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 the woman who sold the world (bo)

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Angie Marshall
Angie Marshall

folle,
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MessageSujet: the woman who sold the world (bo)   the woman who sold the world (bo) EmptyLun 13 Aoû - 5:40


j'veux pas mal vieillir comme un vieux punk
Chanter Heart-shaped box en rangeant les vinyles poussiéreux estampillés Sex Pistols ou The Clash de Bobby, c’est quand même un sacré pied. Elle s’demande presque si c’est pas pour ça qu’elle a atterri à Crescent Heights et nulle part ailleurs, Angie : pour foutre un coup de pied au derrière du disquaire local et lui balancer que p’tain mais Bobby t’es plus un punk adolescent, tu vas avoir 80 ans vieux sérieux. Parce que, bah, c’est avant tout de l’altruisme ce qu’elle fait là. Il en va du bien être de la communauté locale et, plus largement, de la scène musicale internationale. Angie contribue à sauver l’humanité de sa perte, elle en est convaincue.
Elle a commencé doucement, en mettant Bobby face aux faits : mais si Bobby, écoute ce riff-là, tu vois bien que Green Day c’est le revival du punk. Puis The Killers (quelle ironie de leur avoir creusé un petit trou juste après Green Day), La Dispute, Fall-Out Boy (introduire du pop punk, son premier coup de maître), The Offspring, tout ce qui lui passait sous la main. Elle a enchaîné sans plus tarder sur du grunge, elle a bien senti que Bobby était dans un moment de faiblesse, qu’il avait ouvert une brèche en la laissant porter survêt’ rouge ou alors un jean déchiré au boulot. Maintenant elle le travaille au corps pour faire une place au rock psychédélique moderne,  Mac deMarco, Tame Impala ou même Lana del Rey, elle l’aura à l’usure elle le sait. Il l’aime trop pour lui résister bien longtemps, Bobby. Déjà c’est la première fois qu’il vire pas son employé dans les deux semaines, c’est quand même un signe. Puis c’est surtout la troisième fois qu’il la laisse gérer la boutique (son bébé) entièrement seule, qu’il se casse en début d’après-midi et qu’il la laisse en charge de la caisse. Ça voulait pas dire grand-chose avant, parce que les clients étaient rares et venaient surtout se fendre la poire avec le gérant ; mais depuis que les bacs se remplissent de nouveau (la rumeur selon laquelle ce vieil aigri de Bobby acceptait désormais presque tous genres de vinyles a vite fait le tour de Crescent Heights), la petite cloche d’entrée sonne maintenant un peu plus souvent qu’avant. Bien deux à trois fois par jour, même que. Maintenant y a même des jeunes de temps en temps, et pas seulement ceux qui squattent le sous-sol parce que y a que là qu’on les fait pas chier. C’est Bobby qui lui a dit : l’autre jour, quand elle n’était pas là, y a bien une demi-dizaine de jeunes qui sont passés. Bon, pas d’bol, c’était sa semaine de congé, mais il a juré hein. Les jeunes aussi ils ont dit pas d’bol, qu’a dit Bobby. Il parait que tout le monde veut voir l’autre allumée qui sert de nouvelle vendeuse (bon il y a mis les formes, mais c’était l’idée) – après tout il paraît qu’elle vendrait une entrecôte à un vegan avec son sourire à la con, là (Bobby lui dit souvent qu’elle a un sourire à la con, ça il y met pas les formes. Mais c’est rempli d’affection, elle le sait). Angie elle aime bien Bobby, il est un peu brute de décoffrage mais c’est un chic type. Dans le fond.
