› identité: leone duncan. aussi court que marquant, ce patronyme associé à une myriade d’émotions aussi brouillonnes qu’intenses. de jolis coups de crayons brutaux.
› âge, date de naissance: cela fait vingt-huit ans qu’elle a honoré l’etat de californie de son premier cri/souffle.
› signe astrologique: cancer.
› lieu de naissance, origines: elle est le croisement d’un père américain et d’une mère prônant ses origines latines simplement pour se démarquer de la foule compacte qui l’entoure.
› emploi, études: agent des renseignements en congé administratif de durée indéterminée suite à un excès de confiance et d’insubordination. une mission aussi fébrile que tendue est venue ternir son dossier couleur gloire et paillette. elle crie intérieurement contre l’injustice du placard.
› orientation sexuelle: à la recherche d’une personne et non d’un genre.
› statut civil: en transition, tout le temps. seule sans jamais trop l'être.
› traits de caractère: son intelligence n'a d'égale que son flegme feint. parce que derrière ses grandes opales à l'apparence tranquille se cache une grande détermination. elle alterne entre douceur et fermeté pour parvenir à ses fins, réussit à faire comprendre que l'idée vient de l'autre et pas d'elle, qu'elle exécute et ne réfléchit pas. elle maîtrise à la perfection cette manipulation subtile puisqu'elle a compris comment fonctionne l'ego humain. la vérité est que leone est profondément égoïste, ses rapprochements sont rarement désintéressés et ont souvent vocation à servir son avenir même si sur le long terme. elle voit cinq coup à l'avance. il vaut mieux se plier à ses exigences implicites sinon elle se détourne en retirant toute l'importance et l'affection qu'elle avait soudainement offert à l’élu avec un bon potentiel. la brune est capable de prendre tellement de place que la plus solitaire des personnes pourrait se sentir réellement entourée tout comme elle est capable du pire du mépris que la plus sociable des personnes pourrait se sentir abandonnée. c'est cette modulation malsaine de ses sentiments et expressions qui fait d'elle une personne instable. leone, au début, c'est la solution à tous les problèmes avec son visage lumineux et quand on se rend compte dans quoi on s'embarque, il est trop tard. ses exigences grandissent et quand ce n'est plus possible de suivre, elle jette. elle arrive à insuffler une passion amicale qui fait qu'il est logique de lui céder. son terrain de jeu est la dépendance et sans trop qu'on sache comment, elle arrive facilement à se rendre nécessaire et s'octroie une position de force. paradoxalement, elle se lasse facilement quand tout est acquis. elle oscille entre l'envie de se challenger et celle de maintenir sa position dominante.
( la tête tournée vers les étoiles )Acte - I.
(…)«
Tu sais la banalité n’est pas une fatalité, Leone » glisse alors que ses grandes opales curieuses scrutent le minois de la poupée qui se réveille enfin, extirpée de sa douce torpeur. Parfois son écoute est sélective. Ses genoux se fracassent contre ceux de son collège sous la table avec brusquerie les voulant croiser les jambes dans une maladresse mécanique qui surgit face à la gente masculine. Un rictus en face. «
Tu n’as besoin d’être exceptionnelle » il sourit alors qu’elle baisse la tête, contemplant son verre de vin à moitié rempli avant d’esquisser un mouvement d’épaule nonchalant. Elle déteste quand il essaie de l’infantiliser. «
Je ne sais pas encore ce que je veux être » se contente de répondre la brune d’une voix presque paresseuse. Elle arrive déjà à cerner ce qu’elle ne veut pas être. «
Je crois que je m’ennuie » elle ajoute dans un soupir. «
Pourtant cela ne fait qu’une semaine que tu es revenue » il souligne, clinique. Leone vit mal son retour, après un an passée en Amérique du Sud à feindre d’être une autre sous couvert de récolter des données pour le gouvernement. Elle était stimulée par l’adrénaline et la pression qui enserrait ses organes vitaux. Y avait une tension qui l’animait. Ici, tout s’est brutalement relâché et elle se sent juste propulsée dans un vide sans fin. Elle se sent diluée dans une espèce de zone d’attente où elle ne sait plus qui elle doit être. La réponse change selon les interlocuteurs, elle s’y perd. Mais si elle lui en parlait, il ne cesserait de lui dire de ne pas abandonner le suivi psychologique imposé à chaque retour. Cette fois, elle a vraiment du mal se rattacher à la réalité qu’elle avait quitté. L’amertume n’est pas loin avec en compagne la frustration. «
Non mais ici, avec toi » elle répond à la place, moqueuse, orientant la conversation sur un sujet plus léger. «
Je te rassure, tu n’es pas la compagnie la plus agréable du monde non plus » il souffle avec ironie. «
Ce n’est pas ce qu’on me dit, généralement » elle répond avec une suffisance suffisamment feinte pour lui arracher un sourire sincère. «
J’ai d’ailleurs encore en mémoire les derniers textos que tu m’as envoyé » elle lui rappelle faussement pensive face à l’incohérence de son interlocuteur.
