une petite princesse ne devrait pas devenir la reine des putes. (nayra)

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une croix dans le calendrier placée depuis des mois. pour ne pas oublier. oublier cet anniversaire. fête prévue depuis un long moment. cadeau déposé dans un coin depuis tout aussi longtemps. gamin qui avait prit les devants. parce qu'il savait qu'il se serait retrouvé à aller l'acheter à la dernière minute sinon. un ensemble de basket à l'effigie de son équipe préférée. alessio qui n'a pas prit trop de risque. qui sait que ça lui plaira. obligatoirement. pourtant, ils ne se connaissent pas depuis longtemps. six/sept mois. un truc comme ça. le pote d'un pote à la base. et le voilà convié à cette soirée vendue comme magique. alors évidement, l'gamin, il trépigne d'impatience à l'idée de s'y rendre. gamin qui aime bien trop sortir. s'amuser. profiter. gamin qui n'est pas vraiment sortit depuis sa propre fête d'anniversaire. quelques trucs calmes, rien de plus. pas de vraie soirée. de vraie virée entre potes à s'en retourner l'estomac. à décuver pendant des jours.
alessio qui est prêt. depuis une bonne vingtaine de minutes. qui attend qu'les minutes passent. gamin qui ne veut pas arriver trop tôt. le gamin qui arrange sa coupe, remet correctement sa chemise. il a fait un effort vestimentaire l'gamin. marquer l'occasion. il le faut bien. alessio qui ne le fait même pas vraiment dans l'optique de plaire ce soir. il n'pense même pas à l'éventualité d'trouver une fille pour s'amuser. focalisé sur l'idée de s'amuser avec ses potes. juste avec ses potes. rire. boire. fumer. parler d'tout et n'importe quoi. fêter dignement cet anniversaire. alessio qui doit retrouver des potes avant de se rendre chez l'hôte de ce soir. pour une arrivée groupée. idée de merde, sûrement. mais tous étaient d'accord. alors il sort de chez lui, simplement pour finalement retrouver ses potes en bas de l'immeuble de l'hôte de ce soir. paquet sous le bras, voiture soigneusement garée un peu plus loin. sourire aux lèvres. salutations rapides. et tous entrent dans l'immeuble. gravissant les quelques marches avant de pénétrer dans l'appartement d'où provient déjà un vacarme monstre. alessio qui suit les quelques personnes qui l'accompagne. en file indienne. pour passer sans encombre. sans pousser tout l'monde. tous qui s'plantent devant la star de la soirée. salutations. échange de banalités. les paquets qui changent de mains. avant d'être déposés dans un coin. l'ouverture repoussée à plus tard. le lendemain, peut-être. fin de soirée, autrement. alessio qui s'fait la malle. direction le bar. une première bière qu'il avale. rapidement. le regard qui passent rapidement dans la pièce. essayer de voir toutes les personnes présentes. voir s'il en connait quelques unes.
et les heures passent. l'alcool coule à flot. l'gamin pourtant encore pleinement conscient de ce qu'il fait. de ce qu'il dit. surtout de ce qu'il voit. la gamine. la même qui était présente à son anniversaire. qui s'est tirée avec un bref "joyeux anniversaire". cette fille qui s'retrouve bien vite collée à l'homme de la soirée. le gamin qui les observe. de loin. sans rien dire. sans rien faire. gamin qui détourne le regard. juste le temps de prendre un nouveau verre. alcool plus fort. et quand il se tourne enfin. plus rien. les deux corps qui ont disparus. les sourcils qui se froncent. alors qu'il les cherche. dans l'assemblée. les yeux qui analysent tout. tout le monde, surtout. mais rien. les deux volatilisés. qui ne sont plus dans la pièce principale. alessio, il n'réfléchit même pas. avance. tranquillement. vers l'coin nuit. passe difficilement entre les diverses personnes. avant de pousser la porte menant vers les chambres. vers la salle de bain et les toilettes aussi. tout l'reste de l'appartement en fin d'compte. l'gamin, il sait ce qu'il s'passe. pas bête. pas totalement du moins. profite de leur occupation du moment pour s'rendre aux toilettes. passage rapide suivi d'un bref moment dans la salle de bain. les mains encore mouillées, il entend une porte s'ouvrir, puis se refermer. tête qui passe dans le couloir. le regard qui s'pose sur la jeune femme. celle dont il ne connait même pas le prénom. gamin qui s'empresse de prendre parole avant qu'elle ne file. tu pourrais faire un effort pour tes cadeau. à force d'donner toujours l'même à tout l'monde, il perd franchement d'la valeur. gamin qui finit par entièrement se glisser dans le couloir. les bras venant s'croiser sur son torse. les yeux qui la détaille. de bas en haut. bien trop jolie la gamine. et tu t'éclipses toujours comme ça ? la vraie question. celle d'savoir si elle le fait avec tout l'monde. ou s'il ne se sentait juste pas à l'aise avec lui. et avec c'gars là aussi, visiblement.

