I'll be there for you. [Sil]

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❝ I'll be there for you. ❞

Un coup d'oeil au matelas sur lequel il est assis. Ce matelas-là. Cet endroit-là où la nuit dernière il a craqué. Dans ses bras. Ceux de Sil. Sans doute trop d'alcool. Trop d'herbe aussi. Trop de substances pour émoustiller les sens et ils se sont rapprochés. Logan a craqué. Définitivement craqué. Les choses sont allées vite, très vite, trop vite, et avant qu'il ne puisse y songer plus longtemps, avant qu'il ne puisse se rendre compte que c'était sans aucun doute une erreur, il l'embrassait à pleine bouche, laissait ses mains caresser sa peau et le faisait sien pour quelques heures seulement. Quand il s'est réveillé il était seul, Sil avait mis les voiles, sans doute retourné dormir sur son propre matelas, dans son propre coin, laissant Logan dans son coin à lui. Et Logan est parti bosser, comme chaque jour. Il a surveillé les allées et venues des bateaux, comme chaque jour. Il a croisé Cameron, comme chaque jour et lui a offert son meilleur sourire, autrement dit pas particulièrement rayonnant, avant de rentrer à la maison. Là où il a évité Sil comme l'idiot qu'il est parce qu'il ne sait pas comment faire autrement en réalité. Il ne sait pas quoi lui dire. Ils se connaissent depuis plus de trois ans à présent et s'ils ne sont pas des amis fusionnels, ils sont amis. Proches. Même si Sil tape parfois, souvent, sur le système de Logan, il adore ce gosse. Bon sang oui, c'est un gosse. Dix-neuf ans... Cela rend les choses encore pires en réalité car si Logan a couché avec bon nombre d'hommes depuis sa rupture avec Sam, coucher avec Sil, avec un garçon si jeune... Oui, ça le chamboule et ça le met mal à l'aise. Il a conscience que Sil s'en contrefout probablement, que s'il l'a fait, c'est parce qu'il le voulait aussi et il a également conscience du nombre d'aventures que Sil enchaîne. Alors il ne devrait pas se soucier autant de tout ceci. Et pourtant... Pourtant, impossible de croiser le regard de Sil. Impossible de lui parler. Logan est allé se cacher dans son coin ce soir.

Et il recommence le lendemain.
Et le surlendemain.
Et ainsi de suite.

Huit jours entiers. Huit jours entiers sans avoir adressé la parole à Sil, sans avoir même osé croiser son regard plus de quelques secondes parce que les jours ont beau avoir passé, il ne sait toujours pas ce qu'il va pouvoir lui dire. S'excuser ? Mais de quoi ? Il n'a rien fait de mal en réalité. Ils ont couché ensemble, c'est tout. C'est tout... Trois petits mots que Logan n'arrive pas à imprimer dans son cerveau fracassé. Trois petits mots dont il n'arrive pas à se convaincre et qui le poussent à s'isoler davantage. Parce qu'il sait que ça n'est que ça, qu'une nuit passée ensemble pour oublier, pour s'oublier. Une nuit et rien d'autre. Et peut-être qu'au fond c'est de ça dont il a peur Logan, que Sil s'imagine autre chose bien qu'il ait conscience qu'il ne soit pas de ce genre-là. Pourtant il a peur oui Logan. Des craintes qui pourraient disparaître si seulement il trouvait le courage de parler à Sil mais non. Silencieux. Muet. Éloigné. Renfermé. L'idiot. Et des insomnies bien pires depuis cette fameuse nuit. Des heures à regarder le plafond, à ne pas pouvoir trouver les sommeil. Des heures à tourner et virer sur son matelas. Des heures et des heures. A prétendre qu'il dort quand il entend du bruit, à le prétendre encore plus quand il distingue du coin de l'oeil la silhouette de Sil qui rentre à la maison. Lâche. Sauf ce soir. Ce soir c'est différent. Ce soir, quand Logan voit Sil du coin de l'oeil, il ne se retourne pas sur son matelas pour faire semblant de dormir, non. Ce soir, quand il le voit, il se fige, les sourcils froncés car il voit tout de suite que quelque chose cloche. Il l'observe un moment la silhouette dans la pénombre et quand il sort de son champ de vision, il reste un instant là, à présent assis sur son matelas, partagé entre l'inquiétude, le désir profond d'aller trouver Sil pour s'assurer qu'il va bien, et la crainte d'une éventuelle conversation avec lui. Logan ferme les yeux, prend une profonde inspiration et c'est parce que le visage de Sil s'impose soudain à lui qu'il rouvre les yeux et se redresse subitement, tout à coup décidé. Car non, il ne va pas le laisser ainsi. Peu importe ce qu'il s'est passé. Peu importe sa trouille.

