf ton ventre en vrac quand il attrape ta nuque. Que tes lèvres affamées retrouvent les siennes. Retrouvent son corps qui ne devrait pas éveillé tout ça en toi. Que ne devrais pas chauffer tes joues comme ça et fait bouillir ton ventre de la sorte. Sauf que t'en veux plus et que tu t'en balances du chauffeur de taxi quand son corps se presse au tiens et que t'as trop chaud et qu'il sourit avant d'abandonner ta bouche. Vous êtes déjà là. Vous sortez du véhicule, les joues et le ventre dans le brasier, ta main enroulé dans la sienne parce que ça ne compte plus. Que sa main retrouve encore ta nuque et que tu réalises que t'as besoin de son contact, au moins ce soir. Il ouvres la porte, t'avertis de ses colocs. Merde. Vous auriez pu aller chez-toi, sinon.
« Okay... » Que tu murmures avant que vous n'entriez, qu'il te pousses vers sa chambre. Et le sourire joueur, te te laisses porter jusqu'à sa chambre, jusqu'à ce que la porte se referme sur vous deux. Dans l'obscurité où la lune viens dessiner les traits de son torse qu'il découvre en retirant son t-shirt. L'assurance que ça va mal se terminer, quand tu retires fiévreusement ton t-shirt. « Ouais c'est pas grave. » Que tu souffles, te foutant éperdument de comment il vient de briser sa promesse. Tes mains qui le cherchent dans le noir, retrouvent son ventre, sa nuque, sa hanche, quand tu l'attires vers toi, fracassant son corps contre le tien. Et ta bouche qui retrouve la sienne comme elle n'osait pas, avant. Affamée, passionnée, ta langue qui vient prendre la sienne et perdre ton souffle au fond de sa gorge. Vos corps qui se renverse sur le lit, ton ventre contre le sien et tout ce qui grouille dedans quand vos nombrils se pressent. Et tu commences déjà à en avoir marre de ton jeans. Cette étrange envie d'être juste nu contre lui. Parce que vous êtes dans le noir, vous êtes loin, personne est là pour vous voir ou vous juger. Peut-être juste ses colocs avec quelques grondements à capter. Parce que dans le creux de son pieux, ça semble moins pire d'être gay. Surtout quand il fait naître de envies comme ça en toi, des envies que vos corps se déchirent et s'entrechoquent.
C'est pour ça que tu ne voulais pas te rendre jusqu'ici. Parce que sa bouche contre la tienne, se mélangeant à beaucoup trop de regards indiscrets, c'était une chose. Une chose qui te refroidissait royalement. Et même dans le taxi. Sauf que là... Y'a comme quelque chose qui avait cédé en toi dès que le porte c'était fermée. Comme un volcan qui entre en éruption. Il fait noir, y'a personne, il t'a promis que personne ne saurait jamais rien. Pourquoi tu ne pourrais pas satisfaire ta curiosité, laisser la petite pute défoncée en toi, faire ses conneries jusqu'au bout. Le badtrip est passé contre ses doigts et contre sa bouche. Il t'a sauvé, oui. Alors tu ne lui en veux pas de retirer son t-shirt, comme il ne t'en veux pas de l'imiter et retrouver les contours de son corps dans la pénombre pour te laisser emporter par sa fièvre qui te crèvera. Parce que ça hurle en toi quand il prend ta nuque comme ça. Quand il t'embrasse avec cette faim. T'as l'impression d'être spécial, pour une fois, de pas juste être un gars comme ça, un gars qu'on oublie demain. Même si toi, tu voudras peut-être l'oublier demain, parce que c'est pas facile tout ça. Sauf que ce soir, ça ressemble à de l'amour et ça fait du bien, ça faisait longtemps. Longtemps qu'on avait pas insufflé cette dépendance en toi, l'impression que le souffle de l'autre nous aide à survivre. L'impression de manque quand son corps est trop loin. Viens. Vos langues qui se mélangent avec vos souffles trop chauds, les petits soupirs, les grognements, les ventres qui se cherchent, les hanches qui roulent pour mieux attirer vers la morte. La grande, la petite, la belle, toutes les trois. Tu réponds à son rire, avec tes yeux brûlants qui ne le trouve pas dans le noir. Sa main qui viens résonner contre ton rire, sur ta gorge et toutes ses envies masochistes qui s'y cachent, qui ne demandent qu'à déborder. Qui s'étirent pour lui offrir ta gorge, quand il l'embrasse avec ses grognements en guise de mots, qui n'arrangent rien. Ton souffle qu'il vient aussi transformer en douce plainte quand sa main quitte ton ventre pour presser ton dos. Te presser à lui, le sentir se mouler contre toi, ça te rend fou. Ça te coupe le souffle, t'as besoin de son air, parce que tu vas en crever. Oui, tu t'en rappelle et ça t'excites et t'assumes rien du tout.
« Huhum... » Que tu marmonnes vaguement pour chasser la question et tout ce qu'elle représente pour ton orgueil pas prêt. Il va te tuer, ce mec. En se frottant comme ça, avec sa main qui retrouve ta fesse, avec l'envie qu'il la serre plus fort. Et tes lèvres qui sont trop maladroites pour exprimer convenablement tes désirs. Qui se contente de rigoler quand il déclare que les pantalons sont de trop. T'es facile, Ferdie. Le gars facile qui se laisse oublier facilement.
« Huh hum... » Que tu t'étouffes contre ses lèvres pendant qu'il retire ton pantalon, pendant que tu te perds en lui, dans sa bouche, dans ses bras. Son pantalon à lui qui fout le camp aussi. C'est un magicien le gars, il fait disparaître les vêtements. Et ça aggrave ton état. Ton bassin qui se presse d'avantage au sien, pour en dessiner les contours et te laisser crever d'un désir que tu ne sais ni gérer ni nommer. Une main qui presse sa nuque, l'autre qui caresse maladroitement son ventre, retrace ses abdominaux, le ''v'' de ses hanches, retracer la limite de l'élastique de son boxer. L'effleurer au travers du tissus, parce que si tu l'effleures, tu ne le touches pas vraiment, ça ne compte pas vraiment. Ni l'envie de ce combat d'épée, au creux de ta main, comme dans ses pornos que t'as jamais regardé.