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petite princesse ne devrait pas
devenir la reine des putes
— Avec Alessio

Elle arrache l’antivol avec les dents.
C’est putain d’violent.
Ça déchire le pull en bas.
Un peu. Rien d’méchant.
Elle cache le tout du bout des doigts. Il verra rien, on s’en balleks. Elle fourre le tout dans du papier d’soie, un sac un peu vintage dégoté dans la friperie d’en bas. Assise en tailleur Nayra elle fait virevolter ce qui lui reste de créativité entre les doigts. Au milieu des draps chiffonnés, y’a des stylos, des morceaux de cahiers, de feuilles en vrac et de papier déchiré.
La jolie poupée elle regarde l’heure.
L’heure bien avancée.
L’heure d’être déjà arrivée.
Elle monopolise la salle de bain. Le temps de farder ses paupières, d’étoiler le coin de ses yeux. Elle imprime sur ses lèvres le baiser d’un rouge à lèvre carmin. Elle se fait de l’œil à elle toute seule, sachant pertinemment qu’elle est jolie, qu’elle a le pouvoir de faire vibrer les cœurs et descendre les braguettes.
C’est une poupée.
C’est une princesse.
C’est une putain.
Un mot qu’elle emploie trois fois l’an, mais jamais pour elle. Elle ne considère pas qu’elle fait le tapin Nayra, puisqu’après tout elle n’y gagne rien. Si encore elle ressortait, le jean froissé et les poches pleines de billets. Mais c’est pas l’cas.
Elle préfère les embobiner, les faire craquer pour mieux les faire grogner. Elle fait la biche Nayra, les yeux de velours et la main tendre, elle fait la bitch simplement pour mieux vivre le fait que l’arsenic se répand dans ses veines bleutées. Que ça remonte vers son cœur pour le faire exploser.
Elle ne touche à rien que ce qui est bon.
Ce soir entre deux verres de punch non consommés, elle aguiche le roi de la soirée, lui remettant entre les mains le beau pull dérobé dans un vieux magasin de riche. C’est cadeau, qu’elle susurre. Et la jolie môme elle entraîne l’alcoolisé vers le clou du spectacle. Elle l’embrasse contre les murs, bousculant les fêtards qui barrent l’accès à la chambre. Elle danse avec son corps pour mieux faire passer la pilule. La pilule du lendemain, la pilule d’un jour de moins. Elle veut faire péter le chronomètre qui s’affole dans sa tête.
Et quand elle ressort, les cheveux mal arrangés, contre ses joues y’a les étoiles qui ont perlés. Gamine il est minuit, et Chronos a réduit d’un jour ta dernière année. Elle a envie de se barrer ce soir, elle a plus envie de rire. Alors qu’est-ce qu’il a l’opportun à venir l’emmerder, à poser des questions à la con.
Elle lève ses yeux de faon vers le gamin brun, l’ex birthday boy qu’elle a planté. Un peu comme celui là, qu’il lui fait remarquer.

— Qui t’dit qu’c’est l’même pour tout l’monde ?

Le visage lui revient et l’ironie d’la situation lui arrache un bout de sourire. Un bout de sarcasme au bout des lèvres. Lui aussi il la traite de timpe. Nayra, doucement elle se laisse reposer contre le mur du couloir, étalant sans le vouloir un peu plus sur ses joues, l’or poudré qui lui colle à la peau.

— Et oui j’me barre après. C’est comme ça. Tu crois quand même pas que j’vais pioncer avec un type au bord de gerber ?

