fracture (jax)

La rage au ventre qui le quitte jamais, l'amertume d'une trahison qu'il avait pas vu venir bâti sur des faux pas qu'il est le seul a comprendre. C'est toujours comme ça, ike enrage pour des actes qu'il accepte pas, comme si l'univers entier devait deviner ce qu'il accepterait ou non, ce qu'il fallait faire ou pas. Comme si les gens devaient le contenter, chaque fois. Il cherche même pas à rationaliser, ça concerne nora. Encore. Trop souvent. Et toute logique s'effondre, y a plus que cette colère qu'il ressent tout le temps, qu'elle provoque sciemment ou pas. Qui se répercute partout autour de lui, ricoche sur les gens qui l'entoure. C'est un dommage collatéral annoncé quand il fait les cent pas au sinner, mâchoire serré, les doigts qui pianotent sur le téléphone un sms à jax qui le prie de venir. Vite. Urgent. Pas vraiment mais il ment. Les poings qui démangent d'en vouloir à quelqu'un, il bouscule nora sans jamais la démolir vraiment et pourtant à cet instant il en rêve, putain, il voudrait la rendre méconnaissable. Mais il a ses limites, et l'envie d'en découdre. Il reste plus que lui, plus que jax. Coupable passif de l'histoire, trop je-m'en-foutiste pour se sentir responsable, trop indifférent pour voir le mal. D'un haussement  d'épaule, il a sûrement balayer les questions, sans chercher à sa voir, sans tenter d'éviter ça. Combien de temps elle a mis pour obtenir le flingue, au bout de combien de minute il a perdu la guerre ? Sans même l'avoir mené. Le temps file pas assez vite, il tient pas en place, marche, fume, regarde l'heure, puis son téléphone. Attend, attend, attend. Se crispe à chaque pas, comme si c'était lui qui arrivait. Impatience qui le fait bouillir, planer presque, il met du temps a redescendre quand jax débarque enfin dans son champ de vision. Il avait prit une position neutre face au trafic d'armes, ike. Ni contre, ni vraiment pour, il s'est laissé glisser sur la mauvaise pente depuis trop longtemps pour faire marche arrière mais leur nouvelle activité avait un goût de trop loin. Comme si c'était le dernier palier, la ligne route qui empêcherait pour toujours de devenir meilleur, de faire de bons choix. Y a eu de l'argent grappillé, ds hématomes laissé en souvenir. Maintenant, ils veulent les balles, donner des armes aux moins fiables, le sang et les corps. Ça finira comme ça. Il en disait rien, il en pensait pas moins mais pour eux, sa famille, il se lançait sans rechigner. Incapable d'abandonner des frères qu'il a si longtemps côtoyer. Mais nora, malgré elle, elle a jamais cessé de peser lourd dans la balance. Il niera jusqu'à son dernier souffle et pourtant, suffit de l'imaginer en train de pointer le canon d'un flingue sur quelqu'un, de faire une connerie comme elle sait si bien le faire à cause d'eux et son esprit fini en vrac. Loyauté envers le sinner, instinct de protection envers elle. Et jax au milieu, frère mais obstacle, famille mais traître. Nora, pomme de la discorde. Éternelle fouteuse de merde. « t'en a mis du temps. » reproche puéril, mise en bouche amère. Y a cette part de lui qui sait que les reproches a faire sont infondés, qu'après tout personne a mis son véto très clairement sur la place de nora dans le gang, que personne a interdit de lui filer une arme. y l'autre part, celle qui prend le pas sur tout, qui a besoin d'un coupable, un exutoire à sa colère qui ne soit pas elle. Ne reste alors que lui. « il en manque un. » voix sourde, il est allé vérifié lui-même, comme une dernière chance de pas croire nora, qui ment si mal mais si souvent. Elle avait pas mentit. il précise pas, compte sur les capacités de déduction de jax, énervé de devoir s'expliquer, énervé d'être énervé. « tu t'amuses a les distribuer gratos a tes connaissances? » ironie condescendante, comme s'il parlait a un gamin qui pige rien à la vie, au fonctionnement du sinner. Sale gosse incapable de suivre les règle, trop indépendant pour rester vraiment dans le rang. Trop idiot pour comprendre ce que personne n'a jamais dit : fallait pas faire ça, faut pas donner des cartouches à nora, pousser sa bêtise, risquer qu'elle tombe dans les problèmes. leurs problèmes.

