Counting stiches [Nikos&Beverly]

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Il est tard, ou peut-être très tôt quand elle descend du bus qui la dépose à quelques centaines de mètres du Roaring Lion. Le jour reprendra bientôt ses droits sur la nuit, mais pour l'heure, seuls les lampadaires éclairent les ruelles sombres de Night Falls. Ce n'est pas la première fois qu'elle se rend dans cette partie de la ville,elle y a passé de nombreuses soirées à distribuer des couvertures et des repas chauds aux plus démunis en compagnie des membres de sa paroisse, mais c'est la première fois que Beverly s'y aventure seule, son sac à dos rempli de matériel médical qu'elle a subtilisé sur les épaules. Elle a beau être loin de l'hôpital désormais, son coeur continue de battre à un rythme chaotique dans sa poitrine. Elle est stressée, angoissée, tant par le fait de se retrouver ici aux petites heures de la nuit que par l'idée de se faire prendre avec le fruit de son larcin sur elle. Les mains serrées autour des bretelles de son sac, elle jette des regards nerveux autour d'elle et le moindre bruit est prompt à la faire sursauter. Elle se trouve ridicule à avoir peur de tout de la sorte, comme si quelqu'un ou quelque chose risquait de se jeter sur elle à tous moment. Heureusement, l'enseigne du bar se profile rapidement dans le lointain, et les yeux rivés dessus, elle parvient à se rendre au point de rendez-vous sans encombre. Devant l'entrée, plusieurs personnes discutent, un verre et une cigarette à la main. Tous lui semblent imposants, intimidants et leurs regards qui la suivent la mettent mal à l'aise. Tous savent aussi bien qu'elle qu'elle n'a rien à faire ici. Les yeux rivés sur la pointe de ses chaussures, elle accélère légèrement le pas et dépasse la porte d'entrée. Hors de question qu'elle passe par la grande porte, l'entrée des artistes lui convient amplement. Et puis, c'est pas là que Nikos lui a conseillé d'entrer, à l'abris des regards indiscrets. Arrivée à l'angle, elle se glisse dans l'allée étroite qui sépare le Roaring Lion du bâtiment voisin et poursuit son chemin jusqu'à la porte de derrière non sans avoir jeté un coup d'oeil derrière elle pour s'assurer que personne ne l'a suivit jusqu'ici. Rien. Personne ne s'intéresse à elle, et pour une fois, Beverly se félicite d'être si insignifiante aux yeux du reste du monde. Postée devant la porte arrière, elle extirpe son téléphone de sa poche et le petit morceau de papier sur lequel elle a inscrit le numéro de Nikos avant de ranger son dossier et compose un message à son attention. JE SUIS DEVANT LA PORTE DE DERRIERE. Elle appuie sur le bouton d’envoi avant de réaliser qu’il n’a pas son numéro et qu’il pourrait s’agir de n’importe qui. Elle lève les yeux au ciel pour elle-même et compose rapidement un second message : C’EST BEVERLY, L’INFIRMIERE. L’obscurité retombe autour d’elle lorsque son écran s’éteind après quelques secondes d’inactivité et elle déglutit nerveusement. L’attente lui semble longue alors qu’il ne s’écoule pas plus d’une minute avant que la porte ne s’ouvre enfin, laissant échapper la lumière à l’extérieur tandis que la silhouette de Nikos se dessine à contre jour. « Désolée, j’ai fini plus tard que prévu…»