La petite cloche de l’entrée sonne, Angie se fige. La main crispée sur un Ramones, une note de the man who sold the world (la reprise, pas celle de Bowie, hein) coincée au bout des lèvres. Le cœur qui bat à mille à l’heure, l’envie habituelle de bondir sur le nouveau-venu et de lui dégurgiter son petit milliard de connaissances musicales à la gueule, mais aussi un peu plus. Parce que, même dos à la porte, même la colonne étrangement ployée et la tête plongée dans un bac de CDs en vrac, elle sait de qui il s’agit. Alors y a l’ombre d’un (trop) grand sourire qui se dessine sur ses lèvres, et même le téléphone qui vibre dans sa poche arrière – comme si elle avait eu un doute. Bo. Premier message hier, début d’après-midi. Il avait besoin de savoir s’ils avaient reçu le disque qu’il avait vainement cherché la semaine dernière (un truc un peu trop récent pour Bobby, mais Angie a fait mine de verser une larme et l’a fièrement mis en rayon ce matin même). La discussion a continué, divagué entre suggestions Youtube et memes de qualité ; Angie croit même vaguement se souvenir s’être endormie sur un SMS. C’est pas qu’elle donne son numéro à n’importe qui Angie, elle a juré à Bobby alors elle se le permettrait pas. Mais Bo il est gentil, il connait la musique et il peut l’écouter monologuer pendant des heures sans (trop) somnoler (pis il a un sourire qui fait briller ses jolis yeux bruns) (mais c’est pas ça le sujet, ça). C’est un cocktail inhabituel dans la vie d’Angie, alors elle s’est dit qu’elle pouvait bien lui glisser un petit mot avant qu’il passe la porte. Elle l’a pas dit à Bobby, elle l’a pas regretté.
Elle est quand même consciencieuse, Angie – puis surtout, elle veut finir la chanson qui passe dans ses oreilles, parce que Nirvana ça s’respecte un minimum. C’est peut-être pas très poli de sa part (« pas très commerçant » dirait Bobby), mais c’est pas vraiment le genre de choses qui l’inquiète, Angie. De toute façonne elle chantonne et quand elle gazouille comme ça, elle est pas vraiment joignable la petite. Un peu comme un noctambule, ce serait pas prudent de l’arracher à sa rêverie comme ça, puis elle est pas prête à s’infliger pareille violence. Même après la dernière note, la chimère persiste un peu – comme si elle était seule, elle attrape encore un Vinyle, range soigneusement ses écouteurs, réajuste son pantalon (dont Bobby dirait qu’il est trop large, trop délavé, trop déchiré, puis qu’il contraste trop avec son petit débardeur, ses petites épaules creusées, son petit half-bun et ses jolies paillettes sur les joues). Puis elle pivote enfin sur elle-même, petit frottement des vieilles Converse sur le plancher, étrange mouvement suspendu entre la surprise, la violence de la redescente et une sérénité sans-âge ni accroche. Sourire qui ne se cache plus, absence flagrante de retenue. Elle n’arrive pas à dire si c’est lui qui s’est rapproché ou si elle flotte encore un peu, mais elle n’a que quelques pas à faire pour arriver à sa hauteur. Absence flagrante de retenue – Angie lui offre ses bras, ça ne dure que quelques secondes et c’est figé dans ses veines d’américaine, mais Bobby rirait sûrement jaune. Angie s’en fout un peu. Elle badine, elle quitte pas son sourire de gosse. Comment tu vaaas ? Tu attends depuis longtemps ? Pas trop impatient d’avoir ton CD dans les mains ? Absence flagrante de retenue – ou ignorance des normes, finalement.
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Bo Hayes
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Bo Hayes

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ciel merveilleux où mes fantasmes éveillés venaient se lover.

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MessageSujet: Re: the woman who sold the world (bo)   the woman who sold the world (bo) EmptyDim 26 Aoû - 15:34


j'souligne ton prénom dans ma tête
Une fille à la peau douce se ballade derrière les deux grands yeux poètes de Bo. Elle s’arrête, le fixe. Puis elle décide de poser bagage ici -le temps d’une chanson. Espace temps indéfinissable où il n’est plus Bo, où ses pieds ne battent plus le macadam trempé au rythme effréné de sa respiration saccadée. Espace temps coloré où rien ne l’arrête plus, hormis ses mains à elle, se posant tout doucement sur lui. Elle bouge gracieusement et il la rejoint, leurs corps dansant sous les notes vaporeuses de Blood Orange...Nappy Wonder. La chanson est trop calme, il le sait, pour ses pensées sprintant pour refaire surface au dehors, reprenant leur souffle à la fin de leur course, bien plus bruyamment que les mélodies nébuleuses émanant de ses écouteurs.