Ca le fait chier, vraiment chier de devoir partir comme ça pour aller au Sinners mais pourtant il le fait. Parait que y’a une urgence. C’est Ike qui l’a sms, et son pote jamais il lui envoie de message inutile, c’est pas le genre de la maison. Les gars du Sinners, ils ne sont pas dans l’échange de message ponctuel, chaque jour à se demander des nouvelles. L’adage dit que pas de nouvelle ; bonne nouvelle et eux, ils s’en tiennent à ça. C’est très bien comme ça. Pas besoin de plus, tout roule sur des roulettes. Mais quand y’en a un qui siffle à l’urgence, Jax il rapplique sans poser de question. Ne sait-on jamais, peut-être le boss qui va leur filer une mission ; ou Lewis qu’a besoin d’un coup de main pour foutre une racler à une bande. Jax il s’doute pas une seule seconde que son frère de gang il l’appelle pour une toute autre raison, l’fait venir car y’a une de leur amie commune qu’a fait sa balance. Il vient en pensant que y’a rien contre lui, car de toute façon il n’a rien à se reprocher. Roi des magouilles sans l’once d’une ombre de culpabilité dans le crane. Prince de Riyad qui tombera des nues pourtant en apprenant qu’il est venu comme un trou du cul voir son collègue parce qu’il a donné y’a des mois à Nora, et que ça, ça fout en rogne Ike.

Le fidèle ami qui débarque au point de rencontre, une main dans la poche de son jean noir, l’autre tenant la cigarette qu’il a coincé entre les lèvres. Il s’avance, nonchalamment. A peine arrivé qu’il voit au loin Ike faire des allers-retours comme un stressé. Ça promet, il sait pas de quoi il s’agit mais ça n’a pas l’air de rigoler ici. Le basané qui finit par arriver près de son ami, p-t’ être bien sans le savoir de son futur ennemi qui enfin, le remarque. Les prunelles sombres des deux hommes qui se font face, à peine arrivé déjà le premier reproche qui s’abat. Il fait pas gaffe Jax, il hausse les épaules. Il ne pouvait pas faire plus rapide le garçon, y’a pas écrit pigeon sur son front. Il a fait au mieux, écourter ses propres activités pour débarquer dans l’heure mais faut pas abuser. Et il souffle la fumée de son cylindre en lui disant : « Ouais, j’étais occupé à l’autre bout de la ville j’pouvais pas venir en volant. » Le ton qui s’fait neutre, pas aussi cassant que celui qui l’a fait venir en urgence. Il sait pas ce qu’il a son pote, mais y’a un truc de différent de d’habitude. Y’a d’la rage dans ses traits, de la haine à en tuer un homme dans ses prunelles. A peine il est arrivé qu’il est déjà pris comme cible. Il en manque un, ok. Mais quoi ? Jax il hausse un sourcil, pas certain de comprendre où Ike veut en venir. En fait non, il voit clairement pas dans quoi, dans quel sujet il veut l’amener. Et il attend, le tatoué. Attend la suite, attend Ike qui s’fait désirer, joue avec les nerfs, lâche les bribes petit à petit. « Mec, tu vas jouer aux charades l’après-midi entière ? Parle plutôt que de saouler avec tes moitiés de phrase. » Il distribue quoi Jax à ses connaissances ? Il veut savoir, de suite. Car là y’a rien qui vient et ça commence déjà à le saouler ce petit jeu de devinette. Alors il pousse la boule de nerf à vider son sac, veut comprendre pourquoi aujourd’hui, il est la cible de Ike. Y’a bien une raison, une seule qui date de y’a des mois déjà ; mais il se dit que non il peut pas lui casser les couilles pour ce truc là, pas pour elle, pas d’embrouille entre pote, on fait pas le canard pour ça.