La soirée est calme, assez pour que Nikos puisse rester en retrait sans avoir besoin de forcer. Il fait les comptes dans la réserve, Deva vient le voir de temps en temps pour l'emmerder ou grignoter en cachette. D'habitude il lui gueulerait sûrement dessus mais le fait est que ça a le mérite de le distraire en attendant que l'infirmière Beverly se ramène pour le soigner à l'abri des regards. Le sang a encore taché son pull, il comprends pas pourquoi ça continue de saigner légèrement alors qu'il reste immobile depuis toute à l'heure. Il faut se rendre à l'évidence à présent, il en résultera une cicatrice. Une de plus. Parmi toutes celles qui content déjà à quel point sa vie a pu être violente pour un mec de seulement son âge. Mais Nikos s'en tape finalement, ça fait longtemps qu'il ne fait plus l'estimation des dégâts causés à son épiderme. La seule chose qu'il veut c'est être soigné le plus vite possible pour reprendre le cours normal de sa vie. Les heures passent, et Nikos commence à se demander si elle va venir. Peut-être que finalement elle a été prise de remords et s'est dégonflé. Ca serait pas étonnant... Voler des médicaments et se ramener à Night Falls pour soigner un pauvre mec qui avait même pas les moyens de se faire recoudre y'avait de quoi se démotiver. Nikos commençait déjà à penser à une solution alternative lorsque son téléphone se mit à sonner. Une vague de soulagement submergea le grec. Elle ne s'était pas dégonflée, elle était là. Il alla donc lui ouvrir et elle s'excusa d'arriver si tard. J'ai cru que tu t'étais dégonflé. Je t'en prie rentre. L'entrée de derrière débouche directement sur une sorte de couloir mal éclairé, d'un côté la porte de la réserve qui conduit après au bar et de l'autre un escalier mal entretenu qui menait directement à l'appartement des Avergopulos. On va monter chez moi, la réserve est nickel mais je tiens pas à ce que mon staff me voit me faire recoudre. Suis moi. Il monte les escaliers donc qui mènent à l'appartement. L'appartement fait 60 mètres carré, pas vraiment grand, pas vraiment petit. Un petit couloir qui mène à un salon et une petite cuisine américaine, au fond de la pièce entre le comptoir et le séjour, la chambre de Nikos et dans le couloir jouxtant le frigo, la porte qui mène à la chambre de son père et celle de la salle de bain. Nikos est maniaque, un bref coup d'oeil à l'appartement le confirme. Tout est propre, immaculé, et une odeur de javel mélangé à de la vanille flotte dans les airs. La déco se partage entre 50 nuances de gris et du bleu marine. Nikos avait tout refait récemment, il n'en pouvait plus de vivre dans la décoration de sa mère décédée il y a dix ans maintenant. On peut faire ça sur le canapé ou tu préfères la salle de bain ? C'est toi qui voit. Tu veux que je te fasse un café peut-être d'abord avant d'entamer les hostilités ? Nikos est beaucoup plus détendu qu'il y a quelques heures à l'hôpital, ici il est dans son élément. Dans son cocon. Il avait hâte d'être recousu pour ne plus être emmerdé mais l'appréhension de la piqûre l'avait totalement quitté. A confirmer une fois qu'il verrait la seringue...

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Elle esquisse un sourire et secoue la tête en signe de négation, comme si sa seule présence ne suffisait pas à le contredire. Elle ne s’est pas dégonflée. Elle y a songé pourtant, plusieurs fois au cours des dernières heures, notamment lorsqu’il lui a fallu dérober les produits nécessaires à leur projet sans se faire prendre. Elle a senti plusieurs fois l’angoisse lui nouer l’estomac, la peur lui retourner les tripes. Elle a senti les sueurs froides lui parcourir l’échine et son cœur battre des records de vitesse dans sa poitrine. Et pourtant la voilà, sur le pas de sa porte comme promis. Ça la surprend autant que lui, peut-être même plus. Elle n’est peut-être pas si faible de caractère finalement. « Merci… » Elle souffle tandis qu’il s’efface pour la laisser entrer. Debout dans le couloir sombre, elle scrute les environs à travers le verre épais de ses lunettes. De l’intérieur, le Roaring Lion lui parait beaucoup moins intimidant. Malgré tout, le bruit qui lui parvient depuis le bout du couloir ne lui donne pas spécialement envie de s’aventurer plus loin. Heureusement, le garçon lui propose de s’occuper de sa blessure chez lui, à