fermes les yeux, et fais un vœu (cece)

Toujours le même cauchemar qui se répète. Ces mêmes images qui la hante. La rende vulnérable. Pourtant, elle la déteste. De tout son être, et de toute son âme. Mais paradoxalement, elle aimerait un jour entendre sa voix au bout du fil. De la culpabilité, des excuses. Qu'elle se ressaisisse. Qu'elle réalise qu'elle a merdé, et qu'ils redeviennent, ou plutôt, qu'ils deviennent une véritable famille, normalement constituée. Malheureusement, la réalité la rattrape. A cause de ce cauchemar, elle a le coeur qui s'emballe. Ca tambourine dans sa poitrine. Putain d'organe de merde, vas-tu cesser se demande-t-elle, tandis qu'elle se recroqueville sur elle-même, sous sa couette. Les yeux clos, elle revoit cette même scène, et les yeux ouverts, c'est là qu'elle se rend compte qu'elle a beau espéré, cela n'arrivera jamais. Qui sait où elle se trouve ? Au fin fond de Crescent Heights ? Dans une vieille maison abandonné ? Peut-être à l'autre bout du continent. Elle soupire, désespérément. Tout ce qu'elle aurait voulu, c'est qu'elle soit là. Elle. Non, pas sa mère. Mais Cece. Sa meilleure amie. Son alter-ego. Celle qui a toujours été là pour elle. Qui l'est encore d'ailleurs. Mais pas là. Pas maintenant. Elle aurait voulu être à ses côtés. Juste sa présence suffit à la réconforté. Elle est douée Cece pour ça. Pas besoin de mots. Mais ce matin, elle devra se débrouiller sans Cece. Indépendante vous avez dit ? Oui, elle l'est, mais dépendante de Cece... Elle l'est aussi. Elle a besoin de cette fille, dans sa vie, dans cette maison, à ses côtés. C'est comme ça, ça ne s'explique pas. Elle-même ne l'explique pas. Ca a toujours été comme ça. Pourquoi est-ce que cela changerait maintenant ? Ca leur convient à toutes les deux. Cece, c'est la seule personne qui ne l'a jamais laissé tomber. Et Riley, elle s'est beaucoup rattachée à Cece. Mais parfois, il leur arrive aussi de s'accrocher. Elles pèsent pas leurs mots. Mais elles savent malgré tout êtres respectueuses l'une envers l'autre. Disons qu'elles ont un degré à ne pas dépasser. Et même si elles ont toutes deux un caractère très fort, et pour Riley une fierté surdimensionner. Elles ne restent jamais bien longtemps fâchées.
Voila qu’au lieu de se lever dans l’immédiat, elle traîne un peu au lit. Mais son portable sonne. Elle soupire. Hesite. Attend un peu. Puis voit que la personne insiste. Elle s’empare de son smartphone et aperçoit le prénom de sa patronne du centre équestre, alors elle finit par décrocher, essayant d’avoir une voix totalement normale et d’éviter de montrer qu’elle semble perturbée. Elle a besoin de Riley la monitrice. Dès qu’elle peut. Après avoir raccroché, elle bondit de son lit, enfile sa tenue, fait une petite toilette, attrape au passage deux tranches de brioches et saute dans sa voiture pour se rendre sur son lieu de travail. Les chevaux, elle a toujours adoré ça. Pourtant, quand on la voit en tenue civile, on peine à croire que Riley est le genre de fille à mettre ses mains dans le crottin pour faire les boxes, et pourtant. Elle le fait. Parce qu’elle aime ce monde là. Enfin, elle est surtout palefreniere parce qu’elle n’a pas le choix. C’est à défaut. Elle supporte pas les ordres. Elle s’est toujours faite virer de ses petits boulot parce que Riley, elle n’a pas la langue dans sa poche. Et patron ou pas, elle n’hésitera pas à dire merde si cela ne lui convient