acides au passé. (nora)

comme si t'avais que ça à foutre. comme si t'avais pas d'vie que tu foutais de côté juste pour finir là. c'est pas d'sombrer dans les bas-fond dans cette ville fantôme. c'est pas de t'engouffrer dans ces ruelles infâmes qui puent le néant et la mort lente de l'humain. nan. "pour une fois que j'te demande un truc Kido fais le, c'est tout." c'est le ton, c'est ce sous entendu de l'impossibilité à dire non. lui et ses grands airs, lui et ses ordres qu'ils pensent donner même à toi. foutaises, et pourtant t'as courbé l'dos Kodi, face à ses conneries... ou peut-être juste parce qu'il était tellement bourré qu'il aurait manqué d'se tuer. et un fournisseur mort, ça plomberait tes affaires, alors tu l'as fermé Kodi. t'as fermé ta gueule comme tout le temps de toute manière, tu l'ouvres pas tellement ces temps-ci. et maintenant tu t'retrouves ici, à délaisser ton cabriolet trop cher pour ce trou paumé. anomalie de ta vie ? pas tellement étranger à ce genre de ruelle, tu connais les lieux, tu connais l'endroit. t'es pas tomber si bas Kodi, lâcher ta thune pour des corps qui se dénudent, t'as pas encore creusé aussi loin. puis t'en restes loin,t 'es pas con, t'es pas si instable à vouloir jouer dans la merde, t'sais bien que la moitié des gens qui bossent ici bossent en double file... si c'était pas l'autre qui t'avait envoyé, qui te l'avait vaguement imposer, tu serais pas là avec ta clope au bec, ton bomber noir te couvrant de la fraicheur mais guère de la pluie fine. ici même le temps se décolore pour venir coller avec l'ambiance. sombre et glauque, reculé et mal famé; et pourtant tu t'y sens foutrement bien toi dans ce genre d'endroit dans lesquels avant t'allais pas. l'enfant a chuté, enfant doré devenu vulgaire fumier. soupire, c'est pas si vrai, mais il est tard et l'introspection ça fait des annes que tu préfères la repousser. mettre sur pause, souffler la fumer, ramener tes cheveux en arrière même mouillé. t'as l'sourire jamais présent, la gueule du tombeur qui saurait pas parlé, ça change pas, alors à quoi bon attendre. t'es juste là pour trouver l'gars que l'autre t'a demandé d'aller récupérer. trop ivre pour rentrer, comme si t'étais un putain de service nocturne. il te le payera. tu y penses nettement tandis que la porte se pousse, et que tu rentres dans ce bar à l'ambiance étouffante et oubliée. bordel ce que t'es pas à ta place. physiquement on dirait que tu t'es égaré toi, l'visage d'ange pas abimé, et pourtant suffit de fixer tes yeux pour savoir qu'on viendra pas te proposer de t'aider. t'as besoin de personne... ou peut-être juste de quelques paroles, paroles soufflé avec hostilité, qui dénote avec ce fantôme qui continue de s'incruster. ça te frappe à peine la porte fermé, sa présence, là-bas au bar, là-bas à parler et comme dans un mauvais rêve, c'est comme un retour dans le passé. de loin c'est plus facile, de loin elle parait encore plus elle. elle si lointaine, elle d'une ville oubliée, d'une vie abandonnée. soupire, faut toujours que tu t'enchaines à ces conneries Kodi. toujours. et tu te laisses entrainer, encore, une fois comme une autre. j'pensais pas t'croiser à bosser.. mais ta gueule Kodi, de cette fille il n'y a rien qui pourrait s’apparenter à la moindre féminité, tu l'imagines ni danser, ni aller se mettre la haut pour se dénuder. mais c'était ça ou une autre connerie, balancé avec toujours autant d'attention dont t'es le maître. faudrait revenir dans le présent un jour garçon. mais ça t'as encore oublié comment on faisait. c'est comme fuir cette pâle imitation de ta Nora, c'est stupide et foireux.