La musique se fane et Bo ferme les yeux sur son paysage intérieur. Une nouvelle vision, un nouveau fantasme. Ça en devient triste, Bo…
Il attrape son téléphone, son doigt glisse sur l’écran, prêt à découvrir grâce à un nouvel air ; une nouvelle scène, une nouvelle actrice, héroïne de ses folies passagères.
Mais tout s’évapore.
Angie.
Simple nom marqué en gras sur l’écran. Simple nom d’une simple fille qu’il n’a jamais vu qu’une seule et unique fois -en chair et en os. Simple nom d’une simple fille qui lui est apparu bien des fois au creux de ses yeux. Bo il sait pas trop pourquoi il fait ça. Pourquoi il s’inflige ces fantasmes constants, pourquoi il vit dans sa tête, sans jamais oser faire quoi que ce soit qui implique quelque chose d’autre que son imagination toxique.
Avec Angie ils avaient parlé, parlé et parlé. Toujours derrière leurs écrans... mais même -ça comptait.  Il s’était pas fait des nœuds à la tête, avait prit les choses comme elles étaient venues et pour l’instant ça marchait. Pour l’instant tout allait bien. don’t fuck this up. Mais il savait que si il la voyait, il allait rester comme un con. A pas savoir quoi dire, à pas savoir comment aveugler ces visions fantasques. Parce que Bo il le sait que jamais rien ne se passe comme dans sa tête. Puis il s’en veut pour ça. Il s’en veut de toujours finir par voir les gens comme il les voit dans sa tête ; et plus vraiment comment ils sont réellement.
Et avec Angie il voulait pas que ça se finisse comme ça : qu’il se l’imagine à s’en rendre malade, et qu’il finisse par être complètement blasé d’elle, car elle était pas à la hauteur de ses délires. Ses délires qui avaient toujours fini par tout gâcher. Parce qu’Angie elle était jolie, Angie elle était drôle, Angie elle savait de quoi elle parlait en musique.
Son message lui disait que son disque était enfin arrivé, qu’il pouvait passer à la boutique. En réalité Bo il en avait trop rien à foutre de son disque. La première fois qu’il l’avait vu à la boutique, la nouvelle protégée de Bobby, Bo s’était creusé la tête pendant plusieurs minutes à la recherche de quelque chose à lui dire, à lui demander. Tout, n’importe quoi, du moment qu’il pouvait l’approcher et entendre le son de sa voix. psycho. Mais Bo il avait été attiré par cette nouveauté. Par cette nouveauté aux cheveux aussi blêmes que sa peau, en converse et tee-shirt.

A quelques centimètres de la boutique. A quelques centimètres de cette clochette d’entrée qui indiquera à Angie que ça y est : Bo est entré dans l’arène, Bo est maintenant de la partie. Il entre, traîne ses Vans flambant neuves sur le sol sale de Star Record’s. Un sourire réprimé, Angie de dos, ses écouteurs enfoncés dans ses oreilles. s’trouve elle a pas entendu… j’fais quoi… angie… ? La panique lui prend au coeur. Damn. Il est pas doué pour ça, il l’a jamais été. j’y vais ? j’dis quoi ? Eh Angie j’ai reç… naaan. Changement de technique : le déni. C’est bien ça le déni, la tête plongé dans un bac dont Bo fait même plus attention au contenu, éplucher les vinyles comme si sa vie en dépendait. Pourquoi il est si nerveux ? Merde Bo t’as plus 14 ans.