pas. Mais elle a un loyer à payer. Tantôt elle vole et revend pour se faire du fric, et tantôt elle travaille ici, quand la monitrice a besoin d’un coup de main. Riley, elle sait ce qu’elle fait ici, elle sait ce qu’elle a faire, elle connaît ce monde là, et la monitrice ne l’embête pas. Elle la laisse s’auto-gérer, c’est pour ça que ça se passe plutôt bien là coopération. Puis au moins, quand elle est au centre équestre à travailler ou à monter les chevaux qu’il faut travailler, ça lui permet de s’évader. De se recentrer sur elle, et sur le cheval, de s’enfermer dans cette bulle qui unie monture et cavalier, et elle en oublie le reste. Ça fait un peu le même effet que l’alcool finalement. C’est ephemere. Ça ne dure qu’un temps, puis parfois la réalité la rattrape. Mais aujourd’hui, visiblement, cet appel est bien tombé, suite à ce cauchemar. Au moins, ça aura permis à Riley de penser à autre chose & passer à autre chose également. Elle se sent tellement bien quand elle est là-bas. Et être à cheval lui donne un goût de liberté, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Ah le virus du cheval. Pire qu’une maladie. Mais au moins, elle a trouvé sa thérapie. Bon il lui arrive de boire en soirée pour oublier quand elle n’est pas au top de sa forme. Mais bon, il n’en demeure pas moins que les chevaux soient la meilleure thérapie, du moins, pour elle.
En fin de journée, alors qu’elle prend sa voiture pour rentrer chez elle, elle se pose quelques minutes côté conducteur et attrape son téléphone pour regarder ses messages, quand soudain, elle se rend compte qu’il y a ce fameux événement ce soir : la nuit des étoiles filantes. Elle jette un furtif coup d’œil sur la petite horloge numérique de sa voiture. Elle a encore le temps. Cet événement, elle avait prévu de s’y rendre avec Cece. Alors, elle lui envoie un message :
« Toujours bon pour ce soir au planétarium? Des bières, quelques conneries à grignoter, et une splendide vue sur cette pluie d'étoiles filantes ? »
Message envoyé.
Elle prend le volant pour rentrer chez-elle. Musique à fond. Elle se met à chanter. Elle est quand même en meilleure forme que ce matin. Mais voilà qu’elle l’est davantage quand son téléphone sonne pour lui informer qu’elle vient de recevoir un message de Cece. Une main sur le volant, l’autre portable en main, voilà qu’elle se met à lire le message, bref et simple de Cece, toujours partante. Elle esquisse un sourire Riley. Heureuse de passer la soirée avec Cece. Même si elle a accusé le coup quand elle a apprit qu’elle allait vivre chez Nikos, et bien Riley ne pourrait jamais en vouloir à Cece. Elle ressent juste une certaine déception. Elles ont toutes un problème avec la gente masculine & pourtant c’est chez ce service trois pièces qu’elle va vivre, au lieu de venir chez Riley. Manque de chance, premier arrivé premier servi. Et c’est Nikos qui a proposé en premier à Cece. Mais bon, Riley s’est aussi mît à la place de Cece, et n’ayant plus de logement, elle a accepté à la première personne proche qui lui avait proposé. C’est pour cette raison que Riley a mit de l’eau dans son vin. Dans le fond, elle sait pertinemment que Cece n’aurait jamais refusé de vivre chez elle. Bien au contraire. Mais elle ne se voyait pas non plus lui proposer de vivre avec elle, alors que désormais elle avait un toit sur la tête. Et puis, tant que Cece était bien, c'était le plus important, finalement.