absence de réalité. t'aimerais savoir quand ça a commencé Kodi. tu voudrais savoir quand t'as débuté à t'couper et t'en éloigner. tu pourrais te demander les causes, les effets, les choix. mais c'est comme remonter le chemin vers un truc qui ne finit jamais. épuisant. et puis parfois c'est si évident. parfois c'est comme à l'instant. électrisant. parce qu'elle, elle, elle te fait perdre totalement pied. réalité, ou bien voyage dans le passé ? des cheveux qui se sont assombrit avec les années qu'on passé, un regard qui s'est métamorphosé au fil de tes frasques égrenées. il n'y a rien Kodi. dans ce regard, dans ce physique, de cette silhouette ou des mots que tu connais presque déjà. rien comme elle, et pourtant. pourtant tu t'obstines à y coller un voile différent qui te laisse chancelant. haletant le garçon. vacillant le dealer face à elle, sans jamais le montrer, Kodi t'as depuis longtemps arrêté de juste t'exposer. et pourtant. pourtant si elle savait, le pouvoir qu'elle a sur tes pensées, le foutoir qu'elle met dans tes idées. Nora c'est le même écho qu'avant, un prénom qui arrive à tout bousculer. alors tu défonces la porte, alors tu appuies sur le bouton marche, le bouton ON du Kodi qu'on ne reconnaitrait pas. plus maintenant. tu crois que je bosse ici ? ça part rapidement, le regard qui devient sombre, les sourcils qui menacent. et tes yeux qui clignent seulement sans aucune réponse. tu admires avec détachement l'effet de tes mots sur sa propre tête, sur sa propre humeur, et tu regardes le déclenchement de pensées et de courroux qui vient se glisser sur ces traits que tu as trop vite imprimé. tu m’as pris pour une pute ? et là voici, l'amie colère, la douce hargne, la Nora habitude. et tu n'ajoutes rien, rien qu'un simple plissement de lèvres. serait-ce un sourire Kodi ? serait-ce un putain de semi sourire pour appuyer presque sa question sans même y mettre de mot ni le moindre son ? "une pute" ça raisonne dans ta tête. ça fait mal le mot Nora et le mot pute, ça ne va pas. ce n'est pas elle, ta Nora. mais ici non plus elle n'y est pas. ce soir, avant, depuis longtemps, c'est pas la tienne, c'est l'inconnue. pas ta Nora bordel. tu gardes tes yeux sur elle, un temps. tu sais que tu devrais pas, lui parler... mais c'est comme si tu voulais t'empêcher de respirer, cette fille infernale qui t'attire par une voix qui n'appartient désormais qu'au passé. est-ce que tu me vois te dire que t’as l’air d’avoir un truc coincé dans le cul en débarquant ici ?  parce que ce serait pas faux. elle t'intéresse, encore une fois Nora s'envole, Nora se drape dans un rôle qui ne colle pas. pas avec ton image, et pourtant tu n'en dis rien. le détachement ne lui va pas, tu voudrais lui dire mais à quoi bon ? à quoi bon, c'est tout ce que t'es foutu d'te dire Kodi depuis des mois. tu as raison ça se voit.. c'est difficile et pourtant tu la lâches du regard. tu délaisses son allure de furie contrariée pour observer ces danseuses au corps de rêve, aux promesses de perfection que ces gars n'auront jamais, aux promesses d'un monde qui craint, d'un monde de faux, et d'un monde qu'ils n'auront pas. .. elles ont quelque chose que tu n'as pas. salement dégueulasse. ça te revient à la gueule comme toujours comme un goût d'acide qui brûle l'intégralité de ton estime. soupire. ça te lasse, elle te lasse. ou alors c'est toi, toi qui t'agace d'être là à l'abîmer avec tes mots sans vraiment l'atteindre. toi qui t'agace d'être accroché ici, incapable de vraiment l'ignorer. elle qui ne demande rien, elle qui réagit que trop bien. tu finis par faire signe au barman. tu veux un verre ? tu voudrais chercher à comprendre, pourquoi tu lui craches ainsi dessus avant de de retourner entièrement, mais t'es pas bien sur. ou peut-être que oui, il y a une blonde au visage délicat derrière tout ça, il y a un parfum d'amitié qui s'estompera pas, et sans le vouloir, bien au fond la voix d'une Chamberlain que tu n'arrives pas à atténuer. foutue années passées.