l’étage, et la petite brune acquiesce avec un nouveau sourire. «Après toi ! » Elle le suit en silence tandis qu’il monte les escaliers et pénètre à sa suite dans l’appartement. La porte qu’il referme derrière eux étouffe pour de bon le brouhaha du rez-de-chaussée et l’infirmière finit par se détendre tandis qu’elle parcours son intérieur du regard. Tout est très sobre, parfaitement rangé et fleure bon le propre. Tellement, qu’il est difficile de s’imaginer que quelqu’un vive ici. C’est chaleureux pourtant malgré les couleurs froides qui ornent les murs. Rien à voir avec l’appartement qu’elle partage avec Camden et Loevan, ni même avec la petite chambre étudiante qu’elle est sensée habiter. Impressionnée, son regard s’attarde de-ci, de-là et elle sursaute très légèrement lorsque le garçon reprend la parole. « La salle de bain me semble être un choix plus judicieux. Je m’en voudrais sincèrement de mettre du sang sur ton canapé… » Elle esquisse un sourire tout en retirant son sac de ses épaules et secoue la tête lorsqu’il lui propose aimablement un café. Elle a beau avoir passé plus de la moitié de la nuit à courir à droite et à gauche au service des urgences et le reste de son temps à combattre les crises d’angoisses, elle se sent parfaitement éveillée maintenant. Elle tombera probablement de sommeil dès que sa tête touchera l’oreiller à son retour à la maison, mais pour l’heure l’adrénaline et les nerfs la tiennent encore en état de fonctionnement. « Plus tard peut-être, je pense qu’on a déjà assez attendu comme ça. » Elle lui adresse un nouveau sourire et lui emboite à nouveau le pas jusqu’à la salle de bain. Aussitôt la lumière de la petite pièce allumée, Beverly sent sa timidité la quitter et ses réflexes médicaux se mettre en place. Accroupie devant son sac, elle en extirpe tout le nécessaire qu’elle dépose sur le meuble qui entoure l’évier. Plusieurs petits sachets renferment des ustensiles stériles : une aiguille courbe, du fil, une seringue, auxquels viennent s’ajouter plusieurs flacons de produit anesthésiant, de quoi désinfecter la plaie et plusieurs petites boites de compresses et de pansement. Il y en a pour une petite fortune. « J’ai pris un fil qui ne se résorbe pas seul. Ca implique qu’il faille faire retirer les points, mais ça devrait surtout tenir plus le choc que le fil résorbable… » Elle explique en déposant le sachet sur le plan de travail. « Prêt ? » Elle demande finalement en se redressant pour lui faire face, un sourire rassurant planté sur les lèvres.

Elle décline l'invitation de le soigner sur le canapé, et Nikos hausse les épaules avec une moue. Ouais pas faux, ça me rendrait dingue... Il avait surtout eu son quota de sang au rez de chaussée il ne tenait pas spécialement à lui faire prendre l'escalier. Que serait un mec comme Nikos Avergopulos sans des filles comme l'infirmière Fawlkes dans ce monde ? Sûrement en train de crever quelque part d'une hémorragie externe. Nikos a du mal à croire qu'une parfaite inconnue ait fait preuve d'autant d'empathie, d'autant de dévotion. Il aurait aimé pratiquer un métier qui lui plaisait tant qu'il aurait été capable de le pratiquer gratuitement, ou pire encore, prendre des risques pour se faire. Il a toujours eu une admiration pour le corps médical même si il a toujours fait tout son possible pour l'éviter depuis la mort de sa mère mais le fait est qu'il en garde une bonne image. Il se souvenait en particulier du médecin de sa mère, un afro-américain avoisinant les deux mètres à la carrure intimidante qui lui ébouriffait les cheveux et lui faisait des "knock knock jokes" adorables à chaque fois qu'il arrivait dans la chambre et qu'il s'y trouvait. Nikos était seulement âgé de 13 ans mais il avait pas pu s'empêcher de se demander ce que serait sa vie si il était