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 A & B / asa

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MessageSujet: A & B / asa   A & B / asa EmptyVen 3 Nov - 12:26

Il est perdu, il le sait. Il est en pleine chute libre, et il essaie tant bien que mal de se raccrocher à ce qu’il peut. Aux formes élégantes d’une femme qu’il a rencontrée au dispensaire. Aux yeux enivrants d’un chanteur dont les mots l’ont ensorcelé. À l’idée de coller son corps contre celui de l’Italien pour qu’il entende l’affolement de son cœur lorsqu’il est prêt de lui. À des souvenirs douloureux. À des souvenirs libérateurs. À des souvenirs enchanteurs. Il laisse sa tête tomber en arrière, et laisse son regard errer dans un ciel qui se pare de nuances sombres. Le soleil est en déroute, et la lune se fait de plus en plus menaçante à l’horizon. Il ne sait pas quelle heure il est. Il ne sait plus depuis combien de temps il attend, là, sur un banc public au milieu des quais, un banc qu’il a partagé une grande partie de l’après-midi avec une succession d’étrangers. Il aime ça, Bo, observer les autres, sourire à un inconnu, partager quelques mots illusoires avec un passant, en toute anonymat.
Il se redresse, et son regard vague autour de la foule qui l’entoure sur ces quais qu’il connait comme le fond de sa poche. Il n’a pas choisi cette endroit par hasard. Son cœur se sert un peu, même si sur son visage son sourire trahit son impatience. Depuis combien de temps s’étaient-ils perdus ? Depuis combien de temps ne s’étaient-ils pas retrouvés tête à tête, dos à dos, main dans la main, corps contre corps, cœur contre cœur ? Depuis combien de temps ? Il a oublié. Il n’y a jamais pensé, avant aujourd’hui. C’est une de ces choses qui s’imposent à l’improviste. Une poison qui s’installe et qui se répand, un feu qui brûle tout sur son passage et qui ne laisse derrière lui que des cadavres de braises. Il ne se rappelle pas comment il l’a perdu. Il ne se rappelle même pas la dernière fois où ils ont échangé un éclat de rire ensemble. Mais son sourire est resté gravé dans son cœur, gravé dans sa chair, gravé dans sa tête depuis qu’il le lui a donné, à nouveau, au cimetière. Ce sourire qui lui avait semblé venir d’un autre monde, mais qui semblait le ramener au seul endroit qu’il pouvait appeler « maison ». Maintenant que son monde se désagrège sous ses pieds, que le portrait de famille des Boykov se morcèle, maintenant que ce qui était familier devient subitement hostile, ce sourire, ce sourire lui avait offert l’espoir d’un monde nouveau. Son sourire lui avait donné la force de lui écrire. Quelques mots envoyés sans réfléchir. Quelques mots qui criaient d’envie de sortir depuis des années. Quelques mots salvateurs.
« Cc, je m’étais dit que ça serait peut-être une bonne idée de boire un café ensemble, sur les quais, comme avant. » Comme avant, côte à côte, comme avant quand ils s’amusaient à réécrire l’histoire des hommes et des femmes passant devant eux. Imaginer des histoires d’amours tortueuses. Imaginer des scénarios exotiques, des scénarios kubrick, des scénarios bancales. À partager du temps ensemble, tout simplement. « Si ça te dit, j’y serai, sur notre banc ». Il avait eu l’impression d’envoyer une bouteille à la mer. Que c’était une idée illusoire. Il penche la tête sur le côté, et ses yeux se posent naturellement sur deux lettres gravées dans le bois. Des lettres qui ont traversé le temps, qui ont défié les éléments, des lettres qui s’entremêlent et qui sont les témoins d’un temps où l’un n’allait pas sans l’autre. A & B.