loin de tout, loin de toi. Kodi au plus bas, Kodi tu n'y es pas. tu n'y es plus et avant de ce bar tu n'aurais jamais même passer le pas. tu ries, tu ries de l'intérieur, tu ries pas avec le cœur, tu ries avec aigreur. parce que c'est un peu faux, parce que c'est pas si vrai, parce que tu aurais pu y aller mais les pieds guider par d'autres. c'est River qui s'incruste à nouveau dans tes rétines, c'est River et ses moues qui viennent bousculer ton coeur, faire hurler ces plaies qui pourrissent sans s'effacer. c'est inévitable, c'est Nora salement délavée, en plus de ramener le fantôme de la tienne plus colorée, elle ramène aussi ton meilleur ami. la deuxième partie de toi que t'as effacé, celle qui faisait tout fonctionner, celle qui te rendait bon, qui te rendait meilleur et pour ainsi dire -pour les autres- si parfait. Nora et ses airs de bulldog, elle fait hurler ta tête, comme un putain de bruit d'ongle sur un tableau à craie. elle l'sait pas Nora à quel point juste sa vision fait saigner ton cœur. hémorragie du palpitant, hémorragie d'émotion qui semblent pourtant si peu t'habiter ces dernières années. son pouvoir, elle le sait pas mais c'est de son simple aura et prénom qu'elle en tire sa gloire. sombre salope qui vient raviver tes démons. tu la hais. elle t'obsède. une estime d’elles-même au plus bas ? sourire ? même pas. foutaises dans les airs, foutaises dans ton crâne. y'a un sourcil qui se lève comme du dédain étalé à sa vue, sur ce bar miteux et crasseux. t'aimes pas tout ça et ce lieu. si c'est le cas, alors tu te voiles la face... pour elle ? ou pour elles ? acide ou caresse avec toi c'est jamais précisé, c'est comme dans les feuilles de thé faut y croire et savoir décrypter.
volonté de gifler, frapper, mordre, te faire taire et t'écorcher. ça se lit dans ses yeux glacés, ou brûlant d'une colère qu'elle ne doit même pas chercher à cacher. où alors elle s'y prend mal. tu pourrais dire qu'elle se fasse pas prier, qu'elle cogne, tu t'en tape, mais ça serait juste abdiquer, juste te révéler masochiste alors que c'est pire t'es le parfait marionnettiste de tes propres punitions. alors tu n'y mets pas un terme Kodi, ou non enfant trop tumultueux pourquoi s'arrêter quand tu peux encore et encore l'avoir à tes côtés. addict au passé. elle commande elle même, parce qu'elle se fait pas chier, parce qu'elle a quelque chose à prouver. t'en sais rien Kodi, d'elle t'y connais rien. d'elle, Kodi, tu ne sais rien, t'es juste trop accroché à un portrait qui n'est pas le sien. la même chose, s'il vous plait. t'es poli, t'es distant. ou absent, ton esprit trop accroché à sa présence à elle. Nora, Nora, Nora, partout dans ta tête, partout dans tes tripes, Nora ta Nora, et elle qui fait pas le poids. tu t’es perdu ? la scène pour matter celles qui ont tout ce que j’ai pas, c’est par là. un coup de batte envers elle-même, réalité ? elle te décroche un sourire la garce qui t'obsède. tu pourrais dire que t'en as rien à foutre de ces corps qui ondulent pour du fric, mais ça se voit sur ta gueule... un temps t'as cru que ça pourrait te remettre les idées en place en quittant ton ancienne ville mais c'est finit, t'as pas à payer pour voir une fille te vendre un corps que tu ne toucheras sans doute pas... tu t'en fous de l'avant, toi c'est te perdre entre leur jambes qui t'intéresse pour noyer tes pensées. sois pas si dur envers toi même, j'suis sur qu'avec quelques efforts tu pourrais presque faire l'affaire et les rejoindre... arrêtes toi. et toi ? tu viens faire quoi ici, si c'est pas pour y bosser ? Kodi, oh Kodi serait-ce de l'intérêt qui s'échappe de tes lèvres sur son sujet ?