En rentrant chez elle, Riley saute immédiatement dans la salle de bain, pour prendre une bonne douche bien chaude. Celle dont elle a rêvé toute la journée. Elle sent l'eau ruisseler le long de son corps, alors elle ferme les yeux pour apprécier ce moment tant attendu. N'étant pas en retard, elle en profite un peu. Suffisamment pour se sentir bien, mais pas trop pour ne pas se mettre en retard. Puis une fois que ce moment détente est enfin terminé, la voilà devant sa garde robe. Etant donné la soirée qu'elle va passer au planétarium, rien ne sert de se vêtir de sa plus belle robe de soirée. C'est alors qu'elle opte pour une tenue plutôt décontractée. Un skinny, légèrement troué au genou gauche, avec un petit chemisier noir. Bon... Du grand Riley. Elle parle de tenue décontractée, mais elle a besoin de cette petite touche de féminité. Elle est comme ça, et on ne la changera pas. D'ailleurs, mademoiselle ne peut s'empêcher de se mettre une petite touche de maquillage pour habiller ses yeux. Du mascara, du liner, et le tour est joué. Ayant une petite épicerie en bas de chez elle, elle y descend rapidement pour y acheter un petit pack de bières, ainsi que des petits bonbons, et du chocolat -sa gourmandise la perdra-, et la voilà remonter chez elle. Ayant un peu de temps devant elle, la belle décide de se poser un petit peu sur son ordinateur pour aller faire un petit tour sur les réseaux sociaux. Avant de partir, elle mange une petite salade, le genre de truc équilibré qui la fera déculpabiliser de manger des bonbons au court de la soirée, et c'est sur les coups de vingt et une heure qu'elle se rend au planétarium. Riley, elle est jamais venue dans cet endroit. Elle ne sait pas à quoi il ressemble, ni-même sa taille, ou encore comment l'espace est aménagé. Elle ne sait pas non plus si ils seront tous regroupés dans une même salle, ou s'il y a plusieurs salles. En fait, elle ne s'est aucunement renseignée sur le sujet. Surprise. Elle ne sait pas non plus si Cece connait cet endroit, remarque elle lui aurait surement dit vu qu'elles se disent quasiment tout. De plus, se rendre dans ce lieu n'est pas courant, donc si elle y était allée, elle en aurait surement dit des nouvelles à Riley. Quoi qu'il arrive, quand la brunette pénètre l'intérieur de cet immense bâtiment sous forme de dôme, on peut lire sur son visage cet émerveillement. On dirait presque une gamine. Mais elle est mignonne Riley, sous ses airs de badgirl effarouchée. Elle regarde autour d'elle, mais plus particulièrement au dessus de sa tête. Wah. C'est magnifique. Puis, quand elle se retourne, elle se retrouve nez à nez avec Cece. Elle sourit, instantanément. Elle est sacrément contente de passer du temps avec elle. Mais elle cache secrètement sa joie, bien que ce sourire puisse la trahir. Riri, elle est pas du genre à trop montrer ses sentiments en règle général. Même si Cece sait pertinemment que Riley l'aime énormément. « Salut toi » Elle esquisse un sourire et l'embrasse sur la joue pour la saluer. « Je t'ai pas vu arriver, elle reprend, on va s'installer avant qu'il n'y ait trop de monde ? » Question sans être une question finalement, puisqu'elle entraîne Cece avec elle pour qu'elles puissent aller se choisir une place stratégique. Un endroit tranquille, où elles pourraient refaire le monde, tout en profitant de cette vue spectaculaire qui est censée s'offrir à elle, sans pour autant se faire déranger par qui que ce soit. « Regardes ce que j'ai amené » lâche-t-elle, en montrant le pack de bières à Cece, un sourire malicieux au coin des lèvres, puis elle fouille dans son sac pour en sortir les gourmandises qu'elle a acheté. « Bon alors racontes moi, comment ça va toi ? » demande-t-elle tout en s'installant confortablement dans son fauteuil qui est vraiment... confortable. « Tu sais si les filles viennent ce soir d'ailleurs ? » ajoute-t-elle, en décapsulant les deux bières, pour finir par en tendre une à Cece.