Non. Il ne le laissera pas.

Alors il va le rejoindre, doucement, discrètement, en silence, s'assurant de ne pas réveiller ceux qui dorment ou d'attirer l'attention de ceux qui ne dormiraient pas encore. Et quand enfin il arrive à lui, Logan soupire, se sent particulièrement con d'avoir mis tant de distance durant ces derniers jours car non, Sil ne va pas bien. C'est clair. C'est limpide. Le problème est qu'il se sent tellement con que sur le coup, il n'ose trop rien dire. Il ouvre la bouche. La referme. La rouvre. Et puis Sil relève son regard vers lui et putain que son cœur se serre. Pas comme il pouvait se serrer avant mais il se serre.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? » qu'il demande finalement tout bas, dans un murmure que Sil pourra cependant entendre puisqu'ils sont dans leur coin, à l'abri des regards. Une hésitation encore de la part de Logan, parce qu'il sait que sa présence ne sera peut-être pas la bienvenue, pas après un tel silence, pas après une telle ignorance et pourtant... Pourtant, voilà qu'il vient se mettre à genou face à Sil. « Dis-moi ce qui s'est passé. » qu'il répète une seconde fois.

Gonflé ? De se pointer et de poser ces questions ? Oui. Gonflé, mais inquiet surtout.
Très inquiet.

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T’as encore le souvenir de sa cervelle explosée devant les yeux. Souvent. Tout le temps. Comme une sale mélodie qui revient toujours au mauvais moment. Et elle tourne dans ta tête la mélodie. Elle tourne jusqu’à t’en donner le tournis. Ce soir, tu veux juste te défouler. Frapper jusqu’à en crever. Ne plus rien sentir d’autre que la douleur qui irradie la moindre parcelle de ton âme. Tu veux oublier tout le reste. Ne plus penser à rien d’autre que tes muscles bandés et la sensation de être en vie. Tu vas t’égarer sur un autre ring illégal. Un de ceux où personne ne te connait vraiment. Ou du moins pas comme au Sinners. La foule est déchainée ce soir. Comme toi. T’as cette rage au creux du ventre. La rage au creux des poings. Le plus gros des paris sont sur ton adversaire. Et ça ne fait que te donner plus de force pour gagner. T’es comme un lion en cage. Sauvage. Tu frappes fort. Tu frappes bien. Mais tu fais des erreurs aussi. Et ses coups sont brutaux. Mais tu te relèves à chaque fois. Tu tu frappes encore plus fort. Le combat est difficile. Alors ça ne fait qu’augmenter la satisfaction quand tu gagnes. Sourire au bord des lèvres. Pourtant, y’a ce gout de pas assez. Le besoin d’aller plus loin. Alors tu restes pour le prochain match. Tu sers les poings et tu recommences à frapper. Mais les relents du premier combat se font rapidement ressentir. T’es moins rapide. T’esquives moins bien les coups. Et t’as jamais été de ceux qui encaisse bien. La douleur est cuisante. Pourtant. Tu te relèves. Encore et encore et encore. Après chaque coup, tu te relèves. Même lorsque le sang t’aveugles à moitié. Même lorsque la douleur se fait insoutenable. Tu te relèves encore. Parce que c’est tout ce que tu sais faire finalement. Te relever après être tombé. Affronter la douleur. Aussi intolérable soit-elle.