Surprit par des bruits de pas derrière lui, il se retourne et est accueilli par les bras d’Angie. Chaud au cœur, la panique à tiré les voiles. Comment tu vaaas ? Tu attends depuis longtemps ? Pas trop impatient d’avoir ton CD dans les mains ? Bo il lui sourit avec les yeux, comme il fait d’habitude, puis pour une fois il utilise aussi sa bouche. Tout les deux là, à se faire face, deux gamins aux sourires un peu trop larges. Bien, bien, super… merci..! Encore merci, pour avoir commandé le disque, t’es géniale. Un peu trop d’enthousiasme alors qu’il fixait les jolies constellations pailletées des joues d’Angie. J’ai hâte de l’avoir, ça fait longtemps que jvoulais mettre la main dessus, alors… ouais. Silence de sa part. Il regarde autour de lui. Angie à l’air totalement à sa place parmi les vieux disques, les étagères un peu trop garnies de patch et gadgets en tout genre… Bordel attrayant. Un écouteur qui dépasse de la poche d’Angie qui déclenche un énième sourire de la part de Bo. [i]T’écoutais quoi ?[/b] Machinalement, lui, tend la main vers sa poche à elle, attrape gentiment une oreillette qu’il vient déposer au creux de son oreille. Plus de musique, of course. Alors Bo plante l’embout métallique dans son téléphone à lui. Childish Gambino, Redbone. La mélodie monte, les paroles commencent, tout comme les fredonnement de Bo, marmonnant ces paroles par coeur, les yeux postés sur ceux d’Angie. Son regard devient trop lourd, alors un grand rire est lancé et sa tête basculée en arrière. Dans ses pensées, Angie dansait.
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MessageSujet: Re: the woman who sold the world (bo)   the woman who sold the world (bo) EmptySam 1 Sep - 10:24


j'veux pas mal vieillir comme un vieux punk
Elle aime bien Bo, Angie. Elle aime bien Bo parce qu’il aurait sûrement fait partie des muses de Kerouac, à quelques décennies près ; parce qu’il a ce sourire presqu’aveuglant de ceux qui ne savent pas bailler, qui vivent un peu trop fort quitte à se fracasser tête la première dans des portes blindées. Angie, elle est comme Jack : fascinée par ces êtres un peu surnaturels, ces surhommes furieux avec douceur, tout ce qu’elle n’a jamais su (ou pu) être. Alors elle prend un peu trop leur lumière, leur envoie un peu trop de messages à des heures pas trop convenables, se plie un peu trop en quatre pour être sûre de forcer la main du destin et les recroiser plus tôt que prévu. Elle arrive pas à s’en vouloir Angie, parce que l’enthousiasme scintillant de Bo l’irradie jusque dans ses chairs, puis parce que c’est lui qui le dit – elle est géniale. Elle arrive pas non plus à lui en vouloir, même s’il piétine le sacré en s’emparant de ses écouteurs sans un mot, violation d’une intimité habituellement sauvagement gardée, jardin psychédélique auquel tout le monde n’est pas prêt à se frotter. Lui en tenir rigueur n’est de toute façon même pas physiquement possible – Angie est muette face au spectacle de sa transe musicale, subjuguée par une ardeur dont elle se rêve parfois seule détentrice. Puis Childish Gambino quoi. A part un Princess Nokia ou un Eminem, y a pas grand-chose qui aurait pu lui faire plus d’effet. Donald c’est l’homme qu’elle aurait voulu être, faute de pouvoir épouser. Le type dont elle reproduit les chorés habitées dans le salon, les soirs où Ike ramène des bières. Alors elle a pas trop les mots. Juste un petit sourire et un regard un peu trop intense, la tête qui s’agite en rythme et le pied qui bat la mesure. Frénésie du palpitant presque semblable à un concert passé dans la fosse, spectacle de deux gosses étranges un peu trop fébriles pour un rien.
