(jo) la loi du plus fort

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la loi du plus fort
(wake me up inside)
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Il ne sait pas s’il a vraiment envie de s’y rendre. Il ne sait même pas pourquoi il a accepté cette invitation. C’est le chaos dans le fond de son crâne, c’est le bordel dans sa vie et il n’a pas réellement envie qu’elle en soit témoin. Elle. Elle qui le connaît trop. Elle qui sait ce qu’il était avant. Ce n’est plus le cas maintenant et il n’a pas envie que les autres puissent savoir. La coeur fermé. Le coeur brisé. Jouer le connard, c’est plus simple, plus facile que de tenir aux autres. Le coeur qui bat un peu trop vite, un peu trop fort. Il ne sait pas. Il ne comprend pas.
Un café. Un rendez-vous. Il fait traîner le temps, laisse durer les minutes. Il est en retard. Peu importe. Jay, il n’a jamais réussit à effacer le malaise. Il a brisé sa vie. Il a brisé son corps. Elle a disparue de sa vie, pendant des années. Son amie. Sa meilleure amie? Il ne sait plus ce qu’elle est réellement maintenant. Cet accident, il ne quitte jamais sa mémoire. Le poids trop lourd contre ses épaules pour les vies qu’il à changé sans le vouloir.
La main sur la porte, le corps qui hésite, mais il finit par entrer. Le regard qui cherche, les iris pâles qui s’attardent sur les visages et son ventre qui se tord alors qu’il reconnaît trop facilement les traits. Plus simple sans elle, plus simple sans personne pour faire tomber les barrière qu’il a mit du temps à poser entre lui et le monde. Jay. Il ne sait pas redevenir ce qu’il était avant, il ne sait plus être rien depuis la mort de sa mère, depuis l’accident. Il ne sait pas sauver des vie. Il ne sait que les massacrer.

« salut. »
Il n'a rien à dire de plus. Il ne sait pas quoi dire Jacob. Il pousse la chaise pour s'y poser, les bras qu'il croise contre son torse. C'est trop d'appréhension, c'est trop de sensations. Elle. Les autres. Il ne sait plus réellement rien de qui que ce soit. Lui. C'est maintenant le gosse de riche que les autres méprises et il vit plus facilement avec cette réalité.
Les mains nerveuse qui se crispent, le coeur qui s'emporte, mais le visage qui reste de marbre. Jacob, il a appris à manier les émotions, les gens pour ne laisser personne entrer dans sa vie à nouveau. La promesse qu'il s'est fait à lui-même. Celle qu'il doit tenir et ce n'est surement pas Jo' qui va aider à la situation. Il n'a pas le droit de la laisser foutre le bordel.
Il a brisé sa vie.
Elle est partie.
Elle n'était pas là lorsqu'il aurait eu besoin d'elle.
Mais il ne peut pas lui en vouloir.

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la loi du plus fort.

tu te regardes une dernière fois dans la glace. tu sais que ça va pas compter quand tu vas le revoir, parce qu’il s’en fou que tu sois dans un sale état ou dans tes plus beaux habits, mais t’y peux rien. c’est le stress. ça te fais faire des choses complètement débile, et t’es là, à te regarder dans le miroir depuis plusieurs minutes, à lisser tes vêtements et à vérifier que tout est parfait. alors que franchement, ça jacob après tout ce temps, après tout ce qui s’est passé. tu le blâmes pas, bien sûr. pas tout à fait. a un moment tu l’a haït. t’as haït tous ceux qui étaient dans cette foutue voiture. pendant quelques temps. mais plus maintenant. parce que tu sais que c’est pas sa faute. qu’il a pas voulu tout ça. mais ça a brisé tes rêves, ta vie, et t’avais besoin d’un punching ball. et c’était lui. eux. tout le monde autour de toi, tous ceux qui avaient compté un jour pour ta petite personne. tu regardes l’heure. t’es en avance, vraiment en avance. t’as pratiquement rien dormit de la nuit tellement le stress te bouffais. alors tu prends ton sac et sors. tu préfères attendre devant un bon café bien chaud plutôt que devant ta glace à te changer encore trente fois pour revenir à ton premier choix.
t’as choisis le café où vous veniez souvent. tous les cinq. plus maintenant. c’est la première fois que t’y retournes depuis l’accident. ton pied tapes nerveusement contre le sol, et t’as même pas touché au café brulant devant toi que t’as commandé il y a quelques minutes. tu regardes toutes les quelques secondes l’heure. anxieuse. peut-être qu’il ne viendra pas, en fin de compte, tu te dis. il n’a aucune raison de la faire. et puis finalement tu vois sa tête. il a pas trop changé comparé à la dernière fois. dans tes souvenirs. tu te lèves aussitôt. c’est comme un instinct. – jay. tu souffles. le revoir, ça te rappelles à quel point il t’a manqué. c’était ton meilleur ami. et maintenant il est comme un étranger qu’on voit dans la rue après tout ce temps. quand il se rassoit, tu fais de même, un peu honteuse de t’être levée, sous le coup de l’émotion. tu te mords la lèvre. tu ne sais pas trop quoi dire, et ta jambe continu de trembler sous la table. le café reste sur la table, sans avoir été touché une seule fois. il fut un temps où tu savais toujours quoi dire en sa présence. où c’était naturel. t’avais pas besoin de réfléchir ou de te forcer. mais là, tout est différent. tu es différent. il est différent. tout a changé depuis cette fameuse nuit. – tu… je sais que mon coup de fil a pu paraitre étrange. mais… je voulais juste te voir, tu sais ? savoir si tout va bien ?

