r u e d e s é t o i l e s

- la tête tournée vers les étoiles -
(trouble in my mind) il y a un peu moins d'une dizaine d'années maintenant tu as été diagnostiqué comme atteint de trouble de la personnalité évitante qui implique tout un tas de manifestation comme un réelle peur d'aller vers les autres d'être ridicule ou simplement rejeté. déjà enfant, tu étais un timide, un discret, souvent dans son coin et rarement bien intégré dans les différentes classes que tu as fréquenté, il a fallu attendre que tu frôles l'âge adulte pour qu'on pose des mots sur ce comportement. manque de confiance en soi, timidité, méfiance, distance émotionnelle, embarras, crainte de la critique et du rejet, ne sont que quelques exemples de la manifestation de ce trouble dans ton cas. traité et suivit pas un thérapeute - bien que tu ne te considères pas comme malade, mais juste comme différent - depuis quelques années à présent, tu prends sur toi pour essayer d'être plus sociable et de t'ouvrir un minimum, même si ça requiert beaucoup d'énergie nerveuse de ta part et qu'il y a des jours ou tu es complètement largué dans ce monde. ton compagnon t'aide énormément et soutien depuis le début. (ohana means family) tu es l'aîné d'une fratrie de cinq enfant. le premier-né, bien trop souvent l'enfant destiné à une grande vie. tu n'as jamais trop voulu de cette place, d'autant plus que tu as vécu quatre ans en tant qu'enfant unique, avant de voir ton premier frère naître et te voler la vedette. ce n'est pas pour autant que tu ne l'as pas aimé au premier regard et que tu ne t'es pas juré de prendre soin de lui et d'assumer pleinement ton rôle de grand-frère. et même si ça a bien souvent été compliqué de trouver ta place dans tout ce bazar, surtout avec ton caractère plutôt effacé, tu as toujours été présent pour chacun de tes frères et chacune de tes sœurs. protecteur voir même surprotecteur, avec eux, tu n'as jamais eu de mal à rire, à sourire, chahuter et, simplement, être toi-même, sans peur d'un quelconque jugement ou d'une quelconque remarque sur ta manière d'être. tes frères et sœurs, tu veux les protéger de la vie en général et t'as du mal à te rendre compte que t'es un peu collant sur les bords. (it's him, i love) tu étais adolescent quand tu t'es rendu compte que c'était les hommes qui t'attiraient et non les femmes comme ça aurait du se passer dans une vie idyllique. ça n'a pas été simple. voir même carrément compliqué puisque les rumeurs ont rapidement tourné dans ton lycée et pendant une petite année. tu as préféré les ignorer et rester silencieux quand le sujet était abordé. approbation silencieuse ou bien peur de répondre, tu n'as jamais vraiment su être certain de la signification de ce silence. c'est à l'université que tu as rencontré ton futur petit-ami - et compagnon depuis quatre ans maintenant. et si ça a été compliqué à gérer, il a su s'accrocher et maintenant t'es bien, avec lui. si ça a été compliqué à accepter, l'annoncer à ta famille n'a pas été chose facile non plus. même si certaines de tes frères et sœurs s'en doutaient un peu - ce n'était clairement pas compliqué à deviner - ton père, lui, l'a assez mal pris. votre relation a commencé à se dégrader pendant ton adolescence, quand tu as refusé d'être celui qui reprendra un jour son entreprise et que tu as insisté pour faire médecine - puis d'approfondir le tout pour être légiste, il te rabâche sans cesse que tu aurais fait un très grand chirurgien, si tu l'avais voulu. l'annonce de ton homosexualité a sans doute été l'annonce de trop et depuis, la situation est plus que tendue entre vous. vos relations sont aléatoires et personne ne sait jamais comment les repas de famille vont terminer. (cigarettes after sex) fumeur depuis quelques années, tu ne sais plus vraiment quand ni pourquoi tu as commencé à fumer. sans doute des conneries d'ados pour essayer de s'intégrer dans le lot, de faire comme les autres et de paraître cool. tu sais plus, tu t'en fiches bien de toute manière. tu sais que c'est pas génial, t'as fais médecine et t'es pas totalement teubé non plus. mais ainsi va la vie. tu as bien essayé d'arrêter il y a trois ans de ça, sans réel succès. en vérité, t'as tenu deux semaines sans toucher à une clope avant de craquer face à la pression sociale. échec cuisant qui ne t'as jamais donné envie de tenter une nouvelle fois. (angel voice) t'aimes bien chanter. mais jamais en public. pas même devant ton mec parce que c'est vraiment une partie de toi que tu as du mal à dévoiler. c'est étrange, mais c'est comme ça. le maximum que tu puisses faire en public est de fredonner légèrement. pourtant, il y a bien eu des moments d'égarement ou tu pensais être seul, mais tu ne l'étais pas vraiment. vivre à deux réserves parfois des surprises et on est jamais certain de quand l'autre est absent. si la gène s'empare trop rapidement de toi, ton petit-ami arrive bien trop rapidement à la faire disparaître en changeant de sujet après avoir simplement soufflé que t'as une voix magnifique et que t'aurais facilement pu passer tel ou tel casting pour quelques grandes émissions de chants. très peu pour toi, l'attention d'un public entier et d'un jury. rien que l'idée te rend malade. (welcome to neverland) l'esprit assez enfantin, il t'en faut peu pour te plonger dans un tout autre monde que le tiens et t'isoler dans ta bulle. un bon livre et tu peux passer des heures silencieux sans relever le regard de ton bouquin. tu aimes beaucoup lire. tu le faisais énormément adolescent ; et pas seulement engloutir les pavés qu'on te demandait de connaître sur le bout des doigts en médecine. tu as toujours eu un goût tout particulier pour la lecture et tu aurais pu te lancer dans des études littéraires sans trop de difficulté. mais pour toi, lire a toujours été une passion plutôt qu'une vocation. une passion et un moyen de t'échapper de tes responsabilités d'adultes quelque temps dans une journée.