né fils de Docteur Sharp plutôt que de Stavros Avergopulos, des questions aux réponses injustes. Sharp avait accompagné Sophia Avergopulos jusqu'à la fin, et c'était lui qui avait également préparé Nikos au pire, bien avant que la mort ne l'emporte. Il n'avait jamais mentis. Contrairement à son père qui continuait de répéter que tout irait bien tant qu'il resterait sage et qu'il aiderait sa mère. Quelques années plus tard, Sharp avait perdu la vie dans un accident de voiture, dans un énorme carambolage qui avait fait les gros titres des journaux. Trois blessés. Deux morts. Dont le seul homme qui avait redonné un peu foi en l'humanité à Nikos. Retour à aujourd'hui, debout dans sa salle de bain Nikos se sépare de son t-shirt et de son pull. C'est un peu étrange de se retrouver à moitié nu dans sa salle de bain avec une autre fille que Gemma, Beverly n'a pas l'air perturbée plus que ça alors ça lui suffit pour ne pas l'être non plus. Elle sort tout son matériel et Nikos hausse les sourcils. Putain, t'as réussi à sortir tout ça ? Cette nana est pleine de surprise. Derrière ses lunettes et sa mine d'ange se cachait en réalité une wonderwoman qui n'avait pas froid aux yeux. Mais le fait est que maintenant faut passer aux choses sérieuses et il est trop tard pour se dégonfler. Nikos prend une grande inspiration. Prêt, fais ce que t'as à faire. Il serre déjà les dents, il s'accroche au rebord de la bagnoire et prie pour que ça se passe le plus rapidement possible. Et si on parlait ? Histoire que je pense à autre chose. Nikos, le brun ténébreux mystérieux devient bavard sous la pression. Ce n'est pas tant le sang, ou la cher, c'est plus la vue du fil noir qui relie les pans de sa peau qui le tend, le mène lentement vers la nausée. Il se concentre sur sa bouteille de parfum One Million de Paco Rabbane. Il commence à voir Beverly s'activer et son cœur se met à battre plus rapidement sous l'effet de la pression. Il s'en veut de réagir comme un enfant mais bordel, il aurait aimé finir sa nuit autrement qu'à se faire recoudre dans sa salle de bain. T'es infirmière depuis longtemps ? T'as l'air plutôt expérimentée. Il en revient pas lui-même de sa soudaine faculté à faire la conversation, lui qui d'habite limiter au max les échanges avec la race humaine. N'importe quel sujet ferait l'affaire du moment qu'il n'était pas obligé de regarder sa blessure dans les yeux.

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Elle a un rire amusé, discret, à peine plus audible qu’un souffle. Elle voit parfaitement ce qu’il veut dire. Il a l’air de tenir à ce que chaque chose soit à sa place, bien ordonnée, et dans la logique des choses c’est à l’intérieur de son corps que son sang est sensé se trouver, pas sur le canapé, ou sur l’avant de son pull qu’il risque d’avoir du mal à détacher. La blessure a de nouveau saigné et Beverly s’active dans la salle de bain pour préparer son matériel afin de le recoudre au plus vite. Son état n’est toujours pas critique, mais elle s’est engagée à soigner ceux qui en ont besoin et très clairement, Nikos a besoin de soins. Maintenant. Il se met en condition, mais Beverly, imperturbable, ne s’attarde pas sur sa carrure. Pas qu’il soit désagréable à regarder. Au contraire, mais les corps ne l’impressionnent plus autant qu’avant. Elle en a vu des dizaines défiler, des centaines. Des beaux, des moins beaux, des corps sveltes et d’autres moins, certains portant des marques visibles de l’extérieur et d’autre marqués de l’intérieur. Tous ont la même valeur à ses yeux, elle ne fait pas la différence. Elle classe son matériel sur le petit meuble et la réflexion du garçon lui provoque un nouveau sourire tandis qu’elle se redresse pour embrasser du regard tous les sachets qui s’entassent sur le meuble autour de la