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alessio qui voulait passer une soirée tranquille avec ses potes. s'amuser. rire. une bonne soirée. le début est plutôt pas mal. les verres qui s'enchaînent. les joins qu'il a refusé. pour on ne sait quelle raison. préférant attendre un peu qu'il disait. personne n'y a cru. mais personne n'a relevé. ça n'aurait servit à rien. rien à part l'énerver. le faire se braquer un peu trop. alessio, il s'est contenté des bouteilles offertes à tous en offrande dans un coin de la pièce principale. et s'installe dans un coin. silencieux. écoute. ses potes. et les autres aussi. ceux qu'il ne connait pas mais qui passent à ses côtés, lui adressant un vague sourire. l'gamin, il sourit. en voyant l'état de certains. ivres morts alors qu'il n'est pas encore minuit. lui qui ne bouge pas. ne décolle pas du buffet où il choppe quelques part de pizzas froides. l'cadet de ses soucis. parce que même froid, ça passe. cale son estomac pour quelques temps. les idées encore trop claires. trop sobre pour n'pas reconnaître la gamine au beau milieu d'tout. visage angélique. comportement qui l'est bien moins. cette fille dont il ne connaît rien d'autre que le corps. quelques images qui viennent perturber son esprit de temps en temps. sans y être invitées. gamine qui s'était tirée bien trop rapidement lors de leur première et seule rencontre. cette fille qui retrouve les bras du maître des lieux. et alessio, il n'peut pas s'empêcher de faire le rapprochement avec son propre anniversaire. quand elle s'est retrouvé entre ses bras. entre ses draps. et ça ne lui plaît pas réellement au gamin d'voir tout ça se dérouler sous ses yeux. sans trop savoir pourquoi. mais il ne dit rien. n'intervient pas. les laisse faire. pour voir jusqu'où ça ira. si ça s'terminera comme pour lui. gamin qui les perd des yeux pendant un petit moment. court instant qui leur suffit pour se volatiliser. comme s'ils savaient que c'était le moment opportun. alessio, il les cherche. dans la pièce principale. mais aucune trace d'eux. les deux corps qu'il ne retrouve pas dans un coin. collés l'un à l'autre. disparus. mais l'gamin, il sait où les trouver. l'autre partie de l'appartement. celle où le passage est moindre. normalement quasiment interdit, sûrement. alessio, il s'occupe. entre temps. pour attendre l'moment où elle va s'tirer de la chambre. elle le fera. il le sait. il le sent. et ça ne manque pas. les mains pas encore sèches qu'elle laisse la porte se refermer derrière elle. léger bruit. dans le couloir désert. alessio qui l'observe. minutieusement. les cheveux en désordre. les vêtements à peine remis sur son dos. les bras qui viennent se croiser sur son torse alors qu'il se glisse dans le couloir. juste après avoir lâché les premiers mots. gamine qui se tourne vers lui. lui accorde toute son attention. vient s'appuyer sur le mur. tranquillement. la gamine qui fait la maligne. demande comment il peut savoir qu'c'est pareil pour tous. mais la réponse va de soit. clairement. le même schéma deux fois pour deux anniversaires. ça semble un peu gros pour une coïncidence. le gamin qui vient s'appuyer contre l'encadrement de la porte. laisse un espace raisonnable entre eux. espace de sécurité. avant d'faire une connerie, peut-être. alessio qui ne la lâche pas des yeux. détaille finalement son visage. poudre dorée sur les paupières. qui est finalement arrivée sur ses joues. petite chose qui fait briller sa peau. attire l'attention sur son visage. bien trop facilement. et le gamin, il hausse les sourcils sous ses paroles. semblant d'explication. quelle idée d'choisir le gars le plus bourré de la soirée. léger sourire qui étire ses lèvres. tu cherches c'genre de situation. mais c'pas vraiment un bon prétexte pour te tirer. autant n'pas avoir de justification d'ailleurs. ses lèvres qu'il humidifient d'un geste rapide. les yeux dans les yeux. gamin qui ne bouge toujours pas. pas d'un poil. qui n'fait même pas attention au bruit environnant. à la musique provenant de la pièce à côté. au fait qu'le gars qui git sûrement encore dans la chambre puisse sortir. là. maintenant. gamin qui n'fait attention à rien. rien du tout. l'regard posé sur la gamine. attention qu'il lui porte entièrement. c'quoi ton nom sinon ? l'minimum à savoir sur elle, au moins.