Dernière édition par Bo Boykov le Dim 5 Nov - 8:29, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: A & B / asa   A & B / asa EmptyVen 3 Nov - 14:39

il revoit bo, son visage fatigué, sublimé par un sourire presque invisiblement triste, et ses yeux brillants. puis asa, il revoit babushka. sa babushka, sa oma. il la revoit, belle et étincelante. il se rappelle des petits comme des grands moments à ses côtés, de l'amour qu'elle lui portait, comme s'il était autant un boykov qu'elle ou bo. c'était vers elle qu'il se tournait quand rien n'allait à la maison, que tout n'était que chaos autour de lui. et asa, il s'en veut de s'être éloigné, d'être parti de son côté alors qu'il avait trouvé une famille auprès d'elle, auprès d'eux. la vie a décidée pour lui et aujourd'hui, il en a le cœur brisé - cœur qui se fissure toujours plus, se désintègre pour bientôt ne plus laisser qu'un trou noir qu'eliaz et tekla réussiront peut-être à combler. la vérité fait mal. la vérité cogne, frappe jusqu'à nous achever. elle est morte, babushka, et avec elle, une partie d'asa est morte aussi. il se sent vide, tout d'un coup. vide d'une famille. vide sans elle. vide sans lui. bo. pourquoi ? comment ? quand ? il ne sait pas, asa. il ne sait plus. il regrette toutes ses années passées à s'éloigner, à construire un mur invisible entre eux deux sans même le vouloir. mais asa et bo, c'est éternel. pour cinq années séparés, ils en gagnent dix autres et ça, asa, il n'a eu besoin que d'une étreinte pour le réaliser. asa et bo, ça peut faire mal mais c'est d'une douceur et d'une beauté à en couper le souffle.
et asa, il n'a pas besoin de relire à deux fois, ni besoin de réfléchir avant de rejoindre bo. il le rejoindrait à l'autre bout du monde s'il le fallait, lui offrirait son cœur ou ses poumons s'il en avait besoin. asa, il ferait tout pour son frère, sa moitié d'être, et il veut le retrouver, pouvoir l'aimer comme avant, comme quand ils n'étaient que deux gosses, à faire tout en fonction de l'autre comme si le monde allait arrêter de tourner autrement. notre banc, qu'il a écrit, bo. notre banc. souvenir d'un passé qui restera gravé dans la mémoire, surtout dans le cœur. il se rappelle d'où il se trouve, du chemin le plus rapide pour y parvenir et en un rien de temps, il y est, les yeux brillants d'étoiles. ses yeux posés sur cette silhouette qu'il connaît si bien, il avance d'un pas hésitant, pas trop sûr de comment s'y prendre, de quoi dire. et ça, ça lui fait l'effet d'un coup de poignard. c'est comme s'il approchait un inconnu, quelqu'un à qui il voudrait plaire et non pas celui avec qui il a partagé tellement de choses que le lien qui les unit est encore plus fort qu'un lien du sang. arrivé à sa hauteur, il hésite. il sourit juste, comme un idiot. il sourit avant d'ouvrir la bouche et de simplement dire : salut, bo. quelque chose d'aussi banal que ça.
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MessageSujet: Re: A & B / asa   A & B / asa EmptyDim 5 Nov - 9:47

Il apparaît devant ses yeux comme un fantôme d’autrefois. Une vision d’espoir qui le réchauffe et qui l’emplit d’un nouveau feu. Il sourit, baisse les yeux, sent de la gêne, une gêne qui matte ses lèvres qui reprennent leur place, immobiles, bien qu’un peu tremblantes. Asa n’a pas changé. Il est toujours aussi beau, et ça, ça le rassure : peut-être que le reste n’a pas changé. Peut-être qu’il est toujours le même, celui qu’il a connu avant que leurs chemins prennent des tracés différents. Celui qui était considéré comme un Boykov par babushka, et qui entrait et sortait de l’appartement comme il voulait. Celui qui pouvait lui parler des heures et des heures, de tout, de rien. Celui pour qui Bo était un grand-frère, même sans les liens du sang. Asa, c’était celui qui, d’un regard, rendait Bo plus fort. Avec lui à ses côtés, il n’y avait rien qui lui faisait peur. Rien qu’il ne pouvait pas affronter. Avec Asa, Bo était entier. Et maintenant … Bo, il est là, sur le banc, écorché, vidé, bercé par des illusions. Et Asa, il est là, devant lui, et y a cette distance physique entre eux que Bo n’apprécie pas. Que Bo ne peut plus supporter. Il balaie sa gêne, il balaie sa peur. Il se lève, sans dire un mot, sans répondre à sa salutation. Il attrape son bras et le tire vers lui. Bo le sert contre lui, et il lui fait comprendre, en silence, par la force de son étreinte que jamais plus il ne l’autorise à l’abandonner. Il lui demande, en silence, de ne plus jamais le laisser s’éloigner de lui, de ne jamais plus prendre un chemin qui n’est pas le sien. Il s’enfonce dans son cou, dans l’intimité de son cou, et loin de son regard il se permet de sourire comme il ne l’a jamais fait. Comme babushka l’aurait fait, si elle avait pu retrouver sa terre natale. Parce que Bo, il a un peu l’impression de retrouver son chez lui, avec Asa dans ses bras. Il a l’impression que le monde autour de lui prend enfin sens, que ce putain de tourbillon dans lequel il s’était empêtré s’étouffe enfin. Là, dans son cou, Bo il revit, et les respirations qu’il prend sont plus douces que la peau d’Asa. Il sourit, puis il se met à rire, quelques éclats perdus dans l’éternité, quelques éclats pour couvrir sa retraite. Il se détache d’Asa et pose la main sur son épaule. « Qu’est-ce que c’est bon de te revoir », qu’il dit.