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la loi du plus fort
(wake me up inside)
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Le coeur qui s’emporte contre les os, son souffle qui vacille un instant. Il tente de rester neutre Jay’. Il arrive à rester neutre. Elle s’est levé, mais il n’a pas eu la force de la prendre dans ses bras, de respirer ce parfum familier. Il y a trop de choses qu’il aimerait oublier et c’est ce qu’il tente de faire. Il ne sait même pas pourquoi il est là.
Il se pose sur la chaise. Ce café. Des souvenirs qui remontent à la tête. Il ne sait pas pourquoi ils en sont là. Il ne sait pas ce qu’il fait là. Il ne sait pas grand chose Jay’. Il sait simplement qu’il n’a pas envie de laisser personne d’autre entrer dans sa vie. Il n’a pas envie de blesser personne d’autre.
– jay.
Plus personne ne l'appelle de la sorte. Sauf elle. Sauf quelques exceptions du passé qu’il tente de garder plus loin. Quand il entend le son entre ses lèvres, son surnom, ça lui fait une sensation étrange. Un soupire. Il ne peut pas être comme avant, il ne peut pas être ce Jay’, il ne peut pas être Jacob.
Il sent le mouvement sous la table, l’air qui se déplace, ce n’est pas sa jambe et il a pourtant l’impression que c’est la sienne. Cette nervosité au fond du corps qu’il cache derrière les masques.
« Jo’. »
Le souffle court un moment. Le surnom qui coule entre les lèvres. Ca fait un pincement au coeur. Un peu.
– tu… je sais que mon coup de fil a pu paraitre étrange. mais… je voulais juste te voir, tu sais ? savoir si tout va bien ?
« Je vais bien. » Faux, que des conneries, mais il ne sait plus parler. Il ne sait plus faire comment et il n’a pas envie de la faire souffrir encore. Pas elle. Pas une fois de plus. Plus personne. Les corps, le charmeur qui sait manier les mots. Pour le physique. Il agit comme un con. Personne ne s’attache de cette façon.
« Toi?. »
C’est la seule chose qu’il arrive à dire. Il a envie de lui envoyer les mêmes mots arrogants qu’aux autres. Il n’arrive pas avec elle. Cette sensation familière et non familière à la fois. Ils sont différents. Trop différent maintenant.
« Pourquoi on en est là, justement. J’pense que ca sert à rien non?. » Il a envie de s’emporter mais il se calme. Le souffle qu’il reprend. Mauvaise idée d’être ici.
« Je vais me commander un café. »
Il se lève de la table et se dirige vers le comptoir. Il a besoin de respirer. Il a besoin de reprendre le contrôle. C’est long deux ans.
Il s’éloigne. Il souffle. La sensation qui emporte le coeur. Ca lui fait mal.
La main se pose sur le comptoir. Il passe commande. Jay’, il se calme, il souffle.
Il aurait simplement dû partir, mais il est là, devant elle, assis à nouveau.
Les doigts qui se serrent trop fort contre son café et la sensation de brûlure au fond de la paume.
Le con.