Acte - II.
«
Elle ne sait pas dire bonjour ta chose ? » demande abruptement Leone, drapée dans sa serviette, en passant devant la chambre de son jumeau. Elle fait délicatement référence à la nouvelle copine de son frère qu’elle vient de croiser à la sortie de la douche. Elle aimerait bien qu’il prévienne avant de ramener son accessoire. «
Tu nous as pris une muette pour les quotas ? » l'interroge futilement simplement pour l'irriter parce que la poupée a compris qu'il y est plus ou moins attaché. Ce qu'elle ne semble pas approuver, mais peu importe. Son avis est royalement ignoré dans cette maison, elle a perdu l'once de pouvoir qu'elle détenait sur son jumeau en s'éloignant. «
Tu lui fais peur » il se marre en levant la tête de son bouquin, en croisant son regard. Bien que vaguement amusé, il ne peut s’empêcher de rouler des billes. «
Tu plaisantes ? Je la tolère » elle s’exclame presque outrée. La vérité est qu’elle la contemple comme une bête curieuse quand elle la croise tout en priant pour qu’elle disparaisse rapidement de la vie de son frère. «
Tant que tu sais à qui tu appartiens » elle glisse en haussant les épaules. Un rire se fait entendre face à l'absence de gène de la brune qui ne fait qu'énoncer une vérité. «
Tes départs récurrents t’ont fait perdre ton statut de première dame » il lui balance sans remord dans le but de la faire culpabiliser parce qu’il n’en peut plus de la voir leur tourner le dos sans remord avec empressement. Alors que l’essentiel est sous ses yeux. Il rêve juste un jour de ne plus être présent quand elle reviendra, pour voir comment elle réagirait. (Ou pour lui mal gratuitement). «
J’entends pas » elle hurle déjà à l’autre bout du couloir en claquant théâtralement la porte.
Acte - III.
On lui a demandé de prendre des vacances pour se reposer/se remettre. Un sourire hypocrite s'est plaqué ses lèvres automatiquement en quittant le bureau de son supérieur. Elle fait feindre. «
Leone... attends » Il marche derrière la fusée prête à exploser. Ses talons claquent dignement contre le sol en esquissant une ligne parfaitement droite pour arriver jusqu'à sa voiture. Il se contente de suivre la trainée de colère et de frustration qu'elle laisse derrière elle. L'écume de sa rage cache le fait qu'elle est blessée. Blessée d'avoir été balancée à la première erreur comme si elle était un élément remplaçable et négligeable. Son ego ne s'en remet pas. «
Ne m'approche pas, je ne suis pas encore vaccinée contre ta lâcheté » Elle glisse en ouvrant sa portière. C'est contagieux, la connerie, la sienne. Elle préfère faire dans la prévention du coup. «
Heureusement qu'on devait se couvrir » Ironise la belle en roulant des billes face à sa propre naïveté. «
Je suis désolé » il lui répond sans oser risquer un contact physique parce qu'elle est électrique. «
Même les plus grands tueurs en série sont capables de dire ça » Leone lui répond pour lui faire comprendre qu'elle n'accorde plus de valeur à ses mots. «
Tu devrais te calmer » il glisse face à l'américaine qui lui offre son regard le plus courroucé face à son insolence. Il ne souhaite pas une scène sur le parking. «
Pousse-toi » elle murmure. «
Je m'occuperai de ton évaluation psychologique à ton retour » il lui rappelle. «
J'en frissonne d'impatience » elle balance d'un ton se voulant langoureux avant de s'asseoir. «
De savoir que mon retour est subordonné à quelqu'un dénué de talent, discernement, paroles et valeurs » Leone siffle, cette fois, sèche. «
La liste est longue, oui » elle ajoute avant de claquer la portière.