Bo se remet assis, et d’un geste de la main, il lui montre la place libre à côté de lui. La place qui lui revient de droit. « Notre banc » qu’il souffle, l’invitant à venir s’asseoir. Il y a une autre distance entre eux, Bo le sent. Celle-ci peut prendre bien plus de temps à combler, parce que Asa a changé, il le voit maintenant, au fond de ses yeux, et Bo il est persuadé qu’Asa voit la même chose dans son propre regard.
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MessageSujet: Re: A & B / asa   A & B / asa EmptyDim 5 Nov - 11:46

ce qu'il reste du cœur d'asa s'arrête de battre, de tambouriner dans sa poitrine. il loupe un, deux, trois battements. asa, il serait prêt à mourir dans les bras de bo, sa moitié d'être enfin retrouvée. il serait prêt à mourir et pourtant, à cet instant, il renaît. il retrouve les morceaux de son existence laissés derrière lui, en oublie les mauvais moments qui sont venus ponctuer ses jours pour ne se rappeler que des bons - ceux aux côtés de bo avant tous les autres. entre ses bras, le nez dans ses cheveux, il est heureux, redécouvre la définition du mot bonheur ; bonheur qu'il a cherché pendant des années mais qu'il n'a jamais retrouvé, pas même avec ses deux amants d'une vie. bo est sa bouée de sauvetage, la seule et l'unique. et asa, asa, il s'y agrippe comme jamais auparavant. il s'y agrippe comme s'il avait peur qu'il s'évapore, disparaisse dans la nature et le laisse couler, mourir sous les flots. quand son rire retentit dans ses oreilles, c'est tout son monde qui recommence à tourner. il s'en détache à contre-cœur, toujours ce sourire idiot placardé sur ce visage marqué par la fatigue autant que par la tristesse. qu’est-ce que c’est bon de te revoir. à ça, il voudrait répondre qu'il est désolé. désolé pour tous les maux causés. désolé pour toutes les plaies qu'il n'a pas pu soigner et pour celles qu'il a aggravé. désolé de ne pas avoir été là dans les pires comme dans les meilleurs moments. désolé d'être ce qu'il est, de faire ce qu'il fait.
au lieu de ça, asa, il s'assoit à ses côtés sans rien dire, laissant une distance qui, à l'époque, n'aurait jamais été concevable. ce sont des yeux hésitants qu'il pose sur le visage de bo, visage autant marqué que le sien mais qui n'a ni perdu de sa beauté, ni de son charme. il se demande si bo pense la même chose en le regardant, s'il se questionne sur sa vie, sur ce qui a pu changer et ce qui est resté le même. il se demande ce qu'il a loupé de son existence, de toutes ces expériences qu'ils auraient dû faire ensemble, entre meilleurs amis, entre frères. à ces pensées, ça se serre, là, au fond de sa poitrine. notre banc, qu'il entend. leur banc, ce fameux banc sur lequel ils ont passé des journées entières à refaire le monde. leur banc, celui où sont gravés leurs initiales. A&B comme une mélodie d'antan, une mélodie qui s'est perdue dans le temps mais qui n'en reste pas moins immortelle. A&B. c'était beau, assez beau pour leur faire croire à tous les deux que le monde pouvait l'être aussi. A&B. ça faisait des étincelles, rajoutait des couleurs à une planète en noir et blanc. notre banc. il répète les mots de bo, les iris plantés droits devant lui, à regarder les passants avec une nostalgie non dissimulée. des milliers de questions se mélangent dans sa tête, mettent la pagaille dans un esprit déjà beaucoup trop tourmenté. et s'ils ne restaient plus rien de ceux qu'ils avaient été ? et s'ils n'étaient plus compatibles ? et si ?
