› identité: deva diva, déesse déchue, morte, fichue. klein mégalo, elle mentira parfois, jurera que ça vient de calvin, s'inventera une vie qui n'existe pas vraiment.
› âge, date de naissance: vingt-et-un ans, elle en promet vingt-deux, trois, quatre. Parfois a peine dix-huit. Elle est né demain (offre lui un cadeau), aujourd'hui (c'est toi qui paye le verre) ou hier (et tu l'as oublié, elle t'en veut) elle ment, ça dépend.
› signe astrologique: écrire ici.
› lieu de naissance, origines: utérus mainte foi visité, elle vient d'un corps souillé, celui qui vogue de villes en villes, qui se perd de lit en lit. Elle s'invente un père, il est grand et fort, parfois laid et pathétique. Il est le visage croisé dans la rue qui a les même yeux sombres que les siens.
› emploi, études: un verre pour le client et un verre pour elle, elle sert au roaring lion, elle se sert aussi. mauvaise serveuse.
› orientation sexuelle: je t'aime ton corps, ton âme. je t'aime une seconde, une heure, une semaine. je t'aime cœur artichaut, cœur fou. Elle s'invente des amours qu'elle vit trop brièvement, elle oublie pour aimer encore. Elle sait pas ce que c'est dans le fond, elle essaye inlassablement, elle attend que ça fonctionne.
› statut civil: avec tout le monde et toujours trop seule.
› traits de caractère: elle est douce deva, le visage enfantin et le sourire innocent, elle a l'éclat de vie dans le regard et le rire cristallin des gens heureux. la tendresse au bout des doigts et pourtant, y a les ongles bien limés qui se plante dans la peau, qui s'accrochent, qui arrachent. Esquintent jusqu'au sang les chairs trop douce. Dentition parfaite pour des crocs acérées, des morsures en souvenirs. Et le sourire, doux sourire, dans vos dos il devient rictus amer, loin de vos yeux c'est la langue acide.
deva c'est un écran de fumée, une parure de douceur pour des promesses de malheur. Y a des contradictions qui peuvent pas cohabiter et dev, elle est faites que de ça. De cette dualité qui fonctionne pas, qui crée le conflit en elle.
( la tête tournée vers les étoiles )seize/vingt-cinq l'âge qu'elle se donne
sept le nombre de mec que ramène sa mère dans une semaine
onze les personnes qu'elle a aimé (
fait semblant d'aimer/cru aimer/voulu aimer)
un homme qu'elle a présenté à sa mère
un petit ami qui a couché avec sa mère parce qu'elle lui avait présenté
vingt-six types qu'elle a imaginé être son père depuis ses 15 ans
trois gueule de bois la semaine dernière
quarante-six faux sourires (tout ses sourires) depuis le début de la semaine
«
tiens jt'ai ramené ta crème pour tu sais .. tes problèmes » silence et sourire, air coupable quand la main désigne le dessous de la ceinture, comme si elle révélait un secret. C'est trop facile, elle se dit, elle voit déjà le mouvement de recul du type qui tripote sa mère. Elle lance un regard innocent, presque gênée, faussement troublée. «
oh, t'as d'la visite. Encore. » dernier mot murmuré du bout des lèvres comme une injure, trop peu audible mais bien trop amer. et c'est pas vraiment surprenant, maman n'est jamais seule, elle a peur des silences, elle craint le vide. Deva elle suffit pas à combler les trous dans son âme, alors elle cherche un type au bras assez fort pour lui faire un nid bien chaud, protéger son corps des intempéries. Elle leur donne tout, ne garde rien. Ils s'en vont toujours au matin, rassasier et l'ayant déjà oublié. Parfois il reste, un peu. Elle les appelle papa, souvent c'est pour se moquer. Mais des fois, ah des fois, c'est parce qu'elle voudrait les voir rester. Ceux qui sourient, ceux qui lui parle, ceux qui ont l'air doux d'un paternel qu'elle rêverait d'avoir. Ils restent jamais pourtant, lassé de maman, lassé de Deva, y a rien a offrir ici à par des morceaux de chair et des soupirs tard le soir, des draps pas vraiment propre et un café au matin.
s'ils partent pas en pleine nuit. elle crève leur pneu des fois, deva, pour qu'il reste encore, pour parler un peu. Elle se salit les mains pour aider à changer les roues et elle sourit «
tu r'viendras? » ils sourient aussi, souvent. Rictus de pitié devant la gamine qui comprend rien,
oui bien sûr ils répondent. Tous. Et ils mentent. Tous. Elle sait mais elle fait semblant d'y croire, ça la rend heureuse juste une seconde, ça lui donne l'illusion fugace qu'on l'aimera vraiment. Elle attendra le soir pour s'énerver, quand il reviendra pas, quand un autre sera là. Elle l’appellera papa lui aussi, mais celui-là ça sera juste pour l'emmerder.
regarde moiet elle passera devant toi dix fois d'affiler – pur hasard, elle dira –
et elle tirera les cheveux de ta sœur pour que tu lui crie dessus
elle draguera ton père juste pour que tu devienne jaloux
elle crèvera tes pneus quand finalement tu l'aimeras,
mais qu'elle voudra plus d'toi.
Et elle recommencera le lendemain, parce que tu lui échapperas.