vasque. C’est vrai que c’est assez impressionnant. Si elle s’était fait attraper avec autant de matériel sur elle, la direction de l’hôpital n’aurait sûrement pas hésité une seule seconde avant de la mettre à la porte. Elle ne réalise que maintenant la réelle teneur de ses actes. Elle a risqué gros, très gros pour venir ici aider Nikos. Pourtant, la peur a cédé le pas à quelque chose de bien différent suite à la remarque du garçon. De la fierté. « J’ai peut-être eu la main un peu lourde… Mais je voulais être sûre d’avoir tout le nécessaire. » Nouveau sourire. Là au moins, ils ne risquent pas de manquer de quoi que ce soit, pas même d’anesthésiant dont elle saisit un flacon après s’être préalablement désinfectée les mains à l’aide de son fidèle gel hydro alcoolique. Elle ne devrait pas avoir besoin d’une très forte dose de produit. Il s’agit simplement d’endormir localement la zone à traiter pour éviter au garçon de sentir l’aiguille s’infiltrer dans sa chair à chaque passage. Beverly n’en a jamais fait elle-même l’expérience, mais elle imagine sans mal la douleur et l’inconfort que doit susciter ce type d’intervention sans un minimum… D’aide. Et il est hors de question qu’elle fasse subir une telle torture à son patient. Munie d’une seringue dotée d’une petite aiguille relativement fine, elle prélève un peu de liquide et chasse l’air en faisant gicler une larme de produit au-dessus du lavabo avant de se tourner vers Nikos. Cette fois les choses sérieuses commencent. Penchée sur le corps du garçon, elle lève brièvement les yeux vers lui lorsqu’il propose de faire un brin de causette et elle acquiesce silencieusement tandis qu’elle reporte son attention sur la zone autour de la blessure. Ses doigts froids se posent sur la peau nue du garçon et elle ouvre la bouche pile au moment où l’aiguille de la seringue pénètre sa peau en douceur afin d’attirer l’attention du jeune homme sur autre chose que la légère sensation de picotement qu’il est sensé ressentir. « Si tu veux, je pense être capable de faire deux choses à la fois. » Elle plaisante tout en piquant une seconde fois à un autre endroit afin d’être certaine que toute la zone soit insensibilisée. Elle pose la seringue dans le lavabo pour éviter la moindre catastrophe et enfile finalement le fil noir sur l’aiguille courbe avant de s’intéresser à la plaie de plus près. L’oreille aux aguets, elle relève plusieurs fois les yeux vers le garçon qui se concentre sur un point qu’elle ne distingue pas derrière elle et esquisse un sourire discret. Les gens sont souvent tous les mêmes face à du fil et une aiguille, pas forcément très fiers, mais il s’en sort malgré tout comme un chef. « Ca fait deux ans maintenant. Je suis toujours étudiante a vrai dire… C’est ma dernière année. » Elle explique tandis que l’aiguille pénètre dans sa chair et qu’elle tire sur le fil pour commencer à rapprocher les bords de la blessure. « Mais t’en fais pas… Je feins pas d’être une bonne infirmière. » Elle ajoute tout en piquant une nouvelle fois dans la chair tendre de son estomac. « Enfin, je cherche pas à me lancer des fleurs ou quoi hein. Mais je veux dire par là que je vais pas te rater… Enfin tu m’as comprise quoi… » Elle baisse les yeux et se concentre sur la blessure,les joues rosies, consciente d’en avoir peut-être un peu trop dit. Elle ne tient pas à ce qu’il la prenne pour une idiote. Elle sait réellement ce qu’elle fait et même si il risque d’avoir une cicatrice, elle compte s’assurer qu’il ne s’agira pas d’une de ces grosses cicatrices boursoufflées qu’elle a déjà pu voir sur d’autres patients. « Et toi… Tu gères le bar avec ta famille ou est-ce que tu fais ça tout seul ? » Elle finit par demander histoire de relancer la conversation et de continuer à détourner son attention de sa blessure.