l'angoisse l'empêcherait presque de respirer. il se concentre sur sa respiration, sur l'air qui rentre dans ses poumons et en ressort pour se répandre dans les airs. son regard se repose sur bo alors qu'il joue avec ses doigts, effrayé de la révélation qu'ils pourront avoir. je... comment tu vas ? il connaît déjà la réponse, asa. ça ne va pas. pourquoi ça irait ? elle est partie, babushka, et il lui suffit d'un regard pour savoir qu'il n'y a pas qu'elle d'enterrer sous terre. cette question est stupide, j'suis désolé, qu'il rajoute avant que le brun ne puisse y répondre. ses dents attrapent sa lèvre inférieure pour la triturer, la mordiller jusqu'au sang. j'devrais plutôt te demander ce que tu deviens. tu sais, ce que tu fais dans la vie, si t'as quelqu'un, tout ça. puis ce que t'aimes maintenant, ce que tu prends au petit déj, ton plat et ton film préféré... asa marque une pause, laisse un nouveau rictus s'étirer sur ses lèvres. cette fois, il n'est pas heureux, il est triste. tout ce que j'avais l'habitude de savoir, en fait. parce que la vérité c'est qu'A&B, elles sont devenues des lettres comme les autres, séparées d'un espace qui n'a jamais cessé de s'agrandir.
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MessageSujet: Re: A & B / asa   A & B / asa EmptyDim 12 Nov - 12:42

Il l’a aimé comme un fou. Comme un frère. C’est comme cela qu’il l’appelait, (mon frère). Il se fichait pas mal, Bo, qu’on lui dise qu’Asa n’était pas un Boykov, qu’Asa n’était pas de son sang. Il s’en fichait pas mal, Bo, parce qu’il n’avait pas besoin de preuve scientifique, d’analyse généalogique, il n’avait pas besoin d’un exposé sur les liens de filiation, il s’en fichait, Bo : Asa était son frère, point. Et Bo, ça le faisait sourire, qu’on les regarde avec ce brin de jalousie, ça le rendait fier d’avoir Asa à ses côtés, ça le rendait heureux, d’avoir son épaule pour se reposer, d’avoir son oreille pour se confier, d’avoir ses bras pour se reposer. Et puis un jour, Bo est tombé, et les bras d’Asa n’étaient plus la pour le rattraper. Un jour, Bo, il a pleuré, et il n’y avait plus Asa pour le consoler. Depuis ce jour, Bo, il s’est fait à l’idée d’avoir perdu son seul frère. D’avoir perdu une partie de lui. Il s’est forcé à renoncer à Asa, parce que c’était plus facile que de penser à lui. Et puis, depuis ce jour, Bo il s’est demandé si lui aussi, il n’avait pas abandonné Asa. Il s’est demandé si lui aussi, il était coupable. Et la culpabilité s’est installée. Et elle l’a rongé, clandestinement, sans faire un bruit, jusqu’à ce que Bo il ressente cette douleur au milieu de sa poitrine. Qu’il ressente ce manque à côté de lui. Jusqu’à ce que sa main se referme autour des doigts d’Asa, des doigts qu’il imagine, des doigts fantômes. Asa, il s’est effacé petit à petit. Fatalement. Et puis, aussi soudainement que possible, Asa, il est réapparu dans son monde, dans sa vie, dans son cœur, et Bo, il a pris son portable et il lui a écrit quelques mots. Des mots qui lui sont venus avec une facilité déconcertante, à tel point qu’il s’est demandé pourquoi il ne les a pas écrits plus tôt. À tel point qu’il s’est détesté, Bo, d’avoir tant attendu. Et quand la silhouette d’Asa s’est détachée de la foule étouffante, lorsqu’Asa et son sourire sont apparus, qu’Asa et ses beaux cheveux qu’il a toujours jalousés se sont plantés devant lui, Bo il a ressenti cette rage, ce bonheur, cette mélancolie, ce cocktail d’émotions qui a pris le contrôle tout entier de son corps, de sa raison.