Tu sais même pas vraiment comment t’as fait pour rentrer. Comment t’as fait pour ne pas t’écrouler sur les pavés. Tu tiens à peine debout. Ton visage est recouvert d’un mélange de sang et de sueur. Ton corps est maculé de traces bleutées. T’es ptete en train de crever de l’intérieur. Le pire, c’est que c’était ce que tu voulais. Y’a plus rien d’autre dans ta tête que la brulure de la douleur. Et l’étrange satisfaction d’avoir tenu si longtemps. De ne jamais avoir baissé les bras. Tu grognes quand tu te cognes contre un truc dans l’entrée. T’as pas allumé la lumière. Pas besoin. Tu connais la maison par coeur. Seule l’éclat de la lune illumine légèrement le salon. C’est grandement suffisant. Tu t’apprêtes à te diriger vers ta chambre quand tu lèves les yeux sur Logan. Froncement de sourcils. Même ce geste te fait grogner. Il s’approche. Il s’approche et tu peux deviner la lueur d’inquiétude dans son regard. Cette lueur qui t’a toujours exaspéré. « Fout moi la paix » Le ton est acide. T’as pas envie d’son aide. T’as pas besoin d’son aide. Tu veux juste te laisser crever sur ton matelas défoncé. Tant pis pour le sang. Tant pis pour tout. Tu prends même pas la peine de chuchoter comme lui. Tu t’en balance. De lui. Des autres. De Nora qu’est plus là. De c’monde qui tourne pas rond. Tu l’repousses, grognant franchement. T’as pas envie d’faire face à tout ça. A sa gueule de lâche. T’as envie de faire face à rien du tout. Tu titubes un peu sur cette pensée. Tu t’éloignes. De lui. De tout. Chaque pas te donne l’impression de t’prendre un camion en pleine face. Tu t’diriges vers la cuisine où tu récupères une bouteille de whisky. Tu grimaces lorsque tu sens l’alcool dessiner une ligne de feu sur son passage. Ça désinfectera l’intérieur.

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❝ I'll be there for you. ❞

Le rejet n'est pas surprenant. Non. Comment pourrait-il réagir autrement ? Logan a conscience des erreurs commises. Il a conscience de son manque de... Tout en fait. Parce qu'il a été en-dessous de tout. Il a pris peur, s'est planqué comme un lâche, ni plus, ni moins. Parce qu'il a aimé les moments passés avec Sil mais qu'il ne veut pas plus et qu'il a peur que ça ait des conséquences néfastes, qu'ils se perdent alors qu'il ne le veut pas. Il adore Sil. Même s'il lui tape sur les nerfs par moments, il l'adore. Il a peur, Logan, d'avoir tout foutu en l'air. Encore en cet instant. Et ça lui fait mal en fait, d'être rejeté comme ça, de l'entendre l'envoyer chier avec autant d'acidité. Oui, ça lui fait mal même s'il le mérite amplement. Il détourne le regard un instant et soupire. Honteux Logan. Honteux. Et a peine a-t-il repris un peu de courage, à peine a-t-il reporté son regard sur Sil que celui-ci le repousse en grognant avant de s'éloigner en titubant. Il reste là un instant Logan, à le regarder s'éloigner. Il pourrait choisir de ne pas insister, de le laisser se débrouiller. Il pourrait parce que s'il faisait cela, les choses seraient bien plus faciles. Oui, ce serait tellement plus facile de retourner se planquer dans son coin et de ne pas faire face à ce son comportement misérable et dégueulasse. Mais il en a assez d'être égoïste parce que c'est pas lui ça, c'est pas lui. Ce mec qui se planque. Ce mec lâche. Ce mec qui fait du mal. Non, ce n'est pas lui. Il ne veut pas que ce soit lui. Alors, Logan, plutôt que d'aller se planquer, cette fois il décide de faire face. Cette fois, il décide d'assumer, de prendre des mots en pleine face s'il le faut, des coups aussi peut-être. Il décide de ne pas laisser Sil quand bien même il en a fait la demande car si Logan a été lâche, trop, Sil, lui, est trop fier en cet instant.