Alors Angie elle se laisse porter aussi – légèreté enfantine qui la pousse à attraper tout doucement l’écouteur libre pour le glisser dans sa propre oreille. Gamine trop respectueuse de la musique mais trop peu consciente des normes sociales, elle attend la fin de la chanson pour se rapprocher encore un peu, glisser ses doigts sur l’écran tactile de Bo, jouer the man who sold the world. Elle relève les yeux, cherche les siens, le temps de l’instrumentale d’ouverture – j’écoutais ça, qu’elle souffle. Y a pas le temps pour beaucoup plus, pas la place pour les mots de toute façon, elle ferme les yeux et se remet à suivre la voix de Cobain, transportée comme si elle ne l’avait pas entendu tout juste cinq minutes plus tôt. Parce qu’elle s’en lasse pas, de Bowie ou de Kurt (encore deux maris qu’elle a laissé filer). C’est peut-être pas de son âge, peut-être bien qu’elle est coincée entre deux époques trop contradictoires, créature hybride jamais trop à sa place nulle part sauf dans un bordel semblable à Star Records… toujours est-il qu’elle connait les paroles par cœur, et que c’est plus fort qu’elle, qu’elle ne peut pas s’empêcher d’entonner l’air, voix laconique et planante en même temps, Cobain un peu trop doux pour être honnête. Ça dure pas très très longtemps, juste le temps d’une nouvelle instrumentale pour la tirer de l’univers parallèle dans lequel elle se plonge sitôt un casque sur les oreilles – elle ouvre grand les yeux, comme une remontée à la surface après une apnée, tend timidement l’écouteur à Bo. Presque gênée. Elle a jamais vraiment compris ce délire de faire de la scène, cracher ses tripes devant des centaines de personnes. Y a l’adrénaline, le kiffe absolu, mais souvent ça la terrifie au point de vomir sitôt la porte des coulisses passée. Et elle s’rend compte que même devant une seule personne c’est dur. De renoncer à toute intimité, se montrer aussi vulnérable qu’un mioche, se sentir nu comme un vers sous le regard de l’autre. Plus que tout, un peu nunuche, un peu gauche. Alors elle dégaine un petit sourire, tousse un peu – c’est un peu old school, désolée. Presque désolée d’exister, ou en tous cas de prendre un peu trop de place. … Le côté rock-angoissé de Bowie, j’trouve ça intéressant. Crise existentielle, un peu. ‘Fin il disait lui-même qu’il s’était inspiré de Nietzsche… pour cet album. Tu vois ?
Y a pas de prétention dans sa voix ou dans ses propos, y a même pas la conscience de pouvoir choquer en larguant des petites bombes étiquetées aux noms de philosophes allemands avec son niveau d’éducation. Elle lit beaucoup, Angie, tout ce qui lui tombe sous la main. Et y a un truc chez Nietzsche qui lui parle, son côté un peu poète torturé-nihiliste, l’Eternel Retour, tout ça, c’est des trucs auxquels elle croit assez. Puis c’est facile de parler de trucs qu’elle bingewatch sur YouTube la nuit pour dissiper un peu le malaise. Parler trop pour combler le vide, s’agiter dans l’abysse. S’agiter tout court d’ailleurs, remettre ses cheveux en place, baisser un peu la tête, tripoter son tee-shirt, chantonner mentalement smells like teen spirit. Parce que le malaise reste présent, qu’on dirait une ado en pleine crise, qu’il doit trouver ça ridicule. Alors elle finit par s’essuyer les mains sur son jean, sourire (forcément), retrouver un enthousiasme un peu trop débordant mais pas forcément étonnant. J’ai gardé ton CD en arrière-boutique, on va le récupérer ? Pas besoin d’attendre la réponse, elle a déjà pivoté sur ses talons et marche à grandes enjambées vers le rideau poussiéreux qui marque l’entrée de la réserve. De dos elle est un peu plus à l’aise, sûrement parce qu’elle a les joues encore un peu trop rosies pour lui faire face. Disparaître quelques secondes dans la pièce attenante (ou plutôt le placard) est un soulagement, et c’est presque triomphante qu’elle ressort avec le fameux sésame entre les bras. Elle lui tend à bout de bras (vraiment triomphante), enchaîne aussitôt – j’ai réussi à le commander pour whatever comes to my mind surtout, Bobby a bien aimé le côté soul-tristoune, mais c’était pas facile. Silence, petit haussement d’épaule, l’expression espiègle d’une gamine fière de sa connerie et qui a déjà eu le temps d’oublier la précédente. Il sait pas trop me dire non, en vrai. Donc tant que tu commandes pas du Lady Gaga, ça devrait passer. Et encore, qu’elle se murmure plus à elle-même, même elle a eu sa période rockeuse dans ses premiers EP. Môme inarrêtable. Môme qui pivote encore pour changer un CD de bac, relève presque distraitement la tête. Et je te fais une réduction sur chaque bonne suggestion, qu’elle glisse l’air de rien. La tête dans les nuages mais les pieds sur terre, Peter Pan qui pose ses jalons habilement.
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