Quand Asa il s’installe à côté de lui, cette place qui lui revient de droit, quand Asa il le submerge de question, Bo il ne répond plus de rien et il comble les quelques centimètres qui le séparent de son frère et il le prend dans ses bras. À nouveau. Parce que c’est la chose la plus naturelle à faire. « Moi j’avais l’habitude de te prendre dans mes bras », qu’il soupire. Il le sert contre lui, et il sourit, Bo. Parce qu’Asa, il a la même odeur. Il a la même chaleur. Parce qu’il se sent bien et qu’il aimerait pouvoir rester des heures, là, avec Asa contre lui. Après quelques secondes qui ont le goût exquis de l’éternité, Bo se détache de son ami retrouvé et il le regarde, il lui sourit, et il aimerait pouvoir balayer la gêne qu’il voit dans ses yeux, la peur qui crispe son cœur, il aimerait pouvoir balayer ces dernières années et n’avoir jamais été séparé de lui. « Non, non, c’est pas stupide. Je vais bien … », qu’il dit, « enfin je pense, babushka est plus là et c’est un peu dur de vivre sans elle, mais je crois que je vais bien, ou du moins que je vais de mieux en mieux ? Je sais pas » qu’il continue. Il n’y avait qu’Asa qui connaissait tous ses secrets. Il n’y avait qu’Asa qui le connaissait mieux que sa famille. Alors lui dire ce qu’il ressent, ça lui paraît si évident. Si facile. « Et pour répondre aux autres questions » qu’il dit, comptant une à une les questions avec ses doigts, « je suis infirmier, je n’ai personne, je n’ai pas vraiment changé depuis tout ce temps, j’aime les mêmes choses, je prends la même chose au petit-déj, mon plat, mon film préféré … tout ça tu dois encore le connaître » qu’il lance comme un défi, mais lui-même il n’est pas sûr de se rappeler du petit-déjeuner que prenait Asa, de son plat, de son film préféré … Il n’est pas sûr qu’Asa, il n’ait pas changé avec le temps. « Tu m’as manqué », qu’il dit, et il ponctue sa phrase d’un « Putain » qui lui décroche un sourire, puis un éclat de rire. « Comment tu vas, toi ? ».
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MessageSujet: Re: A & B / asa   A & B / asa EmptyJeu 16 Nov - 10:14

asa voudrait tout savoir, tout connaître de la vie de bo. il voudrait effacer toutes ces années, oublier la douleur de cette séparation progressive et inévitable. à cet instant précis, installé sur ce banc qui était le leur, il souhaiterait juste pouvoir remonter le temps et empêcher les deux idiots qu'ils étaient de s'éloigner, de laisser l'autre tomber sans avoir conscience de leur abandon mutuel. alors, asa, il demande. il cherche à en savoir plus, à redécouvrir bo, cet être qu'il avait toujours considéré comme son frère autant que comme sa moitié. lorsque les bras de ce dernier se referment sur lui, le serrent contre son torse, sa respiration se bloque tandis que son cœur s'emballe. c'est bon, si bon de le retrouver. si bon d'être à ses côtés. si bon de sentir son odeur. si bon de se laisser aller dans ses bras. juste si bon. – moi j’avais l’habitude de te prendre dans mes bras. ça, ces quelques mots, ils ont l'effet d'un coup de poignard en pleine poitrine. asa, s'il n'était pas aussi pudique et s'ils n'étaient pas entourés d'une foule grandissante, il aurait laissé tomber les armes. il aurait pleuré comme un enfant, un petit enfant entouré de l'aura protectrice de son frère, le visage au creux de son épaule. s'il n'avait pas été aussi stupide, il l'aurait fait depuis des mois déjà. quand bo termine par se détacher, asa se rend compte du vide que ce doux contact laisse en lui et cette fois, il voudrait avoir la force de l'étreindre à son tour, de le retenir contre sa poitrine jusqu'à la fin des temps.
cependant, son corps reste droit, des mains sur ses cuisses. il écoute attentivement bo, les yeux rivés sur son visage aux expressions qu'il arrivera toujours à déchiffrer. il l'écoute comme si, s'il détournait son attention une toute petite seconde, bo disparaîtrait et son monde s'écroulerait. il imprime les informations, les répète dans sa tête. il va bien. il va de mieux en mieux. il aime les mêmes choses. il est le même. son esprit s'arrête au – tu m’as manqué qui résonne entre leurs deux corps. s'il savait, bo, comme il lui a manqué à lui aussi. s'il savait ce qu'il donnerait pour lui faire oublier son absence, son égoïsme et son idiotie. la bouche ouverte, prête à laisser les mêmes mots que son acolyte s'y échapper, il le suit dans son éclat de rire. oh oui, c'est bon. c'est si bon. comment tu vas, toi ? c'est à cet instant que ses yeux se détournent, se posent sur la foule de passants, sur les visages d'inconnus qui traversent les quais, les traits tirés ou détendus, des expressions qui diffèrent, traduisent des émotions toutes aussi fortes les unes que les autres. – je vais bien, qu'il finit par dire après plusieurs secondes. je crois l'être, du moins. ses dents attrapent sa lèvre inférieure, la mordillent comme elles le font si bien. silence. long silence. puis un soupir. tu sais que ce ne sera jamais plus pareil entre nous, pas vrai ? s'il écoute bien, bo, on peut entendre le bruit du cœur d'asa qui se brise parce que ça, ça fait bien plus mal à dire qu'à penser.
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