Beaucoup trop fier.

Il termine donc par lui emboîter le pas jusqu'à la cuisine où il s'est dirigé et il le voit en train de boire à même la bouteille de whisky et il le chirurgien qu'il est, qu'il était, le médecin en lui sait que ce n'est pas bon, que dans son état, la dernière chose à faire est de boire.

« Arrête. » qu'il intime d'abord avec douceur Logan. L'attention attirée, un regard courroucé dans sa direction et Sil qui continue de boire. Un soupir de la part de Logan qui réduit la distance qui les sépare pour venir se trouver face à Sil. « Arrête j'ai dit. » qu'il répète pour la seconde fois cette fois-ci avec plus de fermeté mais il ne cède Sil. Non, il ne cède pas alors Logan n'hésite pas. Il n'hésite plus. Sa grande paluche vient se refermer sur la bouteille de whisky qu'il arrache sans ménagement de la main de Sil et c'est sans ménagement qu'il l'envoie s'exploser contre le sol et tant pis si pour le vacarme, tant pis pour le bordel. « Sil ça suffit. » Quelques mots là encore prononcés avec fermeté alors qu'il s'agite mais Logan est plus grand, plus imposant et pour le forcer à cesser de s'agiter, voilà que les mains du chirurgien en perdition viennent se refermer sur les poignets de Sil pour l'empêcher de bouger, de se débattre. « Faut que tu te calmes. Faut que tu me laisses t'aider. »

Quand bien même il ne veut pas de son aide il faut qu'il accepte. Il peut le haïr. Il pourra continuer à le haïr mais il faut qu'il accepte d'être aidé.

Parce qu'il est trop amoché Sil.
Bien trop amoché.
Et que Logan ne supportera pas de le laisser dans cet état.
Non.

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Regard de feu. Tu détestes qu’on te dise quoi faire. Là encore plus qu’en temps normal. T’as envie qu’on te foute la paix. Qu’on te laisse crever tout seul dans tes emmerdes. Ses mots te donnent juste un peu plus envie d’te foutre en l’air. Alors tu bois une autre gorgée. Plus importante. Elle brule à l’intérieur. Et la chaleur est réconfortante. Mais le garçon, il abandonne pas. Il vient s’foutre face à toi. Il essaye de jouer à l’autoritaire. Ça t’rappelle vaguement certains pères de famille d’accueil potables dans lesquels on t’a fourré. Quand ils cherchaient à assoir leur autorité sans jamais y arriver. Alors tu poses sur lui le même regard qu’avant. Bourré de défis et de provocation. Essaye pour voir. Essaye de m’avoir. T’y arriveras pas. Personne n’a réussi avant toi. Alors pourquoi tu crois que ça sera différent cette fois ? Hein ? T’as le temps de rien avant qu’il attrape ta bouteille. Et t’essayes de la retenir tant bien que mal. A l’empêcher de te l’arracher des mains. Mais ça mène à rien. Et il fini par la chopper. La choper pour la balancer par terre dans un énorme fracas. Et tu restes interdit un instant. Juste un instant. What ?! Whaaaaat?! Mais il se fout de ta gueule ! Une putain de bouteille à moitié pleine ! Foutue en l’air pour son simple plaisir. La colère monte. Comme un putain de volcan en éruption. T’as envie de tout défoncer. Lui et sa gueule trop parfaite. Il se fout d’ta gueule. Il se fout franchement d’ta gueule putain. « Tu t’fous d’moi ?!! » Tu sers le poing. Prêt à lui foutre en pleine face. Mais il vient attraper tes poignets avec force, te maintenant contre l’évier. « LACHE MOI ! » Tu sers fort les dents, continuant à te débattre avec férocité. Et tu te fous bien de la douleur qui t’arrache le ventre à chaque mouvement. Tu t’en fous bien de cette impression de n’être plus rien qu’autre qu’un amas de douleur. C’est ce que tu voulais finalement. Rien ressentir d’autre que la colère et la douleur. « J’te jure j’vais t’défoncer ! » Et t’as envie d’le foutre en rogne aussi. Lui le gars trop calme. T’as envie de faire naitre la même colère au creux du ventre. Comme pour partager ton fardeau. Alors tu vas chercher ce qui pourrait le toucher. Et t’as pas à chercher très loin. T’as bien compris qu’il regrettait cette nuit passée à baiser. T’as bien compris où il fallait taper. « Et pas comme t’aimes ! » Tu viens coller ton corps au siens avec provocation. Et t’as pas de mal compte tenu du fait qu’il tient toujours tes poignets fermement. « Si tu veux vraiment m’aider, fous toi à genoux et arrête de m’faire chier ! » Regard provocateur. Qu’il se casse s’il veut pas affronter ça. Qu’il se casse et t’auras exactement ce que tu voulais.

La paix.

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❝ I'll be there for you. ❞

Sil a beau hurler, Sil a beau se débattre, Logan ne lâche pas. Ne lâche rien. Parce qu'il est hors de question qu'il le laisse dans cet état, hors de question qu'il se détourne, qu'il l'abandonne. Parce qu'il l'a déjà fait et qu'il ne le refera plus. Non. Alors il serre Logan. Ses doigts forcent, se crispent. Il fixe Sil alors qu'il se débat comme un diable. Il reste calme. Droit. Sûr de lui, de ce qu’il veut faire pour Sil. Non, il ne cille pas Logan. Pas même quand Sil balance une menace, qu’il jure qu’il va le « défoncer ». Il ne craint pas de se prendre un coup, ou deux, ou trois Logan. Il ne craint pas cette violence de la part de Sil si cela peut lui permettre de se défouler puis de se calmer et de se laisser soigner. Mais viennent les mots de trop, les mots qui vont se raidir Logan. « Et pas comme t’aimes ! » que Sil lui crache presque à la figure. Logan garde les poignets enfermés dans ses mains mais déjà son visage se tord sous la douleur. Douleur de ce qu’il a fait. Pas la douleur d’avoir couché avec Sil car cette nuit-là était divine, exquise, de ces nuits dans lesquelles on aime se perdre encore et encore. Non, douleur de la façon dont il a agi après. L’ignorance. La couardise dont il a fait preuve. Parce qu’il avait peur d’avoir mal agi, peur d’avoir fait plus de mal que de bien à Sil. Alors il s’est planqué. Et oui ça lui fait mal tout ça à Logan et Sil semble l’avoir bien compris. Il semble avoir bien saisi que Logan a été rongé par la culpabilité. Alors il en joue Sil. Il en joue. Il se colle à Logan et la situation a beau être tendue, compliquée, sans dessus-dessous, ce simple geste de la part de Sil, même si ce n’est fait que pour provoquer, réveille les sens de Logan, réveille les souvenirs de cette fameuse dont il ne sait plus véritablement quoi faire, partagé entre les sensations fantastiques qu’il a ressenties et ce que ça a engendré ensuite. Alors oui, chamboulé Logan. Encore plus quand Sil continue de cracher son venin mais est-ce vraiment du venin qu’il crache quand il ordonne presque à Logan de se mettre à genoux ? Est-ce une façon de le provoquer ? Est-ce une réelle envie soudaine parce qu’il est désireux d’oublier le reste ? Oublier ce qui l’a mis dans cet état ce soir ? Il ne sait pas Logan. N’a aucun moyen de le savoir. Pas devin. Il ne peut que voir, juste voir et entendre et pas deviner. Sa mâchoire se crispe un peu alors qu’il continue de fixer Sil d’abord en silence, les doigts serrant toujours avec force les poignets.

Puis…

« Si tu veux… » qu’il souffle à voix basse, ses prunelles plantées dans celles de Sil.

Les doigts restent accrochés aux poignets mais déjà les genoux de Logan viennent toucher le sol alors que ses yeux continuent de regarder Sil. Assurance. Détermination. Désir aussi à n’en pas douter, éveillé par les gestes et les mots de Sil. Les mains ne quittent les poignets que pour aller s’occuper du pantalon de Sil afin de l’en défaire.

Si c’est ce qu’il veut, Logan va faire.
Parce qu’il est prêt à tout pour lui ce soir.
Tout.

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Tu t’attends à ce qu’il s’énerve. A ce qu’il envoie tout valser. Tu t’attends à ce qu’il arrête de supporter ton insolence et ta violence. Tu sais même pas ce qu’il fout encore là. Après toutes ces années à t’supporter. Il aurait du s’barrer depuis longtemps. Comme tous les autres gens. Pourtant, il est toujours là. Les mains serrés sur tes poignets et la colère au creux des yeux. Et t’as l’impression, le temps d’un instant, qu’il va enfin d’en coller une. Craquer. Céder à cette provocation constante qui fait vibrer ton âme. Mais non. Il cède, mais pas à la colère. Haussement de sourcil. Ok. Tu t’attendais pas à ça. Tu t’attendais à tout sauf à ça. Tu l’regardes s’agenouiller, un peu interdit. Mais tu le laisses faire. Pourtant, t’as juste envie d’lui demander ce qu’il fout. Ce t’agace presque qu’il rentre dans ton jeu. Parce que tu t’attendais à ce qu’il plie. A ce qu’il cède. La queue entre les jambes. Ironie. C’est ce qu’il cherche maintenant. La queue entre tes jambes. Et toi, tu l’observes de haut. Tu l’fixes avec cet air sur le visage. Cette façon de dire « t’façon t’es pas cap » rien que dans un regard. Provocation ultime. Parce que t’y crois pas vraiment. Jusqu’au moment où tu sens la chaleur humide de son bouche. « Oh putain … » Le corps réagit tout seul. Malgré la douleur. Malgré la surprise. Et y’a cette douce satisfaction. Celle d’avoir gagner une nouvelle fois. Même si c’était pas vraiment le plan. Tu te laisses aller contre l’évier, prenant appuie d’une main tandis que la seconde vient s’égarer dans ses cheveux. Et t’accompagnes ses mouvements. Tu t’égares un instant dans le plaisir de sa bouche. T’oublies le reste. La douleur des coups. La douleur des souvenirs. Y’a plus rien d’autre que la chaleur brulante de sa bouche et ton corps qui vibre à chaque coup de langue. Il t’arrache des grognements de plaisir que tu peines à dissimuler. Parce qu’il faut bien l’avouer, le garçon sait ce qu’il fait. On reconnait l’expérience dans chacun de ses gestes. Dans sa façon de toucher chaque corde sensible. C’est comme s’il avait déjà appris ton corps. Tu te contractes sous les plaisir, provoquant une vague de douleur. Comme pour te venger, tu tires sur ses cheveux trop bien coiffés. Et le mélange de plaisir, douleur et d’étrange domination te plonge dans un état difficile à établir. Loin, loin de la réalité. Quelque part où le passé n’est plus et le futur ne sera jamais. Quelque part où y’a plus besoin d’avoir le coeur serré. Bordel. T’y resterais bien dans ct’endroit éphémère. Encore un peu plus. Juste un peu plus.